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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

Par Date De Parution

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 11:00



M,M,M

 

   Permettez-moi, tout simplement de vous souhaiter la bienvenue, pour cette cérémonie classique, rituelle et très symbolique que l’on appelle : « Les médaillés du travail. ».

 

   Il est de bon ton, chaque année, de parler, dans un premier temps, de l’emploi, de la conjoncture économique  et des grands sujets qui préoccupent la  population, les décideurs et les politiques. Dans un second temps, il est de coutume de vous donner des nouvelles de Guînes et du marché local de l’emploi. Et bien cette année, je respecterai ces règles, mais vous le verrez, je serai beaucoup plus bref… Je me dois d’être plus bref.

 

   Bref, parce qu’il fait beau dehors et qu’il serait idiot de rester enfermé ; bref, parce que je me suis souvent exprimé sur ces sujets et qu’en ce moment, tout le monde en parle…Et en particulier, 2 candidats à la présidence de la république. Vous comme moi, nous entendons beaucoup parler de délocalisation, de libéralisme, de parachute doré…..

 

   Mais tout le monde est d’accord pour dire que délocaliser, ce n’est pas bien (mais certains vous disent qu’on ne peut pas faire autrement…) …Pourtant, on ferme, en France, des usines qui gagnent beaucoup d’argent et elles sont reconstruites en Asie, là où on peut en gagner encore plus. Et le pire, c’est que quelquefois, ces entreprises ont reçu des subventions publiques pour pouvoir conforter leur activité en France… 

 

   Mais tout le monde peut avoir un sentiment d’incompréhension  en constatant l’évolution de cette société, de grand libéralisme et de grand individualisme, basée uniquement sur le profit, sur la spéculation et sur la bourse (mais certains vous affirment qu’on ne peut pas faire autrement…) Quand vous dites le mot Dividende, certains vous répondent: « Il n’y en a pas assez ! ». Si vous dites le mot Solidarité, beaucoup vous répondent : « On en fait de trop. »

 

  Mais chacun d’entre nous peut être stupéfait quand il apprend qu’un Monsieur, dénommé  Noël Forgeard a touché 8,5 millions d’euros pour le remercier d’avoir mal travaillé, et d’autres choses encore, et que les employés d’Airbus, la même entreprise, vont recevoir 2, 80 euros de participation pour les remercier d’avoir bien travaillé… Où est la logique ? Mais certains vous affirment que c’est comme cela que ça ce fait dans les grands pays capitalistes et libéraux…

 

   Alors, sincèrement, je finis par croire que beaucoup d’entre nous sont devenus obsolètes, démodés et ringards.

 

Obsolètes, parce que nous ne sommes pas des adorateurs du grand capital ; démodés, parce que nous pratiquons encore à la solidarité ; ringards, parce nous croyons plus aux revenus du travail qu’aux revenus de la bourse… on pouvait penser, naïvement, que la société française avait trouvé un juste équilibre entre l’initiative privée qui était là pour créer la dynamique et la puissance publique qui était là pour réguler, pour répartir, pour créer de la solidarité.

 

    Nous le pensions et c’est d’ailleurs sur ces principes que nous avons construit, les uns et les autres, à tous les niveaux, des tas de structures et des tas de processus qui font l’image et la spécificité de la société française.

 

   Même à notre petit niveau, c’est comme cela que nous procédons… Prenez un seul exemple : La CCTP. La CCTP ne prélève pas l’impôt… Vous, habitants de Guînes, vous ne payez pas d’impôts à l’intercommunalité ; la CC ne vit que grâce à la Taxe Professionnelle des entreprises qui sont sur le territoire. L’activité économique privée amène donc de l’argent ; si l’économie marche bien, c’est un plus pour tout le monde. Si cela ne va pas trop bien, comme aujourd’hui avec Desseilles, tout le monde se serre la ceinture….

 

    Et cet argent sert au territoire, à faire des politiques publiques… Et en particulier, à faire de la solidarité. Et cette notion de solidarité, elle est partout. C’est de la solidarité quand on fait des haltes garderies, dans des maisons de l’enfant, sur tout un territoire, pour garder vos enfants ou vos petits enfants ; c’est de la solidarité quand on met en place le taxi vert, pour aider les gens qui n’ont pas de moyen de locomotion; c’est de la solidarité quand on crée un Centre Intercommunal d’Action Sociale, avec ses épiceries sociales, pour aider les gens qui ont des difficultés ou qui sont dans une mauvaise passe; c’est de la solidarité quand on fait des travaux de lutte contre les inondations, certaines communes se sacrifiant pour aider les autres.

 

    Et ça, c’est la puissance publique qui fait de la régulation et de la répartition. Et, vous le savez, toutes ces actions coûtent de l’argent à la collectivité, c'est-à-dire à nous tous, mais c’est une des missions du service public, c’est un des devoirs de l’état et des collectivités. Du moins, c’est toujours ce que j’ai cru… Et que je crois encore, malgré tout ce qu’on entend. Pour moi, le dynamisme économique et la solidarité publique sont étroitement liés. On peut rêver d’un paradis où la solidarité ne serait plus nécessaire, c'est-à-dire que tout le monde serait en bonne santé, aurait un emploi, un salaire décent et n’aurait besoin de rien… Mais vous le savez, ce n’est qu’un rêve… Et ce n’est vraiment qu’un rêve car vous avez beau être riche et puissant, cela ne vous empêchera pas de vieillir et de tomber malade, comme tout le monde, pour finir dépendant en ayant besoin de la solidarité nationale.

 

   Je vais m’arrêter là…  Non pas que j’ai épuisé le sujet, mais simplement parce que vous devez, du moins je le pense, être saturé, comme nous tous, de discussions, considérations et confrontations à la télé, à la radio, dans les journaux…. Bref, partout, on nous rappelle que nous sommes en campagne électorale et l’économie est un des grands sujets de polémique. Puisque la mode est au déterminisme génétique, je dirais que le consensus, ce n’est pas dans les gènes du français… Par contre, la discussion et le désaccord, sont typiquement héréditaires depuis que la gaule a été créée.

 

  Un dernier mot sur les problèmes locaux. Le rachat et la réorganisation qui ont frappé l’usine Desseilles ont traumatisé notre collectivité. Mais ce traumatisme n’est rien par rapport à l’incertitude, voire la désespérance qui touche, maintenant, certains de ses anciens salariés qui sont au chômage. Permettez-moi de leur rappeler  toute notre solidarité.

 

  Notre zone d’activité se remplit, petit à petit… C’est un bon signe, et le processus va continuer, mais ne nous faisons pas d’illusion : le Calaisis a un taux de chômage de prés de 16%, le plus haut du NPDC, et nous sommes comme les autres communes… Malgré notre bonne volonté, nous devons subir. J’espère, très sincèrement, avec encore un zeste d’espoir et un soupçon d’utopie, que les mois, voire les années qui viennent pourront nous redonner l’espoir d’une dynamique loco-régionale créatrice d’emplois.

 

   Mais, aujourd’hui, nous sommes réunis pour  fêter le travail et honorer les travailleurs. En fait, le 1er mai n’a pas été institué, pour fêter le travail mais pour commémorer la lutte des travailleurs afin d’obtenir des droits et des avantages au sein de l’entreprise.  Mais, au fil des ans, la commémoration des luttes est devenue la fête du travail. Et bien entendu, pour fêter le travail, on ne travaille pas… Alors que cette journée de soleil soit

 

-  pour tous ceux qui vont être décorés une journée de joie et de fierté,

-  pour toutes les familles  des récipiendaires une journée de fête

-  et pour tous les autres une journée de brocante. Pour information, je vous signale que tout ce que vous dépensez à la brocante n’est pas remboursé par la sécurité sociale….

 

           Merci à vous tous.

 

Hervé Poher
 

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 2006 1 01 /05 /mai /2006 11:00

 

                                             Mesdames et Messieurs.

 

   1er Mai oblige, je dois vous parler de l’emploi. Mais 1er Mai 2006 oblige, je ne peux pas faire autrement que d’évoquer, pour commencer, les événements qui ont secoué notre pays, durant les dernières semaines : je veux parler, bien entendu, de cette mobilisation, de ces manifestations et du retrait de la loi sur les CPE, Contrat Première Embauche.

 

   A distance des événements, il est bon d’analyser ce phénomène anti-CPE, en le retirant du contexte passionnel et passionné, du contexte médiatique et même du contexte politique. Car quand quelqu’un évoque ce dossier, en me parlant des syndicats ou des partis politiques, je réponds : « Vous vous trompez : ce n’est pas un problème politique ; ce n’est pas un problème syndical… C’est un problème psychologique et un problème de société. » Ce qui est important dans la période que l’on vient de vivre, ce n’est pas la médiatisation de nos grands élus politiques, ce n’est pas les coups de gueule de nos grands leaders syndicaux ; ce qui est le plus parlant, c’est la mobilisation de tous ces jeunes, de tous ces étudiants qui ont réclamé la suppression du CPE, en se basant, en particulier sur une des clauses de ce projet de loi qui était le licenciement sans motif.

 

   Et quand je dis que cela a été le révélateur d’un problème de société, laissez-moi vous le démontrer.

 

   La majorité  des gens assis dans cette salle, la majorité des gens qui vont être décorés, la plupart des élus que nous sommes, font partie d’une génération qu’on appelait la génération du plein emploi. Dans les années 70, quand on avait 20 ans, on était à peu prêt sûrs d’avoir un boulot. Qu’on soit titulaire d’un CAP, d’un BEP, qu’on soit BAC +2, 3 voire Bac+5,6 ou 7, on était sûr de trouver un travail. Et même, souvent les non diplômes n’avaient pas trop d’inquiétude.

 

   Avec le premier choc pétrolier de 1974, est apparue la gangrène du chômage et cette gangrène n’a fait que progresser depuis 30 ans. Et plus personne, quelque soit le diplôme n’était sûr de l’avenir. Puis, dans les années 95, on nous a imposé de nouveaux concepts : la mondialisation, le libéralisme économique, les délocalisations et ces nouveaux concepts n’ont fait qu’accroître ce sentiment général qui peut être résumé en une phrase : « On n’est plus sûr de rien ! »

 

   Et depuis 30 ans, nous formons des générations de jeunes qui savent que rien n’est sûr, que même avec des diplômes on peut être au chômage, que rien n’est acquis et que sa place, dans la société, il faudra la gagner. Les jeunes le savent et les jeunes en sont parfaitement conscients. Les jeunes savent pertinemment que la précarité peut être sur leur chemin. Mais entre le fait de savoir qu’on risque la précarité et accepter une loi qui rend officielle la précarité, il y a une différence énorme. Et dans ce domaine, il vaut parfois mieux vivre dans l’idée du risque que dans la certitude du danger.

 

   Permettez-moi une comparaison qui n’a de valeur que l’illustration de mes propos. Si vous allez discuter avec un gendarme, il peut vous dire : « En prenant votre voiture, vous risquez un accident mortel. ». Vous le savez, vous prenez le risque et vous ferez tout pour éviter l’accident. Mais si ce même gendarme vous dit : « En prenant votre voiture, vous aurez un accident mortel. »… Vous vous dites : qu’est ce qu’il en sait, de quel droit dispose-t-il de mon avenir et il ne me donne pas beaucoup le choix. Car il est évident que si le CPE avait été validé, les employeurs en auraient usé et abusé.

 

   Dans la société actuelle, les jeunes savent pertinemment que la précarité existe et qu’ils peuvent en être victimes, mais ils refusent que cela soit inscrit dans une loi, qui, par définition s’applique à tous. La jeunesse a cette capacité de révolte qui peut parfois faire réfléchir les adultes blasés que nous sommes devenus. Tant mieux pour nous, cela nous pousse à réfléchir et à nous remettre en question.

 

   Alors, dans l’histoire du CPE, n’y voyez pas de chamailleries politiques, ni un coup de force syndical…. N’y voyez que le réflexe très naturel d’une jeunesse qui dit que tout n’est pas inéluctable, que tout n’est pas inscrit et qu’elle peut encore changer la société, à condition qu’on lui en laisse la possibilité.

 

   Qu’il faille des réformes, tout le monde en est conscient… Mais instituer la précarité comme statut à part entière pour des jeunes travailleurs, c’était et c’est psychologiquement difficile à accepter. Les jeunes ne l’ont pas accepté.

 

   Ce que je viens de vous dire n’engage que moi, mais je suis intimement persuadé de la justesse de mes propos, parce je reçois beaucoup de jeunes dans mes permanences, que je rencontre beaucoup de jeunes et que l’angoisse, devant l’avenir est toujours présente. On peut le comprendre.

   

   Parlons un peu, maintenant de notre collectivité, de notre commune et des dernières évolutions que nous avons pu observer.

 

  Une commune, c’est comme une famille : il y a des moments de joie, des moments d’angoisse et des moments de peine.

 

   Moment de joie quand nous passons devant la zone d’activité du moulin à huile. Vous pouvez le voir aussi et je l’avais annoncé, il y a un an : il y a des grues partout, les bâtiments s’élèvent et cela est un bon signe pour nous tous. Une zone qui se remplit, c’est un signe d’activité, de richesse locale et de dynamique créatrice d’emplois. Vous le savez, ce dossier était difficile, coûteux et parsemé d’embûches, mais nous sommes, enfin, arrivés au bout.

 

 

   Moment d’inquiétude quand on voit la folie médiatique qui a saisi la France avec l’arrivée de la grippe aviaire. Si je vous parle de cela, c’est que notre collectivité a été directement touchée par ce phénomène. Nous faisons partie de la CCTP, qui a, en son sein, un pôle économique important, essentiel, vital : la volaille de Licques… Et quand, l’élevage de la volaille prend un coup de froid, c’est la CCTP qui fait de la température et la commune de Guînes peut se mettre à tousser.

 

   Ce qui s’est passé, ces derniers mois, est irrationnel et n’avait aucun sens. Qu’on ait une attitude de précaution vis-à-vis du virus H5N1, c’est normal et ce n’est pas l’ancien médecin que je suis qui vous dira le contraire, mais que les gens aient peur de consommer de la volaille est complètement imbécile. Je le dis et je l’assume. Il y a quelques années, on ne mangeait plus de bœuf à cause de la vache folle… Ensuite, on se méfiait du lait à cause de la dioxine….. Certains on refusé de manger de la volaille suite à l’apparition du virus H5N1…. Alors qu’il est prouvé qu’il n’y a aucun danger…. Parce que la volaille, on ne la mange jamais crue.

 

  Dans ce dossier, permettez-moi de dire que nous sommes tous solidaires des éleveurs de volailles du pays de Licques, parce qu’ils ont besoin de nous et que nous avons besoin d’eux.

 

 

   Autre dossier qui a traumatisé notre communauté : C’est la liquidation de la société Deseilles et son impact sur l’usine qui est connue à Guînes, sous le nom de  CIDER.

 

   Tout le monde s’y attendait, depuis le temps qu’on en parlait. Mais tout le monde espérait qu’on passerait à coté. La mondialisation, l’ouverture des marchés et les délocalisations ont, malheureusement produit leurs effets et la coupe sombre a été sévère, touchant des familles de Guînes et des alentours. On a beau nous dire que c’est inéluctable, qu’on ne peut pas lutter contre la concurrence, que pendant des années nous subiront encore les contrecoups de cette nouvelle organisation de l’ordre mondial, avouez quand même que c’est injuste. Et lorsque les anciens dirigeants de la CIDER sont venus m’expliquer que la dentelle n’allait pas bien et que les événements allaient se précipiter, ma seule réaction a été de dire : « Je sais qu’on y peut rien, mais franchement, votre mondialisation, c’est une belle connerie ! ». Et ce qui est encore plus frustrant, c’est que devant cette logique financière, devant cette loi du marché, les décideurs, les élus, les citoyens… personne n’a de solution miracle… Nous devons subir.

 

   J’ai rencontré les ouvriers de la CIDER et j’ai défilé avec eux. Je voulais simplement montrer que toute la collectivité guinoise et tous les habitants des Trois-Pays étaient solidaires avec eux et partageaient leur désarroi, sans chercher à stigmatiser tel ou tel individu… Ils rentrent dans une période d’incertitude et d’angoisse… Nous sommes à leur coté.

 

   Je sais que dans cette salle, il y a certains ouvriers de chez Desseilles. Sachez que votre épreuve est la notre, sachez que votre révolte est la notre. Et nous ferons tout, dans la mesure de nos moyens pour vous aider et pour vous redonner de quoi espérer.

 

   Voilà, c’est ce que je voulais vous dire aujourd’hui, en ce 1er Mai, jour de la fête du travail…. On devrait plutôt dire, jour de la fête des travailleurs. Vous voyez, cette année, l’ambiance est mitigée, partagée entre l’espoir d’une dynamique locale et la désespérance ressentie par certains de nos concitoyens.

 

   Mais sachez que dans notre société, rien n’est inéluctable, rien n’est forcément gagné mais rien n’est systématiquement perdu…. Sinon, à quoi servirait-il de se battre.

 

   Nous allons honorer maintenant, des hommes et des femmes qui ont eu le courage, la chance et le bonheur de travailler pendant plusieurs décennies. Qu’ils soient remerciés et félicités pour cela et que la médaille qui sera remise, aujourd’hui puisse servir de message d’espoir à toute la jeunesse qui croit encore qu’on doit et qu’on peut se faire une place dans la société ; Message d’espoir aussi à tous ceux qui veulent retrouver cette place parce qu’ils n’ont pas démérité.

 

 Merci à vous tous.

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 2005 7 01 /05 /mai /2005 11:00



 
Mesdames et Messieurs

 

    En tant que 1er magistrat de la commune, je me dois, cette année, comme à l’habitude de vous parler de l’emploi. Cela peut vous paraître rengaine, d’autant que lorsque vous ouvrez le journal, on vous parle emploi, chômage, délocalisation. Quand vous regardez la télé, on vous parle emploi, chômage, délocalisation et quand je rencontre des gens, dans la rue ou dans mes permanences, à la mairie, on me parle emploi, chômage, délocalisation.

 

   C’est le sujet qui préoccupe les gens ; c’est un des problèmes majeurs de notre époque… Et c’est normal. De l’obtention d’un emploi, de la pérennité d’un emploi dépendent des choses essentielles, qui sont la base même de notre société : le statut social, le confort matériel et surtout la sécurité morale avec la sécurité de pouvoir vivre descement, la sécurité de pouvoir élever ses enfants et la sécurité de pouvoir vivre comme tout à chacun. Qui n’a pas d’emploi se sent exclu, délaissé voire écarté.

 

Alors, on nous abreuve de chiffres, de statistiques, de pseudo-explications qui ne changent rien : l’emploi va mal, la vie devient de plus en plus chère, il faut l’avouer ; nous assistons de plus en plus à une paupérisation, à un appauvrissement de nos concitoyens et nous devons reconnaître que le nombre d’exclus augmente de plus en plus.

 

Alors, on essaye de trouver des coupables : Les décideurs économiques, le gouvernement, notre mode de vie …. Franchement, tout le monde est coupable et personne ne l’est vraiment.

 

Déjà, l’an passé, je vous avais parlé de ce phénomène très inquiétant des délocalisations, conséquences inévitables de cette philosophie qui nous a été imposée : le libre marché et la mondialisation. L’ouverture des frontières et la suppression des quotas sur les textiles chinois en est la plus parfaite illustration. Ils ont beaucoup de main d’œuvre, peu d’obligations sociales ; ils produisent donc moins cher… et comme notre pouvoir d’achat n’a fait que baisser, nous avons tendance à acheter ce qui coûte moins cher. C’est ce qui explique que dans beaucoup de magasins, on trouve des produits MADE IN TAIWAN, MADE IN KOREA ou MADE IN CHINA et que tous ces produits se vendent bien au détriment, bien souvent des produits MADE IN France.

 

Et ce débat  survient au moment ou nous devons nous positionner sur le projet de constitution européenne. Mesdames et Messieurs, permettez moi de vous dire qu’il ne faut pas se tromper d’adversaire. Le responsable des délocalisations, ce n’est pas l’Europe, c’est la mondialisation.

-         Quand DESEILLES construit une usine en THAILANDE…. La THAILANDE, ce n’est pas en Europe…C’est une conséquence de la mondialisation.

-         Quand NOYON construit une usine au SRI LANKA…..Le SRI LANKA, ce n’est pas en Europe….C’est une conséquence de la mondialisation.

-         Quand LA CRISTALLERIE D’ARQUES décide de s’implanter en CHINE…..La CHINE, ce n’est pas tout prés et ce n’est pas en Europe….C’est ça, la mondialisation.

-         Quand vous êtes ennuyé, au téléphone pas une enquête ou une proposition commerciale, savez-vous que l’appel vient, bien souvent du MAROC, de la TUNISIE ou de MADAGASCAR….. C’est aussi un effet de la mondialisation.

Et en citant toutes ces entreprises, je ne porte pas de jugement ; je ne fais que constater.

 

L’Europe n’est pour rien dans cette émigration des entreprises et, au contraire, si nous voulons lutter contre ce phénomène, c’est en étant unis, solidaires et encore plus forts que nous aurons quelques chances de relever la tête. Il nous faut plus d’Europe pour mieux gérer la mondialisation. Car il faut dire la vérité : la France n’est pas la seule à souffrir de ces délocalisations ; même des pays qui sont entrés, il y a un an, dans l’Europe, comme la TCHEQUIE, la POLOGNE, la HONGRIE, souffrent de cette fuite des entreprises. Et c’est en étant encore plus uni avec eux, que nous pourrons lutter, soyez en surs.

 

Le taux de chômage, en France, ne fait que monter, 2,5 millions annoncés, cette semaine . Le taux, dans le calaisis monte encore plus vite ; le taux, à Guînes, n’est pas bon. Mais, hélas, nous ne sommes pas des magiciens et le seul marabout malien que je connais, m'a dit qu'il ne pouvait rien faire.

 

Alors, au sein du Conseil Municipal, nous sommes comme vous : Un jour pessimistes ; un jour optimistes.

 

-         Pessimistes quand nous recevons les chiffres officiels du chômage.

 

-         Pessimistes quand nous recevons des concitoyens, dans nos permanences, parce que 70% des gens qui veulent nous voir, c’est pour demander de l’emploi..et nous n’en avons pas

 

-         Pessimistes quand nous apprenons, par les médias, que telle ou telle entreprise va s’installer en Asie, en Afrique ou ailleurs.

 

Et puis, certains jours, nous sommes un peu moins pessimistes, voire un peu plus confiants.

 

-         Un peu plus confiant quand je reçois, comme chaque mois, la liste des entreprises et commerces créés dans le canton. Depuis quelques mois, il y a plus de créations que de radiations. C’est toujours un bon signe.

 

-         Un peu plus confiant quand nous inaugurons le premier bâtiment sur notre zone d’activité. Cette zone dont je vous parle depuis plus de 10 ans. L’an passé, je vous avais annoncé qu’elle était en bonne voie de finalisation. Maintenant, elle est terminée : c’est une belle zone de 26 parcelles ; 16 parcelles sont déjà vendues et je ne doute pas que, d’ici 2 ans, elle sera entièrement occupée. Nous avons même, déjà,  prévu un agrandissement.

 

-         Un peu plus confiant, enfin, quand nous voyons la volonté et l’imagination de certains qui veulent s’en sortir….et les idées et initiatives ne manquent pas.

 

Mais ces quelques raisons d’optimisme sont, vous le savez, bien fragiles. Nous essayons, jour après jour, de trouver ou de garder un équilibre social, basé sur l’emploi. Cela demande de l’imagination de la persévérance et parfois des coups de sang.

 

Il y a un mois, j’assistais à une Commission Départementale  des Equipements Commerciaux. C’est cette commission qui donne les autorisations d’implantation pour les supermarchés. Nous devions examiner le transfert et l’agrandissement du magasin CHAMPION sur notre zone d’activité. Figurez vous qu’un membre de la commission, monsieur dont je tairai le nom et la fonction, a osé dire qu’il était contre ce projet parce que « les guinois n’avaient qu’à prendre leur voiture et aller à Ardres ou à la Cité de l’Europe, pour faire leur courses ». Evidemment, j’ai fait un coup de tension et je lui ai répondu :

 

-         Que tous les guinois n’avaient pas forcément une voiture

-         Que je ne voyais pas pourquoi ils iraient, obligatoirement , faire des courses à Ardres ou à la Cité de l’Europe

-         Que les emplois créés par l’agrandissement de ce magasin étaient les bienvenus et que, même pour un seul emploi, moi, le Maire de GUINES, je devais me battre et je me battrai.

Je vous rassure, ce dossier a reçu un avis très favorable, 5 voix contre 1. Mais je dois vous l’avouer, sur chaque dossier, pour chaque emploi, il faut se battre et c’est ce que nous essayons, tous, de faire.

 

Autre information que je dois vous confirmer, c’est le passage de la Communauté de Communes des Trois-Pays en Taxe Professionnelle Unique. C’est à dire, que d’ici quelques années, toutes les communes de notre intercommunalité auront la même taxe professionnelle. Donc plus de lutte ou de concurrence entre les communes ; plus de bataille entre nos communes pour attraper les entreprises et, de plus, la taxe professionnelle de Guînes va diminuer progressivement. Cela ne peut être qu’un avantage supplémentaire pour nos commerçants, artisans et futurs investisseurs.

 

Un dernier mot sur les emplois aidés : les Emplois Jeunes, les CES et les CEC. Au niveau de la municipalité, nous sommes en train de terminer la pérennisation de nos derniers emplois jeunes. Nous avions promis de créer des activités et de trouver un emploi pour tous ces jeunes à qui nous avons donné une première chance. Nous avons respecté notre parole. Quant aux CES et CEC, vous le savez, ils disparaissent cette année. Nous attendons de connaître les règles de fonctionnement et de financement pour ce qui va les remplacer, mais nous savons déjà que la charge pour les employeurs sera beaucoup plus importante et les collectivités, comme la notre, seront, de fait, moins demandeuses.

 

Voilà, j’en ai terminé. Je voulais vous faire part de nos inquiétudes, qui sont, je n’en doute pas, les mêmes que les votres mais aussi vous offrir quelques raisons d’espérer pour notre petit monde guinois. Quand on ne croit pas aux miracles, l’espoir et la volonté sont nos seuls armes de combat. Mais au moins, on a le mérite d’espérer et le courage de se battre.

 

Nous allons, maintenant, récompenser celles et ceux qui, depuis des années, ont eu la chance d’avoir une activité et un emploi. Cette médaille, qui vous sera remise au nom de votre entreprise,  n’est, simplement qu’un témoignage de remerciement et de reconnaissance vis à vis de celles et de ceux qui ont aidé, par leur travail au bon fonctionnement  de notre société.

 

Mesdames et Messieurs, bravo et merci aux récipiendaires ; merci aux familles venues les féliciter et bon 1er Mai à tous.

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 2004 6 01 /05 /mai /2004 11:00




Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Amis,

 

Pour moi, aujourd'hui, c'est un peu un anniversaire. En effet, je préside, cette année, pour la 10ème fois, cette cérémonie du 1er mai. Et vous vous doutez bien, que chaque année, à partir du 29 avril, je me pose, régulièrement la même question :

 

"qu'est-ce que je vais pouvoir raconter le 1er mai ?"

 

-          parler de l'emploi, chaque année !

-          évoquer le taux de chômage, chaque année !

-          espérer une reprise économique, chaque année !

 

A force, je risque de passer pour un radoteur ou de manquer, singulièrement d'imagination. Et pourtant, tous les ans, je me dois de vous parler de l'emploi et figurez-vous que, tous les ans, j'ai des choses nouvelles à dire.

 

La fête étant surtout à l'extérieur, j'essayerai d'être bref. Permettez-moi d'évoquer devant vous deux points d'information concernant notre collectivité guînoise.

   

1er point : le nombre de chômeurs dans notre ville est actuellement de 427. C'est plus qu'il y a un an, puisque nous étions descendus à 385, mais c'est moins qu'il y a 4 ans, où nous comptions 525 chômeurs dans la commune.

 

Comment expliquer cette légère remontée ? On peut, objectivement, incriminer plusieurs facteurs.

 

Tout d'abord, le contexte national

 

Vous le savez, depuis 2 ans, le nombre de chômeurs a fortement progressé dans notre pays, et malheureusement, le Pas-de-Calais à été, depuis quelques mois fortement touché (hier Ø + 0.1% France / + 0.5% Pas-de-Calais → 5 fois +).

Il n'y a pas une semaine sans qu'on m'annonce des fermetures d'entreprises pour cause de désindustrialisation ou de délocalisation. Fermer une entreprise pour la réimplanter en Thaïlande ou même en Slovaquie, c'est tellement facile… et ça peut rapporter gros.

Pour nous tous, c'est une évidence : les délocalisateurs ne s'occupent pas de l'impact social, font peu de cas de désarroi des gens et n'ont aucun remord quand ils provoquent la destruction partielle du tissu social d'une commune.

Bien sur, ils habillent cela avec des plans sociaux, des plans de reclassement et des aides financières.

Bien sur, nos décideurs vous parlent de la concurrence et de la compétitivité.

Mais personne n'est dupe : 70 % des délocalisations ou des désindustrialisations se font pour raisons financières, pour gagner plus d'argent et surtout pour donner plus de dividendes aux actionnaires, fonds de pension américains ou grands groupes financiers.

On nous explique, régulièrement, que la mondialisation est inéluctable. Mais, il y a bien un domaine où la mondialisation est effective et efficace : c'est le domaine de la finance et le royaume de la bourse.

Il est actuellement plus facile d'acheter par Internet des actions à Hong-Kong, à Tokyo ou à New York, que d'aller chercher un paquet de café à l'épicerie du coin.

C'est anormal ; c'est injuste, mais c'est ainsi.

 

2ème facteur qui n'a fait qu'accentuer les mauvais résultats.

 

La disparition progressive et programmée du traitement social du chômage c'est-à-dire les CES, les CEC et emplois jeunes. Le gouvernement a décidé de modifier entièrement cette politique, en supprimant les emplois jeunes et en diminuant de façon drastique le nombre de CES et de CEC.

Permettez-moi de dire que c'est une erreur ! Si je dis cela, ce n'est pas en tant que militant politique. Non, je parle en tant que maire, en tant que président de la Communauté de Communes des Trois-Pays, en tant que président d'Eden 62 et même en tant que président du Conseil d'Administration de la Maison de Retraite de Guînes.

 

Parlons d'abord des CES et CEC. Il y a quelques temps, l'Etat nous a averti que leur nombre serait divisé par deux, puis au fil des mois, ce nombre diminue de plus en plus, parce que l'Etat ne nous donne plus d'autorisation.

Imaginez : la Ville de Guînes avait, il y a 4 ans plus de 35 CES et CEC. Personne ne peut dire qu'ils servaient à rien. Actuellement, nous n'en avons plus que 16.

La maison de retraite avait, il y a 5 ans, 25 CES. Personne ne peut dire qu'ils servaient à rien. Maintenant, il y en a … zéro.

Et pourtant cette mesure était utile, voire indispensable : quand on veut aider les gens à retrouver un statut social, quand on veut aider des familles dans le besoin, quand on veut pouvoir donner à certains une seconde chance, l'emploi aidé est une bonne méthode.

   

Regardez combien de chômeurs ont commencé à la ville comme CES, puis CEC et finalement ont été embauchés parce qu'ils étaient sérieux et que la Collectivité avait besoin d'eux.

Regardez combien de RMIste, travaillent en CES ont pu montrer leurs capacités dans tel ou tel domaine et ont pu être recommandés, ensuite pour intégrer une entreprise.

Regardez combien de gens ont été employés par la commune, en CES, pendant 12 ou 18 mois, simplement parce qu'il leur manquait 12 ou 18 mois de cotisation pour atteindre l'âge de la retraite.

 

La politique des emplois aidés avait deux avantages :

 

§  donner une chance à des gens qui, bien souvent, le méritent,

§  et aider la collectivité à remplir son devoir de service public.

 

Je le répète : la réduction drastique des CES et des CEC est une erreur.

De plus, permettez-moi de rappeler une évidence : ne vaut-il pas mieux payer les gens à travailler plutôt que de les subventionner à rester chez eux.

   

Autre erreur capitale : la suppression des emplois jeunes

Quand un jeune, diplômé ou non, cherche un emploi et dépose un CV, la seule chose qu'il lui est, systématiquement, reprochée c'est "son manque d'expérience". C'est en partie à cela que servaient les emplois jeunes : les mettre dans le monde du travail, leur donner cette expérience nécessaire et imaginer, avec eux, de nouveaux emplois, quitte à les obliger à suivre  une formation.

La Ville de Guînes et la Communauté de Communes des Trois-Pays se sont impliquées fortement dans cette démarche, avec un discours clair, que j'assume pleinement ; je leur ai dit : "à la fin des 5 ans, nous vous trouverons un emploi !".

Certains ont passé des concours et nous ont quittés. D'autres sont restés avec nous, à la Tour, à la Mairie, à la Communauté de Communes des Trois-Pays.

Nous avons tenu, nous tenons et nous tiendrons nos engagements.

Ce qui fait la grandeur d'un élu ou d'un responsable, c'est avant tout de respecter sa parole.

Mais je ne peux que regretter, amèrement la décision dogmatique de ce gouvernement, qui ne veut, en aucun cas, conforter la notion de service public, parce qu'il croit uniquement à l'initiative privée.

Et pourtant, l'un n'est pas incompatible avec l'autre. On peut très bien avoir un réseau d'entreprises privées fort, dynamique et volontariste et qui côtoie un service public fort, dynamique et volontariste.

Ce n'est pas incompatible parce qu'ils n'ont pas les mêmes missions : l'entreprise est là pour gagner de l'argent ; le service public est là pour rendre service.

C'est ce qui faisait l'originalité de la société française : un juste milieu entre l'initiative privée et la puissance publique ; et c'est ce que, sous prétexte de libéralisme et de mondialisation, nous sommes en train de détruire.

Erreur, erreur, trois fois erreur.

 

Pour en revenir à notre commune, si vous faites le compte de tous les emplois aidés qui nous ont été supprimés, cela explique la montée du chômage…. et cela veut dire implicitement, que le public a perdu des emplois et que le privé n'en a pas créé.

Et pourtant les 36 000 communes de France, les Communautés de Communes, les Conseils Régionaux et Généraux, les associations… tout cela fait un nombre énorme d'employeurs potentiels.

 

2ème sujet que je me dois d'évoquer parce qu'il a un rapport direct avec l'emploi : notre zone d'activité.

Vous l'avez, sans doute, vu dans la presse et aujourd'hui, j'ai le plaisir de vous le confirmer : les travaux de la zone commenceront avant l'été et seront probablement terminés, courant 1er trimestre 2005.

C'est la fin d'une histoire à épisodes qui nous a fortement énervé, nous et nos prédécesseurs, puisque, je vous rappelle, ce dossier a été ouvert en 1990.

Dernier épisode en date : l'après duty-free, cet argent que l'Etat avait promis à ceux qui en avaient besoin et surtout, à ceux qui en faisaient la demande.

 

Certains journalistes ont écrit qu'ils ne comprennent pas pourquoi Guînes bénéficiait, comme Calais, de l'après duty-free, parce que… les car-ferry ne venaient pas jusque Guînes. Je leur ai répondu, qu'il fallait apprendre à lire et que le CIADT qui a créé l'A.D.F. notifiait bien que cet argent n'était pas réservé à Calais, mais était destiné au Calaisis… et jusqu'à preuve du contraire, nous sommes dans le Calaisis.

 

D'autres élus locaux ont trouvé anormal que Guînes ait des subventions et que eux n'en aient pas. Je leur ai répondu qu'être maire, ce n'est pas uniquement présider des réunions, inaugurer des bâtiments ou assister au repas des personnes âgées.

Etre maire, c'est aussi écouter, se renseigner, aller aux réunions auxquelles nous sommes invités et tout simplement, passer ¼ d'heure, tous les matins à lire les journaux. S'ils avaient fait comme cela, ils auraient fait comme moi : ils auraient découvert l'après duty-free ; ils auraient monté un dossier et ils auraient touché des subventions. C'est pas plus compliqué que cela !

 

Pour l'aménagement de la zone, l'appel d'offre a été effectué. Il est positif et sera validé par le prochain conseil municipal.

L'état s'est engagé à nous verser une coquette somme, dans le cadre de l'A.D.F. Bien sûr, ce n'est pas autant que ce que nous avions demandé, mais c'est déjà pas mal.

Nous allons, enfin, pouvoir recontacter toutes les entreprises qui veulent s'installer à Guînes.

 

C'est la fin d'un dossier de 14 ans, avec ses combats, ses incompréhensions et ses déceptions. Sincèrement, je dois vous avouer que nous sommes tous heureux qu'il se termine.

Voilà, ce que je voulais vous dire : l'expression d'un regret quand on parle des emplois aidés et une note de satisfaction quand on évoque la zone d'activité.

 

Mais aujourd'hui, nous sommes réunis pour fêter les travailleurs, ceux qui ont eu la chance d'avoir une activité pendant 20, 30 ou  40 ans. Le travail vous a donné un statut social, vous a permis de faire vivre votre famille et d'élever vos enfants.

C'est bien pour vous, c'est bien pour eux, c'est bien pour toute la société.

Et, puisque aujourd'hui vous allez être décorés, sachez que cette petite médaille et l'argent que vous offre la municipalité ne sont que des témoignages de reconnaissance.

Dans une société où on ne parle que de profit, de plus-value ou de valeur ajoutée, il est bon de rappeler une fois par an, que tout cela n'existe que parce qu'il y a des travailleurs.

Depuis que le monde est monde, la vraie richesse d'une société, c'est avant tout le courage et la sueur des hommes et des femmes qui la compose.

Cela semble une évidence, mais, hélas, certaines évidences ont besoin d'être rappelées.

Soyez donc félicités et soyez donc remerciés.

 

 

Merci à tous.

 

 Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 2003 4 01 /05 /mai /2003 11:00

     


   
Il est, pour une collectivité ou un élu, une obligation, une tradition, voire un rite immuable qu'il est impossible de contourner : le 1er Mai, on se doit de parler de travail, de féliciter ceux qui ont travaillé longtemps et d'évoquer bien entendu la détresse de ceux qui n'ont pas ou n'ont plus de travail.

 

 

         Je céderai bien volontiers à cette obligation, d'autant qu'il est bien souvent difficile de rappeler que l'action publique, que ce soit l'Etat ou collectivités, a toujours pour finalité, directement ou indirectement, l'activité économique, la dynamique locale ou nationale, donc immanquablement l'emploi.

 

         Je tiens à réaffirmer cette notion essentielle car les politiques locales ne sont pas toujours bien comprises.

 

 

         Quand une collectivité refait ses rues, ses trottoirs, son environnement, c'est bien entendu pour le bien être des habitants, mais c'est aussi pour rendre la ville plus attrayante donc pour y faire venir des gens, donc pour y faire travailler les commerces, donc pour y créer des emplois.

 

         La création directe d'emplois ne dépend de nous que pour une infime partie. Par contre, nous pouvons, par notre image, par notre action, élus et habitants, créer les conditions pour que les emplois s'inventent, naturellement chez nous. C'est parfois un investissement à long terme, mais c'est un des fondements essentiels de l'action collective.

 

 

         Permettez que j'évoque, maintenant, différents sujets se rapportant à l'emploi sur Guînes.

 

         Chapitre 1 : Guînes et les emplois jeunes

 

         Il y a cinq ans, le Gouvernement proposait aux collectivités et aux associations de se lancer dans la politique emploi jeune.

 

         Le contrat de départ était clair : il fallait prendre un jeune, lui donner sa première chance, le former, voire lui faire passer des concours et surtout, imaginer le moyen de pérenniser.

         En contre partie, l'Etat amenait une aide financière importante durant les cinq années.

 

         A titre personnel, j'ai toujours considéré que les termes du contrat étaient clairs et sans ambiguïté : il y avait un engagement du jeune à apprendre, à se perfectionner et à être performant; et il y avait un engagement moral de la collectivité à pérenniser ces emplois.

 

         Certaines collectivités ont déclaré : "le Gouvernement ne nous aide plus, on ne les garde pas !!".

 

         Personnellement, en accord avec le Conseil Municipal et la Communauté de Communes, je refuse cette lâcheté. Contrat moral passé, contrat moral respecté !.

 

         Depuis cinq ans, nous avons tout fait pour tenir nos engagements : l'Office du Tourisme, la Tour de l'Horloge, l'Intercommunalité, la réorganisation des services municipaux, la Maison de l'Enfant…autant de structures, de nouvelles activités qui ont crée des besoins. Donc de l'emploi.

 

         Et si les choses ne marchent pas toujours comme souhaité, c'est à nous responsable de redresser la barre et de rappeler à ces jeunes qu'entrer dans la Fonction Publique Territoriale est une chance qu'on ne laisse pas passer. Mais, sincèrement, ils l'ont tous compris, et nous tiendrons nos engagements.

 

         Chapitre 2 : Guînes et l'insertion

 

         J'aurais même pu dire : "Guînes, capitale de l'insertion".

 

         Imaginer, dans une commune de 5200 habitants, vous trouvez :

 

-         Une association qui s'appelle OPUR qui fait les travaux environnementaux pour les communes, la Communauté de Communes des Trois-Pays et le Conseil Général.

-         Une association, CIDE, que nous hébergeons et qui fait des travaux de couture.

-         Une association, LYSE, que nous hébergeons aussi, qui s'occupe de lavage de linge.

-         Une péniche, en chantier d'insertion, qui avant l'été, deviendra un cabaret-restaurant, géré par cinq personnes en difficulté.

-         Et probablement, l'an prochain,  sur un terrain situé au Marais, un parc floral mis en place par une autre association calaisienne.

 

Faire de l'insertion, ça n'a jamais été une obligation, mais c'est une volonté locale, car chacun, dans la vie doit avoir une ou plusieurs chances et c'est aussi le rôle des collectivités de tendre la main.

 

Chapitre 3 : Guînes, les CES et les CEC

 

Depuis huit ans, nous avons beaucoup travaillé avec des CES ou des CEC…Avec un taux important de reclassement, en particulier à la Ville de Guînes.

 

         Mais dernièrement, nous avons eu une frayeur : en effet, le Gouvernement nous a averti qu'il avait l'intention de diminuer fortement le nombre de CES.

 

         Personnellement, je pense que c'était une erreur, car lorsqu'on veut lutter, contre le chômage, contre la précarité et pour l'insertion, les collectivités locales sont des partenaires indispensables et efficaces.

 

Heureusement, le Gouvernement a changé d'avis. Le nombre de CES sera réaugmenté. C'est bien et c'est réaliste.

 

         Chapitre 4 : Guînes et les emplois municipaux

 

         Vous le savez, nous avons voulu réorganiser tous les services municipaux. Cette procédure, d'abord volontaire, a été légitimée par l'arrivée des 35 heures. Nous sommes arrivés au bout de la démarche.

 

         Avec l'arrivée d'une nouvelle responsable des services administratifs et un nouveau chef aux ateliers, l'effectif de l'équipe dirigeante sera au complet.

 

         Il y a un principe non obligatoire, mais souhaitable pour les communes de notre importance : dans le budget de fonctionnement la masse salariale ne doit pas dépasser 50 % du total, sinon l'investissement est difficile. A Guînes, nous tournons à 47 % et si on retire les aides à l'emploi, nous tombons à 42 %.

 

         Cela nous donne un peu de marge, mais il est toujours prudent de garder une marge financière.

 

Chapitre 5 : Guînes et l'activité locale

 

         Vous le savez, une commune ne peut pas aider directement une entreprise, un artisan ou un commerçant. Mais je vous l'ai dit, tout à l'heure, on peut créer les conditions propices à l'emploi :

 

 

-         Quand on une fait une OPAH, on crée de l'activité

-         Quand on incite à refaire les façades, on crée de l'activité

-         Quand on améliore le cadre de vie, on crée de l'activité

-         Quand on organise la Fête du Muguet ou les Fêtes du Camp du Drap d'Or, on crée de l'activité.

 

C'est cela, en partie, la dynamique incontournable pour laquelle je prêche depuis des années.

 

Tout ce qui est mouvement amène des activités; toute activité amène des richesses.

 

         Ce serait bien plus simple de regarder la ville dormir, de gérer le petit quotidien, voire de ne rien faire. Mais nous n'avons pas été élus pour cela…du moins, je le pense.

 

         Dernier chapitre : Guînes et sa zone d'activité

 

         Je pensais pouvoir vous annoncer, aujourd'hui une formidable nouvelle. Mais elle sera je le pense, du moins je l'espère, simplement décalée.

 

         En effet, après plusieurs années de discussion, d'explications et de négociation, nous devions avoir l'accord pour toucher 8% de l'après Duty-Free afin d'aménager la zone. 8% ce n'est pas rien; c'est 1, 2 Millions d'euro soit 8 Millions de francs.

 

         Cette subvention exceptionnelle devrait nous permettre de commencer les travaux de viabilisation, de proposer des terrains à un prix raisonnable et de commercialiser l'ensemble, avant la fin d'année.

 

         Si nous avons été retenus comme commune subventionnable, c'est grâce à la compréhension des services de l'Etat et à l'accord de Monsieur Jacky HENIN, Président de la Communauté d'Agglomération de Calais. Qu'ils en soient remerciés.

 

         J'espère simplement, de tout cœur, que le dramatique processus de MétalEurope, ne mettra pas en cause les engagements de l'Etat.

 

 

Voilà, Mesdames et Messieurs, j'ai fait un tour d'horizon de l'emploi dans la commune.

 

         Bien sûr des bruits courent, sur tel départ ou telle arrivée. Mais, tant que je n'en ai pas été averti officiellement, ce ne sont que des bruits…et comme on dit à Guînes "la langue des gens, c'est comme la queue des chiens; on ne peut pas l'empêcher de bouger !".

 

·                          J'aurais pu vous parler du problème des retraites mais très modestement, je dois avouer que je ne connais pas la solution miracle.

·                          J'aurais pu vous parler de la cohésion indispensable au sein de la Communauté de Communes et du futur pays de Calais, cohésion facteur de projet, de dynamique et d'emploi.

·                          J'aurais pu vous parler de cette passion que j'éprouve pour le service public et la méfiance que j'ai vis-à-vis du "tout libéralisme", mais chaque jour, depuis des années, l'actualité vous montre que le collectivisme ne marchait pas et que le tout libéral, ce n'est pas la panacée.

 

Comme toujours dans l'histoire, nos sociétés, après avoir été d'un excès à l'autre, trouveront le juste milieu, sachant que la doctrine générale ne doit pas être "plus de profit pour certains", mais bien "plus de bonheur pour tout le monde !".

 

         C'est cela l'espoir d'un responsable; c'est cela le rêve d'un élu. Et un élu qui ne rêve pas, c'est une locomotive sans moteur.

 

 

         Aujourd'hui, comme d'habitude, nous allons honorés celles et ceux qui ont travaillé de nombreuses années.

 

         La décoration que vous allez recevoir est un témoignage de félicitation personnelle, de gratitude collective et indirectement le souhait sincère que ce que vous avez vécu, tous ceux qui vous sont chers, puisse le vivre aussi, travailler longtemps, et gagner correctement sa vie.

 

         C'est ça aussi un des éléments de la dignité humaine…et être digne fait partie du minimum vital de tout à chacun. Cela me semble une évidence… Espérons qu'un jour, cette évidence s'impose à tous et en particulier à certains patrons voyous qui nous montrent régulièrement que le profit pèse parfois plus lourd que l'honneur. Mais que vous soyez grand ou petit, le sens des valeurs n'est pas le même…et nous le regrettons tous.

 

                                                                  Merci à Vous.

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 2002 3 01 /05 /mai /2002 11:00




DISCOURS 1er MAI 2002

 

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

                          

         Comme tous les ans, nous nous retrouvons, aujourd’hui, pour fêter le 1er Mai. Cette journée a été créée, au départ pour fêter les travailleurs, mais, au fil du temps, elle est devenue plus que cela.

 

         En effet, si vous examinez un calendrier, vous vous apercevrez qu’il existe, tout au long de l’année, une multitude de fêtes religieuses, de journées commémoratives afin d’honorer ceux qui sont morts pour la France, mais nous n’avions pas de journée spécifique commémorant la démocratie.

 

         Le 14 Juillet est une fête nationale, certes, mais c’est un jour symbolique pour fêter la République. Aussi, presque naturellement, le 1er Mai est devenu, petit à petit, la fête des travailleurs, la fête de la démocratie et la fête d’un certain type de société.

 

         Et depuis des années, la population, les élus et les institutions avaient acté que le premier jour de Mai était un moment fort où l’on rappelait que nous faisions tous partie de la patrie des droits de l’homme et du citoyen.

 

         Ce premier Mai 2002, aurait pu être comme tous les autres : fête à Guînes, fête des travailleurs, fête d’une certaine notion du mot « Français ».

         Mais, vous le savez, ce n’est pas un 1er Mai comme les autres. Il est situé après le premier tour d’une élection présidentielle qui a surpris tout le monde.

 

         Ø Surpris parce que l’extrémisme, qui fait partie du tempérament français,                a toujours servi de moyen de protestation, mais sans jamais troubler         l’équilibre démocratique de notre nation.

 

Ø Surpris parce que la France est un pays où l’extrémisme a déjà fait ses        travaux pratiques avec son cortège d’exclusion, d’intolérance et de          malheurs. Nos aînés sont là pour en témoigner.

       

  Ø Surpris parce que la France est un pays où la démocratie permet, en            toute liberté et en toute conscience de choisir celui ou celle qui                 s’occupera de notre avenir. 

Car c’est ça, le sens de cette élection : on doit choisir la personnalité qui préparera notre futur, qui nous représentera, qui doit être capable de prendre des décisions majeures et quelquefois graves. Bref, l’élection présidentielle est celle qui nous permet de choisir, l’homme ou la femme qui forgera notre destin national.

         Et bien c’est là qu’est survenu le malentendu.

 

         Ø Nous étions tous tellement persuadés que le deuxième tour réunirait,            comme d’habitude, un représentant de la Droite Républicaine et un représentant de la Gauche Républicaine, que certains se sont dit : « au premier tour on va se faire plaisir, au deuxième tour,  on verra ! ».

 

         Ø Les instituts de sondage nous avaient tellement rabâché, depuis six mois,              que tout était déjà joué, que certains se sont dit : « au premier tour, on       va montrer qu’on n’est pas content, au deuxième tour, on verra ».

 

         Ø Le scénario de cette élection était déjà écrit et certains se sont dit « j’irai     pas voter au premier tour ; au deuxième tour, on verra ».

         Et le résultat est là, indéniable, étonnant et terriblement porteur de messages.

 

         Ø Ce résultat nous dit : « on ne joue pas avec la démocratie. En votant, on     doit choisir la personne qui représente le peuple et la nation. Entrer           dans un isoloir, ce n’est pas la même chose que de rentrer dans un                 PMU ».

 

         Ø Ce résultat nous dit : « le bulletin de vote est un droit, certes, base              essentielle de la démocratie et inscrit de pleinement dans notre                    constitution… Mais, c’est aussi un devoir, un devoir de choix, un                devoir d’engagement, un devoir d’expression.

 

         Ø Ce résultat nous dit : « attention, la démocratie est un instrument                 merveilleux, mais mal utilisé, l’instrument peut devenir dangereux ».

 

         C’est ça la leçon du 21 Avril. Et en disant cela, je ne critique personne car je n’en ai pas le droit, ni la compétence, ni l’envie. Je veux simplement rappeler, qu’en tant que premier Magistrat de cette commune et en tant qu’Elu Départemental, une chose essentielle : « on ne joue pas avec la démocratie ».

 

         Le scrutin de dimanche dernier est une leçon pour nous tous :

 

         Ø Leçon pour les Elus Nationaux ou Locaux, et quelle que soit leur option     politique,

 

                   F parce qu’ils ne savent peut-être pas entendre les demandes de                     certaines catégories sociales

                   F parce qu’ils ne savent pas expliquer l’utilité et le sens des                            options politiques

                  

         Ø Leçon, aussi, pour les électeurs qui utilisent le suffrage universel                comme instrument de contestation. Beaucoup de gens ne votent pas         pour quelqu’un, mais contre quelque chose.

 

         Ø Leçon, aussi, pour nous tous ; nous qui sommes les résultats de cette          société de « zapping » où quand nous sommes de mauvaise humeur,             quand nous sommes contrariés ou quand nous n’avons pas de               satisfaction immédiate, alors nous faisons, comme devant la télé…            Nous zappons.

 

         Ø Leçon, enfin, pour cette société, basée sur la communication et                   l’information,

 

                   F Communication où la violence est partout présente et l’                              information qui a longueur de journée nous entoure, nous                                 imprègne et finit par nous persuader.

 

         Le vote du 21 Avril restera pour tous, quelles que soient nos opinions, un signe fort, une mise en garde et une prise de conscience.

 

         Si nous, nous ne l’avions pas compris, les jeunes qui défilent spontanément dans les rues, eux, l’ont compris. De leur part, c’est sain, c’est naturel et c’est normal.

 

         Vous ne pouvez pas avoir l’enthousiasme de la jeunesse, l’espérance en l’avenir, être fier les mots « liberté, égalité, fraternité, tolérance et justice » et voir des votes protestataires qui mettent au premier plan l’extrémisme, le corporatisme et le populisme.

 

         En défilant, nos enfants veulent simplement nous dire : « attention, en votant, vous vous exprimez, mais surtout vous préparez notre avenir.

 

         Un vieux dicton dit : « quand on joue avec le feu, on se brûle ». Attention, et j’en terminerai là, l’histoire nous apprend qu’il y a des brûlures qui ne cicatrisent jamais.

 

         J’ai parlé, au début de cette manifestation de notre héritage commun, de notre bien à tous, c'est-à-dire la démocratie. Maintenant, je me dois, comme c’est de coutume, d’honorer les travailleurs, présents ici, dans cette salle.

 

         Je ne m’étendrai pas sur le contexte Guînois qui continue à s’améliorer. Le taux de chômage continue à baisser, suivant en cela l’évolution nationale et celle du Calaisis.

 

         En 1997, il y avait à Guînes un chômage à 18% de la population active. La fermeture de Courtaulds, la crise de la métallurgie et les restructurations dans l’industrie de la dentelle avaient touché, de plein fouet, la population de notre cité.

 

         De 18%, nous sommes passés à moins de 12% et le nombre de chômeurs diminue, mois après mois.

 

         Actuellement, il n’y a pas un mois où, à Guînes, il n’y ait une déclaration de siège social, d’entreprise ou de commerce. Il apparaît plus de PME, PMI qu’il n’en disparaît.

 

         Et qui dit entreprise, dit activité, dit emploi.

 

         Deuxième signe encourageant, notre Zone d’Activité.

 

         Les travaux de viabilisation ont commencé. Dès le mois prochain, le Conseil Général va effectuer les travaux de tourne-à-gauche, rendant ainsi notre zone exploitable.

 

         Vous le savez, nous avons pris du retard :

 

         F parce que la commune était en procès depuis 1990

         F parce que nous avons du modifier le Plan d’Occupation des Sols                qui était inadapté

         F parce qu’on nous oblige à faire des fouilles sous prétexte que                       nous sommes une cité historique

Mais la gestion communale est comme une course d’obstacle : nous les sautons les uns après les autres et nous finirons bien par franchir la ligne d’arrivée.

Voilà pour les points positifs, mais, je le répète ne nous faisons pas d’illusions, l’évolution de l’emploi sur Guînes est entièrement dépendante de l’évolution loco-régionale et nationale. 

Mais, si on en croit les médias (qui se trompent quelquefois), les indicateurs sont bons et la reprise économique est annoncée. 

Aujourd’hui, nous sommes surtout réunis pour fêter des hommes et des femmes qui ont travaillé pendant plusieurs dizaines d’années. 

C’est bien pour eux ; c’est bien pour leur famille ; c’est bien pour la société.

 

         F C’est bien pour eux parce que, chacun le sait, le travail donne un                 statut, une référence, une reconnaissance et cela quel que soit le                         travail

         F C’est bien pour la famille parce que le travail est avant tout le                        moyen de gagner sa vie et qu’il est pour l’enfant un but, un                       objectif et une motivation. Tout le monde ne peut pas être né                    milliardaire et tout le monde ne peut pas être rentier.

         F C’est bien aussi pour la société, car une société ne se conçoit que                         si elle produit dans le respect de l’homme, que si elle construit                    dans le respect de la nature et que si elle avance dans le respect                  de l’histoire.

 

Je sais, ce n’est pas toujours comme cela et nous connaissons de nombreux pays où ces règles ne sont pas respectées. 

Mais c’est aussi notre devoir à tous de dénoncer ces anomalies, en rappelant qu’une société doit être productive pour le bien de chacun et non pas productivistes pour le profit de quelques uns. Les dividendes des actions ne devraient pas être basés sur la sueur de l’homme. 

Mesdames, Messieurs, vous avez travaillé pendant des années.

                                                                          

F Soyez en félicité, au nom de la société

F Soyez en remercié, au nom de vos familles

F Soyez en congratulé, au nom de la jeunesse à qui vous avez montré             qu’il n’est point de réussite sans effort.

Merci à Tous et Bon 1er Mai

 

Hervé Poher

 

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 2001 2 01 /05 /mai /2001 11:00

1er-mai.png 

 

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

            1er Mai oblige, je me dois aujourd’hui de vous parler de l’emploi ; mais, comme d’habitude, je vous parlerai du chômage et cette année, vous vous en doutez, mes propos seront teintés d’inquiétude, voire même d’un peu d’amertume. Les récents mouvements dans le Calaisis, nous obligent à nous interroger ; et cela quelles que soient nos opinions personnelles.

 

            Mais tout d’abord, un petit point sur la situation Guînoise :

 

-         Le dernier chiffre du chômage, fin Mars, indiquent 401 chômeurs à Guînes. Fin 97, nous en recensions 567 ; c’est à dire qu’en un peu plus de trois ans, le chiffre du chômage a baissé de plus de 29%. Cette évolution est positive pour notre cité ; il faut simplement souhaiter qu’elle le reste.

 

Mais pour qu’elle le reste, il nous faut conserver ou créer certains facteurs essentiels.

 

ð Tout d’abord, maintenir une économie nationale vigoureuse, dynamique et créatrice d’emploi : un million de chômeurs en moins en quatre ans, une hausse des créations d’emplois et une baisse des suppressions. Mais on peut faire encore mieux. Vous le savez tous, de nombreuses entreprises sont demandeuses de personnel : nouvelles technologies, le bâtiment, les services à la population, les activités de consommation…

 

Seul freins à ces embauches : les employeurs demandent un minimum de qualification, un minimum de diplômes spécialisés, voire, parfois un minimum d’expérience. C’est pourquoi, la bataille de l’emploi se gagnera aussi par la formation et je dirais, surtout par la formation.

 

Il est anormal de constater que beaucoup d’entreprises de travaux publics ou du bâtiment, débordées de commandes, débordées de chantiers, soient prêtes à embaucher, mais qu’elles ne le font pas par manque de personnel qualifié.

 

Résoudre le problème du chômage des adultes, c’est aussi s’occuper d’une vraie formation pour les jeunes.

 

ð Autre facteur essentiel pour notre économie locale, c’est que nous ayons, enfin, réglé le problème de notre zone d’activités. Et aujourd’hui 1er Mai 2001, je peux vous affirmer : nous voyons le bout du tunnel.

 

Une campagne électorale récente a montré que tout le monde n’a bien saisi la difficulté de ce dossier, les résoudre « ubuesques » de ce dossier et les complications juridiques de ce dossier.

 

La campagne étant terminée, même si, permettez-moi de prendre le temps, de vous en faire un rapide résumé.

 

 

 

·        Dans les années 90/91, la Municipalité de Guînes a créé une zone d’activités, Route d’Ardres. Immédiatement, l’entreprise Charlitt s’y est installée. Mais pour continuer les installations il fallait avoir un plan de lotissement et il fallait faire un aménagement complet de la zone.

 

Cet aménagement étant très cher, le dossier fur rangé dans les tiroirs.

 

En 1995, premier coup dur. Suite à la plainte d’un particulier, le Tribunal Administratif a déclaré notre zone illégale, parce qu’elle n’était pas inscrite dans un document indispensable : le Schéma Directeur du Calaisis.

 

En 1997, notre zone n’existant plus, le même particulier a demandé la destruction de Charlitt. Bien entendu, nous avons refusé et le Tribunal nous a donné raison.

 

            En 1998, le Schéma Directeur du Calaisis, qui devait sortir en 1995, est enfin publié. Deuxième coup dur ; une seule faute de frappe se glisse dans ce document de 200 pages…et comme par hasard, cette faute concerne la zone de Guînes. Bien entendu, le particulier attaque en justice et heureusement, le Tribunal nous donne raison en Mars 2000.

 

Bref, une zone créée en 1990 est rendu légale en 2000. Dix ans de perdu.

 

Dix ans, pendant lesquels il est impossible d’aménager ou d’installer des entreprises.

 

 

Mais maintenant que les visciatudes juridiques semblent terminées, il nous faut achever la démarche. La Mairie et les Services de l’Etat sont en train d’élaborer ce fameux plan de lotissement, sous lequel nous n’avons pas le droit d’autoriser les constructions.

 

            Alors, aux entreprises qui attendent pour s’investir à Guînes, je dis simplement :  « avant la fin 2001, tout sera réglé ».

 

            Le Conseil Général a déjà voté d’importants crédits pour modifier la route et nous comptons sur une demande légitime auprès de l’Etat pour boucler le financement de cet important chantier.

 

 

 

Notre vie collective, à Guînes, dépend aussi d’un autre facteur : la dynamique loco-régionale, c’est à dire la dynamique du Calaisis.

 

Cette dynamique si longtemps espérée doit pouvoir venir et on la sent venir…encore faut-il que nous ne subissions pas de « mauvais coups » comme avec les « petits LU ».

 

Si je me permets d’évoquer ce sujet, c’est que plusieurs familles Guînoises sont, aujourd’hui, touchées et que la Municipalité a été, l’une des premières, à voter une motion de soutien aux employés de l’usine LU.

 

Ce qui se passe aujourd’hui, n’est que le signe d’une véritable interrogation…et quand on a pas de réponse à une interrogation, il y a malaise.

 

 

 

Jusqu’à la fin des années 80, les choses avaient, apparemment, le mérité d’être relativement simples :

 

ð D’un côté, le système libéral où l’économie était le seul moteur de la société ; c’est les Etats-Unis.

 

ð De l’autre côté, le système dit « collectiviste » affirmait que l’économie n’était qu’un des facteurs d’une politique dogmatique, voulue et imposée par l’Etat ; ça c’était le pays de l’Est.

 

ð Et entre les deux, il y avait des systèmes hybrides, comme la France, où tout en étant dans une économie libérale, le poids de l’Etat permettait l’application de certaines avancées sociales.

 

 

L’effondrement des pays de l’Est et du système collectiviste a changé complètement  les règles du jeu : maintenant, on parle de libéralisme, de privatisation, de globalisation, de mondialisation.

 

 

C’est sans doute le moins mauvais des systèmes, puisque c’est le seul qui reste, mais vous ne pouvez pas empêcher que des gens se posent des questions, que des gens contestent cette philosophie du « tout ou rien » et même que des gens se révoltent. D’autant que nous vivons dans un pays qui a une longue histoire, qui a vécu d’avancées sociales peu égales et qui a longtemps défendu une certaine vision de la solidarité ou de l’humanisme.

 

·        Quand une entreprise licencie parce qu’elle perd de l’argent ou qu’elle va à la catastrophe :

 

Affectivement cela nous peine

Mais intellectuellement, on peut le comprendre.

 

Mais

 

·        Quand une entreprise licencie alors qu’elle fait des bénéfices importants :

 

Affectivement, cela nous mortifie

Intellectuellement, cela nous révolte

 

Oh, je sais bien…les décideurs vont nous dire que c’est pour le bien de l’entreprise, que les restructurations d’aujourd’hui préparent les bénéfices de demain et que ces bénéfices vont permettre la création d’emplois…

 

Nous, ce que nous voyons, c’est que lorsqu’une entreprise florissante licencie, c’est des familles dans la détresse, amis c’est une action qui monte en bourse et c’est quelques centimes en plus pour les actionnaires. Et ça :

 

Affectivement, intellectuellement et moralement, c’est inacceptable parce qu’indéfendable.

 

Dans ce pays qui a écrit les droits de l’homme, dans ce pays qui a toujours défendu la notion de solidarité, dans ce pays qui a donné à l’histoire les plus grands philosophes, on ne peut accepter la politique de « l’ouvrier jetable » ou de « l’emploi kleenex ».

 

Les manifestations et le boycott symbolique des produits Danone, ne sont que l’expression d’un malaise : d’accord pour un type d’économie puisqu’on nous l’impose ; d’accord pour un type de société, puisqu’on nous l’impose…mais avec un minimum de règles de fonctionnement et de moralité…et je ne pense pas que le libéralisme soit incompatible avec la morale.

 

Tout cela pour dire, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, que nous sommes tous des petits Lu et ce que je dis là est valable pour d’autres entreprises.

 

            Depuis la nuit des temps, notre société va, comme un balancier, d’un extrême à l’autre. Je ne doute pas qu’à terme, nous trouverons le juste milieu. C’est l’intérêt de tous.

 

 

Le 1er Mai, j’ai pris l’habitude de saluer toutes celles et ceux qui travaillent pour la collectivité, c’est à dire pour la Mairie. Je le fais encore, mais vous comprendrez, qu’aujourd’hui, je fasse témoignage de la tristesse qui touche la grande famille municipale. Monsieur DUMONT, employé municipal depuis plusieurs années, nous a quitté prématurément et de façon inattendue. Il était chargé, à la Mairie, de tous les dossiers cadastres, P.O.S. permis de construire. Ce n’était pas un poste facile et il a toujours fait de son mieux pour servir la collectivité et servir la population. A son épouse, à ses enfants et à sa faille, j’adresse au nom de tous les Guînois, un message de soutien et de compassion.

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

            Je devais parler des travailleurs, j’ai parlé du chômage et des licenciements. Mais c’est ça la politique : on parle toujours de ce qui va mal et jamais de ce qui va bien… Mais vous vous doutez bien que ma démarche était volontaire car il est essentiel de rappeler que cette bataille là, nous devons la gagner…Et je suis persuadé, nous la gagnerons, ne serait-ce que pour nos enfants, car ça c’est une vraie motivation.

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 2000 1 01 /05 /mai /2000 11:00

 

 

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

            La vie d’une commune des gens qui y vivent ou des gens qui y travaillent, employés ou élus, peut ressembler à la vie d’une personne.

 

            Il y a des périodes de joie, de réussite et de tonus. Par contre, il peut y avoir des périodes de morosité, de « spleen » et de découragement.

 

            Quand les élus d’une commune sont pessimistes, c’est que les dossiers ne s’enclenchent pas bien, que les évènements sont ressentis de façon négative et que les choses n’avancent pas ! Bref, nous sommes pessimistes quand nous avons l’impression de faire du « sur place »…Or, nous sommes nombreux, au sein du Conseil Municipal de Guînes, à ne pas supporter de faire du « sur place ». Et comme nous sommes des Guînois, quand ça ne va pas comme on veut, on râle !!. C’est ce qui fait, que parfois, certains peuvent trouver nos déclarations pessimistes, voire tristes et du coup un toutinet revendicatives. Alors, je tiens à vous rassurer : aujourd’hui, 1er Mai, ce n’est pas le cas : ça va mieux !!

 

            Ca va mieux parce que, depuis quatre mois, plein de choses se sont débloquées, pleins de dossiers ont avançé et que nous avons retrouvé la jouissance de l’action et le plaisir d’avancer !.

 

            Ca va mieux parce que les travaux de mairie ont recommencé. Nous avons trouvé un accord avec notre voisin. Si tout se passe bien, nous pourrons offrir à notre population, des locaux plus adaptés au service public, avant la fin de cette année.

 

            Ca mieux parce que nous avons eu confirmation qu’il ne sera pas fermé de classe à Guînes et qu’au contraire, il y a création d’un poste supplémentaire à l’école maternelle centre. Ceci, nous oblige évidemment à construire une nouvelle classe. L’appel d’offre est déjà lancé et nous devrions pouvoir inaugurer l’extension de l’école maternelle au mois de Septembre.

 

            Ca mieux parce que nous sommes arrivés en phase finale de la procédure d’appel d’offre pour la Maison de l’Enfant et des Nouvelles Technologies. Ce projet phare pour notre commune et pour la Communauté de Communes des Trois-Pays fortement subventionné, permettra de réunir toutes les structures s’occupant de l’enfance. Les travaux commenceront cette année.

 

            Ca va mieux parce qu’enfin, nous construisons des logements à Guînes, 12 rue du Hasard, 12 rue de Guizelin et nous venons d’apprendre que Monsieur le Préfet a attribué 12 PLA pour un immeuble rue Narcisse Boulanger. Nous commençons petit à petit à pouvoir répondre à la demande.

 

           

 

Ca va mieux parce que l’état de certains bâtiments communaux nous inquiétait et que certains travaux étaient gelés pour causes financières. Ces dossiers ont été débloqués grâce à un bon coup de pouce de l’état, par l’intermédiaire de la DGE. Je tiens, Monsieur le Sous-Préfet, à vous en remercier.

 

            Ca va mieux parce que le projet d’aménagement de la Tour avance. Ce projet, lui aussi, fortement subventionné par les crédits Feder, le Conseil Général, le Conseil Régional et du meunat privé devrait nous permettre de créer un équipement touristique majeur pour le calaisis.

 

Ca va mieux parce que nous avons enfin approuvé notre POS du Marais. Ce POS, c’est 32 réunions, des heures de concertations avec les services de l’état et, maintenant, ce sera des heures de communication et d’explications.

 

Ce POS est réfléchi, raisonnable et anticipatif. Si je dis cela, Monsieur le Sous-Préfet, c’est que nous savons que les services de l’état sont en train de travailler sur la carte des zones inondables. Après les drames de l’hiver dernier, dans le sud-ouest et même dans le Pas-de-Calais, cette procédure est normale et même essentielle. Mais, après l’élaboration de cette carte, sortira le PPR (Plan de Prévention des Risques) qui devra classer les terrains en zone rouge, zone bleue ou zone blanche.

 

Si on veut être logique, le Marais-de-Guînes doit être classé, dans son ensemble, en zone rouge c’est à dire inconstructible et inhabitable…Simplement parce que le Marais est situé en dessous du niveau du canal et que le Marais est l’exotoire naturel de tout un bassin versant.

 

            C’est pourquoi, anticipant de préalables recommandations, nous avons gelé presque un quart des terrains disponibles, en les déclarant « zones d’expansion des eaux ». De plus, nous avons respecté intégralement la zone biotope et la ZNIEFF.

 

            La philosophie générale de ce POS, c’est :

 

·        « nous confirmons que des gens y habitent

·        nous permettons encore quelques constructions

·        mais nous imposons des zones inondables pouvant servir de bassin de rétention ».

 

Bref, nous avons essayé de concilier le bien être de nos concitoyens, la protection de notre environnement et les coups de colère de la nature. J’espère, simplement, que le PPR ne sera pas trop contraignant.

 

Ca va mieux aussi, parce que nous venons de vivre une période festive avec cette quatrième Fête du Muguet et avec un jumelage réussi. Le 18 Mars et le 8 Avril, toutes les forces vives de notre commune se sont mobilisées pour fêter nos fiançailles avec la commune de Kluisbergen, ville située en Flandres, non loin de Courtrais. Ces cérémonies de jumelage furent réussies et resteront, longtemps dans le souvenir des Guînois.

 

Ca va mieux parce que nous entrevoyons une solution intelligente à la révision de notre POS pour le bourg. Beaucoup de terrains, officiellement constructibles, ne l’étaient plus parce que situés sur le champ captant. Ces carottages seront effectués durant le mois de Mai et on envisage la fermeture d’une station de pompage.

Ces deux actions devraient nous permettre d’éclaircir la situation de ces terrains et de finaliser enfin notre POS. C’est un travail de trois ans et je tiens à remercier deux partenaires incontournables : la société Eaux et Force, et surtout la ville de Calais qui a accepté de nous aider dans ce dossier délicat.

 

Ca va mieux enfin parce que nous sommes dans le calaisis et que Calais va en finale de la Coupe de France. Toute modestie mis à part, Mesdames, Messieurs, l’un de ceux qu’on a le plus vu à la télévision et dans les journaux, c’est le n°6, c’est Greg LEFEBVRE un guînois  pur souche et comme je leur ai dit « enfin, grâce à vous, on parle du calaisis de façon positive !! ».

 

   Mais aujourd’hui, nous sommes le 1er Mai et vous allez me demander « et au niveau de l’emploi ? ». Je réponds ça va mieux aussi.

 

   Ca va mieux parce que la courbe du chômage diminue doucement mais régulièrement. Nous avons perdu 20% du nombre de chômeurs en deux ans. Il en reste encore 450… Et c’est 450 de trop, mais si la tendance se confirme, dans un an, ce chiffre sera encore diminué.

 

   Ca va mieux pour notre zone d’activité. Là aussi, j’ai une bonne nouvelle à annoncer : notre zone est enfin, et cela seulement depuis six semaines, devenue légale.

 

   Je vous rappelle que cette zone, créée en 1990 avait été, suite à la plainte d’un particulier déclarée illégale par le T.A. La raison était qu ‘elle n’était pas inscrite au schéma directeur du calaisis. Nous devions donc attendre le nouveau schéma directeur élaboré par le SECAL. Ce schéma est donc sorti, fin 1998, mais malheureusement une faute de frappe, concernant justement notre zone d’activité, a permis, à la même personne de contre attaquer au T.A.

 

   Dernièrement, le tribunal a validé ce nouveau document et je peux confirmer que la zone d’activité de Guînes existe depuis le mois de Mars 2000.

 

Zone créée en 1990, légalisée en 2000. Les problèmes juridiques nous ont fait perdre dix ans !!.

 

   Maintenant, le Conseil Municipal va devoir s’attaquer au problème de l’aménagement de cette zone, avec options

 

-                    soit une zone simple, avec un minimum d’investissements mais peu attractive et pas la mieux placée dans le calaisis.

-                    Soit une zone originale par la conception et par l’environnement, qui apporterait aux entreprises un plus, mais qui, soyons francs, coûterait bien plus chère !!

 

Nous avons déjà étudié les différents scénarii, mais quoiqu’il en soit, nous devons prendre des décisions cette année.

 

En résumé, comme vous le voyez, entre le mois de Janvier et le mois de Mai, plein de dossiers se sont débloqués, pleins de projets sont arrivés à maturation et pleins de signes nous ont montré que nous étions répartis dans une dynamique incontournable.

 

 

Permettez-moi, avant de terminer, de saluer, très amicalement, un homme avec lequel nous avons toujours travaillé de manière positive que ce soit sur le périmètre de transport urbain, que ce soit dans la conception du premier contrat de ressource du Nord-Pas-de-Calais : je veux parler de Monsieur Jean-Jacques BARTHE ; Il a toujours été, alors qu’il n’y était pas obligé, un partenaire attentif, conciliant et compréhensif. Beaucoup de dossiers, de nos problèmes sont liés au fonctionnement de notre grande sœur calaisienne.

 

   Pour résoudre ces problèmes, Monsieur Jean-Jacques BARTHE a toujours su être coopératif, et je me dois, aujourd’hui, de l’en remercier officiellement.

 

   MSP/D…

 

-                    Parce que aujourd’hui, ça va mieux

-                    Parce que aujourd’hui Guînes est en ébullition

-                    Parce que nous fêtons le travail et les travailleurs.

 

Bref parce que aujourd’hui est un jour de fête.

 

Je vous souhaite, au nom de toute la municipalité un bon 1er Mai…et surtout n’hésitez pas à dépenser beaucoup de sous à la braderie. C’est toujours de moins que nous garderons dans nos greniers !

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 1999 6 01 /05 /mai /1999 11:00

 

 

 

            Monsieur le Sous-Préfet, Député, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

            Lundi dernier, l'ensemble des Conseillers Généraux était réunis à ARRAS pour examiner un rapport sur le fonctionnement des services de l'Etat. Je me suis permis d'intervenir concernant l'Office National des Forêts (ceux qui gèrent et démolissent notre forêt), en signalant que nous trouvons choquant que l'ONF n'adhère pas pleinement à une directive européenne...et que symboliquement cela était embêtant.

 

            A la fin de la réunion, le Directeur de l'ONF est venu discuter avec moi, pour me dire que le message avait été reçu 5 sur 5 et j'ai terminé notre conversation en lui disant : "vous savez, Monsieur le Directeur, en fait je vous comprends. Vous êtes un technicien, c'est à dire que vous maniez les schémas, les chiffres et les budgets. Mais moi, je suis un élu et je travaille avec les hommes et les symboles...et en politique les symboles c'est essentiel.

 

            En effet, Mesdames, Messieurs, tout ce que nous programmons, tout ce que nous décidons, tout ce que nous faisons est éminent porteur de symboles.

 

·      Prenez OPUR, l'association d'insertion qui s'occupe du Marais, c'est le symbole même de notre soucis de solidarité pour les démunis, tout en montrant notre attachement à notre milieu naturel.

·      Quand nous programmons de façon volontariste un schéma d'assainissement collectif, c'est parce que nous avons conscience qu'en tant qu'élu nous devons préserver notre environnement et que nous devons léguer aux générations futures, un monde beau à regarder et où il fait bon vivre.

·      Quand nous imaginons une Maison de l'Enfant et des Nouvelles Technologies, nous mettons en évidence le symbole majeur, essentiel, indispensable à toute action politique : nous travaillons pour nos enfants.

 

            Bref, chaque réalisation ou projet d'une Mairie ou de tout autre collectivité a pour but (c'est bien souvent l'emploi) et est porteur d'une symbolique qu'il nous fait expliquer.

 

            Pourquoi est-ce que je vous parle de symbole ? Parce que le petit mot que vous avez reçu, vous invitant à cette manifestation est chargée de symboles.

 

"La Mairie de Guînes vous invite à la Cérémonie du 1er Mai, dans la Salle des Fêtes du Marais".

 

            1er symbole : "La Salle des Fêtes du Marais"

 

            Nous l'avons voulu ainsi, tout d'abord pour changer les habitudes qui bien souvent sont porteuses d'apathie politique... Mais c'est surtout pour rappeler une chose simple : c'est que le Marais fait partie de Guînes et qu'un des beaux quartiers de Guînes, c'est le Marais.

 

            Oh ! bien sûr, on ne pourra jamais empêcher un Maraitier d'être un Maraitier, ni à un habitant du bourg a être un habitant du bourg...

 

            Mai il est bon de se souvenir qu'il existe depuis des lustres une solidarité normale entre les deux pôles de la commune; que les impôts des Maraitiers payent des travaux dans le bourg, mais que les impôts des gens du bourg, payent des travaux du Marais.

 

            Et soyons sérieux ! A l'heure où l'on parle de réformé de l'intercommunalité, où on nous répète que 36 000 communes c'est beaucoup trop, où l'avenir n'est concevable qu'avec de grands ensembles forts en population, donc forts financièrement, les petits rigolos qui systématiquement barrent sur nos panneaux les termes "de Guînes" pour ne laisser que le "Marais" sont irréalistes, inconscients et ridicules.

 

            Notre devoir est de gérer au mieux et de se doter des instruments de développement pour l'avenir.

 

            La Ville de Guînes l'a fait en étant le promoteur et le moteur d'une structure intercommunale dès 1996...et elle le fera encore, en réfléchissant, pourquoi pas à une autre structure plus vaste, plus forte, plus cohérente...parce qu'on a beau avoir ses attaches locales et ses préférences, on ne peut pas aller contre l'histoire et la géographie.

 

            Imaginer une nouvelle structure du grand calaisis, ce n'est sans doute pas naturel pour la plupart d'entre vous et cette démarche est difficile mais logique, difficilement visualisable, mais je pense sincèrement incontournable.

 

            C'est vrai; c'est tout a fait naturel de vouloir garder son esprit de ville ou de quartier, mais il faut savoir être parfois pragmatique...et le pragmatisme c'est le travail en commun.

 

            2ème symbole : "La Mairie de Guînes vous invite"

 

            Eh oui ! Vous avez la plupart de vos élus, ici présents. Et c'est exceptionnel de les trouver tous ensemble.       Chacun d'entre eux a sa famille, ses activités professionnelles, ses responsabilités municipales et réunis tout le monde, c'est loin d'être évident.

 

            Moi-même, combien de fous ai-je entendu "on a bien du mal à le voir, notre Maire". Je reconnais bien volontiers que je suis souvent sur les routes, surtout les autoroutes d'ailleurs. Mai c'est inévitable. La fonction de Maire a évolué : un Maire, d'une commune déjà importante, ne peut plus être un élu enfermé dans son bureau qui gère les dossiers au jour le jour. Le Maire est devenu un VRP, allant défendre des dossiers ici, allant chercher des sous là-bas, noyés dans les contrats de plan, contrat ruraux de développement, contrat de ressources et j'en passe...et si vous y ajoutez les responsabilités que m'a confiées le Département et que j'essaye de remplir le mieux possible, vous comprenez pourquoi ma voiture commence à s'essouffler et que moi-même, de temps en temps, j'ai des gros coups de pompe.

 

            Heureusement, il y a une équipe municipale, "les obscurs, les sous-grades" qui font tourner la machine. Et permettez-moi, une fois de plus, de leur rendre hommage. Ils font les ¾ du boulot et c'est le Maire qu'on voit en photo !!.

 

            Je tiens à les remercier car je sais que leur dévouement à la cause publique a inévitablement des réceptions sur leur vie de famille et leur vie professionnelle.

 

            De plus, soyons francs : le rôle d'élu est très ingrat; jamais de merci parce que les gens trouvent cela normal; toujours des critiques parce qu'ils trouvent cela scandaleux.

 

            Sachez Madame, Monsieur les élus, que le travail de fourmi que vous accomplissez est noble parce que vous le faites de façon volontaire et est respectable parce que vous le faites de façon désintéressé.

 

            Considérez que le merci que je vous adresse aujourd'hui est celui de toute une population.

 

            3ème symbole : Vous avez ici réuni, l'ensemble des acteurs décisionnels de notre                                       société

 

·      Un représentant de l'Etat                             ê        Monsieur le Sous-Préfet

·      Un représentant de la nation                        ê        Monsieur le Député

·      Des représentants du Département ê        Conseillers Généraux

·      Des représentants de la commune avec vos élus municipaux.

 

            Et tous ces gens, dans leurs actions de tous les jours, n'ont qu'un seul et même but : trouver des solutions à nos problèmes de société et améliorer la vie de chacun. Leur manière d'intervenir est différente, mais les moyens d'action sont complémentaires. C'est le principe de la décentralisation et c'est un schéma décisionnel logique.

 

            Oh bien sûr ! Vous m'entendrez parfois, moi COMME LES AUTRES PESTER les transferts de charges, les lourdeurs administratives, les directives incohérentes et le poids des responsabilités...Mais cela fait partie des règles du jeu démocratique ... et tous les acteurs du fonctionnement démocratique n'ont qu'un seul but : qu'on avance.

 

            Dernier symbole : "1er Mai, Fête du Travail"

 

            Avez-vous remarqué que lorsque l'on veut parler du travail, en général, on parle du chômage. C'est nature; on parle toujours de ce qui ne va pas et rarement de ce qui tourne bien.

 

            La Ville de Guînes sort, petit à petit, la tête de l'eau. Après avoir eu 550 chômeurs, il y a deux ans, nous arrivons à 475. C'est mieux, mais c'est 475 chômeurs de trop.

 

            La collectivité a fait un gros effort par des emplois directs, des CES, des CEC, des emplois jeunes...et la Communauté de Communes est en train de faire de même.

            Mais nous ne pouvons pas beaucoup plus. Maintenant, nous comptons sur la dynamique locale et les privés. La régularisation de notre zone d'activité, la dynamique touristique, le solde positif depuis deux ans dans le domaine de la création de commerces...

Toutes ces actions et tous ces signes montrent que la dynamique incontournable est en train

de se créer; comme l'on dit communément: "la mayonnaise est en train de prendre".

Depuis les lois de décentralisation, chaque collectivité a des compétences bien spécifiques. L'Etat, la Région, le Département, la Commune interviennent dans des domaines bien distincts.

 

            Or, il y a un domaine qui n'est pas dévolu à quelqu'un en particulier, mais où tout le monde se retrouve: c'est la création d'emplois.

 

·      C'est un but pour nos élus nationaux,

·      C'est une motivation pour les représentants de l'Etat,

·      C'est une obsession pour les Elus Communaux

           

            Mais il faut bien l'avouer,  dans ce domaine là, personne n'a les pouvoir d'un magicien.

 

 

            Permettez-moi, pour en terminer, de m'adresser à ceux qui vont être mis à l'honneur, aujourd'hui. Ceux qui ont travaillé longtemps, et qui ont ainsi directement ou indirectement servi la nation.

 

            Vous travaillez ou vous avez travaillé pour la plupart d'entre vous (soyons honnête), par devoir, parce qu'il faut vivre, parce qu'il faut nourrir une famille... Je sais que certains travaillent par plaisir... Mais ce n'est pas la majorité!! Quoi qu'il en soit, on a beaucoup de choix!

 

            Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je pense sincèrement que travailler, ce n'est pas naturel... Et je sais que beaucoup d'entre vous ont toujours rêvé d'un héritage venu d'un vieil oncle d'Amérique ou de gagner au loto, et de devenir rentier... Mais souvent ce n'est qu'un rêve... Surtout i l'on n'a pas d'oncle en Amérique et que l'on ne joue jamais au loto...!

 

            En étant plus sérieux, Madame et Monsieur, vous faites, vous avez fait votre devoir; soyez en félicité, et si par  votre labeur, vous avez  tant soit peu, préparé l'avenir de nos enfants, soyez en remerciés.

 

            Voilà, j'en ai terminé, une fois de plus j'ai été un peu long, mais les symboliques d'une telle manifestation sont tellement fortes, que le premier magistrat de la Ville se devait de vous parler, de vous expliquer et de vous confier ses états d'âme.

 

            Nous faisons partie d'une même famille vivante, parfois impulsive, créative, parfois utopique, mais solidaire jusqu'au plus profond de l'âme.

 

            A vous de faire pour que les membres de la famille se sentent bien entre eux et avec les autres, et que nous puissions regarder l'avenir avec optimisme. Avec ou sans lunettes.

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 1998 5 01 /05 /mai /1998 11:00




Discours du 1er Mai 1998

 

Messieurs le Sous-Préfet, Député, Maires, Elus, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

 

Il existe un rituel qui veut que le 1er Mai, le discours du Maire soit, essentiellement, axé sur l'emploi.

 

En élu discipliné que je suis (!!), je ne voulais pas déroger à cette tradition et j'ai de façon consciencieuse et appliquée, préparé un discours mobilisateur sur les problèmes de l'emploi et du chômage. Mais, je voulais aussi profiter de cette manifestation pour présenter à Mr Imbert, nouveau sous-préfet de l'arrondissement, notre ville, notre population et montrer comment une petite collectivité, comme la nôtre, s'était mobilisée, depuis quelques années, pour l'emploi.

 

J'avais donc (excusez l'expression) pondu un discours, mais au moment de le relire, je me suis mis à la place des auditeurs, savoir ce qu'ils allaient penser et qu'elles seraient leurs impressions finales. Et je dois bien avouer que ceci m'a perturbé. En effet, si j'avais "débité" le long discours prévu, je pense que les réactions auraient été celles-ci :

 

Monsieur le Sous-Préfet aurait pensé : "ce que dit Mr Poher, c'est bien gentil mais c'est un vrai catalogue de La Redoute".

 

Monsieur le Député, qui est un habitué de notre cité aurait marmonné dans ses lunettes : "je pense que le Maire de Guînes a une fâcheuse tendance à radoter".

 

Messieurs les chefs d'entreprises auraient accusé: "ça ne nous étonne pas ! y'en a que pour le service public ! et nous alors !".

 

Les conseillers municipaux auraient râlé : "on commence à être saturés de la fameuse théorie de la dynamique incontournable".

 

Et les habitants de Guînes auraient conclu en disant : "c'est bien beau, tout ça ! mais nous, on veut du boulot et il y a, toujours, 500 chômeurs à Guînes !".

 

Après avoir réalisé toutes les remarques possibles et ne voulant pas passer pour un vieux Maire rabougri, radoteur et têtu, j'ai donc déchiré le discours et je me suis dit qu'il fallait, de temps en temps, avoir un autre message, peut-être pas sur le fond, mais au moins sur la forme.

 

Alors permettez-moi d'innover en m'adressant à chacun de vous, dans vos titres, vos fonctions ou vos responsabilités.

 

Pardonnez-moi si je vous choque, mais une question bien posée à souvent de mérite de faire réfléchir, et quand on est guînois, on ne se refait pas !

 

Monsieur le Sous-Préfet,

 

-         Guînes, commune de 5.200 habitants dans une Communauté de Communes de 13.000 habitants

-         1995 : un Contrat de Plan Etat Région pour le tourisme

-         1996 : une intercommunalité

-         1997 : un contrat rural de développement

-         4 chantiers d'insertion occupant 50 personnes

-         la municipalité était, en 1995, responsable de 52 personnes. Nous sommes, aujourd'hui responsable de 129 personnes.

 

Nous avons fait en 3 ans ce que certaine collectivité font en 10 ans ou plus.

 

Pourquoi cet activisme : pas parce que nous sommes des obsédés des dossiers… quoique ! pas parce que je suis un tyran pour mes collaborateurs les forçant à innover, chercher des subventions et inventer… quoique ! pas parce que nous avons un malin plaisir à faire mieux que nos voisins… quoique !

 

Non, Monsieur le Sous-Préfet ; c'est simplement parce que nous avons assimilé le fait que seule une dynamique locale forte peut créer des emplois.

 

Un souhait, Monsieur le Sous-Préfet : que les services de l'Etat ou para étatiques (Voies Navigables de France, Office National des Forêts…) comprennent que lorsqu'une collectivité monte un dossier, bâtit un projet et veut modifier l'état des choses, c'est presque toujours avec un souci de positivité, pour le bien des autres et qu'à terme, un projet pouvant paraître farfelu ou anodin, peut parfois, amener des bouleversements et être générateur de dynamique.

 

Vous savez que dans l'histoire du monde, il s'est souvent fait de grandes choses en bousculant l'ordre établi, et en modifiant des habitudes séculaires.

 

Les services de l'Etat et les collectivités locales jouent une même partition que l'on pourrait appeler "l'intérêt commun" ; encore faut-il que de temps en temps, on sache accorder nos violons et pour cela, il faut que nous, collectivité et vous Etat, apprenions à se parler et surtout à se comprendre. Ce n'est pas le plus facile, je vous l'avoue, mais dans ma conception de l'objectif commun, c'est devenu indispensable.

 

A Monsieur le Député : dans notre vie locale, que vous connaissez bien, vous savez que nous nous heurtons à des incohérences, à des aberrations, voire à des inepties.

 

Pour une collectivité locale, le développement économique, l'aménagement du territoire et les aides à la population sont nos moyens d'action pour plus de justice, de développement et de solidarité.

 

Un souhait, Monsieur le Député : vous qui êtes prêt des Dieux, là haut, à Paris, demandez-leur de réformer un peu le système.

 

Ce système qui veut que la loi, qui est faite pour fixer des règles et éviter les débordements, et elle est parfois tellement rigide qu'elle empêche toute créativité et toute indulgence même si c'est pour le bien de tous, et que l'intérêt de telle ou telle action est évident. Bref "qu'on nous donne un peu de lest".

Demandez à ce que soit enfin, entamée une réforme de la fiscalité locale pour qu'on arrête de voir cette guerre stupide et inutile entre les communes, à coup de taxe professionnelle et d'exonérations

S'il y a un grand et vrai chantier que doivent entamer nos élus nationaux, c'est bien celui là.

 

A Messieurs les Chefs d'entreprises ici présents : vous savez, sans doute, que j'ai une haute opinion du rôle de la Fonction Publique, que je crois foncièrement à l'effet inducteur de l'action publique et que l'Etat et les collectivités territoriales ont un rôle d'exemplarité et d'orientation à donner.

 

Je le pense sincèrement ! c'est peut-être un défaut, mais ce genre de défaut, on le traîne toute sa vie.

 

Nous avons la chance de vivre en France, pays à part, forgé par l'Histoire et pays des grands philosophes.

 

Nous ne pouvons pas être comme les autres. Bien sûr, nous ne serons jamais collectivistes, mais nous ne serons jamais américains. Et vous savez très bien que le "tout Etat" est mauvais du point de vue économique, mais que le "tout libéral" n'a jamais été porteur de progrès social.

 

Certes, une société a besoin d'entreprises performantes, dynamiques, innovantes mais elle a aussi besoin d'un Etat, de collectivités qui rappellent que nous avons un devoir de solidarité et qui peuvent parfois montrer l'exemple.

 

Alors un souhait vis-à-vis des entreprises : dans la recherche de solutions à nos problèmes communs, vous demandez le droit à l'innovation ; nous élus, nous demandons le droit à l'expérimentation que ce soit pour l'emploi des jeunes ou la durée du temps de travail. Pour vous, c'est un besoin ; pour nous c'est un devoir.

 

Je voudrais m'adresser finalement à mes collègues élus en vous réaffirmant que le travail de fourmis que nous faisons n'est pas ridicule, n'est pas incohérent.


C'est en bâtissant, petit à petit, que nous réussirons à redonner espoir aux gens. C'est en étant persuadé de bien fonder nos actions que nous finirons, un jour ou l'autre, par réussir. Oh bien sûr ! on ne gagne pas à tous les coups ou parfois pas tout de suite.

 

Mais l'important n'est pas toujours de gagner ! L'important c'est d'être dans la vérité.

 

Alors même si nous sommes quotidiennement montrés du doigt pour telle raison médiatique à la mode ou pour telle mode médiatique sans raison, ce que nous faisons, nous le faisons avec dévouement, désintéressement et avec l'unique arrière-pensée que cela peut servir aux autres et cela n'est pas critiquable !!

 

Voilà, j'en ai fini. J'espère avoir livré à vos esprits sagaces matière à réflexion, à cogitations  et à critiques. Mais le rôle d'un élu n'est-il pas d'être critiqué.

 

J'aurais voulu vous parler de 2 autres dossiers qui me tiennent à cœur : les emplois jeunes et le service de maintien à domicile.

Les emplois jeunes parce que nos enfants ont le droit au travail, à la scolarité et à l'espoir. Le service de maintien à domicile parce que nos aînés ont le droit à la sécurité, à la solidarité et a un minimum d'humanité.

 

Et dans ces deux domaines, si l'on veut parler pratique, on peut créer des emplois, beaucoup d'emplois.

 

Permettez-moi, pour terminer, de m'adresser à Monsieur le Sous-Préfet :

 

Monsieur le Sous-Préfet,

 

Vous arrivez dans une région spéciale : carrefour de l'Europe, marquée par son passé, confiante dans son avenir. Les habitants y ont un caractère rude, parfois rugueux souvent râleur.

 

Vous apprendrez à nous juger, nous connaître et nous apprécier, j'en suis sûr.

 

Bien sûr, nous ne sommes pas très souriants, et nous sommes des buveurs de bière, mais nous avons un cœur énorme et un courage exemplaire qui fait qu'on se bat bien souvent pour des choses inutiles… mais comme disait Cyrano "c'est bien plus beau quand c'est inutile".

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Guines (1er mai)
1 mai 1997 4 01 /05 /mai /1997 11:00




DISCOURS DU 1er MAI 1997

 

 

            Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

 

            C'est une tradition, lors d'une journée du 1er Mai, de parler de l'emploi et de féliciter ceux qui ont eu la chance d'avoir un travail, pendant des années.

 

            Si vous le permettez, je parlerai aujourd'hui du "non emploi", du chômage.

 

            Pour être franc, les élus que nous sommes, passons par des phases cyclothymiques, je veux dire par là :

 

                         - 29 jours par mois, nous sommes volontaristes, avec des projets plein la tête et l'envie de remuer les choses.

                         - 1 jour par mois, nous sommes dépressifs.

 

            Ce jour là, en effet, vers le 20 de chaque mois, l'ANPE nous communique les chiffres du chômage et hélas le chômage monte!! et ce chiffre représente beaucoup :

 

                         beaucoup de gens désespérés de ne pas travailler.

                         beaucoup de gens malheureux, dans la difficulté et qui, petit à petit, se marginalisent.

                         beaucoup de gens pour lesquels, il est difficile de faire des miracles.

 

            Mais ce chiffre trop élevé de chômeurs, nous remet, nous élus, en cause car :

 

                   + on a beau avoir une forte volonté d'intervenir dans le domaine de l'emploi et de l'insertion, le chômage ne baisse pas

                   + force est de reconnaître que l'insertion seule d'une Municipalité ne suffit pas !!

 

            Nous avons dit "un maire doit être un chef d'entreprise" c'est vrai... en partie car la diminution sociale et de solidarité étouffe parfois notre volonté de hausse économique. C'est normal.

 

            L'essor économique est un des piliers de notre action, mais la solidarité et le maintien du tissu social sont les bases de cette action. C'est par définition, le rôle des élus; c'est par obligation le devoir des responsables. Même, si nous sommes pleins de bonnes intentions, d'idées et d'initiative dans le domaine de l'insertion, des services de proximité ou de la dynamique incontournable, nous ne pourrons aider nos concitoyens que :

 

                        si tout le monde le désire, ce n'est pas réflexe naturel.

                        si tout le monde le sait nécessaire, ce n'est pas réflexe évident.

                        si tout le monde joue le jeu, ce n'est pas réflexe obligations.

 

            Il faudra en outre, provoquer un changement de mentalités (fini le "chacun pour soi et dieu pour tous!) et briser certaines forteresses ou des réflexes dépassés.

 

             Il ne sert à rien de baisser les charges si l'on est obsédé par la rentabilité dividendes cela ne créera pas d'emploi.

 

            Il ne sert à rien de baisser les prix de reviens des marchandises si les gens ne consomment pas et de pouvoir d'achat.

 

            Il aberrant de pousser les collectivités locales à prendre des TUC, PIL, CES ou autre afin de créer d'un semi-service para public et dans le même temps, de démanteler, sous prétexte d'économie, les vrais services publics, outils indispensables d'une orientation économique ambitieuse.

 

            Il est aberrant d'oublier que les 36.000 communes, les Conseils Généraux ou Conseils Régionaux sont des employeurs à part entière et peuvent être sources d'emploi non précaires.

 

            Il est aberrant de vouloir cassés notre modèle socio-économique, sous prétexte qu'on fait soi-disant mieux ailleurs.

 

            La force a trouvé un fonctionnement socio-économique spécifique : liberté d'entreprise mais intervention de l'ETAT. Ce système n'est pas le résultat d'une option psychologique obtue, ce système n'est pas le fruit de cogitation technocratique.

 

            Non : ce fonctionnement original de notre société, cette 3ème voie située entre le collectivisme et l'oltrabéolisme est le résultat de 200 ans d'histoire, c'est le résultat de notre évolution sociale, et c'est le seul système qui peut répondre parfaitement à notre devise: liberté, égalité, fraternité.

 

                        Dans les sociétés collectivités,  ? de liberté (l'histoire nous l'a prouvé).

 

                        Dans les sociétés ultralibérales, ? d'égalité et de fraternité.

 

            On a beau nous dire que certains pays ultralibéraux ont crée 11 millions d'emplois en 5 ans ! soit 11 millions, mais combien de millions d'exclus, de malheureux ou de désespérés...

 

            Notre 3ème voie, bien française n'est peut être plus adaptée à notre monde; notre système de protection s'essouffle et notre société crée des exclus.

 

            SOIT alors modifions le système, adaptons nos structures.

 

            MAIS  ne cassons pas notre modèle français.

 

            " Quand notre grand-mère fait une crème de foi, vous ne lui coupez pas le tête,.. ou vous ne changez pas de grand-mère.

 

            Non ! cette grand-mère que vous aimez et qui vous est parfois utile, vous la soignez pour qu'elle retrouve du tonus."

 

            Alors ne coupons pas la tête à notre 3ème voie, reformons là !

 

            Notre pays possède des structures fortes.

 

            Education nationale, SNCF, système de santé, France Telecom, EDF... Ces structures sont par définition et par fonctionnement des outils de développement et de progrès. Nous ne devons pas les casser sous prétexte que le slogan du 21ème siècle pourrait être : rentabilité, rentabilité, rentabilité. Cette orientation n'est pas obligatoirement applicable à la notion de SERVICE PUBLICÙBalayeurs.

 

            Si on introduisait la notion de rentabilité dans notre système éducatif, ce serait détruire les notions de laïcité, égalité.

 

            "L'argent à la naissance ne doit pas être le seul facteur de culture et d'éducation".

 

            Introduire la notion de rentabilité dans la santé, c'est favoriser la médecine privée, dilapider nos hôpitaux qui coûtent à la nation mais qui soignent tout le monde !, c'est créer une médecine à deux vitesses, une pour les riches, une pour les pauvres.

 

            "L'argent ne doit pas être un facteur de bonne santé".

 

            Introduire la notion de rentabilité à la SNCF c'est oublier ce que cette magnifique société a rendu comme service dans nos campagnes, dans les bourgs, pour les gens isolés ou autres et c'est oublier ce qu'elle peut nous amener en progrès technologique et service humain.

 

            Et même si on parle de rentabilité, pourquoi privatiser ces deux merveilles technologiques et    ? que sont France Telecom et EDF, qu'elles gagnent de l'argent !!

 

            + c'est vrai, qu'il serait bien que toutes les entreprises soient retables, mais si elles ne le sont pas, c'est moins grave. Si c'est un SERVICE qu'on rend au public.

 

            Le chômage ne diminuera que si nous créons une dynamique :

 

                                   avec les chefs d'entreprises.

                                   avec les collectivités locales.

                                   avec un état qui montre la voie par et grâce à ses entreprises.

 

            Mais le progrès économique n'a de valeur que s'il est accompagné à un progrès social.

 

            Une société basée sur l'intérim ou la précarité n'a jamais été facteur de progrès social.  

                             

            Ceci nous a éloigné de nos problèmes locaux, je voulais vous faire comprendre que même une volonté locale forte, même avec une municipalité qui se démène, même avec une envie viscérale de faire bouger les choses, l'exercice est et sera difficile.

 

            Tout ne dépend pas de nous mais qu'il faut un esprit nouveau, une volonté nouvelle en gardant les acquis de notre histoire qui font que notre nation est et doit rester le pays de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

            Permettez-moi avant de vous quitter de faire un message personnel aux guinois.

                                                   

    Je demande aux gens extérieures de ne pas écouter et je demande aux journaliste de poser les stylos

 

         Depuis hier, j'ai abandonné ma profession de médecin généraliste.

 

            Décision difficile car  on ne fait pas  20 ans ce métier sans l'aimer, 20 ans à rencontrer  les gens sans s'attacher à eux.

 

            J'ai pris cette décision pour trois raisons :

 

                                 Raison de disponibilité :

 

                                pour être médecin, il faut de la disponibilité physique et psychologique.

 

                                pour être maire, il faut de la disponibilité physique et psychologique.

                       

                                pour être Conseiller Général et Président de la Communauté de  Communes, il faut de la  disponibilité physique et psychologique.

 

            Avec tout cela, je n'étais plus disponible surtout psychologiquement, cela se sentait : "pas bonjour".

 

                        ­ Raison physique : pas superman : 4 mentions en même temps, difficile.

 

                         Raison familiale : femme adorable.

 

                                                       enfants supers et cools.

 

                                                        profiter d'eux/moi.

 

            Ce n'est pas une trahison, c'est simplement que j'ai jugé qu'après avoir été médecin généraliste de beaucoup de guinois, je pourrai humblement essayer d'être le généraliste de la Ville de GUINES.

  

            Merci à ceux qui m'ont fait confiance et qui sont devenu des amis.

 

Hervé Poher

 

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