Permettez-moi de commencer cette séance du Conseil Communautaire en évoquant quelqu’un qui va nous manquer, ce soir, encore un peu plus qu’avant. Je veux parler, bien entendu de Jean-Marius.
Beaucoup de ceux qui sont arrivés en Mars dernier ne savent pas exactement le rôle important qu’a joué JML. Par contre, pour les plus anciens et pour ceux qui ont font encore partie des pères fondateurs de notre collectivité, Jean-Marius était un des rouages, un pignon et un élément indispensable de notre fonctionnement. Si la CCTP a été identifiée comme étant une intercommunalité vivante, inventive et dynamique, c’est bien parce que les élus l’ont décidé et l’ont voulu, mais c’est aussi parce que derrière, il y avait un « JML » avec son caractère, avec son entêtement, avec son carnet d’adresses, avec sa rigueur et avec sa fidélité.
Lorsque nous avons créé la CCTP, j’ai demandé au CG de m’aider dans le lancement de cette nouvelle façon de raisonner et de travailler. Nous étions l’une des premières intercommunalités du calaisis et, on peut bien l’avouer, certaines communes étaient rentrées, dans la démarche intercommunale à reculons.
- Il fallait démontrer que le travail en commun était la seule façon d’avancer ;
- Il fallait persuader, tous les membres de la CC que la solidarité des grands vis-à-vis des petits était logique, mais qu’à terme, tout le monde serait gagnant ;
- Il fallait inventer notre dynamique collective qui pourrait emporter toute les réticences.
Le CG avait, dans ses employés, un gars qui avait toutes ces expériences, puisqu’il avait participé à l’aventure des « Sept Vallées ». JM est donc arrivé dans les Trois-Pays. Et de ce moment là, il a été présent sur tous les dossiers : - - Notre contrat de développement rural qui a fait saliver tant de nos voisins ;
- cette fantastique OPAH, que nous avons qualifiée de complexe ;
- le taxi vert ; l’opération ARARAT 1 et 2 ; l’insertion ; les fonds duty-free ;
- les documents d’urbanisme; la contractualisation avec le CG ; la coopération avec le Mali…
J’arrête là car vous ne pourrez pas trouver un seul dossier où JM n’a pas mis son nez. Et je peux affirmer que l’ensemble des élus communautaires avait une confiance absolue en ce technicien hors pair. Et en plus de ce technicien hors pair, c’était devenu notre ami.
Il est tombé malade quelques jours avant les élections municipales de 2008. C’est pour cela que les nouveaux élus ne le connaissent pas bien.
Je me dois d’être franc avec vous, mais, du jour où JML est tombé malade, la CCTP s’est mis à fonctionner au ralenti. Parce que, je crois, qu’élus et employés, nous savions inconsciemment que son départ serait rapide et qu’en plus, nous voulions lui montrer que sans lui nous avancions moins vite… De toute façon, désormais, nous avançons moins vite : c’est une vérité et c’est une évidence.
S’il m’entend, JML doit être très en colère car il avait horreur qu’on le mette en valeur. Il répétait qu’il travaillait pour les élus… Vous m’avez beaucoup entendu et vous m’entendrez encore critiquer la technostructure parce que la technostructure fait, par définition, de la gestion, uniquement de la gestion et ne fait que très rarement de la philosophie. La philosophie, c’est l’apanage du politique qui peut et doit s’en servir. Mais très sincèrement, quand vous avez un collaborateur qui sait manier les chiffres tout en comprenant la philosophie, c’est quand même un atout et c’est comme cela qu’on fait avancer les dossiers. Dans la vie publique, il arrive souvent que les choses n’aillent pas comme l’on veut et la réflexion de JM était toujours la même : « T’inquiète pas mec ! Rappelle-toi que 95% des gens qui râlent défendent des intérêts privés ; vous, vous défendez des intérêts publics… Y’a pas photo. » Et franchement, rien que pour sa présence et ce bon sens rassurant, JM était d’une aide précieuse.
Merci de m’avoir écouté et merci encore à tous ceux qui ont su lui témoigner leur amitié durant la dernière année.
M et M, je vous demande de respecter un moment de silence.
Hervé Poher