Séance plénière Arras
M,M
Permettez-moi, pour terminer cette liste d’exposés réservée à l’Agenda 21, de vous parler d’une action très emblématique de notre démarche : je veux parler de l’Opération Grand Site des Caps.
Emblématique parce qu’elle réunit à la fois, la notion de développement durable, la notion d’aménagement du territoire intégrant de nouvelles pratiques, la notion de préservation de la biodiversité, la notion de paysage, la notion de sport nature et la notion de tourisme durable…
Emblématique aussi parce qu’elle permet de faire coïncider une volonté politique initiée par le Conseil Général et le Conservatoire du Littoral avec des prescriptions et des réglementations type Loi Littorale ou Natura 2000.
Emblématique enfin parce que cette démarche est reconnue, au niveau national et même international. Je tiens d’ailleurs à vous signaler que le Réseau des Grands Sites de France et le Réseau ICOMOS, veulent, cette année, en septembre, organiser leurs assemblées générales sur le site des Caps, validant ainsi notre demande de classement du Site.
Mon intervention se déroulera en 2 temps :
Tout d’abord un petit film de 3 minutes qui vous permettra de voir des lieux bien connus des habitants du Nord-Pas-de-Calais : le Blanc-Nez, le Gris-Nez et la commune de Tardinghen, sites qui ont été entièrement « reloockés. »
Ensuite, je me permettrai de faire un point sur la deuxième phase de l’Opération Grand Site
M, M
Ce petit film vous a permis de voir que nos 2 caps n’ont pas été seulement « botoxés », ils ont subi de véritables opérations de chirurgie esthétique. Pendant que je parlerai, nous allons vous projeter des photographies mélangeant touristes, horizons, engins de chantier, travaux et réalisations.
Dés cette année, nous allons aborder la phase 2 de cette opération.
Deux grands principes généraux orientent cette phase 2
Premier principe :
L’Opération Grand Site ne peut réussir que si nous avons une adhésion des gens qui connaissent ces lieux, des gens qui entretiennent cet espace agricole et des gens qui, tout simplement, habitent ce site.
Et il était essentiel de leur expliquer et de leur montrer que la démarche grand site n’était pas le résultat d’un intégrisme environnemental et que c’était bien une opération concertée d’aménagement du territoire et que leurs lieux de vie, leur commune et leur village ne seraient pas oubliés.
C’est pourquoi, dans l’optique de mieux gérer les flux touristiques, nous avons prévu d’intervenir sur ou autour de chacun des villages du site. Là, ce sera la création de parking ; ailleurs, ce sera la création d’un sentier de randonnée ; là-bas, ce sera la matérialisation de la porte nord et de la porte sud ; ici, ce sera la réhabilitation d’une ruelle ou d’une curiosité naturelle.
Tous ces travaux sont détaillés dans le tableau récapitulatif que vous avez en page 107 du rapport du président.
Sachez que toutes ces opérations ont été imaginées, discutées, amendées et retravaillées avec les municipalités, avec le Conservatoire et avec les associations d’usagers. La réflexion a été entamée en 2000 ; le CG a décidé de prendre la maitrise d’ouvrage en 2004 ; la convention liant tous les partenaires a été signée en 2005 et les travaux ont commencé réellement en 2006.
Comme vous avez pu le voir dans le film, et comme vous le voyez sur les photographies actuellement projetées, la première phase nous a amené à travailler sur 3 sites différents, mais ces premiers travaux étaient, sans doute, les plus symboliques parce que les lieux sont eux-mêmes très symboliques ; de plus, ces travaux étaient impressionnants parce que très conséquents.
Deuxième principe de cette phase 2
Nous avons reporté dans cette phase 2, certains travaux qui n’ont pu, pour diverses raisons être réalisés dans la première phase, bien qu’ils aient été prévus.
Je tiens à vous rappeler que le CG, dans le cadre de cette opération, ne peut intervenir que sur des propriétés du département, propriétés propres ou mises à disposition, et sur les propriétés du Conservatoire du Littoral. Or une procédure d’expropriation lancée par le Conservatoire a été invalidée par le tribunal, pas sur le fond, mais sur la forme. Ce contretemps nous oblige à insérer en phase 2 certains travaux initialement programmés en phase 1. Je veux parler, en particulier, du parking situé en haut du Mont d’Hubert.
Autre particularité de cette phase 2 : Sur ce même Mont d’Hubert, nous intervenons sur le bâtiment appelé Thomé de Guamon, afin d’en faire une maison de site.
Dernière précision : sachez que nous allons essayer de gérer ces sites en y mettant des troupeaux de moutons de race boulonnaise. Et si vous allez sur place, vous verrez que les aménagements ont été imaginés pour que les moutons puissent circuler en toute liberté sans gêner ou être gêné par les promeneurs. Les troupeaux de randonneurs et les troupeaux d’ovins n’ont pas forcément les mêmes pôles d’intérêt. Et l’histoire des moutons de Panurge nous pousse à la prudence.
L’ensemble de cette 2ème phase représente un budget de 13 millions d’euros HT.
(6 millions FEDER ; 2 millions Conseil Régional ; 1 million Etat et 4 millions CG). Pour mémoire, la 1ère phase s’élevait à 6,5 millions.
Voilà ce qu’il en est pour l’Opération Gand Site des Caps, opération qui est, je le répète, emblématique d’une démarche Agenda 21.
Un mot pour terminer , en vous disant que ce dossier OGS est exemplaire :
Exemplaire parce qu’en 2000, certains élus ont compris qu’il fallait réactiver un ancien dossier.
Exemplaire parce qu’en juin 2004, le président du CG a eu le courage de dire que notre assemblée voulait bien être maitre d’ouvrage.
Exemplaire, enfin, parce que pour réussir, nous avons osé transgresser certaines sacro-saintes règles administratives et que nous avons mis en place une gouvernance obsédée par l’efficacité et le résultat.
Bref, l’OGS restera une grande œuvre du CG du Pas-de-Calais .
/ Hervé Poher