M. Hervé Poher appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les risques sanitaires engendrés par une forte teneur en plomb dans l'eau du robinet, en particulier sur les jeunes enfants.
Conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la directive européenne n° 98/83/CE du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine impose la division par 2,5 de la teneur en plomb de l'eau potable d'ici à 2014. Il a été en effet avéré qu'une teneur trop élevée en plomb dans l'eau du robinet pouvait entraîner des retards intellectuels chez les enfants.
Pour y remédier, la suppression de tous les branchements ou canalisations en plomb, y compris à l'intérieur des immeubles, s'impose. Or, si le programme d'éradication sur le réseau public avance bien, en partie grâce aux aides significatives de l'agence de l'eau, il n'en va pas de même pour le parc privé qui accuse un grave retard.
De fait, les aides de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) pour la réalisation des travaux privés sont beaucoup plus modestes. L'ANAH estime les coûts de remplacement des canalisations pour les 3 millions de logements concernés, soit 15 % environ des logements français, à 1 000 euros par logement.
Il lui demande, en conséquence, s'il ne serait pas souhaitable de demander aux agences de l'eau, financées à 90 % par les particuliers via les redevances, d'aider ces mêmes particuliers à effectuer les travaux nécessaires en participant au budget de l'ANAH, et de réaliser parallèlement un audit national afin de vérifier la bonne application de la réglementation dans les bâtiments publics accueillant des enfants, pour éradiquer définitivement ce risque sanitaire.
Hervé Poher