Mes chers amis.
Rassurez-vous, je serai beaucoup plus court que « le Gros » (en désignant Alain Méquignon), mais je me dois de dire quelque chose.
Bien sûr, j’aurais aimé vous parler dans d’autres circonstances, après une période de joie, des épisodes de liesse, après une victoire glorieuse… Mais ce n’est pas le cas. On n’est pas toujours maitre du destin et c’est à croire que certains hommes n’arrivent jamais à croiser leur destin.
Mais c’est comme cela ! Alors, certains diraient que c’est une demi-défaite et d’autres que c’est une demi-victoire.
Si c’est une demi-défaite, il faut en assumer les raisons. Si nous avons été battus, c’est que nous avons fait des erreurs… Erreurs dont nous sommes peut-être directement responsables ou peut-être pas.
Erreur de tempo… C’était le temps, c’était l’époque, c’était le moment de François Hollande. Et même si nous avons voulu coller à ce mouvement, nous n’étions pas dans la vague. Il fallait avoir le poing et la rose ! Et la vague rose a tout emporté !
Erreur de lieux car on nous dit toujours « En campagne, occupez-vous de vos points forts, pas de vos points faibles ! ». On aurait peut-être dû moins s’occuper du canton de Guînes ou de Fauquembergues… Nous avons fait le maximum dans ces 2 bastions… Pour s’occuper un peu plus de lieux où nous avons fait de très mauvais scores. Mais ça, on s’en rend compte après.
Erreur sur les gens. On a fait confiance à certains de nos « bons camarades »… Et on s’est trompés… Moi, en particulier. Je reste un grand naïf… Et ils ont voulu, en faisant cela, nous donner des leçons de « grande politique »… Si faire de la grande politique, c’est faire ce qu’ils ont fait… alors, je vous l’avoue, je ne serai jamais un grand politique car je me refuse de leur ressembler. Nous n’avons vraiment pas les mêmes valeurs.
Erreur enfin et, sans doute coup de patte de l’histoire... Alain le sait. Pendant 5 semaines, honnêtement, j’ai disjoncté et je n’ai pas fait campagne… Simplement parce que nous avions des problèmes avec ma petite-fille et que j’avais peur pour elle…
Mais on peut aussi considérer que c’est une demi-victoire.
Victoire parce que nous avons regagné notre honneur et notre dignité qu’on nous avait volés un jour de marché, à Lumbres.
Victoire parce que 11300 voix, ce n’est pas rien et nous ne les avons pas volées.
Victoire parce que la 6ème circonscription est débarrassée de Jack Lang… Et si Monsieur Jack Lang est parti, c’est à cause de qui ?
Victoire parce qu’on a réussi à créer une nouvelle chaine d’amitié. Et elle était importante cette chaine. Nous étions presque drogués aux petits mots gentils, aux adhésions et aux soutiens. Belle chaine qui a créé des liens et des amitiés qui vont durer.
Victoire parce que j’ai découvert un deuxième pays. Je suis du pays de Guînes et Fauquembergues, c’était loin pour moi. Mais maintenant, mon GPS connait chaque coin et recoin de ce pays. Et très honnêtement, j’ai découvert un nouvel espace…
Victoire enfin, parce que j’ai rencontré… « Le gros »… J’ai vraiment rencontré Alain. Vous savez, on travaille au Conseil Général, on est dans le même hémicycle, dans les mêmes commissions… Mais, honnêtement, on ne se connait pas ! Et là, à l’occasion de cette campagne électorale, j’ai découvert Alain, avec sa façon de parler et de faire campagne, avec son passé de syndicaliste, avec sa vision des choses… L’autre jour, quelqu’un me demandait ce que je pensais de mon suppléant ; je n’ai trouvé qu’une seule réponse : « Alain, c’est un mec bien. » Ca résume tout et pour moi, c’est important. La seule chose que je lui reproche… Et je suis un peu jaloux : Il est venu à Guînes et en une heure, il a conquis les guînois, en leur parlant d’école, d’usine et de lutte ouvrière. Moi, j’ai mis 10 ans à faire leur conquête !
Alors, bien entendu, quand je parle d’Alain, j’y associe Brigitte et toute la bande de copains du canton.
Voilà ce que je tenais à vous dire.
Alors, si on voit la défaite et la déception, je pourrais paraphraser Coluche en parlant de certaines personnes et en disant : « On a inventé le pain sans gluten, les bonbons sans sucre et la bière sans alcool… Mais on n’a pas réussi à faire un monde sans certains cons ! »
Mais je préfère être positif en reprenant une phrase de Barbara et en vous disant simplement merci : « Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous ! »
Merci à vous tous.
Hervé Poher