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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

Par Date De Parution

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 23:37
13/02/2015: Sénat/ Hervé Poher /Transition énergétique article 2

Mesdames et messieurs.

 Permettez-moi de dire quelques mots sur l’article 2. Parce que, cet article 2, vu par  un regard extérieur pourrait ressembler à une évidence.

   En effet, dire «  Que les politiques publiques intègrent les objectifs qui sont mentionnés à l’article 1 », cela semble logique, cela semble naturel, cela semble incontournable.

Mais nous savons bien que dans les politiques publiques, la logique a ses méandres ; le naturel a ses mystères et l’incontournable a ses échappatoires.

   Alors qu’on rappelle que toutes les politiques publiques doivent  intégrer et être imprégnées  des éléments de la  transition énergétique, ne semble pas totalement inutile.

   Pas inutile de rappeler que la loi sur la transition énergétique est une loi écologique, une loi économique et une loi sociale. Ce n’est pas forcément le cas de beaucoup de loi… Et que nous aurons besoin de tout le monde pour réussir.

D’où l’importance de l’affichage et de l’explication.

   Pas inutile de rappeler que tout commence par l’éducation. Quand on a fréquenté les Agences de l’Eau, qui ont mauvaise presse ces temps-ci, quand on a mis en place le tri sélectif des déchets ménagers, quand on a été responsable de politiques environnementales, on sait pertinemment que la sensibilisation, la prise de conscience et l’acquisition du bon réflexe, c’est à l’école et avec les  enfants qu’on les réussit. A partir d’un certain âge, c’est sans doute une question de neurones, les vilains réflexes sont déjà devenus des mauvaises habitudes.

D’où l’importance de la sensibilisation et de l’éducation.

   Pas inutile de rappeler qu’il ne sert à rien de vouloir être volontariste dans les nouvelles énergies, si on a encore du mal à trouver l’entreprise ou les techniciens capables d’accompagner la démarche. Certaines expériences passées ont été contre-productives. Mais les entreprises sont  de plus en plus performantes et le monde économique est très demandeur.

D’où l’importance de l’incitation et de la formation.

   Pas inutile de rappeler que nous sommes un grand pays producteur d’énergie et que nous avons des infrastructures  et une industrie de l’énergie performante. C’est une grande industrie, c’est de l’emploi ; c’est de l’économie ; c’est du social. Mais même les grandes choses doivent parfois s’adapter…

   Et si, en plus, nous pouvons, grâce à cette croissance verte favoriser l’émergence de nouvelle filières et de nouveaux emplois, ce sera un bonus pour notre pays et pour nos concitoyens.

D’où l’importance de la  valorisation et parfois d’une certaine mutation.

   Pas inutile enfin de rappeler que nous devons inventer notre nouveau modèle énergétique avec une inconnue : cette inconnue, c’est simplement le fait qu’on ne sait pas aujourd’hui ce qui sera inventé demain. Et dans le domaine de la technologie et de l’énergie, on invente tous les jours.

D’où l’importance de la recherche, de l’innovation et du droit à l’expérimentation… Dont nous devrons reparler.

Voilà 5 portes d’entrée dans et pour la transition énergétique et la croissance verte.   Permettez-moi d’en signaler une sixième qui est inscrite dans cette loi : la solidarité et ce n’est pas le moindre de nos devoirs.

   Sans oublier 2 axes essentiels qui sont aussi évoqués dans cet article.

   Tout d’abord,  l’économie circulaire. L’économie circulaire, c’est un changement de reflexe, un changement de fonctionnement sociétal et un changement de culture.

Ensuite la cohérence entre notre démarche  et la démarche des territoires ainsi que la dynamique internationale. Dans la période actuelle, être vertueux, c’est bien…  Mais on ne peut pas être vertueux tout seul.

   En conclusion, mesdames et messieurs, chers collègues. La transition énergétique et la croissance verte peuvent nous amener beaucoup mais à la condition évidente, et c’est cela l’évidence, que toutes les politiques de l’état aillent dans la même direction. C’est bien le sens de cet article 2

 

Hervé Poher

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Published by popo - dans Senat
12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 22:52
12/02/2015: Sénat/ Hervé Poher /Transition énergétique/ Article 1

Paris, le 12/02/2015

Mesdames et messieurs, chers collègues.

« On ne peut pas reprocher à quelqu'un de vouloir devenir vertueux... Surtout quand il n'a plus le choix… »

 

Gaz à effet de serre, changement climatique, coût de l'énergie et ses conséquences sur les populations les plus démunies, chamboulement environnemental, impact indéniable sur la santé humaine de certains produits, process et développements industriels et en plus de tout cela, la mauvaise conscience que nous avons tous de jouer aux apprentis sorciers avec notre monde.

Tout cela nous incite, tout cela nous amène, tout cela nous oblige à imaginer l'avenir autrement et à construire un avenir autrement.

L’article 1er de cette loi sur la transition énergétique veut simplement afficher une volonté et une prise de conscience.

 

Oui, afficher une volonté. Et en français, mesdames et messieurs, quand on veut afficher une volonté, on utilise des verbes : maitriser, garantir, diversifier, procéder, assurer, développer, renforcer, parvenir… Et j’arrête là car il suffit de lire le texte.

 

Oui, afficher aussi une prise de conscience. Conscience que nous sommes devenus des « consommateurs fous ». Parce que l’innovation, parce que la technologie, parce qu’un concept de société… Cette nouvelle façon de vivre, certains disent même « Ce nouvel art de vivre »… (Tout est dans la définition de l’art)… fait que, dans notre société, vous ne pouvez pas faire autrement que de consommer et d’être branché… Au sens littéral et physique du terme.

 

Oui, notre nouveau fonctionnement sociétal nous amène à être énergivores, outrageusement énergivore. Certains diront que ce n’est pas « un défaut d’être énergivore et que cela fait tourner la machine ». Certes, mais quand on a conscience que la machine nous fait cadeau d’effets secondaires pas très désirables et potentiellement dangereux, on est en devoir d’inventer une autre machine, un autre type de machine.

Et nous sommes à une période de l’évolution humaine où il nous faut abandonner une partie du modèle des deux siècles passés pour inventer une partie du modèle du siècle futur.

Sachant que nous devrons être plus conscients, plus raisonnables, plus vertueux.

 

Vouloir être vertueux: c'est une qualité pour un être humain… Alors pourquoi pas pour une nation, pour un état, pour un gouvernement ?

 

Bien sûr, dans cet article 1, il aurait été plus commode de mettre des objectifs sans chiffres et sans dates... Faire un listing de bonnes intentions… Mais vous savez à quoi peuvent servir les bonnes intentions…

Aussi il faut, de temps en temps avoir le courage de dire, d’afficher, d’assumer et ne pas avoir honte d’être ambitieux.

 

Et on ne peut pas reprocher à quelqu'un d'être ambitieux... Surtout quand il n'a pas le choix.

 

Sans les chiffres, sans les objectifs, sans les repères, difficile d’expliquer, difficile de mobiliser, difficile d’avancer...

Difficile d’expliquer l’urgence de la situation. Comment dire aux gens : « La banquise fond ; le climat change ; nous avons perdu 99,9% de la biodiversité depuis l’apparition de la vie sur terre ; nos ressources s’épuisent et l’énergie pourrait devenir un produit de luxe…» Si vous dites cela comme cela, les gens vous répondront « OK. Mais vous, les élus, qu’est-ce-que vous attendez pour agir ? »

 

Difficile de mobiliser sans des dates butoirs car les gens, les décideurs, les collectivités, tous vous répondront : " On a le temps, on verra cela plus tard, on a d’autres chats à fouetter et de toutes façons, on n’a plus d’argent..." Ce type d’arguments, nous élus, nous l’avons utilisé maintes et maintes fois… Quelles que soient nos responsabilités.

 

Difficile d’avancer sans des objectifs, sans des chiffres, sans un tableau de bord… Et nous savons tous qu’un tableau de bord, c’est très difficile à faire dans la cadre des politiques publiques… Pour diverses raisons… quelquefois peu avouables.

Alors Oui : il faut expliquer, mobiliser et avancer.

 

Oui ! Diminuer de 30% la consommation d’énergie fossile pour 2030, ça va être dur… mais c’est faisable !

 

Oui ! Passer à 32% d’énergies renouvelables en 2030, cela ne va pas être évident… Mais c’est faisable !

 

Oui ! Avoir un parc immobilier entièrement rénové en 2050, c’est presque un pari insensé et il va falloir mobiliser tout le monde. Mais c’est faisable !

 

Oui enfin ! Avoir pour objectif 50% de nucléaire en 2025, il va falloir être volontariste… Il faudra avoir le cuir dur… Et il va falloir pousser les autres énergies… Mais c’est faisable !

 

Et c’est là que je rappelle simplement : Avons-nous vraiment le choix ?

 

Au cours des débats, à l'Assemblée, et nous l'entendrons probablement ici, il a été prononcé plusieurs fois les mots « irréalisable, impossible, utopie... » Oui, le mot utopie… Et alors. Mesdames et messieurs. Depuis que le monde est monde, l'utopie a toujours été la meilleure des piles à combustible et comme le disait Oscar Wilde: « Le progrès n'est que l'accomplissement des utopies. »

 

L’article 1 nous demande de viser haut. Alors, ayons ce courage…

 

Hervé Poher

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Published by popo - dans Senat
25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 11:08

Ase II

Sénat, le 25 juin 2014/ Hervé Poher

   Votre rapport n’est pas bon… Il est excellent, voire remarquable. Je ne veux pas passer de la pommade mais je pourrais rajouter : Je savais que les femmes avaient beaucoup de qualités, mais je ne pensais pas qu’elles avaient autant de courage… Car il faut du courage pour écrire ce que vous avez osé écrire.

    Et quand on choisit un mot, c’est toujours en fonction de son expérience personnelle. Et j’ai dit : remarquable car j’ai exercé la médecine générale pendant 20 ans et le hasard a fait que j’avais, dans ma clientèle, beaucoup de familles d’accueil et d’enfants placés. En plus, j’ai la « malchance » d’être l’époux d’une pédiatre hospitalière qui est, en plus, responsable d’un CAMSP. Et comme je suis conseiller général… Vous pensez bien que j’en entends de belles : « Mais que fait le Conseil Général ! Vous êtes mauvais… »

  C’est pourquoi je dis qu’il faut du courage pour s’attaquer au dogme du maintien du lien familial biologique, au principe de l’idéologie familialiste, idéologie  qui peut conduire à des situations dramatiques. De même, vous osez attaquer le principe du non-attachement… Le fait d’interdire aux familles d’accueil de s’attacher aux enfants… Comment voulez-vous ne pas vous attacher à un enfant dont vous avez la garde !!!

   Je vous signale, et cela personne n’a osé peut-être vous le dire, mais tous les signalements ne sont pas faits !  Pour diverses raisons : politique, administratives ou autres. Mais c’est une réalité. Des tas de signalements ne sont pas mis en route. Et je n’ose même pas parler de certaines structures qui disent aux travailleurs sociaux: «  Diminuez les placements… Parce qu’un placement, ça coûte cher ! »

   Vous avez également raison de pointer la faible participation du secteur sanitaire au dispositif de repérage et de signalement, tout comme le manque de coopération entre les différents intervenants. C’est normal car les médecins ne sont pas formés à cela et ont toujours peur des complications de toutes sortes.

   Le problème de la démographie médicale, que vous avez soulevé, se pose avec une acuité particulière dans mon département. Je me bats actuellement pour trouver des candidats à trois postes de médecins laissés vacants, sans résultat pour le moment...

   Enfin, j'ai beaucoup apprécié votre remarque sur les liens affectifs très forts qui se nouent entre les assistants familiaux et les enfants accueillis ; comment peut-on continuer à diffuser ce dogme du non-attachement ?

   Ce rapport est remarquable car il y a une notion qui est sous-entendue ; pas directement écrite mais on la sent. C’est la notion d’amour. Et je le dis régulièrement, aux assistantes familiales ou maternelles : « Vous avez un outil que nous, les dirigeants, ceux qui font les lois, nous n’avons pas : l’amour. Et sans cet outil là, on ne pourrait rien faire.

   Alors merci pour ce rapport qui, je le répète, est remarquable.

Hervé POHER

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Published by popo - dans Senat
27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 11:47

hache poher

   Intervention à Paris lors d'un débat sur la disparition des Conseils Généraux.

Je vais en décevoir certains mais je représente un département qui a décidé de rentrer en résistance. En effet, nous avons voté une motion de résistance… A l’unanimité ! C’est-à-dire le PS, le PC, l’UMP, les indépendants … et même les exclus- dissidents (et chez nous, ils commencent à être nombreux !)

   Motion de résistance parce que nous avons été choqués, révoltés et nous nous sommes sentis ulcérés par ce qui s’est passé. Oui, je dis bien ulcérés par ce qui s’est passé… Sur la forme et sur le fond.

   Sur la forme d’abord :

   Annoncer la disparition des conseils départementaux au milieu d’un discours de politique générale, sans en avoir averti les premiers intéressés, sans avoir consulté et sans avoir expliqué… Nous avons pris cela pour du mépris !

   Ensuite, tous ici, nous avons fait campagne pour François Hollande… Même les exclus… Et que disait François Hollande… Il ne parlait pas de la disparition des départements ! Au contraire, il voulait renforcer leur pouvoir et leur donner plus de moyens. Revoyez le discours de Dijon.

  Et cette façon de sortir des sondages… Ici 60% des français veulent la disparition des départements ; là, 19% des budgets des collectivités territoriales ne servent à rien parce qu’ils sont affectés à des doublons ; là enfin, 99% des français ont confiance en leurs pompiers et seulement 13% ont confiance dans les politiciens.

   Et enfin, il faut arrêter de dire : « Ceux qui ne veulent pas la réforme sont des conservateurs » ou « Ce sont des notables ringards et à la limite de la sénescence ». C’est quoi cette façon de faire ? On a quand même le droit de penser différemment et de le dire !

    Et sur le fond, là aussi, nous sommes choqués et ulcérés.

   Je viens du 62, du Pas-de-Calais. Vous savez, ce département qui n’a pas été gâté par l’histoire. Dans tous les domaines…

  • Au niveau social, ce n’est pas facile… et nous avons notre social interne mais aussi celui qui vient de l’extérieur… C’est chez nous que se pose le problème des migrants et des mineurs étrangers ! C’est à Calais ! Voyez ce qui se passe aujourd’hui…

  • Au niveau économique car nous avons subi le choc de la mine, de la métallurgie et du textile !

  • Au niveau environnemental avec les guerres, l’industrie et l’omniprésence de l’agriculture.

  • Et au niveau sanitaire… J’arrête là car je ne voudrais pas vous faire pleurer.

   Mais tous ces problèmes nous les avons pris à bras-le-corps, avec le Conseil Général, et nous sommes en train de sortir la tête de l’eau… Enfin… Et, en plus, on commence à obtenir des récompenses et des labels…

   Alors, nous annoncer comme ça la disparition des Conseils Généraux… Eh bien oui… oui, nous sommes ulcérés !

Hervé Poher

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 09:51

sénat Poher

Paris le 13 février 2014

 

Monsieur le Président, Madame la Ministre, Madame la Présidente de commission, Monsieur le Rapporteur, mes chers Collègues,

   Que dire quand tout est dit. Et puisque le principal a été dit, je vais m’attacher à l’essentiel.

   En vous disant, tout d’abord, qu’il est toujours heureux et rassurant de voir arriver, en discussion, au Parlement, un texte de transposition de directives. Cela veut simplement dire que la menace d'un recours en manquement, engagé contre l'Etat français, avec risques d'amendes et d'astreintes journalières, s'éloigne  ou peut s’éloigner… Et, entre nous, personne, que ce soit le particulier ou l’Etat français n’est heureux de payer… Encore moins ce qu’on appelle des amendes!

   Si la France a pu être, certaines fois, un mauvais élève dans ce domaine, nous ne pouvons que saluer les efforts consentis ces dernières années en matière d’adaptation de notre droit. Il faut toujours féliciter celui qui reconnait ses oublis… Même s’il peut passer pour un mauvais élève… Et je connais des mauvais élèves qui ont réussi dans la vie.

 
   Mais revenons au texte qui nous intéresse...

   C'est un texte très technique que nous examinons aujourd’hui, texte qui ne pousse pas à la philosophie législative mais texte qui  permet de soulever quelques questions sur notre société et sur son évolution.

   Texte aussi qui peut paraître au premier abord avec des objectifs un peu disparates : assurance professionnelle des ostéopathes et des chiropracteurs, l’encre et la sécurité des tatouages, la vente de médicaments sur internet, les cosmétiques, la pharmacovigilance… Bref, tout cela mêlé dans une démarche d’adaptation à une volonté  européenne.

   Certains esprits critiques pourraient qualifier cette démarche de melting-pot    ostéo-pharmaco-tatouo-cosmétique…  Ne cherchez pas dans le dictionnaire, ce néologisme n’existe pas.

   Mais s’il faut trouver une cohérence d'ensemble à ce texte, si l’on veut se forcer à en extraire le Plus Petit Dénominateur Commun,  il est facile: c’est simplement « Apporter quelques touches supplémentaires et complémentaires afin de renforcer la sécurité sanitaire de nos concitoyens. »

Qu’il s’agisse des patients d'ostéopathes ou de chiropracteurs, ou des ostéopathes et chiropracteurs eux-mêmes,

Qu’il s’agisse des utilisateurs de produits cosmétiques, (et volontairement, je n’ai pas employé le mot  de consommateur)

ou qu’il s’agisse de la vente de médicaments en ligne...

  Ce projet de loi vise avant tout à protéger la santé de tous. En cela, ce melting-pot est quand même une belle avancée.

   Cependant, dans une vision d’ensemble de ce projet de loi, je me permettrais de nuancer mon enthousiasme sur un point très précis… Et je sais que mon sentiment est exprimé par plusieurs collègues.

    Je voudrais redire, ici, mon regret personnel et mon inquiétude professionnelle, de voir la question de la vente des lentilles de contact par internet, traitée dans un projet de loi sur la consommation- aussi bon soit-il et même si le traitement en urgence était semble-t-il nécessaire – donc retiré, de fait, de notre démarche de ce jour. C’est l’article 4.

    Et que cette procédure ne soit pas dans un texte de santé publique, c’est intellectuellement et symboliquement « dérangeant », pour rester dans des qualificatifs modérés.

   Les lentilles de contact ne sont, en aucune façon, des CD, des séjours de vacances ou des tee-shirts; Ce sont des produits médicaux qui, mal utilisés, peuvent être dangereux.

   Et nous regrettons sincèrement de ne pas avoir eu à débattre de ce problème au sein de la commission sociale, dans une loi sur la santé, ce qui nous aurait permis de dissiper  notre trouble.

   Alors, laissez-moi émettre un souhait, madame la Ministre, mais qui n’est qu’un souhait : que cette façon de faire ne devienne pas une facilité pour l’utilisation de tous les équipements médicaux, paramédicaux et les appareillages de tous ordres, qui doivent toujours rester dans une démarche de santé publique et non dans une adaptation aux pratiques de la consommation.

   Même dans un monde ou le commerce fait la loi, même dans un monde en pleine révolution des communications, même dans un monde où les pratiques vont plus vite que les règles, tout n’est pas que transaction, négoce ou commerce.

   Pour revenir à notre sujet et dans la lignée de notre excellent collègue-rapporteur, Jacky le Menn, je voudrais faire un focus sur deux avancées importantes que propose le texte : la cosmétovigilance et la vente de médicaments par internet.

   Tout d’abord, parlons des cosmétiques. Dans un contexte économique difficile, nous ne pouvons que nous féliciter du signal extrêmement positif adressé, par ce projet de loi, aux entreprises de produits cosmétiques en France, qui sont, nous l’avons rappelé, les leaders mondiaux du secteur.

   De fait, l’harmonisation de la réglementation au niveau européen, en matière de produits cosmétiques, va engendrer une réduction des coûts qui profitera à tous les fabricants, grands ou petits, et on peut l’espérer, voire en rêver, mais le rêve a ses limites, pourrait  profiter aux utilisateurs qui sont, de fait, des consommateurs. Par exemple, la simplification de la procédure de notification pour les nouveaux produits cosmétiques devrait, conduire à diviser par deux les frais administratifs du secteur.

   En outre, en imposant de nouvelles exigences d’information, de sécurité et de traçabilité des produits, le texte renforce le processus de protection de la personne. Et, il faut bien l’avouer,  dans un souci de transparence, d’affichage et d’image, l’industrie du cosmétique était demandeuse d’une telle démarche.

   Cependant, qu'il nous soit permis d'émettre, là-aussi, des réserves sur la pertinence du choix de l'autorité compétente en matière de cosmétovigilance. Et je sais que cette remarque vous a déjà été adressée.

   La directive transposée prévoit, en effet, que l’État membre désigne, en toute liberté, une autorité nationale en charge de la cosmétovigilance. Depuis 2004, celle-ci est de la compétence de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui est déjà en charge de la pharmacovigilance.

   Or la cosmétovigilance et la vigilance sur des produits de tatouage apparaissent, de fait,  comme des activités marginales de l’ANSM. Moins de 200 signalements pour les cosmétiques contre 80 000 déclarations annuelles d’effets indésirables liées aux médicaments.

   Et, en plus, le type de  désagrément  est, généralement, de  nature    différente.  Vous pourriez me répondre : « Qui peut le plus, peut le moins. » Mais ce n’est pas un argument d’excellence.

   Le rapport de mission de juillet 2013, du Docteur Jean-Yves Grall, directeur général de la santé, sur la « Réorganisation des vigilances sanitaires » ne dit pas autre chose. Il y fait la différence entre « les vigilances majeures et les vigilances à enjeux marginaux ».

   L’ANSM est-elle la mieux placée pour traiter efficacement des questions de sécurité sanitaires liées à l’usage de produits cosmétiques et de tatouages ? En vous posant la question, nous osons suggérer une réponse.

   Nous savons bien qu’il y a un problème de police sanitaire. Mais une autre solution devrait être possible car, en plus, les responsables de l’ANSM nous ont clairement expliqué qu’ils ne se sentaient pas à l’aise et que « Ce n’était pas leur métier ».

      S'agissant de la vente de médicaments par internet, l'article 5  apporte des garanties qui peuvent paraitre solides et rassurantes, pour essayer de répondre à 2 problèmes : Lutter contre le trafic de faux médicaments et empêcher la consommation inconsidérée et irraisonnable de médicaments.   

   Nous le savons tous : le trafic de médicament falsifié est une activité qui semble extrêmement lucrative et qui  permet de faire vivre certains  réseaux que je qualifierais pudiquement « de réseaux aux objectifs sanitaires douteux mais aux objectifs financiers certains…».

 
   Pour le moment, notre pays est relativement bien épargné grâce à une politique du médicament efficace, qui met en place des contrôles à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement légale.

   Il n'en demeure pas moins qu’ internet est un important vecteur de commercialisation de médicaments falsifiés, et que la légalisation de la commercialisation en ligne des médicaments en accès libre, puis de tous les médicaments non soumis à prescription médicale obligatoire, nécessitait des prises de décisions bien cadrées. C’est, à notre avis, ce qui a été fait !

   Ainsi, nous saluons le choix du Gouvernement, de n’ouvrir l’exercice de la vente en ligne de médicaments qu’aux seuls pharmaciens déjà titulaires d’une officine.

    Il était indispensable de réaffirmer un principe : La délivrance de médicaments nécessite pour les patients, l’exercice d’une mission de conseil, à l’officine comme pour la vente en ligne. Les médicaments ne sont pas des biscuits à apéro…

    Vouloir garder un monopole officinal était un choix, il faut le reconnaitre, un choix courageux du Gouvernement puisque ce  monopole officinal est loin d’être unanime en Europe... Certains États-membres, tel l’Allemagne, autorisent la vente en ligne de l’ensemble des médicaments, soumis ou non à prescription médicale obligatoire.

   Enfin, si la vente en ligne représente aujourd’hui une part tout à fait négligeable du chiffre d’affaires du secteur de la vente de médicament, on peut néanmoins s’interroger sur la capacité des  autorités sanitaires, policières et judiciaires à contrôler les sites de commercialisation en ligne si ceux-ci venaient à se développer fortement.

   Nous verrons bien…On peut penser que la tâche sera plus aisée grâce à l’adossement à une pharmacie physique. Mais, ne nous faisons pas d’illusion : « Dans le monde du web, les vrais margoulins et les vrais faussaires sont presque aussi nombreux que les faux génériques. »

  Dernier point enfin, madame la Ministre. Les entretiens et les discussions au sein de la commission sociale ont, bien évidemment mis en évidence, le point d’interrogation permanent concernant la place occupée par les ostéopathes et les chiropracteurs dans notre fonctionnement collectif. C’est un problème récurrent pour lequel il faudra bien, un jour, trouver une ou des solutions. Et, en disant cela, je ne préjuge absolument pas des types de solutions.

   Mais nous croyons savoir que vos services s’intéressent de très près à cette question et nous vous en sommes reconnaissants.

   Chers Collègues, je vous invite, donc, à voter ce texte, qui nous permet de poser, accessoirement, certaines questions essentielles sur le fonctionnement de notre société mais qui propose surtout des avancées relatives à la protection de la sécurité sanitaire de nos concitoyens.

Je vous remercie de votre attention.

 

Hervé Poher

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THEMES ABORDES

Hervé Poher             

1003
Les textes édités correspondent à des lettres, des interventions, des discours écrits ou à des retranscriptions d'enregistrements. Bien entendu, les opinions et options, éditées dans ce blog, n'engagent que l'auteur.   

ATTENTION
 

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 Hervé Poher  

 

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 poher mai 2010

 

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petit prince

1er mai

Guines divers (3)