LE 24 SEPTEMBRE 1998 A 18H00
SALLE DES FETES DE GUINES
Permettez-moi tout d’abord de remercier les personnes ici présentes.
La signature de ce Contrat Enfance est un acte symbolique : symbole de solidarité, symbole de jeunesse, symbole d’avenir.
C’est pourquoi nous avons voulu associer à cette cérémonie toutes les personnes, qui de par leur profession ou de par leurs occupations ont un rapport avec les enfants : le corps enseignant, les professions médicales et para-médicales, les professionnels de l’enfance et certaines institutions ou administrations qui pourront nous aider dans notre future démarche.
De par la volonté de la Communauté de Communes et de par l’engagement que nous prenons aujourd’hui, vous aurez à participer directement ou indirectement à nos actions sur le terrain et au développement de notre politique d’aide aux familles.
D’avance, je vous en remercie.
Quand un élu doit faire une intervention ou un discours, il cherche toujours :
- l’axe du discours
- la finalité du message
bref ce qu’on appelle le “ fil conducteur ”.
Je dois avouer que pour cette manifestation, pour la signature du Contrat Enfance, le fil conducteur s’est imposé de lui-même. Sans doute parce que ma formation professionnelle m’y amène, sans doute parce que j’ai certaines complicités avouables avec le monde des pédiatres… Bref, j’ai pensé qu’il fallait vous parler de l’enfant.
è enfant comme organisme vivant, mais enfant aussi comme symbole.
Alors permettez-moi de vous parler d’un petit bébé, au nom bizarre. Il s’appelle “ Trois-Pays ”.
Cet enfant est né il y a presque vingt mois. La gestation avait été normale, environ 9 mois. Cette grossesse s’était relativement bien passée, un risque d’accouchement prématuré en Juillet 1996, ce qui nous a donné quelques frayeurs, et durant ces 9 mois quelques contractions, ici et là, quelques nausées et parfois quelques malaises. Mais globalement, nous sentions tous que le bébé se présentait bien et peu de temps avant sa naissance nous le sentions bouger !
D’ailleurs, rappelez-vous, en cette même salle, Mr COGEZ, Sous-Préfet de Calais, était venu nous montrer une échographie du petit.
Finalement, il est né le 1er Janvier 1997 après un accouchement quelque peu difficile, mais mené de main de maître par Monsieur FREMONT, Préfet du Pas-de-Calais.
Le sexe du bébé ? !…. Je n’en sais rien. On dit “ un ” regroupement de communes et “ une ” intercommunalité. Disons que ce bébé est un peu hermaphrodite.
Autre particularité de ce bébé, il a 44 parents, mais ça n’a pas étonné l’officier d’état civil, et les 44 parents font une fête de famille par trimestre.
Une fois né, il fallait lui trouver un nom. Avez-vous déjà vu 44 personnes être d’accord sur un sujet précis et tout de suite ? Déjà à deux ce n’est pas évident, alors à 44 cela posait des problèmes… Les parents ont donc décidé de faire appel au moine local, grand spécialiste des noms.
Après quelques soirées homériques, après quelques discussions acharnées, nous sommes tous tombés d’accord sur l’état civil du bébé :
Le nom : Les Trois-Pays
Les prénoms : le vert, le vrai, la vie
Signe particulier : sur 2 cantons
Signe majeur : la ruralité
Comme tout parent, nous avions charge d’âme. Il nous fallait lui apprendre à penser, à se coordonner, à s’exprimer, à marcher. Bref, il fallait que le bébé devienne enfant, que l’enfant devienne adolescent pour ensuite devenir adulte.
Pour penser, il avait un cerveau fait de 44 neurones, qu’en langage communautaire on appelle élus communautaires
Pour se coordonner, il avait des faisceaux nerveux qu’on dénomme techniciens, qui doivent réagir rapidement et donner le bon influx
Pour marcher, nous les parents, lui avons fait, de suite, 300 Kms de chemins de randonnée
Pour apprendre à faire de la bicyclette, nous lui en avons installé une sur la place d’un village
Pour mieux voir, nous lui avons illuminé des églises
Pour lui apprendre à lire, nous avons imprimé un topoguide
Et enfin, arrivé à l’âge du catéchisme, nous lui avons dit : “ tu vas t’occuper des autres et tu vas rendre service à la population ”
Bref, ce petit bébé est en train de grandir, de s’épanouir et d’apprendre à vivre.
Voilà, je vous ai résumé le début de vie de cet enfant qu’on appelle Trois-Pays.
Mais aujourd’hui, c’est un jour important pour lui : il quitte l’école maternelle pour entrer dans la cour des grands.
La signature du Contrat Enfance veut dire simplement qu’à partir de ce jour, nous passons aux choses sérieuses. Non pas que ce qui avait déjà été fait n’était pas sérieux. Non ! Mais c’était relativement facile.
Par contre, rendre service à la population, aider les mères de famille dans leur vie de tous les jours, aider les enfants à s’épanouir en étant le complément de la famille et du monde éducatif, tout cela est un travail de fond essentiel et un travail de forme difficile.
C’est le rôle de chaque citoyen, c’est le rôle des élus, c’est le rôle d’une communauté de communes.
Et c’est parce que c’est difficile que nous avons demandé l’aide de la C.A.F.
Notre collectivité est là pour améliorer notre environnement, pour faciliter la vie de chacun, mais aussi pour préparer l’avenir en investissant dans la pierre et dans les hommes.
Comme dans la vie d’un enfant, la vie de notre communauté de communes sera jalonnée de grandes étapes.
Aujourd’hui, c’est une grande étape.
Mesdames et Messieurs de la C.A.F. vous avez aidé notre petit enfant à faire ses premiers pas dans la cour des grands. Dans 5 ans, cet enfant sera champion du 100 mètres, sur un stade…(et sans dopage).
Alors pour en terminer, je rappellerai que “ l’action d’un élu n’a de sens que si elle est dirigée vers l’avenir ; et l’avenir, c’est les enfants ”.
Alors, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les professionnels, tout cela c’est du travail, tout cela c’est des responsabilités. Mais le jeu en vaut la chandelle et de toute façon, parce que nous sommes élus, nous n’avons pas le choix. Alors fonçons !
Hervé Poher