Alain Lefevre et Hervé Poher lance l'insertion pour l'OGS.
Le premier jour, le Conseil Général et le département se sont réveillés avec la gueule de bois. Le département venait de sortir du problème minier, de la crise de la sidérurgie et de la crise du textile. Et le département s’est dit : « Il faut que j’offre une autre image… Une autre image que celle d’une gueule noire, devant un crassier… Car on dit crassier quand on parle de terril, c’es vrai… devant un crassier et sous un ciel gris. Une autre image que ce nord, et pour beaucoup le nord commence Porte de la Chapelle, que ce nord où il y a le plus de chômage ; une autre image que ce pays où l’état de santé est plus mauvais qu’ailleurs et où l’on meurt plus tôt ». Et le département a décidé de mettre en valeur l’environnement. C’était il y a 20 ou 30 ans… Il a dit : « Je joue la carte de l’environnement en étant volontariste et en m’associant avec le conservatoire du littoral ». Et le département a créé 89 zones de préemption, a créé Eden et a valorisé la nature, sa nature. Et le soir, le département a dit : « J’ai bien travaillé ! »
Le deuxième jour, le département a dit : « Il me faut des totems, des étendards pour montrer ce que nous sommes ». Et sur un grand territoire comme le nôtre, des totems, on pouvait en trouver plusieurs. Ce sont les terrils du pays minier ; ces terrils qui sont devenus nos montagnes. Vous pouvez les voir le long de l’autoroute se couvrir d’arbres et de végétaux… Maintenant, ce sont vraiment nos montagnes ! Et puis nous avons les marais, Guînes, Saint-Omer et d’autres, avec le plus beau d’entre eux : le Romelaere. Ces marais qui nous rappellent que la mer avançait loin dans les terres et qu’on est toujours sous le risque d’une inondation. Et dernier totem, le Site des Caps avec le gris du Gris Nez et le Blanc du Blanc Nez, avec le bleu de sa mer, le vert de ses collines et les nuages de son ciel ; avec sa côte qui fait face à l’Angleterre et qui est chargée d’histoire. Et le soir, le département a dit : « J’ai bien travaillé ! »
Le troisième jour, le département a dit : « Il faut que je fasse partager tout cela à ma population » et très naturellement avec ceux qui sont dans le besoin, avec ceux qui ont besoin de solidarité, avec ceux à qui il faut tendre la main. Et c’est pourquoi, on s’est tourné vers l’insertion et le RSA. Il fallait pouvoir faire profiter de ce grand site, de la nature et notre vision de l’environnement pour aider des gens à se réinsérer, à retrouver une démarche de travail. C’est pourquoi nous avons créé une cellule insertion au sein d’Eden 62 et c’est pourquoi nous avons trois chantiers d’insertion sur le site des Caps : un au nord, dans le calaisis ; un au centre, dans le pays marquisien et un au sud, dans le boulonnais. Et nous espérons que par ce biais, ils pourront retrouver une formation et du travail. Et le soir, le département a dit : « J’ai bien travaillé ! »
Voilà, cette petite histoire. Et si je vous ai cité ces 3 événements, ce n’est pas par hasard.
L’environnement parce que, l’an passé, un journal national a distingué notre département en disant qu’il fallait l’encourager, parce que c’est celui qui fait le plus d’effort dans le cadre du développement durable. Oh, je sais bien… On passe de la 94ème place à la 72ème ! Mais c’est notre département qui a la meilleure progression et qui fait le plus de progrès.
Le site des Caps… Parce que, vous le savez, nous venons d’obtenir le label Grand Site et que, comme vous avez pu le lire dans la presse, le Président Dupilet a reçu une Marianne d’Or pour son implication. Mais comme il le dit, c’est une récompense pour toute une population et tout un département.
Et enfin, l’insertion. Parce que le département du Pas-de-Calais a été distingué, par Madame Bachelot, comme étant le département qui réussit le plus de remise à l’emploi au sein du RMI. Et il faut le rappeler, car ce n’est pas le plus simple.
Et tout cela, c’est une belle histoire et une belle aventure dont je suis fier d’être, humblement, un des auteurs.
Hervé Poher