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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

Par Date De Parution

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 11:00




Séance plénière Arras 

M,M

   Une explication et une précision.


   Une démarche d’éco-certification, c’est simplement vouloir obtenir un label, une distinction et une mise à l’honneur pour une attitude remarquable, sinon exemplaire dans un domaine bien précis. Tout le monde connaît les normes ISO… Normes principalement mises en avant par les entreprises de services, entreprises de travaux ou autres.

   Dans le cadre de l’environnement, cette norme s’appelle EMAS et intègre d’ailleurs certaines règles de la norme ISO 14001. EMAS, cela veut dire : Eco-Management and Audit Scheme et ce label a été créé en 1995 par la commission européenne.

    Il implique, vous vous en doutez que le demandeur fasse régulièrement un audit (qu’on appelle un éco-audit) pour savoir si l’organisme, la structure ou la collectivité respecte bien des règles élémentaires de sauvegarde et de respect de l’environnement. Et cela, dans son fonctionnement, dans ses investissements et dans ces programmes.

  
  Actuellement, en France, une seule structure a ce label. C’est le marais de Viguerat, près de Arles, au bord de la Camargue. Et je tiens à vous signaler qu’on peut avoir des financements pour faire les études et entrer dans la démarche EMAS, mais que le label EMAS n’amène pas de financements spécifiques. C’est simplement une image de marque et un label, mais, en Europe, ce label est de plus en plus convoité.

  
Une précision maintenant. L’éco-certification fait partie de notre Agenda 21, à nous Conseil Général… Elle ne fait pas partie des obligations d’Eden 62. Mais, vous l’avez compris : une démarche EMAS implique que nous intervenions sur tous les champs d’action de notre collectivité et à vouloir intervenir partout, dans des domaines aussi différents que la protection de la biodiversité et les chantiers d’insertion, on risque de s’essouffler ou d’avoir un point de coté . C’est pourquoi, nous vous proposons de tester cette démarche dans un laboratoire.


Et quel est l’endroit :

-          Où on gère des espaces naturel avec des plans de gestions et un objectif de maintien de la bio-diversité

-          Où du personnel utilise des moyens de locomotion dans tout le département

-          Où on essaye de participer à l’insertion de publics que l’on dit défavorisés

-            on occupe des locaux, bâtiments ou autres qui sont adaptables et transformables

-          Où on doit se préoccuper, dans les travaux d’aménagement, de l’accès et de l’usage par les handicapés

-          Où on est en rapport, quotidiennement, avec les scolaires, avec le monde associatif ou avec les collectivités locales….

  
J’arrête là cette énumération. Mais vous l’avez compris et c’est comme cela que je l’ai présenté au comité syndical d’Eden 62 : Nous proposons qu’EDEN 62 soit le laboratoire du CG dans ce domaine précis, avec comme atouts :

-          Dans le fonctionnement d’Eden, vous avez tout le panel des fonctionnements du CG mais à une échelle beaucoup plus petite.

-          Au sein d’Eden 62, nous avons la chance d’avoir des techniciens et des employés qui adhérent intellectuellement et affectivement à ce type de démarche.

-          Troisièmement : Je vous rappelle qu’Eden n’est qu’un outil du CG ; si ça marche au sein d’Eden, nous pourrons envisager d’étendre progressivement cette éco-attitude au reste de la collectivité ; si cela s’avère trop contraignant et trop difficile, nous l’aurons limité qu’à un des outils du CG.

  
Et dans cette démarche, nous aurons besoin, de ci, de là, de la coopération du monde associatif ou de l’aide et de l’agrément des collectivités locales…

  
Exemple simple : EDEN 62 s’implique dans la démarche EMAS… Alors Eden 62 imagine utiliser des voitures au gaz… Alors EDEN 62 réalise qu’il faut des stations d’approvisionnement... Alors il faut trouver une collectivité qui accepte le principe, donne des autorisations ou nous accompagne dans cette démarche. D’où un implication directe ou indirecte des collectivités.

  
Je sens que le président va me dire : « Je ne sais toujours pas ce que ce que cela implique… ». Alors, un exemple concret : Au sein d’un espace naturel, riche en biodiversité et aménagé pour tout public, un garde utilise une voiture au gaz et occupe un bâtiment chauffé au bois, parfaitement isolé et où on récupère les eaux de pluie…. Ext, ext

  
Voilà, Mesdames et Messieurs, voilà ce que nous vous proposons tout simplement :

« Que pour cette démarche d’éco-certification, Eden 62 avec sa structure, avec ses moyens et avec ses hommes,  soit le laboratoire d’essais du CG. »

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Conseil Général
7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 00:00

 


Représentation du Président
  

M,M,M

   Permettez-moi, tout d’abord d’excuser le Président Dupilet qui a, comme vous vous en doutez, un emploi du temps très chargé. Et je voudrais simplement vous confirmer que je suis heureux et fier d’être parmi vous aujourd’hui. Et heureux pour plusieurs raisons.

  La première, c’est que j’aime bien rencontrer, de temps en temps, Monsieur Dubut, votre maire. Voyez-vous, Monsieur Dubut a une particularité : il est rond ! Attention, ne vous méprenez pas ! Je ne parle pas de son physique, je parle de son image. Je vais essayer de vous expliquer.

   En politique et en gestion publique, il y a votre personnalité et il y a l’image que vous voulez donner… Et dans un monde de média et de people, l’image est essentielle. Je ne permettrais pas de parler de l’image de mes collègues élus ici présents, mais prenez mon exemple : J’ai bâti une image sur un triptyque : un gars qui fume de façon invétérée et qui manie l'humour décalé et au second degré…. Ce qui m’a déjà amené quelques ennuis car quand les gens prennent mes déclarations au premier degré, cela me revient dans la figure comme une fronde. Et dernière caractéristique : je manie la hache… c’est une tradition de Guînes… Et c’est normal : Guînes a été fondé par Sigfrid le Danois, qui était viking et, en plus, nous avons hébergé Henry VIII qui a eu le courage, lui, de couper la tête à deux de ses femmes….D’où cette image de donneur de coup de hache ; mais, vous vous en doutez, quand on manie la hache, il faut s’attendre à recevoir des coups de poignards dans le dos. Et l’atmosphère n’est pas sereine… J’ai l’habitude de dire : Dallas, ton univers impitoyable. Et au sein de cet univers, au sein de ce Dallas, vous avez quelques élus qui sont sereins, calmes, ronds… Rien ne les touche…  On peut les compter sur les doigts d’une main… Ils sont « force tranquille »… Excusez-moi, mais c’est un peu : « Siffle canari, tu as une belle cage … De toute façon, j’avance… » Je ne sais pas si cela correspond à la réalité ; Monsieur Dubut est peut-être insupportable, colérique en conseil municipal mais il donne une image de sérénité... et il semble rond. Et pour des gens comme moi, cette image est très rassurante.

   Deuxième raison, c’est que j’ai imaginé quelque chose au sujet de la recomposition des intercommunalités… Coulogne devrait fusionner avec les Trois-Pays… Suivez mon raisonnement. J’ai lu dans le journal que Fréthun devait rejoigne la CAC parce que, sur le territoire de Fréthun, il y a un élément structurant majeur, c’est la gare TGV de Calais-Fréthun. Soit ! Avec le même raisonnement, je dis que Coulogne doit rejoindre Guînes, car à Coulogne, il  y a un élément structurant majeur : il y a le canal de Guînes… De plus, je vous rappelle qu’il y a une ligne de chemin de fer Guînes-Coulogne… Enfin, j’y ai pensé tout à l’heure : le bâtiment que nous venons d’inaugurer s’appelle « la clé des champs ». Vous ne pouvez pas mettre la clé des champs en urbain ; c’est forcément en rural.

   Je ne sais pas comment vous allez pouvoir démontrer, Monsieur le Sous-préfet, que mon raisonnement est faux ! Et je m’excuse, Monsieur le Président de la CAC, de vous piquer une commune.

   Troisième raison, c’est que de venir ici, cela me permet de rencontrer des personnes que je ne vois pas souvent. Dans une vie antérieure, j’ai beaucoup sévi à Coulogne et j’ai du plaisir à revoir des gens que je ne vois qu’une fois tous les 6 mois ou une fois par an. Et cela me permet aussi de revoir Monsieur le Sous-préfet. Et permettez-moi de dire, que le métier de représentant de l’Etat n’est pas un métier facile, en ce moment. Mais il ne l’a jamais été. On en apprend tous les jours et je voudrais réaffirmer, en toute amitié ( Et je n’ai rien à demander !) qu’il est bien agréable d’avoir un Sous-préfet qui écoute et qui comprend les choses à demi-mot. Et qui comprend les choses décalées… Une bonne relation entre les représentants de l’Etat et les collectivités, c’est toujours utile.

   Quatrième et dernière raison, c’est que nous inaugurons une structure pour la petite enfance. Et pour un élu, c’est ce qu’il y a de plus fort, de plus stimulant et de plus valorisant. Quand j’ai démissionné de mon poste de maire, on m’a demandé ce que je pensais de mon bilan… Quand ça sent  le formol, c’est toujours la question que les journalistes vous posent. Et sincèrement, j’ai répondu que ce dont j’étais le plus fier, c’est mes maisons de l’enfant, c’est mes haltes-garderies, c’est tout ce que j’ai fait pour la petite enfance. Et c’est vrai que c’est cela, le sens de la politique. J’ai l’habitude de dire que l’action d’un élu n’a de sens que si elle est dirigée vers l’avenir. Attention, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’occuper d’autres choses ; cela veut dire que, pour un élu, il est essentiel que la racine donne des bourgeons.

   Et c’est la même chose pour le Conseil Général. La politique de la petite enfance est devenue une des priorités de notre Plan Stratégique Départemental… Cela ne veut pas dire qu’on ne s’occupe plus des routes, des collèges, de la solidarité, de l’APA ou du handicap… Cela veut dire qu’en plus, on investit dans l’avenir, dans l’enfance.

   En plus, Monsieur le Maire, vous le savez, c’est une politique acceptée par tous. Vous serez critiqué quand vous ferrez des travaux, de l’assainissement ou une nouvelle mairie… « Le roi fait son palais ! », mais vous ne serez jamais critiqué quand vous faites quelque chose pour l’enfance et pour les petits.

   Alors, Mesdames et Messieurs, en 10 minutes, je vous ai parlé de politique, d’intercommunalité et d’enfants… Mais je savais que je devais être avec vous aujourd’hui : c’était écrit dans les textes… Vous le savez, cette année, c’est pour moi, une année Nostradamus. Et Nostradamus avait prédit, dans son grimoire, que je serais parmi vous. Prédiction neuvième... Attendez, il faut que je la retrouve :

«  Viking sera auprès du peuple coulonnois

Buvant un apéro pour fêter l’enfant roi . »

Merci à vous.

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Conseil Général
17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 00:00

 


  Lille signature officielle  


Même si on m’a appris qu’il n’est pas beau de rapporter, j’ai été chargé d’être le rapporteur du groupe 1, de vous en esquisser la trame, qui est loin d’être verte et  de vous livrer un résumé des points d’appui de notre future réflexion. Ce groupe s’appelle : «  L’efficacité énergétique dans les domaines prioritaires que sont le bâtiment, les transports, l’urbanisme et l’aménagement du territoire. » Je vais essayer de faire court car l’énergie cérébrale est peut-être renouvelable, mais il ne faut pas en abuser.

   Permettez-moi, pour être pratique,  d’imager mon propos.

   Figurez-vous que j’avais envie de boire un coup avec Emmanuel Cau, de passer un moment de convivialité avec Delphine Bataille, de soutirer des sous à Hervé Pignon et de taquiner Michel Pascal sur le désengagement de l’état. J’ai donc décidé de venir à Lille, aujourd’hui.

   Je me suis donc levé à 6 heures du matin. J’habite dans une vielle maison datant du début du siècle dernier, maison avec une isolation quasi inexistante et qui, comme je suis un grand frileux, est toujours surchauffée.

   Après une toilette dévorante d’eau et d’énergie en tout genre, je me suis pris une collation à coup de grille pain, de presse orange et de cafetière électrique. Ensuite, j’ai pris ma vieille voiture bien polluante et j’ai fait 110 kms sur une autoroute, bien gondolée, autoroute qui, sur la cote,  est plus éclairée par les radars que par les luminaires. Bien entendu, comme d’habitude, en arrivant à Lille, je suis tombé dans les embouteillages et finalement, je suis arrivé au nouveau siècle, qui n’est pas forcément l’exemple d’un bâtiment sobre en énergie.

   Et tout à l’heure, bien entendu, je vais refaire  le trajet dans l’autre sens…. Très sincèrement, je n’ai pas l’impression que mon bilan carbone, pour aujourd’hui, soit très bon… Tout cela pour parler 9 minutes 47.  Ca fait beaucoup de carbone à la seconde. Et encore, vous avez de la chance, je ne suis pas venu en avion !

   Je vous ai illustré la problématique générée par notre mode de vie, par nos habitudes et par une certaine notion du confort auquel nous avons tous pris goût. Moi autant que les autres. Voire plus parce que j’en ai les moyens, je dois l’avouer.

   Alors, doit-on pour éviter une telle gabegie énergétique se laver à l’eau froide, supprimer le chauffage en ne mettant que des pulls et venir à Lille à bicyclette ?

   Vous savez bien que la réponse est non et c’est là qu’est l’intérêt d’une démarche collective, dans le cadre d’un Plan Climat Régional.

   D’autres auraient pu me dire : « Vous n’avez qu’à prendre le train, Monsieur Poher ! ». Je ne perdrai pas de temps à vous expliquer qu’il m’est facile de prendre un aller pour venir à Lille, mais que j’ai beaucoup de mal à retourner dans ma ruralité profonde. Et de toute façon, les conducteurs de TER-GV sont en grève aujourd’hui.

   Car le contexte régional est simple : nous sommes une grande région par la taille et la population ; nous sommes la région française la plus urbanisée, fruit de notre situation géographique et résultante de notre histoire et de ce fait, 15% de notre territoire a été artificialisé. Entre 1990 et 2005, la consommation d’énergie a augmenté de 15% avec, en 2005, une tendance à la baisse sauf dans le résidentiel.

   Nous savons qu’il faut inverser le phénomène et qu’il nous faut, nous décideurs et citoyens,  réfléchir à l’inscription, dans nos démarches, de cette notion essentielle qu’est l’efficacité énergétique.      

   Le principe en est simple : comment générer le même service, le même niveau de confort sans être automatiquement le même confort ; comment nous procurer  le même produit espéré en consommant moins d’énergie… Et comme l’énergie coûte de plus en plus cher, comment faire des économies ?

   Vous le savez, dans le bâtiment, résidentiel ou tertiaire, il est possible d’obtenir une diminution significative des dépenses énergétiques. En plus, une telle démarche présente 2 atouts non négligeables :

-         1) Cela pourrait créer ou maintenir de l’emploi

-         2) Construire avec de nouvelles normes est un acte qui a une certaine pérennité. Vous ne refaites pas un bâtiment tous les ans et le gain énergétique est durable, sans attenter à votre confort ou à votre mode de vie.

  Le problème des transports est le même : il nous faut changer nos habitudes et repenser l’aménagement du territoire. Je me plais à rappeler une étude qui a été faite récemment : lorsque le pétrole était à 150 dollars le baril,  le gouvernement américain a demandé à certains experts : « Jusqu’où cela peut-il aller et quelles en seront les conséquences. » Les experts ont joué, sérieusement à la science fiction en affirmant :

-         Il n’est pas inconcevable d’imaginer un baril à 800 dollars

-         Ce sera enfin l’occasion de révéler de nouvelles sources d’énergie

-         Ce sera alors la disparition de 95% des compagnies aériennes

-         Ce sera alors la fin des délocalisations et le retour du produit local

-         Ce sera la fin de la rurbanisation, c'est-à-dire que les gens, les commerces et les activités retourneront en centre ville… comme il y a 2 siècles…. Vous savez bien que ce scénario est fort possible !

   En résumé, dans ce groupe 1, l’objectif est de répondre à certaines questions :

·       Comment, tous ensemble, toutes les collectivités et tous les citoyens, inscrire la notion d’efficacité énergétique dans nos actions et dans nos décisions ?  Et quand je dis toutes les collectivités, cela sous-entend aussi,  que nous osons sortir du carcan des compétences.

·       Comment rendre l’obligation d’efficacité énergétique incontournable dans le bâtiment et les transports?

·       Comment faire pour que le sigle HQE ne soit plus un gros mot ?

·       Comment imaginer la ville de demain, plus économe, plus rationnelle et parfois plus humaine ?

·       Comment accompagner les entreprises, les gens, la société dans cette mutation obligatoire ?

·       Quels moyens financiers et humains les décideurs sont-ils prêts à mettre pour relever ce défi ?... Sachant que nous vivons dans une société comptable, où le chiffre a remplacé la volonté et où les mots utopie, rêve et progrès sont souvent considérés comme démodés.

·       Comment intégrer ces préoccupations et cette démarche dans les milieux précarisés qui sont bien souvent hermétiques.

 

   C’est un beau sujet de réflexions et une bataille qu’on sera obligé  de livrer tous ensemble. Et la victoire sera collective ou ne sera pas.

CONCLUSION

 

   En conclusion, je devais vous informer de ce que la collectivité auquel j’appartiens fait déjà dans le cadre d’une démarche développement durable.

  J’aurais dû vous expliquer qu’au travers de nos fiches 18,20,34,38, 57,58,59 ,60 …. de notre agenda 21, nous faisons déjà du développement durable, sans le savoir parfois, comme monsieur Jourdain, ou sans le dire et que si, dans certains domaines, nous ne le faisons pas, nous allons remédier à cela.  Je pourrai vous parler du canal Seine-Nord Europe, de notre nouvelle façon de faire des routes, des nos espaces naturels sensibles, dont nous sommes si fiers et qui servent d’exemples partout en France. Je pourrai vous expliquer comment, dans une opération appelée « Quand la cigale devient fourmi », dans le calaisis, plutôt que de payer bêtement les impayés d’électricité, nous avons mis en place tout un système d’éducation aux économies d’énergie et à la gestion du budget chauffage, pour les publics en grande précarité.

  Je pourrais vous dire plein de chose… Mais l’important n’est pas ce que l’on dit ; c’est ce que l’on fait. Aussi, permettez-moi de revenir sur le moteur de notre démarche. C’est beaucoup plus intéressant et c’est surtout porteur de plein de symboles. 

   La vie d’un élu a, parfois, des redondances ou des hasards qui sont bizarres, voire exceptionnels… Et qui nous poussent à réfléchir.

    Il y a 8 jours, je participais à un colloque, à Arras, pour parler des problèmes de santé, de prévention et pour évoquer l’état sanitaire de notre région. Les intervenants qui m’avaient précédé, avaient évoqué les énormes problèmes financiers du système de soins, l’impasse de la Sécurité Sociale et la future réorganisation de la gouvernance sanitaire.

   Quand je suis intervenu, je n’ai pas pu m’empêcher de leur livrer une certitude que j’ai depuis des années. J’ai dit : «  Depuis des décennies, dans notre pays, nous avons fait une monumentale erreur : pour faire du sanitaire ou du para-sanitaire, il faut avoir une formation scientifique. Or Hippocrate n’avait rien d’un scientifique. Chez les grecs, les médecins étaient avant tout des humanistes et des philosophes. » En médecine, on a sans doute oublié l’importance de l’homme et de la  pensée.

   Hier, j’étais, avec certains d’entre vous, à Cité-environnement, pour parler de la biodiversité. Je n’ai pas tout compris, j’étais largué  je l’avoue, mais, à un moment, j’ai entendu parler de Montesquieu et d’Aristote. Je me suis dit : « Tiens, on voit resurgir les philosophes dans la protection des «  garnouilles » et des petites fleurs. » Dans l’environnement, là aussi, pour des raisons de développement, pour des raisons financières, pour des raisons de profits ou pour des calculs de basse comptabilité, on a oublié l’essentiel : l’homme et ce qui fait l’homme, son environnement.

   On m’avait dit que je devais terminer cette matinée en disant pourquoi le CG du PDC voulait s’inscrire dans la démarche Plan Climat Régional. Alors, dans la lignée de ce que j’avais entendu depuis 8 jours, j’ai cherché une orientation philosophique ; je vous dois avouer que mes références philosophiques étant circonscrites à Pierre Dac, San Antonio et Gaston Lagaffe, j’étais bien ennuyé. Mais très honnêtement, je me suis posé la question : «  Pourquoi le CG du PDC a-t-il voulu faire un Agenda 21 ? Pourquoi est-il en train de mener l’OGS ? Pourquoi veut-il être partenaire du plan climat ? » La réponse est, en fait, très simple et tiens en une phrase ; phrase qui est une philosophie en soi ; excusez-moi d’avance, mais l’expression c’est : «  Merde à Zola car il y en a marre de Germinal ! »

   Oui, M et M, en participant à cette démarche, les élus et les habitants du PDC ont voulu, simplement signifier

·       Que le temps du misérabilisme est terminé ; on a enfin tourné la page. On ne veut plus entendre parler de notre taux d’alcoolisme, de notre taux de cancers, de notre climat, de notre taux e chômage…

·       Que nous sommes fiers de nos paysages, de nos terrils et de nos horizons

·       Que nous aimons notre ciel et la couleur opale de notre mer

·       Que nous assumons pleinement notre histoire et les stigmates qu’elle nous a laissés et que s’il faut réparer, nous réparerons.

·       Que nous arrêtons de subir et que nous voulons prendre notre destin en main.

   Mais que le Nord-Pas-de-Calais est un beau pays, est une belle région et parce que c’est joli, parce que c’est riche d’histoire et de diversité, parce que nous en sommes fiers et que nous voulons garder ces spécificités, parce que nous savons, peut-être inconsciemment, que notre trésor est autour de nous… Oui, c’est pour tout cela que nous avançons et que nous voulons être de tous les défis et de toutes les aventures. Cette signature, c’est aussi une partie de notre thérapie. Et cette signature, aujourd’hui, c’est aussi tout cela, même si je résume en disant de façon un peu triviale : « Merde à Zola. » Mais Emile Zola me le pardonnera, j'en suis sûr !

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Conseil Général
9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 00:00


                                                                                                                                                                      Représentant le CG Arras

M,M,M

   Vous le savez, on parle actuellement beaucoup de  « Réorganisation territoriale » et Edouard Balladur est chargé d’une réflexion sur ce thème. Disparition ou non des départements ? Fusion avec les régions ? Et ce qui revient souvent, c’est la modification de ce qu’on appelle  la « Clause générale des compétences ». Cette clause générale de compétences est une notion qui est apparue en 1884 et qui peut se résumer simplement : une collectivité peut et doit exercer ses compétences, mais elle peut aussi faire des actions en dehors de ses compétences, si elle pense que c’est intéressant, voire utile pour la population. Et dès que l’on fixe le cadre de cette réflexion, 2 options s’offrent à nous, les élus, les décideurs :

-          Soit une Attitude d’action : On fait ce qui est obligatoire  et  ce qui nous  semble  utile à notre population              

-          Soit une Attitude de rétraction  en disant : « On exerce  nos   compétences, toutes nos compétences, rien que nos compétences

 Et cela peut nous poser évidemment des problèmes  existentiels, métaphysiques  ou  philosophiques :

Je voudrais vous donner un  résumé des quelques interrogations qui s’imposent aux élus :

è  «  Quand on est averti d’un problème, d’une urgence ou d’un dysfonctionnement, et quand on est un décideur, doit-on s’en désintéresser sous prétexte que ce n’est pas légalement dans nos compétences ? »

è  «  Quand on peut être financeur, doit-on systématiquement, avoir peur du doigt dans l’engrenage ? »

è  « Doit-on être en retrait dés qu’on aborde le coût de certaines politiques ? Et tout ce qui touche à la santé est CHER» …..    Et dans le domaine de la santé, doit-on se donner bonne conscience en disant : « De toute façon, notre intervention  ne sera qu’une goutte d’eau dans un océan financier. »

è  «  Doit-on s‘abstenir en prétextant que La santé = domaine à part, réservé à une secte d’initiés qui parlent un langage abscons….» Et je suis médecin, je sais de quoi je parle.

è  «  Doit-on chercher un prétexte à notre désistement en disant « parler de santé, douleur, mort, ce n’est pas facile »   C’est vrai que c’est différent et plus facile de parler de pont, de route, de rond point, de culture, de ruralité…

 

Mais le fait même de poser la question, vous donne donne ma réponse.

Il y a 10 ans, j’avais  interpellé le préfet, sur  les  problèmes sanitaires  du  NPDC, en disant que :

«  L’attitude de l’état était

-          Moralement  indéfendable

-          Politiquement  inexplicable

-          Humainement  impardonnable

          Et j’avais terminé en disant que l’état faisait preuve d’indifférence administrative et que j’accusais le préfet de non-assistance à personne en danger.

Mais passé les effets de manche et la jouissance d’avoir titillé l’état, la question s’est posée :

           «  Nous sommes au courant de l’état de santé de notre population(espérance de vie/mortalité/morbidité/ pathologies) …. Or le sanitaire n’est pas, légalement, dans nos compétences…. A-t-on le droit de rien faire ? »

 

    Et la réponse fut l’engagement des 3 collectivités dans le CPER avec la création des PRS et des PTS.

  Pourquoi cette réponse ? Je vais essayer de vous l’expliquer en étant un peu provocateur et iconoclaste… comme d’habitude.

 

è  C’est vrai que le sanitaire, c’est compliqué ; et on a le sentiment que des gens prennent plaisir à compliquer le système. A tel point qu’on en arrive à se demander si tout ce qui touche la santé n’est pas  une affaire de spécialiste…

Permettez que je fasse une remarque : Tout cela est un peu logique car depuis des décennies, en France, pour faire du sanitaire, il faut avoir une formation scientifique alors qu’il est bon de rappeler que chez les grecs, les médecins étaient avant tout des humanistes. Hippocrate était un philosophe et n’était pas un scientifique.

 

è  C’est vrai que les gens qui gèrent politiquement le sanitaire ont, trop souvent, une démarche de financier ou de comptable… Mais dans toutes les politiques, c’est pareil. Le vrai gouvernement est à Bercy. Et les financiers et les comptables sont, par définition, rebelles à toute adaptation de la logique…. Cela dit, il en faut !

 

è  Et c’est vrai que le monde médical est un peu spécial et les médecins sont par essence imperméables à  toute démarche administrative et, de plus, ils sont génétiquement individualistes et  ont horreur qu’on se mêle de leurs affaires. Et croyez bien que si je m’autorise à dire cela, c’est que je les connais bien.

è  Et c’est vrai aussi qu’il y a une chose qu’on ne savait pas bien faire en France, c’est le dépistage ; c’est la prévention, c’est la sensibilisation.

  Et c’est bien le sens de l’engagement des collectivités dans les PRS, puis dans la charte santé. Et je peux résumer cet engagement  en  3 points :

-          1er : La santé, c’est historiquement, socialement et philosophiquement, la compétence de l’Etat, du moins, en France. Mais nous savons que l’Etat ne peut pas tout faire. La dynamique sera donc collective ou elle ne sera pas. Et une dynamique collective quand on est tout seul, ça n’a pas de sens. Pour faire du collectif, il faut être au moins 2… Et à armes égales.

 

-          2ème : La bonne santé de nos habitants, ce n’est pas uniquement le soin, même si c’est essentiel. C’est aussi la prévention  donc la sensibilisation donc l’éducation…

-          3ème : L’éducation et la prévention sont des domaines tellement vastes que personne ne peut être omniscience et s’occuper de tout. Alors, il faut aller chercher les compétences là où elles sont. En sachant, en plus, que le résultat sera à long terme…

    Et c’est là que nous nous rejoignons. Car la dynamique collective, ce n’est pas seulement l’état et les collectivités territoriales, c’est aussi une démarche associant les décideurs, les associations, les médicaux et paramédicaux, les usagers du système de soins et tous les gens de bonne volonté.

   Et quand je dis « de bonne volonté », c’est aussi valable pour les collectivités, car comment voulez-vous que nous réclamions un rattrapage sanitaire, si nous ne faisons pas, nous-mêmes,  un petit effort dans ce domaine là. C’est ce que nous avons voulu montrer.

      Une dynamique collective, c’est la conjonction de 4 facteurs :

- c’est quelqu’un vous dit : « Moi, j’ai des idées » ;

- le second répond « Moi, j’ai l’argent » ;

- le troisième ajoute « Moi, j’ai les hommes. »

-et le quatrième termine en disant : « Moi, j’ai la volonté. »

Et bien souvent, malheureusement, il suffit qu’il en manque un seul pour que le dossier n’aboutisse pas.

   Et je le répète, l’éducation à la santé est un des démarches qui permettra de « redevenir normaux », c'est-à-dire que nos indices sanitaires deviennent comme ceux de la moyenne française. Ni plus, ni moins. Ce n’est pas plaisant de dire que nous sommes les damnés de la terre ; nous ne voulons plus entendre parler de notre taux d’alcoolisme, de nos cancers… Nous voulons simplement être comme les autres.

Et cette éducation, cette prévention, cette imprégnation sera la résultante de toutes les volontés.

   Et c’est pourquoi, dans cette avancée, il n’y a pas de leader, il n’y a pas de petites mains. Vous êtes des petites mains ; et très honnêtement, dans ce domaine là, nous sommes des petites mains.… Bref, pour faire changer les choses, il faut des gens de bonne volonté. Et croyez moi, dans la société actuelle, c’est déjà pas mal.

 Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Conseil Général
30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 09:45
30/06/2008: CG/ Hervé Poher /Présentation de l'Agenda 21 au Conseil général du Pas-de-Calais

                                                                                                                                                      Séance plénière Arras

M,M,M

   Il me revient la lourde tâche de vous présenter et de vous proposer, pour validation un document qui, classiquement est appelé « L’Agenda du 21ème siècle », c'est-à-dire l’Agenda 21 de notre collectivité.

    Si j’ai utilisé l’expression « lourde tâche », ce n’est pas parce que l’exercice est physiquement éprouvant ou intellectuellement pénible… Non, si j’ai parlé de lourde tâche, c’est simplement parce que cet Agenda 21 a été élaboré, en même temps que le Plan Stratégique Départemental alors qu’il n’en est que le pur produit génétique, alors qu’il n’en est que le fils spirituel tout en étant une des déclinaisons pratiques de ce PSD. Or, vous le savez,  il n’est pas forcément évident de dessiner la branche, quand on n’a pas encore choisi, exactement, la racine.

    « Lourde tâche » aussi, car ce document, qui va nous engager pour l’avenir, est le résultat de réflexions, de cogitations et de propositions d’un nombre important de personnes … Et d’aucun pourront qualifier certaines propositions d’utopiques… Mais j’assume pleinement le terme « utopique ».

- Réflexions et propositions de l’ensemble des élus de cette assemblée ;  

- Réflexions et mobilisation de l’ensemble des techniciens de notre collectivité car un Agenda 21 est, par définition, un exercice de transversalité ;

- Réflexions et concertation de l’ensemble des partenaires traditionnels et occasionnels de notre collectivité ;

- Réflexions et avancées, enfin, et je tiens à les en remercier officiellement, des membres du personnel du Conseil Général. Je le répéterai tout à l’heure, une telle démarche ne peut se faire qu’avec une volonté d’exemplarité… Et l’exemplarité ne peut se concevoir qu’avec un engagement affirmé des élus et un engagement fort du personnel du Conseil Général.                                   

     Mesdames et Messieurs. Comme dans toute intervention, il y a le fond et il y a la forme. Lorsqu’on parle d’Agenda 21, de développement durable, d’éco-responsabilité, d’éducation et d’avenir, il est évident qu’il existe toujours, en filagramme,

- des images d’un environnement propre,

- d’un monde visuellement, auditivement et olfactivement sain,

- d’un développement raisonné et maitrisé de façon intelligente.

  Bref, Mesdames et Messieurs, nous avons dans la démarche, l’espérance et le désir d’un monde meilleur et moins abimé qu’il ne l’est actuellement.

   Et sur ce fond, je sais que nous serons tous d’accord. Comment ne pas être d’accord avec un rêve d’autant plus si ce rêve risque malheureusement d’être légué… et quand je dis malheureusement légué, cela sous-entend, bien entendu, qu’il ne sera pas réalisé …par nous en tous cas ?

   Et puisque l’important, c’est le fond, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président,  je me suis permis de modifier la forme. En toute logique, le rapporteur d’une telle délibération devrait :

-  vous expliquer le pourquoi du comment,

- vous resituer le contexte de la démarche,

- vous expliciter chaque point de ce dossier pour que vous puissiez imaginer les conséquences à court, à moyen et à long terme…

   Bref, je devrais me lancer dans un exercice relativement pénible, composé d’un inventaire à la Prévert, mâtiné de phrases à la Proust. Je suis sûr que vous n’êtes pas demandeurs d’une telle démarche indigeste, surtout en période postprandiale et, de plus, soyons honnêtes, n’est pas Prévert ou Proust qui veut.

  Je n’ai donc pas trouvé judicieux de faire, au sein de cette assemblée, une simple liste des actions qui vous sont proposées. Je laisse le soin aux présidents de commission de choisir et de parler de ce qui leur semble essentiel.

   Pourquoi éviter de vous infliger un inventaire ? Pour 3 raisons très simples :

- La 1ère, c’est que vous avez tous eu le document, qu’il est assez épais, que nous supposons que vous savez tous lire et que nous ne doutons pas que vous l’ayez tous lu.

- La 2ème raison est que le développement durable, le réchauffement de la planète et ses conséquences, la crise énergétique et alimentaire… Toutes ces notions sont devenues les bases de notre information quotidienne et nous ne doutons pas, là aussi, que vous vous informiez tous les jours

- La 3ème raison est une crainte que je partage avec d’autres. Je sais que lorsqu’on assène trop souvent ou trop longtemps certains messages ou certaines certitudes, le résultat est parfois contre productif et la lassitude des gens peut nuire à l’efficacité. La répétition est capable d’imprégner le circuit neuronal d’un enfant, mais il est prouvé qu’à partir d’un certain âge, il devient illusoire de vouloir, à tout prix, changer le fonctionnement cérébral de l’être humain. Et quand un organisme ne peut pas s’adapter, il fait parfois le contraire. Bref, j’ai peur d’entendre un jour : « on nous casse les pieds avec l’Agenda 21… »

   Aussi, plutôt que de vous énumérer 62 actions, je voudrais, simplement, vous en montrer les grandes orientations  et plutôt que de vous projeter un résumé de la délibération ou la transcription littérale de ce que je dis, j’ai demandé aux services de vous proposer un livre d’images, livre d’images que vous voyez défiler depuis le début de mon intervention. Notre département est assez grand, assez beau, assez innovant pour que nous puissions être originaux en toute liberté. Et plutôt que des textes, il vaut mieux, bien souvent, offrir des lumières, des couleurs, des impressions et des émotions. Surtout, ne voyez aucune corrélation entre ce que je dis et les images… Cela pourrait en offusquer quelques-uns. Surtout quand il s’agit de photos de chèvres, de vaches ou de moutons.  

  1 programme, 3 axes d’intervention, 7 orientations stratégiques et 62 actions. Voilà comment est formaté notre Agenda 21.

   Symboliquement, nous avons voulu qu’il y ait 62 actions. Bien entendu, l’exercice aurait été différent si nous étions des élus de l’Ain, de l’Aisne ou de l’Allier. Et bien entendu, nous aurions pu ne trouver que 52 actions ou en imaginer 70. Mais, le hasard nous a permis de  définir 62 actions… Mais rassurez-vous, comme je l’ai dit, je ne ferai pas l’inventaire. Juste quelques lignes de force à souligner :

-    Le Département a, dans ses compétences, entre autres,  les collèges, les personnes âgées, le handicap… Nous sommes, en plus, responsables de l’insertion. Et bien, le CG a clairement affirmé qu’il voulait de la transversalité en intégrant l’insertion dans le fonctionnement des collèges et dans les services à la personne, comme il l’a déjà fait dans l’environnement.

-  Justement, qui dit Agenda 21, pense, de façon très  réflexe, protection de l’environnement. L’étendue de notre espace rural, la richesse de nos paysages et la volonté affirmée des décideurs politiques font qu’on peut se targuer, très immodestement, d’avoir été et d’être exemplaires dans cette démarche. 

- Et soyons honnêtes, nous avons la chance, dans ce département, de profiter d’espaces naturel offerts par la nature et d’espaces naturels ciselés par la main et par l’histoire de l’homme, et vous le savez, ces derniers  espaces ne sont pas les moins beaux.

-   Autre point essentiel : n’oublions pas, que si, par le passé, le charbon a été l’élément fédérateur et moteur pour toute une région, l’eau est et sera un de nos trésors naturels. A nous de savoir protéger et utiliser ce trésor à bon escients.

-   Bien entendu, Mesdames et Messieurs, il nous faudra aussi avoir le courage d’aborder, de s’attaquer, que dis-je, d’affronter le schéma de traitement des ordures ménagères. Une délibération, aujourd’hui, nous met déjà sur cette voie et vous savez que des choix et des options fondamentales seront obligatoires.

- Le réchauffement de la planète, les gaz à effet de serre et la crise énergétique font qu’il est impossible de ne pas imaginer une mutation dans notre façon de construire et un  engagement différent pour trouver de nouvelles sources d’énergie.  Dans ce domaine là, nous pouvons aussi être des leaders… Mais attention de bien rester dans le raisonnable et le sensé…

- Dans toute action, il faut un baromètre, une unité d’évaluation, un témoin d’efficacité.  Arbitrairement, nous avons choisi l’abeille qui est, avec les batraciens un bon indice de non pollution de l’environnement… Et en plus, le miel, c’est bon pour la santé !

Vous le savez, une telle démarche ne peut réussir

- que si nous passons par l’éducation des plus jeunes, sans aucun doute plus réceptifs que les adultes,

-  que si nous passons par l’information et la formation de nos agents et de nos partenaires,

- que si nous passons par la sensibilisation de nos publics                  

    Et Comme je vous l’ai déjà dit, on ne peut être donneur de conseils, voire de leçons que si nous-mêmes, nous nous appliquons et respectons certaines règles. Qui dit Agenda 21, dit inventivité, originalité, transversalité et exemplarité… Et ce message simple doit être transmis, évidemment,  à nos populations mais aussi aux gens qui ne font que passer dans le Pas-de-Calais. Les visiteurs de notre département peuvent être et doivent être les ambassadeurs de notre exemplarité.

   Dernier point essentiel de notre démarche : l’utilisation de notre espace de vie  avec une implication forte dans le monde rural que ce soit pour l’agriculture biologique, la lutte contre les inondations et dans l’appréhension des problèmes fonciers ; Avec une autre façon de créer et de gérer notre réseau routier, qui est devenu la première de nos vitrines ; avec une autre façon d’imaginer les lieux de vie, de créer la ville, bref, une autre façon d’inventer l’urbanisme. Et vous le savez, nous ne ferons pas l’économie d’une remise en cause de nos modes de déplacement et de notre fonctionnement interne…

  Et puisqu’il fallait un lieu symbolique pouvant illustrer ce fourmillement d’idées, nous vous proposons de prendre le Site des Caps, grand site national classé, lieu touristique où, avec une multitude de partenaires,  nous intervenons pour maintenir la biodiversité, pour protéger les paysages, pour rappeler notre histoire, pour valoriser les communes dans leur spécificité, pour faire un aménagement intelligent du territoire.  Bref, Mesdames et Messieurs, sur ce territoire là, nous avons décidé, un jour de 2004, de faire du développement…

Mais du développement durable… Et notre seule ambition, c’est bien d’étendre cette démarche là à  tout le Pas-de-Calais.

   Voilà dressé, sans entrer dans le détail, la silhouette de notre Agenda 21.

   Bien sûr, il n’est pas complet ; bien sûr, il n’est pas parfait ; bien sûr, il devra évoluer et bien sûr, il devra être, à la fois, l’ambition, l’instrument et le résultat d’une dynamique collective.

    Mais permettez-moi d’anticiper les critiques.

   Certains vous diront que nous cédons à un effet de mode … Soyez modestes et répondez tout d’abord que ce n’est pas désagréable, de temps en temps, de se mettre à la mode et ensuite, que notre Agenda 21 est porteur d’ambitions, mais qu’en élus responsables, nous avons su fixer des ambitions raisonnables et raisonnées, sans effet de mode.

   D’autres vous diront que nous sommes un peu en retard et que nous voulons acquérir une bonne conscience écologique …  Répondez qu’on ne peut pas être les premiers partout et que le département du Pas-de-Calais a parfaitement bonne conscience car notre Grenelles de l’environnement, nous l’avons commencé il y a plus de 25 ans… Rappelez aussi que :

-  le Conseil Général a été innovant quand il a décidé la création des zones de préemption et a mis en place sa politique des Espaces Naturels Sensibles ;

- qu’il a été inventif quand il a imaginé EDEN 62 ;

- qu’il a été pragmatique quand il s’est allié avec le Conservatoire du Littoral ;

- qu’il a été courageux quand il a décidé de l’Opération Grand Site National des Caps

- et que dans le cadre de la protection de l’environnement et le respect des paysages, le Pas-de-Calais n’a de leçon à recevoir de personne et que s’il faut assumer les stigmates du passé, nous saurons le faire mais en les valorisant. Car nous, nous sommes fiers de nos terrils.

   D’autres, enfin, vous affirmeront que l’impact de l’homme est minime dans les dérèglements naturels et climatiques que nous voyons arriver … Qu’on ne pourra jamais empêcher une vache de produire du méthane… Que la terre a déjà connu des réchauffements aussi importants, le dernier connu étant à cheval sur le 15ème et le 16ème siècle… La seule différence, c’est qu’à cette époque là, la mer allait jusque Saint-Omer et la plaine des Flandres n’était pas urbanisée… Alors, une montée du niveau de la mer n’aurait certainement pas les mêmes conséquences. Et même si l’activité humaine n’est responsable que d’une partie minime du dérèglement climatique, ne devons-nous pas remédier à cela ?  

  Et pour vous aider dans votre quête de vérité, Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous livrer 3 petites informations, mais ces 3 informations peuvent vous fixer la hauteur des enjeux.

   1ère information : L’Institution Interdépartementale des Wateringues vient de faire faire une étude sur la diminution de nos capacités d’évacuation de l’eau, diminution due à la montée du niveau de la mer. Seul chiffre à retenir, Mesdames et Messieurs. Au niveau des ouvrages qu’on appelle TIXIER, c'est-à-dire au niveau de Dunkerque, le niveau de la mer augmente de 0.2 à 0.4 cm par an. De façon inexorable et continue.

2ème information : Il est prouvé que si l’on compare la terre aujourd’hui à ce qu’elle était, il y a 600 millions d’années, nous avons perdu 99,9% des espèces végétales et animales. C'est-à-dire que lorsqu’on parle de sauvegarder la biodiversité, on ne raisonne que sur 0,1% de ce qui était notre patrimoine initial. Et nous savons que, dans les 50 ans qui viennent, au rythme que nous avons adopté, nous allons perdre encore 50% des espèces actuellement vivantes.

3ème information : Le baril de pétrole est actuellement entre 140 et 150 dollars. Certains parlent de bientôt 170 mais des économistes américains viennent de sortir une étude très sérieuse affirmant qu’un baril à 800 ou 1000 dollars n’était pas inconcevable. Avec pour conséquences : disparition de 95% des compagnies aériennes, fin de la rurbanisation et retour des gens en centre ville, coup d’arrêt à la mondialisation et avènement, enfin, de toutes les nouvelles énergies. Je vous laisse le soin d’imaginer l’avenir.

    En conclusion, Mesdames et Messieurs. Il est évident que, dès demain, nous allons être confrontés aux regards dubitatifs de certains. Aux regards de ceux qui, mis sous emballage par leurs milieux ou conditionnés par leur parcours intellectuel et professionnel, trouveront à redire ou pire… ne diront rien mais nous le ferons savoir. Et nous devrons affronter le regard de tous ces autres, imbibés de leurs certitudes,  tellement pragmatiques, tellement engoncés dans leur savoir, tellement formatés par les lois, les règles et les règlements qu’un jour, ils ont oublié de rêver, donc d’espérer. Tous ces gens là nous diront : « Messieurs les élus, Y’a plus qu’à… » sous-entendant par là, ostensiblement, que les bonnes intentions n’engagent à rien, que le plus dur reste à faire, que l’Agenda 21 n’est qu’un document parmi d’autres et que de toute façon, il faudra passer par les fourches caudines du formalisme officiel ou de la strangulation financière… Et bien, devant ces forts en thème, je peux affirmer deux choses :

- Première remarque: C’est vrai que la majorité de notre population n’a pas fait de grandes études… Mais c’est pareil ailleurs; c’est vrai que la plupart des élus de ce département ne se vantent pas d’avoir la science infuse… Mais c’est pareil ailleurs; Mais c’est vrai aussi que certains peuples, comme le notre, ont cumulé, au fil du temps, des handicaps et des cicatrices. Tout cela, correspond à une  réalité de terrain, mais, malgré cela, l’histoire a montré que les habitants de ce département, élus ou non, peuvent être fiers de leur accent, de leurs paysages, de la couleur de leur ciel et de leur passé… Et ils peuvent être fiers d’être tout simplement  des gens du Pas-de-Calais. Et ça, Mesdames et Messieurs, c’est une noblesse comme une autre, qu’on se le dise. Et c’est la conscience de  toutes ces fiertés là qui fait la trame d’une politique et qui fait l’essence d’un Agenda 21. Un Agenda 21, ce n’est pas une philosophie imposée ou apprise ; c’est un ensemble de ressentis acceptés et brandis en étendard. Et ça, ce n’est pas le genre de chose qu’on apprend forcément dans les grandes écoles.

- Seconde remarque: c’est qu’on va nous dire que le plus dur, c’est de commencer…. Mais il y a longtemps que c’est commencé et cette fameuse démarche d’écocitoyenneté, nous sommes déjà en plein dedans… Et chaque jour !                                                                               

   Ce n’est pas pour rien que le jeudi 19 juin, le Président du Conseil Général a inauguré, au collège de Billy-Montigny, un Espace Naturel Sensible, espace aménagé par des enfants de la SEGPA.

   Ce n’est pas pour rien que, le lendemain, le vendredi 20 juin, le Président du Conseil Général a eu le plaisir, avec quelques collègues,  de déguster un repas bio, au collège de Wimille.

   Ce n’est pas pour rien que, le lendemain, le samedi 21 juin, le Conseil Général et EDEN 62 ont été les parrains d’une école maternelle et élémentaire, à Racquinghem, école qui s’appellera désormais « Ecole des Landes. » et école placée sous le signe du développement durable.

   Oui, Mesdames et Messieurs.

- La prise de conscience, nous sommes dedans ;

- l’écocitoyenneté, nous sommes dedans ;

- le devoir d’inventaire devant nos enfants et l’écoresponsabilité, nous sommes dedans. Il est important que tout le monde en prenne conscience.     

   Et pour terminer, Mesdames et Messieurs, permettez-moi de revenir sur un moment fort de ces 10 derniers jours.

   C’était à Billy-Montigny.  Comme je vous l’ai dit, le Président a inauguré un ENS, à l’intérieur d’un collège, collège qui passe, en ce moment une période un peu difficile. Et pendant les discours, tous les enfants de la SEGPA étaient alignés, avec leur beau pull au logo des clubs EDEN ; fiers de ce qu’ils avaient fait, fiers d’être les héros du jour ; fiers d’avoir pu capter, dans le petit bois, des moments de silence et d’avoir pu saisir, pendant quelques secondes, le chant des oiseaux… Et conscients de l’importance du moment, ils écoutaient de façon quasi mystique le discours du Président Dupilet.

   Et j’ai imaginé un de ces enfants, allant trouver le Président, à la fin des discours, et lui disant, dans son langage de gosse du 21ème siècle : « Dis Monsieur. Mettre un nichoir à oiseaux à coté du terril de mon papy, c’est

 quand même vachement cool ! »

   Mesdames et Messieurs. Si vous avez une phrase à retenir, c’est celle-là : «  Mettre un nichoir à oiseaux à l’ombre d’un terril, c’est vachement cool. » Cette phrase résume notre espoir de citoyen, notre devoir d’élu et une partie de l’exigence de nos enfants. Et dites-vous bien que lorsque vous entendrez des gamins vous dire : « Ce que vous avez fait, c’est vachement cool. », vous pourrez avoir modestement le sentiment du devoir accompli … Mes chers collègues, c’est sans doute un peu  simpliste, mais c’est déjà pas mal.

   Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.

Hervé Poher

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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 00:00





Séance plénière du CG Arras
  Monsieur le Président, mes chers collègues.

   Dans la série « l’Etat se désengage », permettez-moi de résumer les épisodes précédents :

Episode 1 : Il y a 30 ans, sous la haute autorité de Roland Huguet, les 2 départements décident de créer l’Institution Interdépartementale des Wateringues. Un « gentleman Agreement » est passé entre les collectivités et l’Etat : La sécurité des biens et des personnes est bien de la compétence de l’Etat, mais par l’intermédiaire de l’Institution, nous acceptons de gérer les ouvrages d’évacuation à la mer à condition que l’Etat mette à disposition du personnel et qu’il s’occupe financièrement des investissements… C’était un minimum, car je la répète, c’était une compétence pleine et entière de l’Etat.

Episode 2 : Tout va bien jusqu’en 2002/2003, années où l’Etat nous fait comprendre qu’il ne voit pas pourquoi il continuerait à nous prêter des fonctionnaires, pour un problème qui est très locorégional. Nous acceptons de revoir nos financements et d’avoir notre propre personnel. Mais, je le répète,  c’était toujours une compétence de l’Etat….

Episode 3 : Dans le cadre du contrat de plan Etat-Région et de  l’avenant intempéries, nous avons programmé  et procédé à l’amélioration et la réparation de certaines pompes, voire même l’installation de pompes nouvelles. En l’été 2005, nous apprenons que l’Etat n’honorera pas ses engagements et le Ministère de l’Agriculture nous laisse une ardoise d’1 million d’Euros alors que les travaux ont été faits. Post-scriptum : C’est toujours une compétence de l’Etat.

Episode 4 :   Comme vous avez pu le voir, nous avons protesté, râlé, dénoncé et vociféré. A titre personnel, en tant que Président du Comité de Bassin, j’ai demandé à Monsieur Le Ministre LEPELTIER et à Madame le Ministre Nelly OHLIN de s’intéresser ne serait-ce qu’un minimum au problème des wateringues… Rien n’y a fait et je me permets de caricaturer la réponse de l’Etat  en disant: « Tenez ! Voila 3 francs et 6 sous…  Institution, sections de wateringues et collectivités ? Vous êtes assez nombreux pour trouver des solutions »  Et je me permets de rappeler : c’était toujours la compétence de l’Etat.

Episode 5 : Une évidence s’est imposée à nous et c’est le point de vue que je défends : Nous avons beau râler, dénoncer et protester… le jour où il se produira une catastrophe, c’est vers l’Institution et vers les départements que la population va se retourner. Ce n’est pas vers l’Etat !!!  Il faut donc, pour le bien et la sécurité de nos populations et parce que nous sommes conscients de nos responsabilités, il nous faut trouver une solution et sortir par le haut de cette source de conflit… Conflit qui n’aura plus de sens le jour où la catastrophe se produira.

   C’est pourquoi, nous vous avons proposé, dans le budget 2008, un engagement du CG. Nous vous avons proposé, comme le CG du Nord, une fiche spécifique, dans le contrat de projets, fiche que je résume ainsi : Sur 7 ans, 7 millions d’investissement, pour les réparations, les ouvrages d’art et de nouvelles pompes… Pour ces 7 millions, 40% de crédits européens ; nous essayerons aussi d’avoir 40% de l’Agence de l’Eau qui suppléerait ainsi à la défaillance de l’Etat ; et les départements mettraient chacun 10% sur 7 ans…. Et permettez-moi de rajouter,  comme le canard de Robert LAMOUREUX, canard qui est toujours vivant : C’était et c’est toujours la compétence de l’Etat.   

     Pour en terminer avec ma réponse, permettez-moi de rassurer mon collègue Bertrand PETIT : Il n’a jamais été question de transformer le marais audomarois en bassin de rétention… Pas plus que le marais de Guînes d’ailleurs… Mais les spécialistes se gargarisent avec une évidence : Dans les marais, il y a de l’eau et les marais sont les zones les mieux appropriées pour servir de zones tampons… Vous et moi, n’avons besoin d’avoir fait de hautes études pour confirmer cette évidence….

    Je me dois de terminer par l’épisode 6… que, très sincèrement, j’espère ne jamais voir. Comme vous l’avez signalé, mon cher collègue, les 8 et 9 novembre dernier, nous avons frôlé la catastrophe. Aussi, permettez-moi de rappeler ce que j’ai dit au Préfet de Région, le 15 novembre dernier : « Monsieur le Préfet, je vous soumets un problème très simple dont je vous fournis les éléments de la matrice :  

1)     Sachant que la pluviométrie annuelle a augmenté d’environ 30% sur les 10 dernières années et que le type de pluie a changé, puisque maintenant, nous qui sommes habitués au crachin breton, nous observons des épisodes de pluies tropicales, difficilement gérables.… Je vous rappelle, un exemple parmi d’autres, que les 12 et 13 août 2006, il est tombé sur certaines communes de la zone des wateringues 230 mm d’eau en 28 heures, ce qui représente le quart de la pluviométrie annuelle.
 

2)    Sachant qu’un épisode cataclysmique catalogué, il y a quelques temps encore, comme centennal, est devenu, de façon très naturelle, décennal et que ce qui est décennal a une fâcheuse tendance à devenir annuel, voire pluriannuel.
 

3)    Sachant que les 8 et 9 novembre 2007, il y a eu une tempête et que l’on a observé, à la station Tixier une surcote du niveau de la mer de 2,10 mètres…. C'est-à-dire que l’eau était à 2 mètres au dessus du niveau prévu. En 1953, la surcote n’avait été que de 2,40 mètres .Dunkerque avait été entièrement inondé et la dune a été éventrée à Sangatte. La seule différence, c’est qu’en 1953, la surcote a été observée lors d’une marée haute, alors qu’en novembre 2007, par chance, c’était au moment d’une marée basse. 
 

4)    Sachant que le niveau de la mer augmente inexorablement et que toute augmentation de ce niveau diminue nos possibilités d’évacuation gravitaire, qui est, jusqu’à preuve du contraire, la plus efficace.

 

5)    Sachant que grosso modo, il y a sur une année pleine, environ 25 marées importantes avec un coefficient supérieur à 105 dont une douzaine avec un coefficient supérieur à 110. En 1953, le coefficient n’était que de 83 ; en novembre dernier, par chance, il n’était que de 76…

 

6)    Sachant, enfin, que nos pompes ont un certain âge, qu’en période de pluviométrie forte, certaines travaillent 24 heures sur 24 et qu’il nous est déjà arrivé, et cela se reproduira, d’avoir une pompe en panne…

 

  En résumé, qu’elle est la probabilité qu’il y ait une conjonction de tous ces éléments à un même moment, c'est-à-dire , pendant une période de grandes marées, une tempête avec une pluviométrie importante et une pompe qui tombe en panne…

     Bref, qu’elle est la probabilité qu’il y ait une catastrophe, comme dans la Somme, dans les 10 ans qui viennent…

 

    Sans être professeur de mathématiques mais étant un élu de terrain, élu qui a des bottes en permanence dans le coffre de sa voiture, voyant comment les choses évoluent, et sachant que nous n’avons plus de marge de manœuvre, je me permets de vous dire que la probabilité est forte, très forte et qu’elle augmente chaque jour.  

 

   Mes chers collègues. Pour faire un bon diagnostic, il y a 3 éléments essentiels : L’enseignement, l’expérience et l’intuition … Permettez-moi de vous dire que sur l’avenir des zones de wateringues, et cela comprend l’arrière calaisis et  la Flandre jusque Saint-Omer, pour les 10 ans qui viennent, je suis, à titre personnel, très pessimiste… mais, une fois n’est pas coutume, j’espère de tout cœur me tromper.

Hervé Poher  

 

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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 00:00




Séance plénière du CG Arras


Monsieur le Président, mes chers collègues.

   Comme on le dit couramment, permettez-moi d’enfoncer le clou sur un point  bien précis.

   Monsieur le Président. Je vous demande de considérer ma demande de prise de parole, non pas comme une intervention, mais comme une remarque, simple remarque… La nuance est importante.

   Le Plan Stratégique Départemental a balayé, et c’est normal, toutes les politiques départementales, même celles où nous n’avons pas de compétences obligatoires… Mais c’est peut-être aussi nos politiques volontaristes qui nous donnent le droit d’exister, le plaisir d’agir  et, parfois,  le panache quand le geste est politiquement gratuit.

   Je voulais simplement signaler, aujourd’hui, qu’au travers de ce PSD, il y avait un filigrane continu qui s’appelle le développement durable.

   La contractualisation que formalise le CG avec les intercommunalités s’appelle contrat de développement durable. Dans chacune des volontés affichées de notre collectivité, au travers de ce PSD, apparaît la notion de développement durable .Que ce soit dans le domaine social, économique ou environnemental, la notion de développement durable est omniprésente, implicite ou incontournable.

   Nous allons, probablement, aujourd’hui,  approuver ce PSD et ce n’est pas pour rien que, dès le mois prochain, nous allons vous proposer de valider un Agenda 21. Et contrairement à ce que d’aucun ont tendance à penser, voire à dire, un agenda 21, ce n’est pas le résidu d’une cogitation écologique de soixante-huitard attardé… Un agenda 21, c’est, au 21ème siècle, génétiquement le résultat d’un PSD, avec la prise de conscience du changement climatique, avec la prise de conscience du rôle moteur des collectivités, avec la prise de conscience du rôle d’exemplarité des décideurs, avec, enfin, la prise de conscience que, quand on est élu, nous travaillons pour les autres et pour l’avenir.

   Ne sommes-nous pas de grands décideurs ? Ne sommes-nous pas de par la loi les premiers défenseurs du mot solidarité ? Ne sommes nous pas un exemple ?

   Notre philosophie sera le PSD ; un de nos moyens d’action sera l’Agenda 21… Moyen d’action parmi d’autres. Encore faut-il que nous sachions comprendre cette philosophie et que nous soyons prêts à utiliser intelligemment ces moyens d’action. Je veux dire simplement, Monsieur le Président, mes chers collègues, que l’approbation d’un PSD, l’approbation d’un Agenda 21 et l’approbation, dans les mois qui viennent de nouveaux moyens et de nouvelles orientations politiques, tout cela doit être notre révolution culturelle au sein de cette assemblée et au sein de ce département.

   Ce qui veut dire implicitement qu’au sein de cette merveilleuse machine, qu’est le CG :

-         Il faut être encore plus à l’écoute de nos populations, car il est important de rappeler que quelles que soient nos politiques, nous sommes avant tout au service du public et nos compétences font qu’on est surtout au service des plus démunis.

-         Ce qui veut dire qu’il faut savoir ouvrir, encore plus, les yeux et les esprits car le PSD démontre qu’être uniquement replié sur son territoire, ce que notre président appelle le poujadisme local,  qu’être uniquement replié sur ses droits et sur ses devoirs… tout cela n’est pas digne du suffrage universel. Cela veut dire simplement que nos populations attendent de nous de l’imagination, du courage et même de l’audace.

-          Cela veut dire,  enfin, que lorsque j’évoque un filigrane continu, je sous-entends une certaine transversalité, mot qui a été cité  plusieurs fois ; transversalité dans nos raisonnements, transversalité dans notre fonctionnement et transversalité dans nos politiques. Et soyons francs, mes chers collègues : la transversalité n’est pas spontanée dans les grandes maisons comme la notre.  C’est tellement facile de travailler de façon verticale… En langage commun, transversalité nous fait imaginer l’horizontalité.  Ne me faites pas dire qu’il vaut mieux être couché que debout !  Je veux simplement rappeler  que

-         Que le CG est au service du public et que pour cela il doit être efficient.

-          Et que le CG a un domaine d’intervention, le plus noble qui soit, le social,  et que pour cela, il doit être efficace.

Or efficience et efficacité sont les 2 seules qualités que réclament nos concitoyens. Et pour cela, je suis désolé de le répéter,  il faut un minimum de transversalité !

   En résumé, mes chers collègues, je confirme ce qui n’est qu’une remarque de ma part: le vote de ce PSD, doit être pour nous tous, élus et employés du CG, synonyme d’ouverture d’esprit et de transversalité pour une meilleure efficacité. Ceci est l’intérêt de tous et surtout, l’intérêt de nos populations.

   Permettez-moi, pour terminer, de signaler que le mot transversalité n’existe pas dans le dictionnaire… Mais il est indispensable que le CG puisse s’imbiber de transversalité pour qu’il puisse, dans les années futures être fier de sa verticalité.

Hervé Poher

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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 00:00




Séance plénière du CG Arras 

Mr Président, Chers collègues

  Au moment où nous devons discuter de notre budget 2008,  et alors que les sondages montrent que les français sont de plus en plus inquiets quant à l’avenir de notre système de soins, il me semble important de souligner, voire de rappeler l’engagement du Conseil Général du Pas-de-Calais dans un domaine bien spécifique : celui du dépistage et de la prévention sanitaire.

   Ce rappel semble d’autant plus nécessaire que nous avons tous entendu parler de cette proposition iconoclaste (et là, je parle au sens littéral et étymologique du terme), proposition qui voulait qu’on coupe la tête des départements…

   Cette proposition ayant fait long feu, certains  pseudo réformateurs ressortent le dogme de la stricte compétence, c'est-à-dire que chaque organisme, chaque collectivité devrait se limiter à ses compétences, toutes ses compétences et rien que ses compétences  Ce qui veut dire, mes chers collègues que nous devrions « suicider » quelques unes de nos politiques : ce serait la fin du FARDA ; celle des PRS  et ce serait  la fin de plein de politiques dont l’existence même a été décidée par cette assemblée et avait été assimilée par nos communes, nos association et nos habitants.

   Petite parenthèse en passant : si nous devions limiter nos interventions qu’à nos strictes compétences, le CG serait obligé de se retirer, entre autre,  de l’Institution Interdépartementale des Wateringues… L’Etat vient de décider que les wateringues n’avaient plus d’intérêts pour l’agriculture car ce système ne servirait qu’à protéger des zones maintenant urbanisées. Or, je vous rappelle que la sécurité des biens et des personnes est bien de la compétence de l’Etat. C'est-à-dire qu’en toute logique, nous devrions quitter les wateringues et laisser l’Etat assumer seul la catastrophe qui ne va pas tarder à arriver dans les zones poldérisées  de notre département. Je ferme la parenthèse et j’en reviens  aux politiques sanitaires.

   Le sanitaire n’est pas dans nos compétences et, pour ceux qui ont la mémoire courte, je voudrais rappeler que depuis plus de 20 ans, le CG du Pas-de-Calais réclame un rattrapage sanitaire et que depuis plus de 10 ans, nous affirmons que l’absence de CHRU du Pas-de-Calais est une injustice et que souffrons de discrimination ou pire, nous souffrons d’indifférence. Mon collègue Michel Vancaille me rappelle, régulièrement, qu’un jour, j’ai osé, dans le cadre des politiques sanitaires, j’ai osé accuser l’Etat  de « non-assistance à personne en danger. » Et pourtant,

-         Nous voulons bien reconnaître  que, dans le domaine sanitaire, la politique du « y’a qu’a, faut que.. » ne marche pas ;

-         Nous voulons bien admettre que la pénurie de médecins est un problème difficile à résoudre ;

-         Nous voulons concéder que devant le mauvais état de santé de notre population, il est impossible de ne trouver qu’un seul coupable, coupable que l’on chargerait de façon expiatoire.

   L’important, dans ce type de situation, ce n’est pas de chercher le ou les têtes de turc ; l’important, c’est bien d’essayer d‘améliorer l’état sanitaire de nos populations, par un ensemble de mesures adaptées au terrain, oserais-je dire «  territorialisées »,  et par la création d’une prise de conscience et d’une dynamique collective. Dans ce domaine, comme dans d’autres, la solution, si solution il y a, sera collective ou ne sera pas…

   Aussi, sans être partisan, il faut bien reconnaître, mes chers collègues, que la suppression de la péréquation  a été un mauvais coup fait à notre région… Même si les dotations pour nos hôpitaux ont été réexaminées après… le bilan est loin d’être positif.

    De même, sans être partisan, il faut bien reconnaître que, pour les hôpitaux,  le financement à l’activité a été une erreur monumentale, et tout le monde le reconnaît, puisque certains hôpitaux qui ont augmenté leur activité de façon importante, ont vu leur dotation diminuer.

  Enfin, sans être partisan, il faut bien reconnaître que la création du Groupement Régional de Santé Publique pour la mise en place du Plan Régional de Santé Publique, était, dans notre région du moins, très mal venue. L’Etat nous a fait comprendre que la santé publique, c’était son domaine, alors que dans notre région, et c’est assez exceptionnel, nous avions la chance d’avoir des collectivités territoriales qui veulent s’impliquer.

   Et permettez-moi une note d’humour : Nous avons la chance d’avoir, dans le Nord-Pas-de-Calais,

-         Un président de Région obsédé par le cancer

-         Un président du CG du nord qui ne supporte pas le tabac

-         Un président du CG du Pas-de-Calais qui est allergique aux maladies.

   On ne pouvait pas avoir plus pour s’impliquer dans la santé!

  Nous avions donc 2 solutions :

-         Soit nous replier sur nos politiques en abandonnant le sanitaire

-         Soit continuer à afficher notre volonté de participer à cette dynamique collective, même en restant en dehors de nos compétences.

    Bien entendu, c’est pour cette dernière solution que nous avons opté

-         parce que la santé ne peut pas et ne doit pas être uniquement un sujet de chamaillerie politique 

-         et parce que, vous le savez bien,  si nous avions décidé d’arrêter nos politiques de dépistage et de prévention, nous sortions complètement du champ de la santé et cela enlevait une partie de notre légitimité à revendiquer un rattrapage sanitaire et la création d’un CHRU.

      Seule la Région aurait pu parler microbes, globules rouges et intoxication en tous genres.  Et comme depuis des années, nous acceptons de mettre la main à la poche, nous revendiquons le droit d’être comme les autres, c'est-à-dire nous revendiquons le droit à la santé  et nous revendiquons le droit de parler de la santé. Et personne ne peut nous contester ce droit !

   En septembre 2006, nous avons donc signé une charte, avec la Région et le CG du nord, pérennisant ainsi notre participation à 7 Programmes Régionaux de Santé.

   De même, vous le savez, nous sommes cofondateur, avec l’URCAM, d’Opaline 62, association pour le dépistage du cancer du sein. Un bon fonctionnement de la structure, de très bonnes campagnes de sensibilisation et de communication nous ont permis d’atteindre des résultats exceptionnels : en 2007, 46% de taux de participation, c'est-à-dire de taux de réponse… 93000 femmes ont été invitées ; 42000 mammographies ont été effectuées. Dans certains départements, le dépistage existe depuis 20 ans… ils n’atteignent pas les 40%.

    Et je peux vous annoncer, aujourd’hui, que Opaline 62 vient d’être agréée, par les autorités sanitaires, pour lancer, dès cette année, le dépistage du cancer colorectal et, croyez-moi, ce n’est pas un dossier très simple.  Monsieur le Président, permettez-moi de réaffirmer que le CG peut être fier d’avoir su, avec l’URCAM, créer ce bel outil qu’est Opaline 62.

   Mais je me dois d’être franc ! Une question se pose depuis peu… Pourrons-nous rester à l’intérieur d’ Opaline 62 ?  La mise en place du PRSP et des priorités gouvernementales font qu’on est en droit de se poser la question…

    Permettez-moi de schématiser : Les grandes politiques sanitaires sont définies par masses financières… Le dépistage du cancer du sein ou du colorectal entre autre… Et en fonction de différents critères, une somme plafond a été déterminée… Et on arrive à ce paradoxe que quand le CG donne 10 Euros de subvention à Opaline, l’Etat diminue sa dotation de 10 Euros… C'est-à-dire que quand, en année normale, le CG du Pas-de-Calais donne 250.000 euros, l’Etat diminue sa participation de 250.000 Euros… Vous comprenez qu’étant donné les besoins de notre environnement sanitaire, nous soyons en droit d’être un peu interrogatif, voire dubitatif, quant à notre participation… On pourrait, peut-être mettre l’argent ailleurs ?... Et ce ne serait qu’un plus pour notre département.

   Tout ceci pour dire, Mesdames et Messieurs, que cette volonté du CG, que ce questionnement du CG, que les revendications du CG sont clairement exposées par des chiffres, de la page 178 à la page 183 du rapport du Président, concernant le budget.

   Il y est confirmé :

-         Que le CG continue à attribuer un peu plus d’un million d’ Euros pour les politiques de dépistage et de prévention, c'est-à-dire les PRS et Opaline, avec, cette année, le dépistage du cancer colorectal.

-         Et que, cette année, pour des raisons d’excédents budgétaires de l’association, la subvention à Opaline  est de 50.000 Euros au lieu des 250.000 habituels, mais que les 200.000 Euros, ainsi économisés, sont réinjectés dans les PRS.

   Mesdames et Messieurs. Par mon intervention, je voulais simplement  vous rappeler que, dans un domaine où nous n’avons pas le droit d’avoir des états d’âme,  le CG du Pas-de-Calais a su et continue à montrer que, même si ce n’est pas dans nos compétences, la santé, le bien-être et la sécurité sanitaire sont des droits génétiquement inaliénables du citoyen, que l’on soit du  7.8, c’est à dire du département des Yvelines, ou du  6.2, c'est-à-dire du Pdc.

   Certains diront, comme d’habitude,  que tout cela, ce n’est que des effets de manche… Mais si les effets de manche peuvent faire avancer les choses, je et nous n’aurons pas de regrets à avoir : nous aurons fait simplement notre travail  d’élus départementaux prouvant ainsi à Monsieur ATTALLI,  polytechnicien, énarque, et tenez –vous bien, énarque sorti de la promotion Robespierre… Ici, à Arras, ça ne s’invente pas !... prouvant ainsi, dis-je, à ce fort en thème que toutes les têtes  et en particulier celles des départements, ne sont pas prêtes à être coupées.

Hervé Poher

 

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 00:00

 
Guines

Mesdames.

   Permettez, tout d’abord, que j’excuse les services du CG, services chargés de la promotion et de la communication. Nous devions, en effet, vous projeter un petit film, mettant en valeur une des  politiques du département et permettant de rappeler, à tout hasard, que les départements servent à quelque chose… Le film de cette année parlait de l’Opération Grand Site National des Caps. Un petit problème a fait que nous ne pouvons pas vous montrer ces images et, je vous l’avoue, les services en étaient fort contrariés… Mais, je les ai rassurés en leur disant que le Grand Site, que le Blanc Nez, que ces magnifiques perspectives sur la mer du Nord avec des car-ferries… Tout cela était bien connu des gens de la région de Calais et les assistantes familiales entre autre.

   Aussi, je voudrais, très simplement vous présenter les vœux du Conseil Général, vœux de vos élus et vœux de tout un département. Pourquoi le Président DUPILET a-t-il voulu que fassions, dans les territoires des cérémonies de vœux spécifiques ? Il y a, à cela, 2 raisons :

-           La première, c’est que vous travaillez pour le CG, que les vœux au personnel on eu lieu, le 7 janvier, à Arras… mais que le département est grand, que vous avez une fonction et que tout le monde ne peut pas aller à Arras.

-         La seconde raison, c’est que vous avez un métier à part, une fonction à part, un rôle tout à fait à part et que moralement et philosophiquement, nous ne pouvons pas vous classer dans une catégorie socioprofessionnelle comme les autres. Bien sûr, quand nous parlons de vous, a Arras, nous évoquons vos statuts, les moyens d’accueil et la situation matérielle de chacune d’entre vous.  Mais, vous vous en doutez, vous avez, dans nos raisonnements et dans nos cœurs, une place tout à fait spécifique car, comme je l’ai dit, vous avez une fonction à part.

   Vous le voyez, quand je parle de vous, j’ai du mal à employer le mot de métier.

-         Parce que quand on a entre les mains une petite œuvre de chair, avec des grands yeux et une tutute… Ce n’est pas une matière première comme les autres… J’ai donc du mal à dire que c’est un métier.

-         Quand on sait que votre outil de travail, c’est l’affection, l’amour, les câlins et les petits bécots…. J’ai du mal à dire que c’est un métier.

-         Quand on voit la patience, le dévouement et l’abnégation que tout cela représente…  J’ai du mal à dire que c’est un métier.

  Oh, bien sûr, vous avez des statuts officiels et c’est heureux ; bien sûr, vous êtes comptabilisées comme tout autre profession et nous savons que vous représentez 15% des effectifs du Conseil Général ; bien sûr, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, nous sommes obligés, régulièrement, d’évoquer le coté administratif de vos fonctions… 

    Mais très sincèrement, ce que vous faites, est unique, irremplaçable et peu quantifiable… Contrairement à d’autres politiques…  A Arras, on peut vous donner des chiffres : le nombre de kms de routes, le nombre de collèges, la quantité de béton coulée en une année, le nombre d’interventions de nos services de voierie ou de nos services sociaux, la production de gaz carbonique produite par notre collectivité, nos habitants et notre département… On peut tout quantifier et évaluer. On peut aussi vous donner le nombre d’assistantes maternelles et le nombre d’enfants placés… Mais pouvez-vous peser et mesurer la quantité d’instinct, d’affection et d’amour que produisent, chaque jour, nos assistantes familiales ? 

   Non ! Et c’est pour cela que le Président Dupilet a voulu que nous réaffirmions notre attachement à votre fonction… Bien sûr, les gens entendent plus souvent parler des autres politiques du CG (les routes, le RMI, l’APA, le handicap, les collèges et j’en passe…), mais sachez que vous êtes incontournables et que votre fonction est un des piliers de l’action départementale. Mais, c’est normal, les piliers ne se voient pas !

   Mesdames… Il y a quelques années, à Marck, j’avais osé vous appeler « les mamans par procuration ». Quand j’ai dit cela, certaines personnes m’ont fait les gros yeux… Ce n’est pas grave, je le redis aujourd’hui. Et figurez-vous que j’ai dû penser à vous, en imaginant une phrase pour ma carte de vœux 2008…

Aussi, permettez-moi de vous l’offrir pour ce début d’année.

Il faut bien peu de choses pour forger un bonheur.

Nous vous les souhaitons pour l’année à venir :

Un sourire, un baiser, un câlin sur le cœur

Suffiront à bâtir vos plus beaux souvenirs.

  Mesdames, merci de ce que vous faites, bonne année à vous toutes et embrassez bien les petits de notre part.

Hervé Poher

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 00:00

   





Plénière du CG Arras



   Depuis quelques temps déjà, vous entendez parler, au sein de notre collectivité, d’écodéveloppement, de développement durable et d’Agenda 21, l’Agenda 21 étant la déclinaison à la fois administrative et politique de la notion de développement durable.

   Nous en avons beaucoup parlé depuis 2004 et le Président a lancé la réflexion et l’élaboration de cette démarche en début d’année 2007.

   N’étant pas les premiers à vouloir instiller du développement durable au sein de nos politiques et de notre fonctionnement, il aurait été très simple d’aller copier ce qu’on déjà fait certaines autres collectivités.

   Pour être franc avec vous, nous avons examiné, effectivement, les expériences, les réussites ou les échecs de collectivités Agenda 21. Il est, en effet, inutile de réinventer ce qui a déjà été inventé et qui marche bien. De même, il est inutile de perdre du temps avec des initiatives vouées à l’échec et qui l’ont prouvé.

    Mais, parallèlement à cette démarche extérieure,  nous avons voulu susciter, au sein même du Conseil Général, une réflexion et une dynamique que je dirais endogène, participative et collective.

   Dans un premier temps, nous avons proposé à toutes les commissions de débattre et de faire des propositions, pour élaborer un premier programme d’actions.

   Parallèlement à cette démarche, nous avons lancé un appel à tous les agents du CG pour qu’ils viennent participer à une « semaine Agenda 21 », semaine qui s’est déroulée entre le 5 et le 11 octobre. Plus de 120 personnes ont participé à cette semaine d’échanges, de réflexion et de construction de l’Agenda 21. 4 ateliers thématiques ont été mis en place :

-         La problématique du changement climatique

-         La préservation de la biodiversité et des ressources naturelles

-         L’épanouissement de chacun et la solidarité

-         Changer nos modes de production et de consommation.

Et dans chacune de ces thématiques, il fallait réfléchir à une déclinaison

-         Dans le fonctionnement propre du CG

-         Dans l’application de nos politiques

-         Et dans les relations avec les collectivités locales dont nous sommes partenaires.

 

   Ces ateliers ont fonctionné, grâce à l’animation d’un cabinet spécialisé et en faisant abstraction complète des secteurs d’activité des agents, de notre hiérarchie interne et des contingences politiques ou financières qui pouvaient parasiter la démarche.

 

   En lançant cette semaine, j’avais dit aux agents du département : « N’ayez pas peur d’être imaginatifs, d’être utopistes, voire d’être iconoclastes… Nous, après, nous ferons le tri. »

 

   Et bien, je dois vous avouer, que je fus très étonné du résultat. Les actions qui ont été proposées à l’issue de cette « semaine Agenda 21 »,  sont très raisonnables, très réalistes et facilement applicables.

 

   En additionnant le travail des commissions et celui des agents, c’est plus de 700 propositions qui ont été notifiées. Et de ces 700 propositions, nous avons tirés 62 grandes orientations pour notre département… Je n’ai pas dit 59 ou 63… j’ai bien dit 62. Ce premier schéma a été présenté, le 19 novembre en commission environnement et a été approuvé.

 

   D’ici le débat d’orientation budgétaire, nous aurons fixé, d’après ce document d’orientation, les responsabilités de chacun, le « Qui fait quoi », aussi bien au niveau des services que des commissions. Et nous espérons pouvoir officialiser  notre Agenda 21 et son calendrier d’application dans les premiers mois 2008… Je vous parle bien de calendrier d’application car il est évident que nos propositions ne pourront s’immiscer au sein des politiques départementales qu’au fil du temps et qu’au fil des budgets.

 

   Parallèlement à cette démarche essentielle pour notre collectivité, je tiens à vous rappeler que nous sommes en train de

-          Participer à l’élaboration du plan Climat Régional, avec l’état, le Conseil Régional et le CG du nord.

-         Nous sommes en train de formaliser notre présence incontournable dans la démarche « trame verte et trame bleue ».

-         Et enfin, je vous rappelle que, depuis quelques mois déjà, nous avons entamé une régularisation de nos relations avec certains partenaires, les CPIE en particulier et les grandes associations ou structure de l’environnement

Toutes ces initiatives allant dans le même sens : créer une dynamique collective autour de l’Agenda 21.

Hervé Poher

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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 19:58

 



MEDEF, Calais. Conférence sur le développement durable

M,M


   Il me revient la lourde responsabilité de terminer cette matinée et de vous confirmer, si tous les intervenants n’y sont pas arrivés, que la notion de développement durable, ce n’est pas un gadget et ce n’est plus un effet de mode.

   Je le dis d’autant plus sérieusement que je fais partie de ceux qui, il y a 15 ans,  ont entendu parler de « développement durable » et, franchement, à cette époque là, nous étions nombreux à être  très dubitatifs.

   Comme d’autres, je me disais : « Qu’est-ce qu’ils nous ont encore inventé ? Le développement durable !  Jusqu’à preuve du contraire, quand un élu s’implique dans le développement, quand un décideur décide… c’est pour que ce soit durable… Il n’y a que les commerçants et les vendeurs de barbe à papa  qui ont intérêt à ce que leurs marchandises soient éphémères… » Et je rajoutais même : « Vous allez voir, la mode s’imposant, ils vont nous mettre du durable à toutes les sauces : du développement durable, de l’économie durable, du tourisme durable… Et j’en passe. » Je ne me suis pas trompé de beaucoup, et cette méfiance était partagée par beaucoup de gens, il y a encore peu de temps.

   Mais je l’avoue humblement, j’ai évolué… Et si j’ai évolué, c’est simplement parce que, dans le cadre de mes différentes fonctions et responsabilités,

   -  je suis confronté, quotidiennement, à la réalité du terrain,

   - je suis effrayé, quotidiennement, par les effets désastreux du réchauffement climatique,  

  - je découvre, quotidiennement, les conséquences d’une exploitation inconsciente de notre environnement…

    Bref, tous les jours, moi et d’autres, nous sommes confrontés aux inepties du fonctionnement humain  et à ses  conséquences désastreuses…

  Oui, mesdames et messieurs, quand on vous parle de développement durable, de sauvetage de la  planète ou d’écodéveloppement,  ce n’est pas une philosophie fumeuse ou une utopie accidentelle, dérivée d’un grenelle de l’environnement ou d’un film de Mr Al Gore… C’est notre réalité, c’est votre environnement, c’est leur avenir, à eux, les jeunes.

   Quand je vous disais que nous sommes, la plupart des élus,  confronté quotidiennement à cette problématique, je minimise la réalité : Dans chacun de nos dossiers, dans chacune de nos décisions, nous devons prendre en compte la modification de notre environnement et intégrer la notion de développement durable.

   Laissez-moi vous donner trois exemples qui sont de mon quotidien.

   Notion de développement durable quand je suis élu de la ville de Guînes, ville connue pour sa forêt et son marais : l’un des problèmes majeurs de cette commune, depuis plus de 20 ans, et ça va en s’aggravant, c’est le problème des inondations. Inondations et coulées de boue

-         Parce que nous sommes en bas d’un bassin versant et que l’agriculture intensive a amené les cultivateurs à arracher les haies, à boucher les fossés et  exploiter la terre au-delà de ce qui est raisonnable. 

-         Inondations parce que le marais est situé au dessous du niveau de la mer et que la pluviométrie est en train de changer. Jusque l’an 2000, il tombait, sur Guînes  et sur le Calaisis, en moyenne, 700  à 800 mm d’eau par m2 et par an, c'est-à-dire 700 à 800 litres par m2. Actuellement et depuis 3 ans, il tombe entre 1000 et 1200 mm par m2… une augmentation de plus de 30% en l’espace de quelques années…  De plus, vous pouvez le constater, nous subissons un type de pluie que nous ne connaissions pas : des pluies tropicales qui sont brutales, très localisées et cataclysmiques. Normalement, il tombait 700 litres par an et par m2 ; Le 13 août 2006, il est tombé sur Guînes, 230 litres en 28 heures. Comment ne pas intégrer cette évolution  dans notre fonctionnement, dans l’aménagement du territoire et dans nos investissements, sachant que tous les élus et tous les citoyens sont obsédés par le goudron et que cela augmente l’imperméabilité des sols ?

   Notion de développement durable quand nous sommes à Dunkerque et que j’interpelle le Préfet de Région, pour lui prédire une catastrophe.

   Vous le savez, toute notre région, Du Cap Blanc-Nez à la Belgique en descendant vers Saint-Omer… tout cela  est une région de Wateringues, située sous le niveau de la mer et qui n’existe que parce que nous pompons de l’eau que nous rejetons à la mer. Or j’ai soumis au préfet un problème mathématique très simple ; c’est un calcul de probabilité :

-         Sachant que la pluviométrie a augmenté de 30% en 7 ans

-         Sachant que sur une année, il y a environ 25 grandes marrées avec un coefficient > 105, dont 12 avec un coefficient > à 110

-         Sachant que les grandes tempêtes se font de plus en plus fréquentes, que le 8 novembre dernier, rappelez-vous, une tempête a secoué la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le nord de la France. Et que ce jour là, on a observé, à la station Tixier, prés de Dunkerque, une surcote marine de

2, 10 mètres, c'est-à-dire que le niveau de la mer était 2 mètres au dessus de ce qui était prévu. Pour vous cela ne veut pas dire grand-chose, mais sachez, qu’en 1953, la surcote n’était que de 2,40 mètres et le cordon dunaire a claqué, entre Blériot et Sangatte et le Dunkerquois a été complètement inondé par la mer.  

-         Sachant que le niveau de la mer augmente inexorablement, ce qui réduit nos capacités d’évacuation.

-         Sachant que ce qui était centennal a tendance à devenir décennal et que ce qui était décennal devient annuel ou pluriannuel.

-         Sachant, enfin, que nous ne survivons ici que grâce au fonctionnement de grosses pompes qui envoient l’eau à la mer… qu’à certaines périodes, ces pompes fonctionnent 24h/24h et qu’il est mathématiquement certain qu’une des pompes peut  et va tomber en panne…

   Bref, si vous additionnez toutes ces données, quelle est la probabilité qu’il y ait une conjonction de tous ces éléments et qu’on ait une catastrophe majeure, comme dans la Somme, c'est-à-dire que nous soyons tous inondés…  Sans être professeur de mathématiques, je peux vous assurer que la probabilité est de plus en plus importante. Et sur les 6 éléments que je vous ai donnés, 1 seul dépend immédiatement de l’homme, les pompes. Tout le reste est fait d’éléments naturels… Les marées, la pluviométrie, les tempêtes…

   Dernier exemple, qui est un problème majeur pour l’ensemble des élus et qui sera, de plus en plus, prégnant pour notre société : le problème des déchets, et en particulier, les déchets ménagers.

   Nous sommes dans une société libérale qui fonctionne grâce à une économie marchande, c’est un fait… Qui dit économie marchande dit vente et achat… Qui dit vente dit achat et qui dit consommation dit production de déchets. Et c’est notre type de société qui est producteur de déchets… Au moyen âge, il y avait très peu de déchets et quand il y en avait, ils étaient recyclés tout de suite et naturellement.

  Alors, puisque nous produisons des déchets, il faut soit les réutiliser, en faisant du tri et du recyclage, soit les éliminer… Avec cette subtilité du langage administratif français qui parle « d’élimination des déchets ». Quand vous brulez dans un incinérateur, vous transformez le déchet et quand vous le mettez dans un centre d’enfouissement technique, c’est les termes nobles pour qualifier une décharge, vous n’éliminez pas les déchets ; vous les cachez.

   Et dans ce dossier très difficile pour tout le monde, il y a quelques constantes :

1)    La première c’est que plus on trie, plus la quantité de déchets par habitant augmente…

2)    La seconde, c’est qu’on essaye de mettre au point des processus de transformation de plus en plus sophistiqués… qui coutent de plus en plus chers… mais que les gens acceptent de moins en moins de payer.

3)    La dernière, enfin, c’est que les gens veulent que l’on fasse  des structures pour éliminer les déchets, mais à condition, surtout, que ce ne soit pas à coté de chez eux….

   Vous comprenez l’angoisse du Vice-président du CG qui va devoir superviser la révision du schéma d’élimination des ordures ménagères sur tout le département…

 

   Voilà, je vous ai cité 3 exemples qui ne sont pas choisis au hasard :

-         Le 1er pose la question de la responsabilité des élus et du monde agricole dans la survenue et la répétition de phénomènes non maitrisables.

-         Le second rappelle la responsabilité de tous dans le changement climatique et les catastrophes à venir.

-         Le troisième montre que notre société fabrique ses propres maux et que le consommateur demandeur est aussi coupable que le fabricant livreur.

   Bref, mesdames et messieurs, dans le domaine du changement climatique, de l’atteinte à la biodiversité et de ses conséquences sur l’homme, tout est lié et nous sommes tous responsables et tous coupables…

   Coupables et responsables quand l’Agence de l’Eau confirme que nous sommes dans un département déclaré sensible aux produits phytosanitaires agricoles, que le taux de nitrates ne cesse de grimper dans l’eau, que les poissons de certains cours d’eau deviennent stériles par intoxication hormonales, que nous serons incapables de respecter la DCE qui veut que pour 2015, on ait obtenu un bon état écologique de toutes nos masses d’eau…

   Coupables et responsables, nous le sommes quand nous voulons faire de la prévention santé, que nous savons que dans la région Nord-Pas-de-Calais, l’environnement est responsable de beaucoup de pathologies, mais que nous sommes incapables de fournir des chiffres sur l’utilisation et l’impact de certains produits… Pas parce qu’on ne sait pas calculer… Non, parce qu’on ne veut pas publier les chiffres… Les dossiers de l’amiante ou de la chlordécone, aux Antilles, ne sont que les premiers scandales qui vont être révélés au fil des années.…

   En disant, tous responsables et tous coupables, je réaffirme ici que la solution sera collective ou ne sera pas. Elus, agriculteurs, industriels et simples citoyens consommateurs, tout le monde doit changer sa philosophie, ses comportements et ses réflexes. Mais, vous le savez, nous ne sommes qu’au début d’une grande mutation. Parce que l’être humain est foncièrement conservateur et que, dans notre société, les lobbies sont encore très puissants.

   Depuis quelques décennies, il y a bien un domaine qui s’est développé de façon exponentielle, c’est la communication et les médias. Alors, continuons à les utiliser pour alerter nos concitoyens et leur incruster, au niveau cérébral, certains mots clés : solaire, tri sélectif, récupération d’eau pluviale, géothermie, nouveaux matériaux,…

  Merci aux chefs d’entreprises et au MEDEF qui ont montré, aujourd’hui que la solution n’était pas que politique ; elle est politique, sociale, peut-être financière   et  surement économique. Vous devez, vous devrez vous adapter. Les particuliers vont s’y mettre ; les collectivités sont en train de s’y mettre. Vous le savez, les collectivités ont validé ou sont sur le point de valider les agendas 21. Le CG du PDC va, pour sa part, instiller du développement durable dans toutes ses politiques, à partir de 2008… Et nous sommes des donneurs d’ordre importants : En ayant dans nos compétences les routes, les collèges, les espaces naturels sensibles… Nous favoriserons les nouvelles énergies, la récupération des eaux de pluie, les routes écologiques… Considérez que le développement durable fait, désormais, partie de nos politiques… Ce message n’est pas toujours évident à faire passer… Mais avec la nouvelle génération, on y arrivera peut-être.

Hervé Poher

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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 09:28

mer nord 

Boulogne/mer. Colloque à L'ULCO
 
Il me revient le lourd privilège de représenter Dominique DUPILET qui est, à la fois, Président du Conseil de Rivages Manche/Mer du Nord et Président du Conseil Général du Pas-de-Calais. Mais je pense le connaître assez bien pour pouvoir vous dire, voire vous démontrer que le Président DUPILET ne souffre pas d’une bicéphalie anormale ou d’un dédoublement de la personnalité. Non, cette double présidence a été voulue, marquant ainsi une orientation politique bien définie, orientation qui va nous permettre de mettre en adéquation la réalité du terrain et l'image que nous voulons donner.

 

   Permettez que je m’explique.

 

   Comme toute structure, comme toute collectivité, le Département du PDC a un logo. Vous le connaissez sans doute… il est très simple : un triangle, d’où partent 3 traits que l’on peut assimiler à des flèches, le tout étant partagé entre les couleurs verte et bleue. La symbolique est évidente : un triangle montrant que ce département est un carrefour avec  3 façades :

 

-         une façade vers l’Angleterre

-         une façade vers les pays nordiques

-         une façade vers la France, puisque nous faisons partie de ces départements ont cette particularité de se trouver à une extrémité du pays. Et je dis bien « une façade vers la France », car ayant été maire d’une commune très longtemps anglaise, je confirme que nous avons été envahis par la France.

 

   Les traits obliques et ascendants confirment notre volonté de développement, d’essor, de rebonds après tous les chocs historiques et industriels que nous avons dû subir. Et pour les couleurs, le message est clair : nous avons la chance d’être, à la fois, un département riche du vert de sa ruralité, mais imbibé du bleu de la mer. Et c’est cette image que nous voulons rétablir parce que, trop souvent, vous le savez, nos départements sont caricaturés en anciens champs de bataille, victimes d’une malédiction perpétuelle, abritant toute sorte de misère ou d’affaires sordides, le tout sous un crachin permanent.

 

   Et bien Non ! Mesdames et Messieurs, le nord de la France, ce n’est pas cela. Et c’est une des priorités des collectivités territoriales que de rétablir la vérité ; Nous sommes fiers de notre passé industrieux, nous sommes fiers de nos gueules noires et de nos terrils ; mais nous sommes tout aussi fiers de notre environnement, de nos paysages de nos espaces maritimes et de nos couchers de soleil sur la Manche. Ce n’est pas pour rien que, depuis 20 ans, le département a osé une politique volontariste de l’environnement :

 

-         Avec l’utilisation pleine et entière de la TDENS et ce n’est pas comme cela dans tous les départements de France.

-         Avec la création des zones de préemption sur tout le département

-         Avec la création d’Eden 62, organisme qui gère le ENS

-         Et avec cette alliance, cette mutualisation, cette synergie que nous avons créée avec le Conservatoire du Littoral, alliance et mutualisation d’une efficacité redoutable.

 

   Et, vous le savez, nous sommes en train de mener, avec le Conservatoire, l’Opération Grand Site National des Caps… et cette opération est, elle aussi, la preuve évidente que nous avons conscience de nos richesses et de leur fragilité.

 

   Mais vous le voyez, dans notre démarche, nous avons été très volontaristes pour préserver un environnement uniquement terrien, en omettant, par manque de compétence, vraisemblablement, ou par défaut d’expérience, une partie de notre identité : nous avons oublié l’environnement marin. Et c’est sur ce déséquilibre que nous devons et nous voulons intervenir.

 

   Une réflexion approfondie sur notre espace marin, sur une nouvelle gestion et une préservation de la plaine maritime picarde, en liaison et en collaboration avec nos voisins de la Somme, une telle démarche et une telle réflexion sont devenues indispensables.

 

   Ce qui fait l’image et la beauté de notre littoral, ce sont, bien évidemment, les dunes, les falaises de craie et les éperons rocheux. Mais que seraient ces espaces sans la présence de l’eau, sans la vie et l’écosystème de nos estuaires, la Somme, l’Authie et la Canche. Notre littoral, c’est aussi l’évolution permanente du trait de côte avec ses surprises et ses dangers… Et vous savez que, dans certains coins de notre région, nous sommes particulièrement inquiets… Et notre environnement, ce sont aussi nos perspectives et c’est aussi la couleur de l’eau : la couleur opale.

 

   Mesdames et Messieurs, si le CG du PDC, si le Conservatoire du Littoral, si tous les acteurs de l’action publique veulent créer une dynamique collective et intervenir sur notre environnement marin, c’est bien parce que nous pressentons qu’il devient urgent d’agir et que nous avons appris que l’histoire de notre région et de ses habitants est intimement liée à la mer.

 

   Si le patrimoine maritime est un des piliers de notre passé, il peut et doit rester un des piliers de notre futur. Au niveau environnemental, au niveau économique et au niveau culturel, nous ne pouvons pas faire autrement… Ne sommes-nous pas un peu des descendants de naufrageurs de côtes ?

 

   Agir sur les 3 estuaires, revoir la gestion et la gouvernance de notre espace maritime, ce n’est pas un gadget ou un effet de mode ; c’est l’affirmation d’une volonté collective,

 

-         volonté de préservation

-         volonté de développement

-         volonté d’identité.

 

 Dans ce domaine là, comme dans d’autres, nous saurons démontrer que nous savons nous mouiller et que les naufrageurs de côtes, même s’ils sont élus, n’ont pas peur de l’eau.

 

                          Merci à vous.

Hervé Poher

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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 00:00



 

Intervention, le 15 novembre 2007, à Dunkerque, afin d'alerter les services de l'Etat sur les risques d'inondation en zone de wateringues.


Au nom du Président Schepman et au nom de l’institution Interdépartementale des Wateringues, permettez, Mr le Préfet , que j’accuse réception de ce travail demandé par votre prédécesseur et effectué par les services de l’Etat. Bien entendu, les conclusions et suggestions de ces rapports seront présentées et discutées au niveau de l’Institution et dans les 2 Conseils Généraux.

   Mais, même avant d’examiner ces rapports, je me dois, monsieur le Préfet, de vous faire part de  quelques soucis que nous avons :

-         Tout d’abord, un souci financier. L’institution Interdépartementale des

Wateringues a été créée, en 1977, à partir d’un « gentlemen agrément »

, entre l’Etat et les 2 Conseils Généraux. Les Conseils Généraux voulaient bien

 s’occuper, principalement, du fonctionnement de la structure, L’Etat , quant

à lui, mettait à disposition du personnel et intervenait surtout sur les

investissements. Et cette façon de faire a excellemment bien fonctionné ; cette

dynamique collective a été efficace, d’autant qu’à coté de ce binôme, les

sections de wateringues faisaient un travail indispensable au plus prés du

terrain… Efficace, jusque l’été 2005, moment où nous avons appris que l’Etat

ne pourrait pas respecter ses
engagements…
 

   Suite aux inondations de 2000/2001, nous avons, avec l’accord de tout le monde, lancé un vaste programme de réhabilitation et de modernisation des ouvrages de l’institution, en nous positionnant sur l’avenant intempérie du contrat de plan.  Et c’est à ce titre que l’Etat nous devait 900.000 Euros,  

tous les travaux ayant été faits … Je n’ai pas l’habitude d’avoir un discours de « grippe sous » et de me comporter comme un marchand de tapis, mais sachez, Monsieur le Préfet que 900.000 Euros, c’est 1 an de fonctionnement et nous devons désormais travailler sur ligne de trésorerie.  Vous nous avez annoncé une dotation de 300 000 Euros. Le compte n’y est peut-être pas, mais je me plais à croire que nous sommes sur la bonne voie.

 

-         Second souci, monsieur le Préfet. Qui est là, plus d’ordre juridique, les ouvrages orphelins : Nous avons la gestion de certains ouvrages, voire de certaines parties d’ouvrage… sans en être propriétaire… Et certains de ces ouvrages sont en très mauvais état. Nous avons, parfois accepté, par le passé, d’être maitre d’ouvrage de certains travaux sur d’autres installations qui ne nous appartiennent pas… à condition d’être financé intégralement. Là-dessus, pour simplifier tout cela, est arrivée la décentralisation…

   Alors, la question est très simple : Qui va reprendre ces ouvrages orphelins…. Quand tout va bien, la question n’est pas cruciale… Mais quand on commence à voir des dysfonctionnements, il devient urgent de trouver une solution.

 

-         Troisième souci, monsieur le Préfet. La succession des crues et des inondations, ces 5 dernières années, montre que notre système est en bout de course et que nous n’avons plus de marge de manœuvre. Et dans le cadre de la sécurité des biens et des personnes, c’est quand même très ennuyeux.

   Alors, nous sommes en train de réfléchir à d’autres réalisations, a envisager d’autres installations, tout en entretenant les ouvrages en place, et en  sachant qu’il nous manque, actuellement, au minimum, une capacité d’élimination  de 20 m3/seconde… Le problème se résume à savoir, si on envisage de nouveaux investissements, comment élabore-t-on les plans de financements ?…

   Permettez que j’arrête là la liste des soucis de l’institution… Vous pourriez croire que nous sommes en phase dépressive.

    Mais je voudrais, pour terminer Monsieur le Préfet, vous soumettre un problème : petit problème qui se résume à un calcul, très simple, calcul de probabilité et, si vous le voulez bien, je vais vous donner les quelques éléments de la matrice.

1)    Sachant que la pluviométrie annuelle a augmenté d’environ 30% sur les 10 dernières années et que le type de pluie a changé, puisque maintenant, nous qui sommes habitués au crachin breton, nous observons des épisodes de pluies tropicales, difficilement gérables.… Je vous rappelle, un exemple parmi d’autres, que les 12 et 13 août 2006, il est tombé sur certaines communes de la zone des wateringues 230 mm d’eau en 28 heures.

 

2)    Sachant qu’un épisode cataclysmique catalogué, il y a quelques temps encore, comme centennal, est devenu, de façon très naturelle, décennal et que ce qui est décennal a une fâcheuse tendance à devenir annuel, voire pluriannuel.

 

3)    Sachant que les 8 et 9 novembre 2007, c'est-à-dire la semaine dernière, il y a eu une tempête et que l’on a observé, à la station Tixier, c'est-à-dire pas loin d’ici, une surcote du niveau de la me de 2,10 mètres…. C'est-à-dire que l’eau était à 2 mètres au dessus du niveau prévu. En 1953, la surcote n’avait été que de 2,40 mètres et Dunkerque avait été entièrement inondé. La seule différence, c’est qu’en 1953, la surcote a été observée lors d’une marée haute, alors que la semaine dernière, par chance, c’était au moment d’une marée basse.

 

4)    Sachant que le niveau de la mer augmente inexorablement et que toute augmentation de ce niveau diminue nos possibilités d’évacuation gravitaire, qui est, jusqu’à preuve du contraire, la plus efficace.

 

5)    Sachant que grosso modo, il y a sur une année pleine, environ 25 marées importantes avec un coefficient supérieur à 105 dont une douzaine avec un coefficient supérieur à 110. En 1953, le coefficient n’était que de 83 ; la semaine dernière, il n’était que de 76…

 

6)    Sachant, enfin, que nos pompes ont un certain âge, qu’en période de pluviométrie forte, certaines travaillent 24 heures sur 24 et qu’il nous est déjà arrivé, et cela se reproduira, d’avoir une pompe en panne…

 

  En résumé, Monsieur le Préfet, qu’elle est la probabilité qu’il y ait une conjonction de tous ces éléments à un même moment, c'est-à-dire , pendant une période de grandes marées, une tempête avec une pluviométrie importante et une pompe qui tombe en panne… Bref, qu’elle est la probabilité qu’il y ait une catastrophe, comme dans la Somme, dans les 5 ans qui viennent…

5  

Sans être professeur de mathématiques mais étant un élu de terrain, voyant comment les choses évoluent, et sachant que nous n’avons plus de marge de manœuvre, je me permets de vous dire que la probabilité est forte, très forte et qu’elle augmente chaque jour.

 

  Monsieur le Préfet. Les élus ont beaucoup de défauts, et un, en particulier, c’est qu’ils ne savent pas admettre qu’ils se trompent. Dans le cadre de l’avenir de notre région des wateringues, nous sommes plusieurs a être très pessimistes… Mais si nous nous trompons, je serai le premier à l’admettre et à m’en réjouir. Mais hélas, monsieur le Préfet, j’ai bien peur d’avoir raison d’avoir peur.


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12 décembre 2006 2 12 /12 /décembre /2006 00:00

 



  

Séance plénière du CG. Arras

Je voudrais, très rapidement, faire le point sur les différents chantiers, mis en place dans le cadre de la préparation de notre agenda 21. Si je le fais aujourd’hui, c’est que certaines initiatives ont déjà un impact sur le budget 2007.

 

   Permettez-moi de vous rappeler les quelques principes philosophiques et politiques qui motivent cette démarche. Celle-ci doit être basée sur 5 items :

-         Préservation de la biodiversité

-         Protection des milieux et des ressources

-         Lutte contre le changement climatique

-         Transversalité et application dans toutes les politiques du Conseil Général

-         Et selon ces principes, rationalisation et réorganisation du fonctionnement interne du CG et incitation, envers nos partenaires à adopter la même démarche.

 

Comme vous le voyez, 3 axes de travail s’imposent à nous :

-         Protection, préservation, voire réhabilitation de notre environnement.

-         Application du principe de développement durable dans toutes nos politiques, nous permettant, aussi, d’afficher certaines priorités et choix politiques pour notre département.

-         Participation de tous, élus, employés, partenaires.

 

   Dans le cadre de l’environnement, plusieurs réformes ou actions sont en cours :

 

1)     Le Conseil Général et le syndicat mixte ont validé  le changement des statuts d’Eden 62, le rôle de celui-ci et la lettre de mission qui lui a été confiée. Désormais, Eden 62 est gestionnaire des ENS, mais il est, en plus, maître d’ouvrage des aménagements. La mise en place d’une équipe d’insertion, pour des chantiers sur les ENS et la création de nouveaux postes, suite à l’arrivée des terrils dans l’escarcelle du département, vont amener une augmentation substantielle du personnel. L’ensemble de ces réorientations et nouvelles fonctions font que la subvention attribuée à Eden 62 passe de 1,6 millions d’euros à plus de 3 millions d’euros, certaines sommes données aux communes ou dépendant du bureau de l’environnement étant, désormais attribuées directement, au syndicat mixte.

 

2)     Nous aurons, cette année le résultat de l’étude lancée par notre collectivité sur le schéma de la ressource en eau. Si nous voulons que le CG soit le leader de l’eau, dans notre département, il nous faudra intégrer le résultat de cette étude et affirmer nos options politiques dans le document final que sera l’Agenda 21. Parallèlement à cette volonté, il nous faudra, comme le font d’autres collectivités, avancer vers une contractualisation avec l’Agence de l’Eau., intégrant les orientations du CG et le 9ème programme de l’Agence.

 

3)     Symbole fort de la notion de développement durable : l’opération Grand Site. Nous allons entamer la 2ème phase des travaux, principalement sur le cap Blanc Nez, la commune de Tardinghen et le cap Gris Nez. Coût total de cette tranche : 7 millions d’euros : 2,3 venant du département, 3,5 venant de l’Europe, 1,3 venant de la région et du Fodel, 150 .000 euros provenant de la DIREN.

 

4)     Pour en terminer avec le coté environnemental, je tiens à vous signaler que, depuis fin 2006, une mission Agenda 21 a été confiée à Monsieur Gauthier Bailly, personne rattachée au pole de l’aménagement du territoire et du développement durable. Son rôle sera de formater l’agenda 21, en fonction d’expériences déjà réussies, en fonction des propositions des différentes commissions et groupes de travail,  et en fonction des orientations que notre assemblée décidera.

 

Voilà pour les principales mobilisations budgétaires de l’année 2007, axées essentiellement, comme vous le voyez, sur l’environnement. Mais 2007 sera, sans doute, l’année de la conception et de l’élaboration de notre Agenda 21, avec quelques points forts :                 

 

·        Mise en place des groupes de travail, avec le personnel et des élus, pour envisager l’application de la notion de développement durable dans le fonctionnement interne du CG, en rappelant que l’élaboration d’un Agenda 21 se doit d’être un processus participatif.

 

·        Travail et propositions des diverses commissions et intégration dans notre document final.

 

·        Mise en place d’un groupe de travail sur l’intégration des nouvelles énergies dans les politiques départementales.

 

·        Début de notre réflexion, en concertation avec nos voisins, sur la révision du Schéma Départemental de traitement des ordures ménagères.

 

·         Signature d’une charte tripartite avec le Conseil Général du Nord et avec la Région, charte axée sur 2 thèmes essentiels : La définition d’une trame verte et bleue et un plan climat, décliné sur 3 axes : Economie d’énergie, nouvelles énergies, éducation et sensibilisation des populations.

 

   Toutes ces propositions font et feront partie de notre démarche Agenda 21 et devront, avant d’être examinées en plénière, être validée par une commission ad hoc. C’est pourquoi, nous vous proposerons une réforme de la composition et du rôle de la commission environnement, qui deviendra « Commission de l’environnement et du développement durable. »

 

Nous espérons pouvoir vous livrer le fruit de ce travail, pour la fin de l’année. Et bien entendu, les implications budgétaires engendrées par cette nouvelle démarche seront exposées dans le cadre du Débat d’Orientation Budgétaire 2008.

 

   Voilà, M et M, ce que je tenais à préciser. Même si sur le plan environnemental, le CG du Pas-de-Calais peut être fier de ce qu’il a fait depuis plus de 20 ans, il nous faut aller plus loin dans un souci d’anticipation, de rationalisation et d’exemplarité. Mais n’est-ce pas, par définition, les buts que nous nous sommes fixés en devenant des élus politiques ?

 

Hervé Poher

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8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 00:00



Représentant le CG. Lille

Mesdames et messieurs.

 

Permettez-moi, tout d’abord, de souhaiter la bienvenue, à tous ceux qui n’ont pas la chance, voire le privilège, d’habiter dans la région Nord/Pas-de-Calais.

Contrairement à certaines idées reçues, cette région est belle ; elle est riche de ses hommes et elle est fière de son histoire.

   Vous êtes réunis pour un congrès de sénologie et de pathologie mammaire. Etant un élu du Pas-de-calais, je me dois d’évoquer les problèmes spécifiques de notre région. J’espère que dans toutes les régions de France, la prise de conscience est la même qu’ici.

 

 

   Il n’est pas très courant qu’un élu vienne parler dans un congrès de spécialistes, réservé à des spécialistes qui ont cette faculté très particulière et parfois très étonnante : c’est celle de parler avec des mots incompréhensibles pour le vulgus pécum et de discourir dans un dialecte abscons. J’oserai dire qu’avoir des élus, dans une telle réunion de famille, c’est une performance. Et je me permettrai d’ajouter que c’est d’autant plus une performance, que les élus, quels que soient leur rang ou leur responsabilité,

 

-         rechigne à parler de la maladie,

-         ont peur de parler de la souffrance,

-         et ne savent pas aborder, sereinement, tout ce qui touche à la médecine.

 

   Il ne faut pas leur en vouloir ! Ils ne sont pas formés à cela et, vous le savez, parler de la maladie, pour des non professionnels, touche souvent à des sentiments cachés, qu’il est difficile d’assumer. C’est valable pour les élus comme pour les autres. Mais si nous élus du Nord/Pas-de-Calais, sommes, aujourd’hui, parmi vous, c’est pour bien faire passer un message nouveau ; et ce message est simple :

 

     Il dit : « Même si la maladie, le diagnostic et le traitement sont des affaires de spécialistes, la société et les élus, qui en sont les représentants, ne peuvent pas, ne doivent pas rester autistes sous prétexte que c’est une affaire de spécialistes. »

 

   Les collectivités territoriales et l’état l’ont affirmé : La prévention, le dépistage et le traitement des cancers doivent être une priorité pour tous.

 

    Bien sûr, vous pourriez me rétorquer que ce sont de belles paroles et que chacun attend les actes forts montrant notre volonté et notre engagement. Mais, vous le savez, dans notre société, les actes dépendent souvent de la finance et, dans ce domaine là, nous ne faisons pas ce que nous voulons. Mais, dans le Nord/Pas-de-Calais, la machine est en marche, je peux vous l’assurer.

 

   La preuve : cet engagement des collectivités territoriales (Conseil Régional et Conseils généraux) dès 1999, pour leur implication dans les PRS (programmes Régionaux de santé). Nous n’étions pas obligés de le faire ; ce n’était pas dans nos compétences et, pourtant, nous avons voulu nous investir dans le domaine sanitaire, à notre mesure et avec nos moyens.

 

  La preuve : cette charte sanitaire qui vient d’être signée par les 3 collectivités pour continuer a œuvrer ensemble, dans cinq grands champs d’action sanitaire : le cancer en fait, bien entendu, partie.

 

   La preuve : cette volonté, hautement symbolique, du Conseil Régional qui voulait siéger au sein de l’ARH. Cela ne s’est pas fait pour des raisons obscures et j’en suis désolé…. A croire que pour certains, la santé est encore une chasse gardée.

 

La preuve enfin, c’est la mise en place, dans les 2 départements qui composent cette région, de structures pour inciter les femmes à se faire dépister. Permettez-moi de prendre en exemple Opaline 62, structure chargée du dépistage du cancer du sein, dans le département du Pas-de-Calais. Je prends cet exemple parce que c’est la structure que je connais le mieux.

 

  Lors des discussions pour la participation au contrat de plan 2000-2006, l’Observatoire Régional de la Santé nous a communiqué les chiffres de l’état sanitaire de notre région. Je pense utile de vous en faire une esquisse :

   - Nous avons l’espérance de vie la plus faible de France.

   - Nous sommes les premiers pour le taux de morbidité et pour le taux de

      mortalité prématuré. 

Nous avons le privilège d’être les champions de France pour

-         Le K des voies aérodigestives supérieures

-         Le K du poumon

-         Le K du sein

-         Le K de l’intestin

-         Le K de l’utérus

-         Les maladies cardiovasculaires

-         Les maladies dues à l’alcool

-         Les suicides…

 Et quand, dans d’autres pathologies, nous ne sommes pas premiers, nous sommes seconds.

 

Et paradoxalement, tout en étant plus malade que les autres, nous avons, proportionnellement à notre population, moins de moyens médicaux que les autres.

 

   Devant un tel bilan, les collectivités, les élus, les décideurs pouvaient-ils rester neutres, en disant : « Ce n’est pas de notre compétence ; c’est celle de l’état… Donc, nous, on ne bouge pas. » Certains nous poussaient à rester en dehors de ce champ d’action, mais nous avons osé franchir le pas.

 

   D’où l’engagement des collectivités dans les PRS, d’où la création, en 2003, d’Opaline 62. Opaline a été créée grâce à l’union de l’URCAM et du conseil général du PDC. Et cette structure a été imaginée et mise en place, avec le concours des professionnels, médecins libéraux, médecins hospitaliers et radiologues, les associations de lutte contre le cancer et les associations d’usagers et de malades. Je ne veux pas vous abreuver de chiffres, mais laissez-moi vous en citer seulement 3 : Pour 2006, c’est plus de 96.000 invitations qui seront envoyées ; c’est plus de 40% de démarches positives avec mammographies (le taux de réponse était de 31% en 2004) ; c’est, malheureusement, 6,6/ mille de cancers dépistés (ce taux était de près de 11/ mille en 2004). Les taux de réponses montrent que nous sommes sur la bonne voie et que nous devons continuer notre effort.

 

 Mesdames et messieurs. Notre région Nord/Pas-de-Calais a plusieurs handicaps :

 

-         Une histoire guerrière et industrielle qui a laissé des traces ;

-         Une image, à l’extérieur, qui n’est pas trop positive… Et cette image nous colle à la peau

-         Des indices sanitaires qui sont mauvais et eux, nous collent à l’affectif.

 

  Si nous voulons sortir de ce cercle infernal, il faut une dynamique collective associant

-         le savoir des hommes de l’art,

-         la volonté de la puissance publique

-         et une prise de conscience de nos populations.

 

   Dans le destin d’une population et d’une région, rien n’est inéluctable. J’en suis intimement persuadé.

Bien sûr, les collectivités seront parfois maladroites,

Bien sûr, nous ne pourrons pas toujours répondre à vos attentes ;

Bien sûr, nous ne sommes pas plus magiciens que d’autres…

Bien sûr, la santé est, avant tout, une compétence de l’état…

    Mais laissez-nous le crédit de la bonne volonté et le désir de bien faire. Désormais, rien de ce qui touche nos populations ne nous est étranger.

 

   Permettez-moi de terminer par une anecdote personnelle. Avant de m’égarer dans les sombres labyrinthes de la politique, j’ai exercé, pendant 20 ans, la coupable profession de médecin généraliste, en milieu semi rural. En 1998, accablé par trop de responsabilités politiques, j’ai dû arrêter mon métier de médecin et le jour de ma dernière consultation, j’ai vu arriver une cliente, presque une amie. Amie parce que pendant des années, j’avais soigné tous les membres de la famille et certaines épreuves communes nous avaient liés. Elle m’a dit : « Avant que vous arrêtiez, je voulais vous montrer quelque chose… J’ai quelque chose au sein… » Et elle m’a montré un placard énorme, infiltré, induré avec un chapelet de ganglions… Elle avait senti ce quelque chose depuis plus de 6 mois et n’avais pas osé en parler, par pudeur ou par peur de la vérité…

 

  Elle est morte l’année suivante à l’age de 57 ans.

  Et je dois vous avouer qu’en tant que médecin, j’étais révolté ; en tant qu’homme, j’avais de la peine et en tant qu’élu, je me sentais un peu coupable…

 

   Mesdames et Messieurs, soyez performants, soyez inventifs et soyez combatifs… Ce combat là mérite d’être livré et moi, qui ai vu l’évolution de la médecine depuis 30 ans, je suis sûr que ce combat là, on peut le gagner. J’espère que tous les décideurs de France, que tous les responsables, que tous les élus sauront être à vos cotés. Le combat pour la santé, le combat pour la vie est l’affaire de tous. Je sais que, dans ce domaine là, les professionnels et les élus seront d’accord.

 

    Merci de ce que vous ferez et merci de m’avoir écouté.

 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Conseil Général

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