Représentation du CG
M,M.
En inaugurant la mairie et la place de Coulogne, nous venons de vivre 2 moments d’exception, 2 moments de grâce… Et en particulier, lorsque nous avons inauguré la mairie. Car une mairie, c’est le seul endroit où on peut effacer ou assumer un paradoxe tellement français. Je m’explique.
Cela fait bientôt 20 ans que je suis dans la vie publique, que je fréquente les élus, Daniel Percheron entre autre… et je peux affirmer que les élus souffrent d’une maladie congénitale qui s’appelle le poujadisme local. Quand on est élu d’une commune, on défend SA commune… Pas celle d’à coté… SA commune, voire son quartier. Quand on est élu au conseil Général, on défend SON canton, pas celui d’à coté… Oubliant qu’on est élu d’un département et pas d’un canton. Quand on est député, on défend SA circonscription ou son Département… SON 62 en oubliant qu’on est un élu de la nation… Et ce poujadisme local est naturel et est presque normal. Alors, cela amène les élus à critiquer. On stigmatise l’Etat qui se mêle de nos affaires, qui n’est là que pour nous embêter… On se méfie des intercommunalités… Calais va manger Coulogne… Guînes va manger Hocquinghen… A Hocquinghen, il y a 80 habitants ! On critique la Région où il n’y a que des techniciens, une technostructure qui n’y connaît rien… Bref, nous sommes poujadistes… Et pourtant, Mesdames et Messieurs, et c’est cela le paradoxe, il n’y a pas plus jacobin que les français : l’Etat doit être fort ; l’Etat doit nous aider ; l’Etat doit sauver les services publics.
Et le seul endroit où nous pouvons concilier le poujadisme local et un jacobinisme exacerbé, c’est bien dans une mairie : c’est, à la fois, la maison du peuple et la maison de l’Etat. Cette mairie que nous venons d’inaugurer, c’est la maison du maire et des habitants de Coulogne ; mais c’est aussi, un peu, ma maison puisque je suis un élu départemental et c’est la maison du sous-préfet. D’ailleurs, pour l’inauguration d’une mairie, il y a des choses qu’on ne fait pas… Par exemple, moi qui suis un râleur, vous ne m’entendrez pas dénoncer le désengagement de l’Etat…. Et tout cela, sous l’œil bienveillant de Marianne… Et qu’elle est jolie, Marianne.
Et puis, nous avons inauguré la place… le centre de la ville. C’est important, le centre de la ville, le centre de vie. Vous avez tout fait : l’assainissement, les trottoirs, l’aspect… Monsieur le Maire, vous avez parlé d’histoire. Savez-vous qu’on trouve des écrits parlant de vos travaux au 16ème siècle, au moment du Camp du Drap d’Or. J’ai trouvé dans certains écrits un alexandrin : « La Coulogne avait eu une méchante varicelle ; elle fit plein de travaux et devint la plus belle. » Vous pouvez noter celle la… Elle est de moi.
Mesdames et Messieurs. Une anecdote pour terminer. Lorsque le cabinet de Dominique Dupilet m’a demandé : « Peux-tu remplacer le président qui est à l’étranger ? », j’ai répondu : « Bien sûr… D’autant que Coulogne n’est qu’un quartier de la banlieue de Guînes… »… J’ai dit cela sous forme humoristique… Mais je ne suis pas sûr que cela ne soit pas vrai.
/ Hervé Poher