Sans avoir voulu jouer les tristes prédicateurs et sans prendre l’habitude d’être trop souvent pessimistes, il est évident que la plupart d’entre nous pressentait que la crise, le chômage, les couts de transport et le cout de l’énergie auraient un impact sur beaucoup de nos concitoyens. L’année 2011 a validé, hélas, ce mauvais pressentiment. Et notre CIAS, agent d’une politique intercommunale, a dû, un fois de plus, jouer son rôle… Simplement son rôle mais un rôle qui, au fil du temps, parait essentiel.
Quand nous avons voulu créer cet outil de la solidarité, certains n’en voyaient pas l’utilité, disant que chaque commune devait assumer, que chaque personne devait se débrouiller et que la solidarité avait des limites. Oui, pour eux, elle a des limites, limites qui s’appellent l’égoïsme, l’ostracisme et le chacun-pour-soi. Et c’est parce que nous refusons cette vision étriquée de la société que les élus, à l’unanimité, ont voulu un jour « inventer » un CIAS... En disant : « En période de trouble et de difficulté, l’indifférence est la pire des solutions. »
Bien sûr, nous savions qu’en créant un outil, on devrait s’en servir ; bien sûr, nous savions que tendre la main, n’est pas toujours un geste reconnu et que le « merci » est un objet qui se fait rare ; bien sûr, nous savions qu’il y aurait des périodes calmes et des périodes difficiles… Difficile comme celle que nous traversons actuellement. Mais lorsque la Communauté de Communes doit mettre la main à la poche, personne ne rechigne… « Bien sûr, nous ferons moins d’investissements, mais nous devons d’aider… ». Voilà ce qu’on entend au sein de la CCTP.
Dernièrement, un « petit esprit » est venu nous menacer parce que les aides du CIAS des Trois-Pays avaient, malheureusement, baissé… Et que pour lui, ce n’était pas normal ! La belle affaire !!! Il a oublié que les CIAS ne sont pas obligatoires et que la solidarité est une politique voulue par des élus ; il a oublié que ces CIAS vivent et redistribuent de l’argent public et qu’à ce titre, on ne peut pas faire n’importe quoi ; il a oublié que les collectivités ne sont pas uniquement des boites à sou… Je crois qu’ il n’a pas oublié… car il n’a jamais su ! Et de toute façon, ça l’arrange de ne pas savoir surtout quand des gens de sa famille viennent chercher de l’aide à l’épicerie sociale ou au Conseil Général. Mais, vous le savez, même les gens de mauvaise foi ont aussi parfois besoin de solidarité.
Alors, malgré ces piètres citoyens, il nous faut serrer les coudes, être solidaires dans la tempête économique et sociale, savoir réduire la voile pour durer plus longtemps et surtout rester sûrs de notre cap. Je l’ai souvent dit : la solidarité, ce n’est pas un devoir, c’est un état d’esprit et un état d’esprit, ça ne se mégotte pas. Et heureusement, bien des gens qui ne sont pas forcément dans le besoin ont cet état d’esprit. Merci à eux car c’est bien plus facile d’être intolérant. Merci à eux car ils donnent un sens au mot « Devoir » et au mot « Responsable ».
Hervé Poher