Mesdames, Messieurs
La CCTP inaugure, aujourd’hui, sa 2éme maison de pays. La première est à GUINES ; La seconde est ici, à HARDINGHEN et nous avons voulu l’appeler la maison du BIEN-ETRE.
Certains d’entre vous doivent se demander pourquoi avoir choisi un tel nom ? Pourquoi avoir donné à ce bâtiment ce titre, peut être pompeux et qui a une forte connotation sociale, psychologique et surtout médicale ?
Plusieurs raisons à cela :
La première c’est que, bien qu’étant une réalisation collective, ce merveilleux équipement doit avoir son identité, sa personnalité, et quoi de plus identitaire que d’avoir un nom unique.
La deuxième, c’est que je crois aux messages indirects et aux transmissions subliminales.
D’ici quelques temps, dans le pays d’HARDINGHEN :
- Quand on conduira un enfant à la halte garderie, on associera cette démarche à la maison du bien être
- Quand on inscrira son enfant pour prendre des cours de musique, ce sera à la maison du bien être
- Quand on voudra apprendre l’informatique ou faire de la gymnastique, on viendra à la maison du bien être
- Et quand, finalement, les gens se déplacerons pour assister à un concert, une pièce de théâtre ou même faire la fête, ce sera dans la salle communale, directement branchée sur la maison du bien être.
- Bref, dans quelques mois, les gens diront, en voyant Md EVRARD ou une autre employée de cet établissement : « Celle là, elle travaille au bien être. »
Bref, inconsciemment, les gens assimileront toutes ces activités, petit à petit à la notion de bien être…..Et n’est-ce pas à nous, élus et responsables, d’essayer de procurer du bien être à nos populations…. Ou du moins, si c’est trop dur, de leur en donner l’illusion.
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Avec l’inauguration de ce bâtiment, nous sommes arrivés à mi-parcours de notre programme. Je vois déjà certains élus communautaires qui se demandent si je sais encore compter. Oui, mes chers collègues, je sais encore compter.
Nous avions dit : » Une maison à GUINES : c’est la maison de l’enfance ; une maison à HARDINGHEN, c’est la maison du bien être ; et une maison à LICQUES, que nous appellerons, peut être, maison de l’AVENIR. » Et la 4ème me direz-vous ?
La 4ème maison se fera à MARENA-DJOUMBOUGOU, au mali. Après un an de réflexion et de travail, c’est ce que nous avons proposé à nos amis maliens : la construction, en plein centre de MARENA d’une maison de la femme et de l’enfant. Cette réalisation nous permettra et leur permettra, de scolariser les enfants plus tôt, d’éduquer les mamans, d’aider les femmes et les filles à prendre toute leur place dans la société malienne et de pouvoir, indirectement, avoir le moyen de faire une éducation et un suivi sanitaire. Faire 3 maisons chez nous et en installer une à plus de 6000 KMS, quoi de plus noble, quoi de plus juste, quoi de plus solidaire. Et c’est vraiment le minimum que nous puissions faire pour ces gens si formidables.
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Cette maison du bien être, nous l’avons voulu comme un lieu d’échanges, de culture et de plaisir. C’est par définition même un lieu de service et un lieu d’enracinement au territoire. Et quand je dis services, vous savez l’attachement et l’acharnement que je mets à défendre une certaine notion du service public. En faisant de telles réalisations, nous créons du service au public. C’est notre devoir, c’est notre rôle et c’est pourquoi nous avons été élus. Ne l’oublions jamais. Rassurez vous, je ne ferais pas, une fois de plus l’apologie du service public ; vous connaissez trop mon discours. Mais je dois vous avouer que, dans un monde où la notion de projet est effacée par la notion de finances et où la notion de rentabilité a supplanté la notion de service, je me sens, de plus en plus, mal à l’aise avec mes idées ringardes…Mais quand on a des convictions, il faut savoir les défendre. C’est aussi le rôle des élus et j’ai la faiblesse de croire que les mots peuvent, parfois, infléchir le sens des événements.
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Cette maison est la dernière réalisation issue des CDR. Procédure que j’ai toujours défendue parce qu’elle avait plusieurs intérêts :
- Elle nous obligeait à un effort de réflexion et de planification. On ne pouvait pas faire tout et n’importe quoi, selon nos humeurs et selon les modes du moment.
- Elle nous apportait, évidemment des financements, parfois importants, par nos partenaires, selon les priorités définies par ces partenaires dans le cadre de leurs politiques propres.
- Et surtout, la gestion du CDR permettait, 2 ou 3 fois par an, de se mettre tous, autour de la table,Etat, Conseil Régional, Conseil Général ou d’autres, afin de discuter, d’adapter nos politiques et de créer une dynamique collective. Et cette façon de travailler est intelligente, constructive et efficace.
C’est pourquoi, habitués à cette façon de faire, nous avons adhéré à la démarche de pays, comme lieu de discussion, concertation et mutualisation.
- Parce que faire un aménagement du territoire intelligent, ne peut se faire qu’en concertation avec nos voisins
- Parce que la résolution de nos problèmes locaux, qui sont exactement les mêmes que ceux de nos voisins, ne peut se trouver qu’en discutant, sans concurrence ou animosité.
- Parce que c’est idiot de réinventer le monde, quand votre voisin en a déjà fait une bonne partie.
Et c’est aussi parce que nous avons cette culture du CDR avec cette logique de discussion et de projet que j’ai adhéré totalement, à titre personnel, à la démarche de réorganisation des politiques du CG et à la notion de contractualisation. C’est un plus pour le CG, mais c’est aussi un plus pour nous.
Avant d’en terminer, permettez que je remercie :
- Les obscurs, les sans grades…. Ceux qui font le boulot, mais qui ne font pas de discours. On me reproche souvent d’être un affreux cumulard en suggérant que je ne peux pas assumer toutes mes responsabilités. Je réponds, à chaque fois, que parmi mes nombreux défauts, j’ai au moins une qualité : je sais m’entourer de gens volontaristes, déterminés et efficaces. Alors un grand merci au Vice-Président MAILLE. Eric, c’est la deuxième maison que tu construis dans les TROIS-PAYS….Pour aller surveiller les travaux au MALI,….on en rediscutera.
- Merci à Md EVRARD et à toute son équipe. Quand nous vous avons recrutée, VALERIE, nous pensions avoir trouvé une perle rare. Avec le temps, force est de reconnaître que nous avons débauché un trésor.
- Merci aux techniciens de la CCTP pour votre participation au montage des dossiers et aux travaux. Ce n’était pas un dossier facile, mais vous avez rempli votre tâche avec brio. Permettez moi d’y associer l’architecte et les entreprises. C’est du bel ouvrage.
- Merci à la Commune d’Hardinghen. Mr le Maire, mon cher DIDIER, transmets à ton conseil municipal tous nos remerciements. Sans la forte volonté de la commune et son adhésion totale au projet, nous n’aurions peut-être pas réussi.
- Merci enfin aux nombreux financeurs : l’EUROPE, l’ÉTAT, la REGION, le CONSEIL GENERAL. Vous nous avez accompagné dans ce projet ambitieux. Et quand, j’ai parlé au début d’un projet collectif, je le pense vraiment. La CCTP n’a été que le fédérateur, que le point de rencontre des volontés publiques de chacun d’entre vous. Nous avons voulu créer un service public ; grâce à vous, nous avons créé un vrai service public.
- Un remerciement spécial pour la CAF. Dés le départ vous nous avez accompagnés dans le cadre de la politique petite enfance. Vous êtes des alliés précieux et sachez que cette maison est aussi la votre.
M,M,M. J’ai souvent dit : l’action d’un élu n’a de sens que si elle est dirigée vers l’avenir.
Quoi de plus beau qu’une maison où l’on voit des enfants ? Quoi de plus beau qu’une maison où l’on apprend de la musique ? Quoi de plus beau qu’une maison où le rire et l’échange sont les seules règles ?. Cette maison est un instrument d’avenir et, quoi que l’on pense, c’est forcément, pour nous tous, un instrument d’espoir.
Hervé Poher