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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

Par Date De Parution

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 14:34

  Belle photo (108)

Cap Climat, le 30 juin 2011 à Arras.

  C’est devenu, maintenant une obligation, une habitude … Je dirais presque un rituel quasi religieux : Tous les ans, au mois de juin, quelques grands sorciers  du Nord-Pas-de-Calais rappellent que le climat est en train de changer…

   Ces mêmes grands sorciers annoncent  à la tribu des homosapiens qu’il est possible que le ciel nous tombe sur la tête… Et les grands sorciers rappellent enfin, à la caste dirigeante, caste dont vous avez côtoyé une belle brochette aujourd’hui, les sorciers rappellent donc qu’il est plus que temps d’agir!

   Bref, le mois de juin est la période des grandes incantations pré-estivales…

   Vous devez vous demander pourquoi  je vous propose cette comparaison  socio-ethnologique, teintée d’un soupçon d’ironie.

   Comparaison ethnologique parce que l’idée, l’évocation et la représentation du grand cataclysme climatique refait surgir en nous, toute les vieilles peurs ancestrales, car depuis que l’homme est homme, on est persuadé qu’on ne peut rien faire contre le ciel. Or, depuis quelques décennies, on nous a démontré que l’homme ne peut pas faire contre le ciel mais qu’apparemment, il peut influer sur le type de ciel… Et c’est pour cela que nous sommes collectivement troublés et que nous nous sentons collectivement plus ou moins coupables.

   Et je me suis permis de manier un soupçon d’ironie car la caste dirigeante, je la connais bien… J’en fais un peu partie.

   Et, honnêtement, cette caste n’aime pas ne pas avoir prise directement sur un sujet ; elle redoute les incertitudes du lendemain autant qu’elle peut, pour des raisons purement politiciennes, passer en perte et profit certaines certitudes scientifiques.

   Et le ciel, le vent, les nuages ou la température sont bien des choses qu’il est difficile de façonner de manière politique ou  même administrative. L’environnement, d’ailleurs, dans son ensemble, ne peut pas s’adapter et se moduler en fonction d’un calendrier électoral… Et si je dis cela, ce n’est pas pour taquiner mes amis écologistes.

   Et cet état des lieux réaliste, que j’ose vous proposer, en admettant nos peurs, en reconnaissant nos insuffisances… Cet état des lieux, dis-je,  est fait  uniquement pour pouvoir vous justifier de l’utilité d’un pôle climat régional.

   Car pour rassurer la tribu, il faut savoir montrer que les décideurs savent ce qu’ils font, savent d’où ils viennent et décident où ils vont, qu’ils agissent et qu’en fonction des enseignements du passé, ils ont tout prévu… Même l’imprévisible ! Ca, c’est valable en climatologie comme en politique générale. De plus, il faut aussi persuader chaque membre de la tribu qu’il est acteur du devenir de la tribu.

   Et pour la caste dirigeante… Pour rassurer et conforter cette caste dirigeante, il faut organiser et partager ; il faut partager et communiquer ; il faut communiquer et afficher. Bref, il faut leur donner l’impression qu’à tout problème, il y a, au moins, une once de solution… et qu’ils peuvent être, eux les grands décideurs, les promoteurs ou les porteurs de cette solution.  

   Si je vous parle réaliste, donc un tantinet ironique, c'est-à-dire un tant soit peu désabusé, c’est que j’ai eu la chance d’aller, il y a 18 mois, à Copenhague et que, pour être honnête avec vous, j’ai eu la malchance d’avoir assisté à « Flopenhague ».  

·       Quelle distance énorme entre l’apport des scientifiques, les objectifs des décideurs et les moyens des utopistes !

·       Quelle distance gigantesque entre l’ambition officielle d’un tel sommet et la pratique des discussions de marchands de tapis. J’étais venu, à Copenhague, pour sauver le monde… Je me suis retrouvé dans un souk…

·        Quelle distance abyssale entre cette obligation de l’urgence dont nous sommes tous conscients et ce constat de l’inertie que nous déplorons tous.

   J’étais à Copenhague avec des gens impressionnants par leur savoir et par leur pouvoir. Mais j’ai été aussi impressionné par la pratique de ces gens qui passent leur vie à parcourir le monde pour négocier… c’est quoi votre métier : Négociateur. A quoi rêvez-vous : de négociation. De quoi parlez-vous : de négociation… Et ils sont tellement imbibés du processus de la négociation, qu’ils en perdent le sens de la révolte et en oublient le but initial… On négocie pour négocier à l’heure, à la minute et parfois même à la seconde...

   Et c’est en voyant cela que j’ai réalisé, à ma modeste place je l’avoue mais comme d’autres, que pour qu’il y ait changement, il faut commencer par le bas, voire la B A BA : former, informer, réformer, communiquer, sensibiliser, impliquer, assembler, animer, valoriser… Tout cela pour avancer !

        Et c’est le rôle d’un pôle climat. Tout le monde n’a pas les mêmes centres  d’intérêt ;  tout le monde n’a pas les mêmes illuminations géniales et tout le monde n’a pas les mêmes moyens d’action ou d’information. Mais, théoriquement, tout le monde peut se renseigner, tout le monde sait entendre et tout le monde peut écouter…  Je n’ai pas dit comprendre, j’ai simplement dit « entendre et écouter. » Et lorsque l’on n’a pas ou qu’on ne sait pas, c’est quand même rassurant de se dire qu’il y a un endroit où on a et où on sait.  

   J’aurais pu ou j’aurais du vous lire tout un laïus rappelant le rôle et les devoirs du Pôle Climat et en particulier de ceux qui l’animent, c'est-à-dire le CERDD. J’aurais du prononcer les mots « animation, observation, concertation » et encore, plein d’autres « Tion ». Mais les gens du CERDD me le pardonneront :

·       Car quand on veut avancer, il vaut mieux utiliser le verbe qui se termine en « er » plutôt que le nom qui se termine en « ion ».

·       Parce qu’il est 14h40, que les gens sont en train de digérer… Et qu’on ne peut pas se permettre d’endormir le public avant une table ronde.

·       Parce qu’enfin, il est plus important d’énoncer la philosophie de la chose plutôt que de fournir la liste des choses.

   Mais sachez que ce pôle climat existe depuis 1 an ;

·       Que le pôle est un outil au service des décideurs, des militants de l’avenir et des gens de bonne volonté ;

·       Que le pôle  est là parce que la connaissance, ça se donne… parce que les conseils, ça s’offre et parce que l’expérience, ça  se partage ;

·       Que le pôle est là parce que dans notre société, personne n’est omnipotent et personne n’a la science infuse. Et qu’il est bon d’avoir, à portée de main, un manuel, un lexique, un dictionnaire, voire une bibliothèque. Le pôle climat, c’est un peu tout cela.

·       Que l’existence même d’un pôle climat est un moyen très simple de donner mauvaise conscience aux élus que nous sommes et à la toute puissante technostructure qui nous entoure…. Car, soyons francs et réalistes, le conservatisme est bien la maladie qui touche, le plus couramment les personnes bien installées.

   Ce pôle climat existe, en tant que personne relais, personne ressource et personne accompagnante. Il a une adresse, un n° de téléphone et même un visage… Et je me permettrai de rajouter que son savoir et ses compétences ne sont pas anecdotiques.

   J’ai une formation médicale et, je dois l’avouer, rien ne m’insupporte plus que ces gens qui savent tout sur tout et qui jouent aux guérisseurs.  En médecine, il y a les bons docteurs, les mauvais médecins, les rebouteux et les charlatans. Et il vaut mieux, croyez-moi, aller voir les premiers parce qu’ils ont le savoir, l’expérience et, bien souvent, l’humilité de la personne honnête. Bien entendu, en disant cela, je ne parle pas des mandarins… Moi, je veux bien donner mon avis sur le cor aux pieds de Michel Pascal ou sur le rhume des foins de Jean Schaepman, mais je ne dirais jamais rien sur le vélo d’Emmanuel Cau… Chacun son métier  et comme je suis nul en mécanique!!

   Tout cela pour vous dire que tout ce qui concerte le climat… Le spécialiste, c’est le pôle climat ; la référence, c’est pôle climat et l’interlocuteur privilégié, c’est pôle climat…

   Comme me disait, hier, ma collaboratrice au CG, la façon dont je dis cela pourrait vous faire penser à une pièce célèbre… « Le père Noël est une ordure »… « Allo, ici Pôle Climat ; je vous écoute ! », « Vous avez un problème ?... C’est cela, oui ! »

   Plus sérieusement. On ne peut avancer qu’avec des références, des informations et des avis concrets. Pour beaucoup d’entre nous, les seules références climatiques que nous avons, ce sont les frayeurs gauloises d’Abraracourcix ou les prévisions météo du regretté Albert Simon. Avouez que c’est un peu léger ! C’est pourquoi il faut structurer notre pensée, ordonner nos connaissances et combler nos défaillances intellectuelles. Le pôle climat est là pour ça.

   Voilà, Mesdames et Messieurs. On m’avait demandé de faire le VRP et de vous rappeler qu’il existe un pôle climat. J’espère qu’à la fin de cette journée, vous repartirez chez vous en disant : « Comment a-t-on fait pour vivre jusque aujourd’hui sans avoir un pôle climat ? » Mais cette interrogation n’a rien d’exceptionnel car de tout temps, l’homme s’est dit, après avoir inventé un outil : « Comment ai-je fait pour vivre sans ? »

   Mesdames et Messieurs. Dans le Nord-Pas-de-Calais, nous ne sommes peut-être pas les meilleurs dans beaucoup de domaines, mais il y a bien un domaine où nous n’avons pas de leçons à recevoir : c’est celui de la bonne volonté et la bonne volonté est sans doute l’apanage des peuples qui ont un certain type d’histoire.

    Et avec cet apanage là, l’élève finira bien par devenir professeur !! Professeur de climatologie, vous l’aurez deviné ! 

 

Hervé Poher

 

 

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Published by popo - dans Conseil Général
30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 17:38

fruges maison médicale

Arras, Assemblée plénière.

Question : « Intervention du CG en matière d’offre médicale et paramédicale dans le cadre d’une politique volontariste de prévention et de soins et plus particulièrement l’exemple des Maisons de santé »

Mon cher collègue.

   Votre question fait appel à plusieurs aspects de la politique de santé publique  qui se superposent. Permettez que je les sépare en 3 points.

   Point 1 :L’offre médicale et paramédicale. C’est ce qu’on appelle le sanitaire et cela ne fait pas partie et n’a jamais fait partie de nos compétences. Le sanitaire, la démographie médicale, les spécialités, le paramédical, tout cela, c’est de la compétence de l’Etat, de l’ARS et un peu de la région. Et vous savez, puisqu’on en a parlé ce matin, qu’il n’y a pas de solution idéale. Au sujet des bourses pour étudiant, nous avons contacté les départements qui appliquent ce principe et il faut avouer que le résultat n’est pas probant .En plus, pour le problème de la démographie médicale, depuis 15 ans nous discutons avec l’état, la région, les départements et l’URCAM…. S’il y avait un traitement miracle, on l’aurait appliqué !

   Point 2 : Les Maisons de la Santé. Souvent issues d’initiatives locales, elles dépendent depuis la circulaire du 27 juillet 2010, directement de l’ARS, dans le cadre du Projet Régional de Santé. A ce titre, l’ARS peut financer les études préalables, l’investissement et le fonctionnement. La Région peut participer aussi aux investissements. Quant à nous, nous avons longtemps réfléchi à notre engagement. Et nous n’avons rien décidé, rien engagé et rien affiché. Mais c’était bien avant la réforme des collectivités et l’arrivée de l’ARS et maintenant, la mode n’est plus aux politiques volontaristes.

   Point 3 : Les actions de prévention. Comme je l’ai dit ce matin, les actions de prévention sont concevables dans un but d’éducation à la santé et dans le cadre de nos domaines de compétence : PMI, personnes âgées, handicap et politique de la jeunesse. Si les EPCI, dans le cadre de la contractualisation, veulent que le département fasse des actions de prévention au sein des Maisons de Santé, il suffira d’en discuter territorialement avec nos services et d’en définir les conditions et les règles. Les obligations légales du département sont parfaitement complémentaires et peuvent être compatibles avec des initiatives des collectivités locales. Notre investissement pour la prévention, dans certains domaines, au coté des acteurs locaux serait, d’ailleurs, une attitude intelligente.

   Voilà les éléments de réponse que je peux vous fournir.

Hervé Poher

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Published by popo - dans Conseil Général
30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 11:33

ARS

 

Arras, Assemblée plénière.

Monsieur le Président, chers collègues.

       Monsieur le directeur de l’ARS. Pour être franc avec vous, je dois vous avouer qu’il règne dans cette enceinte, pour certains d’entre nous,  comme une atmosphère de nostalgie, atmosphère que je qualifierais « d’esprit des anciens combattants ».

·         Parce que c’est vrai qu’il y a bien longtemps que nous n’avons pas vraiment  parlé de santé au sein de ce Conseil Général.

·         Parce que c’est vrai qu’il y a bien longtemps qu’on n’a pas évoqué l’état sanitaire de nos populations.

·         Parce que c’est vrai qu’il y a bien longtemps que nous n’avons pas crié à l’injustice et au respect légitime de nos concitoyens.

   Il y a longtemps, mais je dirais que c’est presque logique. Franchement, nous étions arrivés à nous demander si une petite collectivité territoriale, comme la notre, avait encore le droit d’évoquer ces problèmes…

   C’est vrai que le sanitaire ne fait pas partie de nos compétences et aujourd’hui encore moins qu’hier.

   C’est vrai que l’Etat nous a signifié, à plusieurs reprises et parfois vertement, pour ne pas dire maladroitement, que c’était son domaine et que c’est lui qui définissait les règles du jeu… Pour être honnête, c’est lui qui fixe les règles ; c’est lui qui arbitre et c’est lui qui tient le chronomètre  !!! Dans ces conditions là, il ne faut pas s’étonner qu’on n’ait plus envie de jouer… Nous en particulier !

   Pour certains d’entre nous, ceux que j’appelle les anciens combattants, la situation n’en est que plus dure parce que, vous le savez, la frustration est un sentiment bien pénible. Car, franchement, nous étions un peu frustrés !

   Oui, frustrés… C’est normal… Imaginez ! Maintenant, quand nous voulons interpeler l’état sur ses prérogatives et sur ses manques, nous devons déposer nos questions plusieurs jours à l’avance en évitant, si possible, les sujets qui fâchent… Et la santé a souvent été, dans cette enceinte, un sujet qui fâche. Où est le temps où nous osions dire au représentant de l’état qu’il faisait preuve, dans le cadre de la santé, d’indifférence administrative, d’observatisme sanitaire et où on menaçait le Préfet de le dénoncer pour non-assistance à personne en danger.

   Oui, frustrés… C’est normal, réalisez ! Maintenant, quand nous voulons parler santé, souffrance, maladie, on nous répond presque systématiquement : bilan, budget, marge de manœuvre et déficit.

   Je sais que vous pourriez me répondre  et vous allez me répondre que « Le principal, c’est de faire fonctionner, en équilibre,  notre système de soins et que, de toutes façons, les grands médecins n’ont jamais été de bons gestionnaires »… Ce qui est sans doute vrai mais ce à quoi je vous répondrais facilement : «Qu’à contrario, les grands gestionnaires n’ont jamais été de bons médecins… Sinon, ça se saurait et notre société ne serait pas aussi malade ! »

   Oui, frustrés… C’est normal ! Maintenant, quand nous sentons le besoin de parler de ces problèmes majeurs pour le Nord-Pas-de-Calais, on a tendance à nous rétorquer qu’il y a désormais des instances habilitées, instances qui pratiquent « la démocratie sanitaire » et où nous sommes plus ou moins  représentés.

  Ayant été le premier président de la conférence sanitaire du Littoral, permettez-moi de confirmer que cette démocratie sanitaire ressemble quand même à une « pseudo-démocratie ». Vous pouvez réunir autant de professionnels de la santé, du monde associatif, du monde administratif et autant de politiques que vous voulez, c’était l’ARS, anciennement l’ARH, qui décide. Et les instances démocratiques ou de gouvernance partagée ne sont là que pour faire, permettez-moi de le dire un peu crument, un peu d’habillage. Tout se décide ailleurs… Ce ne sont pas les directeurs d’hôpitaux et les sociaux professionnels qui me diront le contraire.

      Tout cela pour vous confirmer, Monsieur le Directeur, qu’avant même d’arriver sur les bureaux du Conseil Général, vos propositions souffraient de quelques handicaps… Et le handicap, vous ne pouvez pas dire le contraire, c’est bien de notre compétence !

   Pourtant, je me dois d’être objectif et tout d’abord de vous remercier d’être venu, en personne, présenter le résultat des cogitations de l’ARS et de quelques membres associés. Nous en avions perdu l’habitude. 

   Ensuite, quelques mots sur le document en lui-même,

  • qui n’est, il faut le rappeler, qu’un document d’orientation, puisqu’il sera suivi par 3 schémas
  • et qui est, il faut le constater, imprégné à 80% de sanitaire, c'est-à-dire de médical et nous, c’est plus le médico-social…

   Aussi en m’obligeant à une démarche d’origine médicale mais qui est devenue un réflexe dans tous les dossiers quels qu’ils soient (Signes, Diagnostic, Traitement), je peux affirmer que, globalement, nous ne pouvons pas être contre les éléments structurels de ce dossier… On ne peut pas être contre car c’est ce que nous disons et dénonçons depuis 15 ans.

   Premièrement, les signes. Personne ne peut contester la liste des signes négatifs que vous énumérez : mortalité, morbidité, pathologies

   S’il y a un domaine où nous sommes bons, c’est bien celui là. Nous sommes les plus forts depuis 30 ans… Et quand nous ne sommes pas 1ers, nous sommes deuxièmes !  Et c’est bien parce que nous connaissions ces chiffres qu’entre 1997 et 2000, nous avons dénoncé l’inertie, voire l’apathie de l’état.

   Et pour la petite histoire, Monsieur le Directeur, je vous signale qu’à la fin des années 90, le Conseil Général du Pas-de-Calais a été peut-être très véhément… Mais, à l’époque, il se sentait bien seul dans sa véhémence. Et c’est d’ailleurs dans cette démarche là que nous avons réclamé un traitement inégalitaire et une discrimination positive. Ce qui nous fut accordé, pour quelques années et qui nous a bien aidés pour amorcer un rattrapage en équipements hospitaliers.

   Deuxièmement, le diagnostic. Personne ne peut nier la réalité de votre document et le poids des déterminants de santé: Impact du chômage, de l’environnement, des comportements, le poids des addictions, de la culture sociale de nos concitoyens. Le diagnostic étiologique, c'est-à-dire l’énoncé des causes est une évidence et la cartographie des pathologies est on ne peut plus parlante.

   Troisièmement, le traitement. Personne ne peut imaginer une autre ordonnance : 1) Mettre à niveau notre curatif 2) Poussez sur le préventif… Je ne connais pas de 3ème voie… Ou elle relève trop de l’utopie et je préfère la garder pour moi.

   Et dans votre document, on voit surtout les mots : prévenir, anticiper, lutter, dépister, informer, éduquer, organiser…. Je vous rappelle que c’est à partir de 2000 que nous avons décidé de nous impliquer dans la prévention, de nous investir, encore plus, dans l’éducation sanitaire et  d’inventer une implication territoriale des collectivités… Même si ce n’était pas totalement dans nos compétences… Et vous le savez, tout le monde reconnait que dans cette démarche là, nous avons été inventifs et volontaristes.

   Bref, on nous aurait demandé de résumer les états d’âme du département du Pas-de-Calais, depuis 15 ans, nous aurions peut-être produit le même document que vous… Mais en étant légèrement plus inquisiteurs !

   A une nuance près, monsieur le Directeur… Et elle est de taille. Mais elle est très logique.

   Nous, monsieur le Directeur, nous sommes des politiques. C'est-à-dire que nous avons le devoir de manier d’abord les idées et les symboles. Vous monsieur Lenoir, de par vos fonctions, on vous demande de manier, en priorité, voire en exclusivité, les chiffres, les bilans et les taux directeurs... C’est normal. Mais vous le savez bien, depuis que le monde est monde, la dictature du mauvais chiffre a toujours été néfaste à l’éclosion et à l’épanouissement des belles idées.

   Et votre document, comme la discussion qui a eu lieu à l’ARS, il y a quelques semaines, confirme cette omniprésence du chiffre. On évoque la maladie, la souffrance et la mort ; on vous répond consommation, PIB, déficit (textuellement dans votre document)… Avouez que c’est économiquement logique mais que c’est philosophiquement et humainement choquant.

 Quelques points très rapides pour terminer.

  Premier point. Vous évoquez le problème de la démographie médicale, le manque criant de spécialistes et la mauvaise répartition territoriale des médicaux et des paramédicaux.

  Vous l’évoquez sans donner, évidemment, de solution régionale… Nous savons, vous, moi et bien d’autres, que la solution sera nationale.

   Mais vous ne pourrez pas faire autrement que d’intégrer cette problématique dans l’élaboration de votre schéma pour l’organisation des soins.  Avec en corolaire, la création des maisons de santé, dans certains territoires qui deviennent des déserts médicaux. Vous ne pourrez pas faire autrement que d’avancer des idées, voire faire des propositions concrètes, car je vous rappelle, monsieur le Directeur, que tout cela est de la compétence pleine et entière de l’Etat et de l’ARS.  Et à une période où la réforme territoriale a tendance à nous recentrer sur nos compétences obligatoires, comprenez que nous fassions de même avec l’Etat, surtout dans un domaine aussi sensible que la santé.

   Deuxième point. Même s’il est fortement imprégné de sanitaire, votre document nous interpelle et nous intéresse au plus haut point. En effet, vous y parlez  promotion de la santé, d’éducation à la santé, de prévention, de dépistage… Et toutes ces initiatives recoupent automatiquement nos domaines de compétence.

·         Parce que la grossesse, la périnatalité et la petite enfance, sont en partie dans nos compétences. Et c’est, par excellence, le domaine de la prévention.

·         Parce que le handicap congénital ou acquis, c’est dans nos compétences. Et c’est par obligation, le domaine de la prévention, de l’éducation, du dépistage et d’environnement adapté.

·         Parce que la personne âgée est de notre compétence  et que l’augmentation de l’espérance de vie fait que la personne âgée est maintenant, bien souvent, un condensé de poly pathologies ; d’où l’intérêt de l’information, du dépistage de l’anticipation et de la prévention.

·         Parce que, enfin, nous avons fait, de la jeunesse, une de nos priorités et que  l’éducation à la santé, la lutte contre les addictions et l’accès aux soins sont des passages obligatoires pour une politique de la jeunesse.

   Dernier point que je me dois d’évoquer. Les derniers chiffres de l’ORS, parus dans la presse récemment, montrent que la Région Nord-Pas-de-Calais reste encore la championne de la mauvaise santé. Pourtant, étant habitué à ces états des lieux réguliers, j’y vois quelques lueurs d’espoir et je ressens quelques frémissements d’optimisme. Ce qui veut dire implicitement, monsieur le Directeur, qu’il ne faut pas baisser la garde et qu’il ne faut surtout pas relâcher l’effort.

   Nous ne sommes pas mieux ! Nous sommes un peu moins pires !! Et comme je vous l’ai déjà dit : « A force d’être moins pires, on sera, un jour, peut-être meilleurs ! »

    Voilà, monsieur le Directeur, succinctement quelques avis sur votre document d’orientation. Avis qu’on peut résumer ainsi :

  1.  Il faudra, encore et toujours, conforter nos acquis
  2. Il faudra s’attaquer, encore et toujours, à certains déterminants de santé qui sont la cause de tous nos malheurs.
  3. Il faudra lier et recouper vos programmes d’action avec certaines compétences détenues par d’autres et, en particulier, par nous.
  4. Et pour faire tout cela, il faudra, encore et toujours, réclamer un traitement inégalitaire de notre territoire. Le malheur sanitaire n’est pas programmé génétiquement, monsieur le Directeur et, tout à l’heure, sur une de vos diapos, il était noté : « Il n’y a pas de fatalité. ». Alors, il faut réclamer encore et toujours plus de moyens.     

     Vous avez écrit, dans ce document que « la maitrise de la croissance des dépenses est une nécessité ». Nécessité comptable peut-être, Monsieur le directeur, mais ce n’est pas une obligation morale… Surtout quand on veut changer l’ordre des choses et modifier non pas le parcours, mais les chemins de  vie.

  Monsieur le directeur de l’ARS. Vous êtes du coin. Aussi, nous ne doutons pas  que vous soyez comme nous : c'est-à-dire porteur d’un  véritable sentiment d’injustice, donc de rébellion, donc de revendication au profit d’une population qui le mérite.

   Et sachez que quand un organisme malade est, en plus, touché par le syndrome de la rigueur budgétaire, on peut le guérir en donnant  des doses massives de justice, d’équité, de solidarité et de bonheur.

   C’est un traitement qui peut coûter cher mais la  guérison et le bien-être, ca n’a pas de prix.

   Je vous remercie de votre attention.

 

Hervé Poher

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Published by popo - dans Conseil Général
15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 20:22

 

pihen 

 

   J’ai bien compris que je n’avais le droit d’évoquer que 3 points.

   Alors premier point. Permettez-moi de dire que connaissant le maire, Jean-Luc Marot, je m’attendais à un discours à la Fidel Castro, comme à la Havane ; c'est-à-dire long, très long. Eh bien, non ! Il a été raisonnable et ça n’a duré que 10 minutes.

   Deuxième point, je remercie le maire, les élus et la municipalité de Pihen-les-Guînes de m’inviter régulièrement. Certaines mauvaises langues pourraient dire que c’est parce que le maire souffre d’arthrogrypose et qu’il a besoin d’argent et de subventions. Mais je le rassure. Au Conseil Général, je surveille tous les dossiers des communes de mon canton et même ceux des collectivités aux alentours. En plus, je lis les journaux tous les matins.

   Non, si je suis invité, c’est parce que le maire sait bien que dans sa commune, j’ai laissé une partie de mon passé, de mon cœur et même de mon estomac.

   Une partie de mon passé et de mon cœur, simplement parce que j’ai exercé la médecine pendant 20 ans et que j’avais beaucoup de clients à Pihen. D’ailleurs, cela a un impact sur ma vie politique. Aux dernières élections, mon adversaire de droite s’étonnait de mes scores à Pihen et même à Hames-Boucres. Je lui ai répondu que j’avais soigné la moitié du village et que les gens ne votaient pas pour un parti… Ils votent pour « Le docteur ».

   Une partie de mon estomac… Et certains d’entre vous connaissent l’anecdote. En effet, je suis le premier élu du coin à avoir gouté le vin de Monsieur Potterie. En 96, je suis venu à la fête du vin. Moi, je ne suis pas un buveur de vin, je suis un buveur de bière. Mais j’ai fait un effort. Monsieur Potterie m’a donné un verre avec… 2 centimètre-cubes de liquide. J’ai dit à Monsieur Potterie qu’il était radin mais il m’a répondu que je devais d’abord essayer cette dose. J’ai vite compris… Car après, je devais assister à une assemblée générale du Crédit Agricole et, juste avant mon intervention, j’ai commencé à souffrir d’un mal d’estomac… J’ai réalisé pourquoi Monsieur Potterie donnait son vin en petite quantité !!

   Et ce soir là, en 1996, je devais intervenir sur l’intercommunalité… Troisième point… déjà évoqué par le Président Gosse. Et à ce sujet, permettez-moi de vous rassurer… de ne pas parler la langue de bois et d’apporter quelques précisions. Dans le cadre de la grande recomposition de l’intercommunalité, je n’ai, en tant que président d’un intercommunalité voisine, aucun désir, aucune envie, aucune recommandation à faire. L’état veut revoir ce dossier… OK, mais  c’est son problème. Je considère que ce n’est plus le mien.

    Pourquoi suis-je comme cela ? Probablement à cause de l’âge, à cause de l’expérience et à cause des événements de la vie.

   A cause de l’âge sans doute… Parce qu’en 96, quand nous discutions de l’intercommunalité, j’avais 44 ans… J’étais donc plus tonique que maintenant… Même si je me soigne !

   A cause de l’expérience vraisemblablement. A cette époque là, le dossier a peut-être échoué parce que je parlais à certains et je ne parlais pas à d’autres ; je disais certaines choses et je taisais certaines autres choses… Donc aujourd’hui, je ne dis plus rien… Je me tais… On ne pourra rien me reprocher.

   Et aussi à cause des événements de la vie… Pour être franc avec vous et vous l’avez peut-être vu dans le journal, je suis depuis peu grand-père et je me rends compte, désormais, qu’il y a des choses importantes et d’autres qui le sont moins.

   Alors pour 2011,  je vous souhaite ce qui est important : l’amour et la tendresse de vos proches, de ceux qui vous sont chers et cherchez, autour de vous, les gens qui portent le parfum du bonheur. Cherchez bien et vous trouverez facilement.

Hervé Poher

 

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 19:33

 

 Blason Hames-Boucres

   Rassurez-vous, mon message sera court car trop de messages tuent les messages et j’ai compris que le micro hames-boucrois ne voulait pas que les orateurs soient trop longs.

   Mais je voudrais quand même vous dire quelque chose.   

 Ce matin, j’étais à Herbinghen, pour la cérémonie des vœux. Et j’y ai exercé  mon droit d’élu, mon rôle de responsable politique et de vice-président du Conseil Général. Il fallait profiter d’une certaine audience et j’ai parlé des problèmes du moment. Des interrogations, des craintes, voire des peurs que nous avions face à certaines réformes et à certaines décisions.

    De la réforme des finances locales, avec la suppression de la taxe professionnelle et la problématique des collectivités pour boucler leur budget.

   De la réforme des compétences… Réforme qui voudrait que les collectivités se limitent à leurs compétences, toutes leurs compétences et rien que leurs compétences… Qui voudrait que le Conseil Général ne s’occupe que des routes, des collèges et de la solidarité… Et la solidarité, c’est les personnes âgées, les handicapés et le RMI qui est devenu le RSA… Que le Conseil Général n’aide plus le sport ou la culture… Qu’il ne puisse plus aider les petites communes quand elles font des travaux sur leur église ou sur le mur du cimetière…

   Interrogation enfin sur le nouveau découpage et la réorganisation des futures intercommunalités…

   Voilà ce que j’ai dit ce matin. Et figurez-vous qu’en sortant, je me suis dit que «  en parlant comme cela, j’avais tapé à coté ! ». Pourquoi me suis-je dis cela ?  Simplement pour 2 raisons.

   La première, c’est que les problèmes, c’est le lot des élus ! Que nous sommes élus pour cela ! Que c’est notre rôle d’élu de trouver des solutions ! Que s’il n’y avait pas de problèmes et des difficultés, nous n’aurions pas besoin d’avoir des élus. Donc aucune raison des montrer des angoisses ou des inquiétudes.

   Deuxième raison, c’est qu’il y a des périodes pour certaines choses… Et que la période des fêtes n’est pas la plus propice pour afficher des états d’âme. Entre le 24 décembre et le 31 janvier, dans cette période où il y a de la neige, les gens veulent entendre parler de rires, de joie, de fêtes… Dans cette période, les gens recherchent les parfums du bonheur… Et ce n’est pas à ce moment là qu’il faut évoquer les problèmes…

   Pourquoi ai-je eu aujourd’hui cette réaction ?

   Simplement, Mesdames et Messieurs, parce que, depuis quelques semaines, mon centre de gravité affectif a été déplacé : vous ne le répétez pas mais, depuis quelques semaines, je suis devenu un tout nouveau grand-père… Et j’ai réalisé qu’il y avait des choses importantes et d’autres qui le sont moins. J’ai réalisé que désormais, je serai peut-être inquiet quand je ferai le budget de la communauté de communes, mais que je serai encore plus inquiet quand je verrai que le petit a la « niflette »  au nez ou qu’il est en train de faire une poussée dentaire... Même si je suis médecin... Tout est relatif… Il y a des choses importantes et d’autres qui le sont moins…  

   Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui… Tout cela pour vous souhaiter ce qui est vraiment essentiel : des joies, des plaisirs et de l’amour, du plaisir avec ceux que vous aimez… Car c’est ça qui est important et je vous le souhaite tout simplement de plein cœur.

Hervé Poher

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 11:17

 

 

Francigena

 

Séance plénière du Conseil Général/   Hervé Poher

 

Dans la continuité de la délibération précédente, puisque je me suis permis de vous rappeler que notre département était un lieu de passage et d’histoire, pour ne pas dire un lieu de passage donc d’histoire, nous vous proposons de valider et d’inscrire au PDIPR (Plan Départemental d’Itinéraires de Promenade et de Randonnées) la 7ème tranche comprenant trois points : Tout d’abord l’itinéraire de Grande Randonnée dénommé Via Francigena, ensuite un complément du GR appelé « Les Tours du Bassin Minier », enfin de petites modifications concernant le Gr 121. 

   Pour finir cette matinée de travail, permettez-moi d’être un peu plus long sur la Via Francigena.

   La Via Francigéna, chemin de randonnée que nous vous demandons d’officialiser, correspond au trajet qu’empruntaient, il y a quelques siècles, les pèlerins allant de Canterbury jusque Rome.

   Dans les documents qui vous ont été communiqués, vous pouvez lire quelques rappels historiques, avec des références à

-         la « Route de Rome » (et non pas la route du rhum), route créée par Jules César,

-         la voie « Francisca » ou le « Chemin des Anglois » dans le royaume des francs,

-         puis la « Via Francigena », voie empruntée par les marchands, les hommes d’église, les régnants  et les pèlerins. Vous vous doutez bien qu’au fil des siècles, le trajet de cette Via Francigena a été plus ou moins modifiée et a subi quelques variantes. 

   Mais la seule trace écrite qui sert maintenant de référence officielle est le journal de Sigéric, archevêque de Cantorbéry qui est allé jusqu’à Rome, en 990 après JC, pour y rencontrer le pape. De ce carnet de voyage sont tirés 80 lieux d’étapes qui sont les sites incontournables  de la Via Francigena, sachant qu’à chaque étape, Sigéric et ses gens faisaient entre 20 et 25 kilomètres, allant d’abbaye en église et d’église en abbaye.

   Officiellement, la Via Francigena fait, dans sa totalité, environ 1700 kilomètres, partant du Kent, traversant la France, la Suisse, l’Italie et se terminant à Rome.

   Pour notre département, le projet de tracé a été réalisé par le Comité Département de Randonnée pédestre, le Parc Naturel des Caps et Marais d’Opale et la Communauté de Communes Artois-Lys. Il est long de 242 kilomètres et passe sur le territoire de 86 communes.

   Bien entendu, il n’a pas été possible de suivre exactement la route de Sigèric, l’aménagement du territoire ayant quelque peu, durant les 10 siècles passés, modifié l’environnement. De plus, à certains endroits, pour des raisons pratiques ou par absence d’autorisation, le chemin a dû être dévié. Mais le tracé de la voie Francigena essaye de coller au plus près du tracé historique.

   Initialement, la Via Francigena devait commencer à Wissant. En effet, il a été  démontré par les historiens et les archéologues que pour traverser le détroit, les pèlerins embarquaient  sur la côte anglaise et se laissaient dériver jusque la côte française. Et le jeu des vents, des marées et des courants faisaient qu’ils arrivaient bien souvent entre Calais et Boulogne, et particulièrement dans la baie de Wissant. Mais la dérive n’étant plus une pratique à la mode, le tracé a été rallongé jusque Calais afin que les « anglois » qui veulent se transformer en pèlerins puissent emprunter, en toute sécurité, le car-ferry.

  De Wissant, le chemin emprunte naturellement les hauteurs, c’est à dire les premiers contreforts des monts d’Artois et de l’arrière pays boulonnais. C’est logique puisque je vous rappelle qu’une grande partie de la Flandre était encore sous l’eau ou occupée par les marécages.

   Guînes, Licques, Vallée de la Hem jusque Tournehem ; puis descente vers l’Audomarois et le pays de Lumbres en passant par Wisques, Esquerdes pour arriver à Thérouanne ; on longe ensuite la chaussée Brunehaut ; direction Auchel, Marles-les-Mines, Bruay la Buissière, Mesnil les Ruitz, Ablain-Saint-Nazaire. Puis on arrive au mont Saint-Eloi et on rejoint Arras. Au sud d’Arras, on longe l’axe Arras-Bapaume (17) et de Bapaume, on rejoint Rocquigny et la limite du département

Quels en sont les intérêts d’une telle démarche :

   Tout d’abord offrir aux randonneurs un parcours historique qui peut être fait en plusieurs étapes. Je tiens à vous signaler que la via Francigena était connue bien avant le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et que les pèlerins, les randonneurs ou les randonneurs pèlerins sont déjà très nombreux.

   Autre intérêt : Offrir à tous un itinéraire qui permet de contempler différents paysages de notre département : la côte d’Opale, les monts du boulonnais, les marais, les coteaux calcaires, la ruralité autour de la chaussée Brunehaut, le pays du charbon jouxtant le pays d’Artois pour finir dans un territoire hautement marqué par les guerres. Bref, toute cette diversité et cette richesse qui caractérisent notre département.

   Voilà pour le premier point.

   Second point. Nous vous demandons de valider les délibérations de 8 communes du bassin minier, complétant ainsi le GR de pays du bassin minier, Gr dénommé « GRP des Tours du Bassin Minier », avec quelques modifications sur la commune de Lapugnoy. Ce Gr avait déjà été inscrit au PDIPR, mais 8 délibérations nous manquaient.

   Dernier point, nous vous demandons d’accepter quelques modifications du GR 121 sur les communes d’Oisy-le-Verger et de Palluel.

     Voilà énoncé les trois points de la délibération et le résumé de démarche de validation de cette voie Francigena et je ne peux, Mesdames et Messieurs, que vous encourager à vous transformer en pèlerin. C’est bon pour la santé physique et psychique et je vous rappelle que la randonnée fait partie de notre Agenda 21. Et il serait donc très opportun que les élus montrent l’exemple.

   Je vous remercie de votre attention.

    Hervé Poher

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 11:12

 

 

wateringues

 

Séance plénière du Conseil Général/ Hervé Poher

 

Monsieur le Préfet.

   Permettez-moi de vous faire part d’une interrogation légèrement teintée d’inquiétude interrogation concernant la réorganisation de la gestion des wateringues.

   Contrairement à ce que prétendent certaines personnes mal informées ou souffrant de surdité sélective, l’IIW et les collectivités territoriales, le PDC en particulier, n’ont eu de cesse, depuis 2004, d’alerter l’Etat et ses services, sur les risques encourus par la zone de wateringues, zone qui va de Sangatte à la frontière belge, en descendant jusque Saint-Omer :

-         Risques découlant d’une sous-capacité d’évacuation

-         Risques dus au vieillissement des stations de pompage

-         Risques résultants du changement climatique et de la modification de notre type de pluviométrie

-         Risques, enfin, amenés par la montée du niveau de la mer.

   Tous ces risques ont été évoqués de nombreuses fois dans cette enceinte, en séance plénière et la dernière fois, quelques semaines avant la tempête Xynthia. J’ai personnellement, en tant que Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’Eau, alerté, officiellement, Monsieur Lepeltier, Madame Nelly Olin et Monsieur Jean-Louis Borloo, tous trois ministre de l’environnement.

   Après un audit effectué en 2007, trois démarches ont été proposées.

-         Définir précisément les aléas

-         Mettre en place une nouvelle gouvernance

-         Essayer d’instiller, voire d’imposer de nouvelles règles d’urbanisme.

   Trois démarches qui semblent logiques, qui sont compréhensibles et qui, je le crains, deviennent urgentes. Permettez-moi de saluer, en toute objectivité, en évoquant ce dossier, le professionnalisme et l’écoute des services de la DREAL ainsi que l’attention des représentants de l’Etat. Vous voyez, Monsieur le Préfet, il y a des domaines où on peut parler le même langage. 

   Ma question est simple, Monsieur le Préfet.   Qu’en est-il de la mise en place de la nouvelle gouvernance ?

  Et en rappelant avant tout, Monsieur le Préfet, qu’il y a 30 ans, les départements, sous l’impulsion de Roland Huguet se sont impliqués dans la gestion des wateringues, prenant comme argument ou comme justification que cela faisait partie de l’aménagement rural et du maintien de l’agriculture… Compétence du Conseil Général !

   Or le ministère affirme, aujourd’hui, que le problème des wateringues n’est plus un problème agricole mais bien un problème d’urbanisme, au sens large du terme et un problème d’utilisation des sols… Argument qui peut se défendre.

   Dont acte… Mais comme en plus, la sécurité des biens et des personnes est de la compétence de l’état, que l’eau ne fait pas partie de nos compétences, pouvez vous me confirmer qu’en toute logique les départements ne participeront plus à la gestion des wateringues ? Ou alors, par quel biais ?

 

Hervé Poher

 

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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 15:28

 

 

inauguration Tom Souville 

Rassurez-vous, je serai très court. Je suis peureux de nature et quand des       « canailles » m’ordonnent d’être court, je suis court.

   Permettez-moi, tout d’abord, de vous avouer que je me sens, cet après-midi, un peu bicéphale : une tête et un rôle officiel ; une tête et un plaisir personnel.

   Le rôle officiel, c’est d’être le porteur de la parole du Conseil Général, la parole du Président Dominique Dupilet… Et pour ceux qui le connaissent, on sait que la parole du président a parfois des connotations divines.

   Le département a accompagné ce projet. Je dirais : c’est naturel, mais ce n’était pas évident. Dans une période d’incertitude et de mutation financière, certains, au sein des assemblées territoriales, auraient tendance à être frileux, à se replier sur eux-mêmes… En disant « Nos compétences, toutes nos compétences et rien que nos compétences. » Et les compétences d’un conseil général, c’est : les routes, les collèges, l’enfance, le RSA, les vieux, les handicapés, l’accueil des mineurs étrangers et j’en passe. Bref, un gros pôle social et on pourrait ne se limiter qu’à cela. Mais nous, nous avons choisi de garder des politiques volontaristes, de nous associer à des collectivités locales, des intercommunalités, des villes pour faire de l’aménagement du territoire.

   Alors, comme ce n’est pas dans nos compétences, nous avons créé des mécanismes : le Farda, fond d’aménagement rural et de développement agricole… Cela ne vous dit rien, mais les maires des petites communes connaissent tous le Farda… Saint Farda. Et cela nous permet de les aider à refaire le mur du cimetière, des travaux dans l’église, la salle des fêtes… Et pour les communes plus importantes et les communautés de communes, nous avons créé la contractualisation… Comme le dit le nom, c’est un contrat entre le département et la collectivité. Nous accompagnons si le projet est lisible et cohérent, participant ainsi à l’aménagement du territoire et à un changement d’image du département. Mais en rappelant, bien entendu, comme l’a dit le président de Cap Calaisis, que le département n’est pas qu’une boite à sous…

   L’aménagement du territoire ne peut se concevoir qu’ensemble, dans une dynamique collective en ayant une vision claire du territoire. C’est pourquoi nous avons accompagné ce projet de base de voile. En plus, à ce projet, on peut associer les idées de jeunesse, d’éducation et de sport… Avec certaines valeurs, même si depuis juin dernier, on peut avoir des doutes sur certaines valeurs du sport… Mais ceci est un avis personnel.

   Plaisir personnel, aussi d’être ici car dans cette salle, je crois être celui qui connait le mieux cet environnement. J’ai passé une grande partie de mon enfance à 3 ou 400 mètres d’ici. La ferme Duitche fait partie de mes jalons personnels ; je connais les dunes par cœur… Et je connais sur le bout des ongles tous les blockhaus de Calais au Blanc Nez. Quand on est adolescent, c’est important de connaitre ces endroits là !

   Enfin, pour en terminer. Vous avez appelé ce beau bateau du nom de Tom Souville, célèbre corsaire calaisien. Pour votre prochaine réalisation, donnez le nom d’un autre corsaire célèbre du Pas-de-Calais… Même si certains diront qu’il est un peu pirate : Dominique Dupilet. Vous avez vu comme il aime bien taquiner les anglais. Quand il a dit que le département devait être la base arrière des JO 2012, ils ont réagi de suite ; ils étaient très « So Shocking » ; on avait l’impression que nous réinstallions le blocus continental…

   Mais taquiner les anglais, dans le calaisis, c’est notre habitude. Monsieur le Sous-préfet. Vous venez d’arriver. Vous aller vous rendre compte qu’ici, on a un peu l’esprit des naufrageurs de côte. Nous ne sommes pas tous des Tom Souville, mais nous n’en sommes pas loin. 

 

Hervé Poher

Tom Souville 4

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 11:43

 

Eoliennes.jpg

 Mesdames et Messieurs. 

  Sachez que j’ai parfaitement conscience d’intervenir 5 heures trop tôt. En effet, vous allez avoir, cet après-midi, un atelier de travail intitulé : « Comment intégrer la problématique climat dans le domaine agricole » et cet atelier va permettre à d’éminents spécialistes, à des chercheurs et à des experts d’évoquer

-           la production des gaz à effet de serre,

-          le réchauffement de la planète,

-          ses effets sur les productions agricoles

-          et les moyens de lutter contre ce réchauffement. En partant d’un constat simple : en France, l’agriculture, c’est 12% de la production de dioxyde de carbone, 75% de protoxyde d’azote et 57% de la production de méthane.

   Mais dans ce domaine, comme dans d’autres, il faut savoir laisser l’expression à ceux qui  sont sensés ne pas dire de bêtises… Même si les constatations, les chiffres et les prévisions sont devenus, pour la gloire de certains, des objets de polémiques. Et, pour manier la polémique, ces gens là, le font de façon très habile et très allègre. Mais, malgré les polémiques, tout le monde s’accorde à admettre que, comme dans d’autres domaines, l’agriculture devra être politiquement et climatiquement responsable.

   Et puisque je laisse la science aux experts, permettez-moi simplement de vous expliquer les états d’âme, les dilemmes et les poussées d’adrénaline qu’un élu comme moi peut subir dans le cadre d’une réflexion « Plan Climat et Agriculture ». Je ne peux pas vous parler du coté scientifique des choses mais je commence à avoir assez d’expérience pour vous évoquer les difficultés politiques et pratiques que rencontre un élu, plein de bonnes intentions, dans un département comme le Pas-de-Calais. Mais c’est ce qui fait le charme de mes responsabilités et cela doit être commun à tous les grands départements agricoles.

    Certains d’entre vous doivent se demander : « Où est le problème ? Quel est le problème ? ». Laissez-moi vous le situer en vous rappelant certaines évidences.

  1ère évidence : Le Pas-de-Calais a, comme tout département, ses spécificités. Et, en particulier, il en a une, parfois oubliée: l’agriculture y est omniprésente. Quand nous faisons le constat que nous avons peu de surfaces boisées (7%), ce n’est pas à cause du gigantisme de nos communes, contrairement à ce que  disent certains, c’est bien parce que l’agriculture occupe plus de place qu’ailleurs. La SAU du Pas-de-Calais, est d’environ 65%, alors qu’elle n’est que de 50% pour toute la France.

  2ème évidence : Nos demandes sociétales et notre fonctionnement économique ont souvent amené à des attitudes productivistes et, dès lors, la contrainte environnementale passe au second plan.

  3ème évidence : Je me permettrai de dire, en toute amitié, que « le monde agricole est un peu chatouilleux » et, malheureusement, dans différents domaines et pour différentes raisons,  il a quelques motifs d’être inquiet et chatouilleux.

   Si vous cumulez ces 3 évidences, vous comprenez qu’il y a des sujets qui portent à discussions,  à malentendus, voire à affrontements.

   Preuve indirecte de désaccords potentiels  et, surtout, ne le répétez pas : Au sein même du Conseil Général du Pas-de-Calais, il n’est pas rare que la 5ème commission n’ait pas la même vision ou interprétation des choses que la 6ème commission ; la 5ème, c’est la commission agriculture et monde rural ; la 6ème, c’est la commission environnement, Agenda 21 et Plan climat. On règle toujours les problèmes mais ce n’est pas toujours simple.

   Je vais vous citer quelques cas concrets.

   Emmanuel Caux, qui est notre idole à tous, a l’habitude de rappeler qu’une nature respectée, voire restaurée est la meilleure des usines à dépollution et à préservation du climat. Quand il dit cela, c’est pour dénoncer, à juste titre,  la déforestation importante qui a été pratiquée dans notre région.

    Afin d’y remédier, on parle donc  de plantations ; qui dit plantation dit trame verte ; qui dit trame verte dit maitrise des sols ; qui dit maitrise des sols dit monde agricole… Ce sont les fiches 3,4,5 et 56 de notre Agenda 21 : plantations de voierie, oxygène 62, trame verte et bleue et maitrise des sols en périurbain pour le maintien des ENS et de l’agriculture.

   Mais dès que vous parlez de maitrise des sols, on vous rétorque outil de travail, expropriation abusive et intégrisme écologique. Et on nous demande de respecter, dans la maitrise des sols et dans l’idée d’une trame verte, une certaine modération voire une ostensible retenue. Et à un moment, on nous demande de signer une charte de bonne conduite. OK mais il faut quand même se rappeler qu’un arbre, ça ne se plante pas dans le goudron.

   De plus, le sujet devenant polémique, le conseil général a décidé d’élaborer un SCOB (schéma de cohérence boisement).  Mais déjà, certains prennent l’élaboration de ce schéma comme un moyen de limiter la démarche trame verte ; d’autres pensent, au contraire,  que ça pourrait la booster. Là, le monde agricole, nous même au sein du Conseil Général, bref tous ensemble avons besoin d’une mise au clair…

   Et inutile de vous dire que, dans la zone du « Parc naturel des Caps et Marais d’Opale », ce sujet est encore plus sensible.

   Autre problématique : la consommation de produits issus de l’agriculture biologique.

   Tout le monde sait qu’une démarche vertueuse dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique implique, entre autre, la consommation de produits de saison, dans un circuit court et sans utilisation d’éléments chimiques.

   2 fiches de notre Agenda 21 font référence au bio : introduction dans les collèges et soutien aux structures régionales impliquées dans l’agriculture biologique.

   Dés 2008, nous avons lancé une expérimentation dans 6 collèges, avec l’aide de l’association A.Pro.Bio. Mais très rapidement, 3 types de difficultés sont apparus.

 Tout d’abord, l’absence ou le manque de structure des filières. Certains établissements ont eu des difficultés importantes pour trouver des fournisseurs capables de répondre aux exigences de volume, ou des fournisseurs capables de respecter toutes les obligations sanitaires pour la restauration collective et dans un rayon d’intervention relativement petit. Faire venir du bio de trop loin, peut nous satisfaire philosophiquement, mais est une aberration quant au bilan carbone. La filière locale a du mal à s’organiser mais elle est en train de faire sa révolution. Actuellement, nous communiquons à nos collèges une liste de 117 fournisseurs potentiellement mobilisables. C’est déjà mieux… Ou c’est moins pire.

   Seconde difficulté liée à l’hétérogénéité des prix des denrées. Nous avons constaté des tarifs très variables d’un établissement à l’autre. Le surcoût pour des fruits et légumes bio peut être estimé de 5 à 10%. Pour d’autres produits, telle la viande, cela peut monter à 500%... Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes dans le cadre de la gestion financière des demi-pensions. Mais, dans le cadre de sa démarche, le Conseil Général à quand même voté un plus de 10 à 40 centimes d’euro par repas.

   Dernière difficulté administrative et technique : Cette démarche nous oblige à mettre en place des cahiers des charges spécifiques pour le bio et amène les collèges à imaginer des menus à partir de produits frais, bio, de saison et produit localement…

   Toutes ces difficultés ne sont pas insurmontables mais il nous faudra encore un peu de temps. Le département du Pas-de-Calais a beau être un grand département agricole… quand dans certain coin, on ne cultive que de la betterave, de la patate ou du maïs, faire un repas équilibré, bio, respectueux du climat et apprécié par les enfants, n’est pas forcément une évidence.

   Voilà 2 exemples qui vous démontrent que le fait d’être un grand département agricole nous oblige à assumer une certaine inertie et à accepter que les mutations soient un peu plus difficiles qu’ailleurs. Nous  vivons cette difficulté dans le cadre du changement climatique comme nous le vivons dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau.

  Tous les spécialistes s’accordent à dire que la modification du climat va bouleverser l’agriculture, le type de cultures et d’élevage, donc la gestion de notre territoire.

Dans ce domaine là, comme dans d’autres, il y a le préventif et le curatif sachant que les 2 attitudes se rejoignent en une seule attitude : s’adapter et transformer ses pratiques pour répondre plus efficacement aux risques climatiques.

   Et nous avons confiance dans l’intelligence collective de  notre société pour trouver des solutions. L’important, c’est d’abord d’avoir conscience du problème. Une fois que la prise de conscience est faite… le plus dur reste à faire. Mais cela, c’est votre sujet pour cet après-midi.

Hervé Poher

 

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 15:55

 poher mai 2010

  Séance plénière du Conseil Général

 Question de Alain Delannoy

« Depuis le 1er avril dernier, une nouvelle institution a vu le jour, l'ars. Cette instance a pour vocation principale d'assurer une meilleure coordination entre les deux champs du sanitaire et du médico-social.

L'un des premiers chantiers auxquels devra se consacrer l'ars est la rédaction du schéma régional d'organisation médico-social. Ce schéma régional d'organisation médico-social a une mission a celle du schéma régional d'organisation des soins : prévoir et susciter les évolutions de l'offre médico-sociale.

Voici une mission bien difficile, car la loi fait déjà obligation aux départements d'établir ce type de schéma. Les perspectives qui sont donc offertes a l'ars sont très limitées : rechercher un compromis entre les objectifs des schémas des 2 départements ou faire table rase de l'existant.

C'est donc tout naturellement que je m interroge sur l'avenir des schémas départementaux et sur les possibilités d'intervention du conseil général dans les choix de politiques de ses propres domaines de compétence. »

 

Réponse de Hervé Poher:

Mon cher collègue.

   Votre interrogation nous laisse entrevoir, de votre part  un soupçon de crainte et une certaine dose d’incompréhension. Mais tout cela, bien entendu, tous dans cette enceinte, nous le partageons. Car

- L’interrogation est légitime,

- La crainte peut sembler justifiée

- L’incompréhension ne demande qu’à être dissipée à condition, bien entendu que l’ARS et les départements parlent le même langage.

   Et permettez-moi de vous dire qu’étant donné l’environnement général de la réorganisation sanitaire et médico-sociale,  le langage commun entre l’ARS et les départements ne sera pas  génétiquement naturel et en disant cela, je suis très modéré…

   Et pour illustrer ce risque, je voudrais simplement vous rappeler 2 évidences :

   Première évidence : L’importance du PRIAC (PRogramme Interdépartemental d’ACcompagnement du handicap et de la perte d’autonomie) et la mise en place de la procédure d’appels à projets laissent de moins en moins de place aux départements et au libre choix de ceux-ci pour la création d’établissements pour personnes âgées ou handicapées. Et pourtant, jusqu’à preuve du contraire, nous sommes encore les chefs de file de l’action médico-sociale pour le handicap et pour la personne âgée. Nous sommes chef de file mais d’autres ont une fâcheuse tendance à nous imposer leurs priorités et leurs décisions.

    Seconde évidence : Dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle gouvernance, on nous a accordé, royalement et généreusement, au sein des instances ad hoc, quelques demi-strapontins prouvant par là que, dans la tête de certains, les départements ne pèsent plus lourds parce qu’ils sont agonisants… Le projet de réforme des collectivités territoriales a déjà formaté certaines structures administratives. Mais même en n’occupant que des demis-strapontins, il est de notre devoir de rappeler que nous sommes, jusqu’à preuve du contraire, encore les chefs de file de certaines politiques.

   Etant donné l’augmentation de l’espérance de vie, étant donné les progrès observés en médecine et étant donné les évolutions sociétales qui en découlent, il semblait logique de lier un peu plus le médico-social et le sanitaire. Une adaptation semblait nécessaire. Elle a été entreprise… Mais cette adaptation a, probablement, voulu anticiper la mort des départements. Et ceci est, il faut bien l’avouer, une erreur stratégique en plus d’être une erreur diplomatique.

   Certains disent que le département ne pourra pas faire autrement que de s’entendre avec l’ARS… Mais pour pouvoir s’entendre, il faut d’abord dialoguer et pour dialoguer, il faut savoir s’écouter. J’espère que l’ARS n’oubliera pas cette règle fondamentale de la démocratie. Mais permettez-moi d’être très dubitatif.

   Quoi qu’il en soit, Mesdames et Messieurs. Le département est encore chef de file ; le département a fait l’effort d’élaborer des schémas avec ses besoins et ses priorités; le département est une collectivité qui sait être proche de ses habitants et le département reste ambitieux malgré un contexte financier difficile…  C’est ce que nos représentants devront sans doute rappeler assez souvent à nos nouveaux interlocuteurs… Et ils devront le faire très rapidement car être assis sur des demi-strapontins est très inconfortable et ne pousse pas à la bonne humeur… pour certaines raisons que vous pouvez comprendre.

   Bref, dans le domaine médico-social, il faudra rappeler que nous avons nos compétences, nos démarches, nos objectifs et nos schémas… et que nous n’avons pas à en rougir. Et que les choses soient bien claires ! 

 Hervé Poher

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Published by popo - dans Conseil Général
1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 17:39

 

Conseil-G-n-ral-20.jpg
Séance plénière du Conseil Général


    Permettez-moi de profiter  ce débat d’orientation budgétaire pour vous apporter une précision, vous soumettre une suggestion et vous livrer une réflexion. Tout cela en quelques minutes.

   Une précision en vous confirmant que dans les domaines dont vous m’avez confié la responsabilité, et en particulier dans les politiques de l’environnement, j’ai demandé à ce que le principe de modération budgétaire, ou du moins de croissance raisonnée, soit appliquée, c'est-à-dire sans augmentation de la dotation du Conseil général. Exemplarité et solidarité seront les deux mots d’ordre à appliquer. J’aurai l’occasion, lors du vote du budget de vous préciser les formes et les modalités de cet effort.

   Une suggestion ensuite, puisque nous sommes en débat d’orientation budgétaire. Suggestion de nouvelle politique, politique qui nous permettrait d’assumer une de nos compétences, tout en remettant à plat certaines de nos actions actuelles. Cette idée de nouvelle orientation nous est venue car dans la réflexion sur le cadrage budgétaire, il nous est apparu une spécificité, spécificité des politiques environnementales.

   En effet, je tiens à vous rappeler que la politique environnementale est entièrement financée par la TDENS, taxe perçue sur les permis de construire. Et cette TDENS est, d’après la loi, une recette affectée, c'est-à-dire que vous n’avez pas le droit de l’utiliser pour autre chose que l’environnement, la randonnée et les sports de pleine nature. Ce qui veut dire, Mesdames et Messieurs, que lorsque vous faites des économies sur l’environnement, vous n’avez pas le droit, avec ces économies, de faire de la route, du collège ou du social… Toute économie sur la TDENS amène de la trésorerie au Conseil Général mais ne correspond pas à une réelle restriction budgétaire stricto sensu.

  Ce qui explique, Mesdames et Messieurs, que dans la comptabilité du Conseil Général, il y a un petit pécule qui correspond à des TDENS mises de coté au fil des années. Pour cette année, le pécule s’élèvera probablement à 15 millions d’euros. Et même s’il est confirmé que l’on assiste à une baisse des permis de construire, les années futures continueront a amener assez pour alimenter nos politiques environnementales ou expérimentales. Et je vous propose une expérimentation.

   En effet, le département a, depuis la loi de 2005, une compétence qui s’appelle « instauration de périmètres de protection et mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains ». C'est-à-dire que cette compétence donne au département la possibilité, avec des partenaires, d’avoir une maitrise foncière, avec des projets de développement, d’aménagement, de protection, de valorisation, voire de sanctuarisation. Les bénéfices attendus d’une telle démarche sont bien entendu dirigés vers l’agriculture, la forêt et l’environnement, en limitant la périurbanisation.

   Si, dans la démarche de contractualisation, nous pouvions inscrire cette orientation hautement symbolique dans le cadre de l’aménagement du territoire, cela nous permettrait de mettre en cohérence certaines politiques départementales, gérées à la fois par la 5ème et par la 6ème commission et faisant partie de notre PSD et de notre Agenda 21.

   Maitrise des sols en synergie avec les EPCI, cela veut dire concrètement :

-          Ici le maintien de l’agriculture

-          Là, de l’Oxygène 62

-          Là bas des plantations pour la trame verte

-          Ailleurs une sanctuarisation pour la protection de champs captants

-          Ici un espace naturel sensible ou une zone humide

-          Là une incitation à l’agriculture biologique

-          Là bas un champ d’expansion des crues dans le cadre de la lutte contre les inondations

-          Ailleurs, la mise en place d’un plan paysage

   Et j’arrête là, Monsieur le Président. C’est vraiment une politique d’aménagement rural du territoire qui permet toutes les imaginations et qui permettrait, aussi, d’attirer les financements extérieurs, européens ou autres.

   Cette compétence bien cadrée peut servir de tronc à plein de politiques départementales inscrites dans notre pratique, dans notre PSD et dans notre Agenda 21… Et en plus, cela nous permettrait, probablement, d’utiliser pour ces nouvelles pratiques une partie de cette fameuse TDENS…

   Voilà, Monsieur le Président, mes chers collègues, un nouveau sujet de réflexion que je voulais vous soumettre sachant qu’avoir des projets, c’est encore le meilleur moyen de montrer à ceux qui veulent vous étouffer que nous sommes encore bien vivants.

 Et pour terminer, une réflexion sur le cadrage budgétaire qui nous a été demandé.

 Certains se demandent si en serrant nos budgets ou en faisant des budgets de résistance, nous ne faisons pas le jeu de ceux-là même qui veulent nous étouffer. La question est légitime mais permettez-moi de répondre : « Avons-nous vraiment le choix ? »

  Quand chacun d’entre nous a été élu dans son canton, il connaissait les règles du jeu et, pardonnez-moi d’utiliser une expression un peu trop à la mode, mais chacun de nous connaissait ses droits et ses devoirs.

   Nous conseillers généraux, nous avons le droit de gérer, d’inventer, d’avancer… mais nous avons aussi le droit de râler, de protester, de dénoncer…

    Mais face à cela, nous conseillers généraux, nous avons aussi le devoir de gérer, d’inventer, d’avancer… mais nous avons surtout le devoir de servir nos populations, de trouver des solutions et de faire vivre la solidarité.

   Le devoir de solidarité n’empêche pas le droit de râler mais n’oublions pas que nos compatriotes nous ont élus avant tout pour trouver des solutions. Mesdames et Messieurs. Je me plais à croire que quand les gens ont voté pour moi, il y avait peut-être une option politique, mais il y avait aussi une preuve de confiance. Et le message était : « essaie de résoudre mes problèmes ; essaie de résoudre les problèmes. »

   Permettez-moi d’utiliser un terme informatique : nous, élus du département, nous devons être les pare-feu de notre population. Dans un programme informatique, un pare-feu, ça bloque les problèmes, ça essaye de les résoudre et ça les dénonce.

   Je sais que tout ceci est rageant, que tout ceci est frustrant, que tout ceci est injuste… Mais être utile à la population est presque notre unique devoir et la solidarité est probablement le plus beau des outils. Or, Mesdames et Messieurs, ce devoir de solidarité nous autorise à râler, certes, mais nous interdit d’avoir des états d’âme.

Merci de votre attention.

Hervé Poher

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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 11:41

Conseil-G-n-ral-20.jpg

 Commission permanente du 09/07/2009

   Nous vous proposons que le Président du CG puisse apposer sa signature au bas d’un protocole pour l’expérimentation de maisons de la santé pluridisciplinaires dans le Nord-Pas-de-Calais et en particulier dans notre département.

   Je ne reviendrai pas sur le problème de la démographie médicale, de la désertification sanitaire qui menace certains territoires et des conséquences que cela peut engendrer, surtout quand on observe l’augmentation de l’espérance de vie et, par conséquence, le vieillissement de la population.

   Ce protocole permettrait de mettre, autour de la table, 7 partenaires : la Mission Régionale de Santé, émanation de l’ARH et de l’URCAM, la MSA, l’URMEL (union des médecins libéraux), La Région Nord-Pas-de-Calais, les 2 départements et l’Etat. Et le but de cette « union sacrée » serait d’aider les porteurs de projets dans le montage de dossier et dans la réalisation de Maison de Santé Pluridisciplinaires.

   Certains apporteraient des aides techniques ; d’autres des aides financières ; d’autres des participations dans le fonctionnement ou dans l’activité de la structure. Pour les départements, cela se ferait dans le cadre de nos missions ou de nos compétences obligatoires, voire dans le cadre d’actions volontaristes. Notre collectivité est, en particulier, parfaitement habilitée à participer au fonctionnement de ces maisons pluridisciplinaires par le biais de la PMI et des Services de Promotion de la Santé qui sont services référents pour les PRS et les PTS.

  Les territoires cibles seraient principalement, dans notre département, les cantons de Lumbres, Le Parcq, Auxi le Château et Avesnes le Comte. Ces cantons sont, en effet reconnus déficitaires, parce qu’ils ont moins de médecins qu’ailleurs et que ceux qui y sont installés travaillent beaucoup plus qu’ailleurs.

   Vous le savez, depuis plusieurs années, la réflexion a été lancée. Beaucoup de solutions ont été envisagées ; beaucoup d’expériences ont été analysées ; beaucoup d’échecs ont été auscultés… En définitive, le moyen qui semble le plus adéquat pour attirer des médicaux et des paramédicaux serait d’agir sur l’environnement et sur les conditions de travail. Et c’est, plus ou moins, la finalité de cette volonté collective, concrétisée par ce protocole.

   Concrètement, cette démarche et cette coopération entre tous les acteurs se traduirait par :

-          La mise en place d’un guichet unique avec un lien permanent entre les signataires

-          La création d’un Comité de Liaison Inter-Institutionnel

-          Et la création de Comité de pilotage pour chacun des dossiers.

   Comme vous avez pu le voir, dans votre dossier, chacun des partenaires s’engage de façon différentes, mais le but est bien d’apporter aux territoires des solutions à géométrie variable, l’approche des territoires n’étant pas toujours la même et les demandes des socio-professionnels n’étant pas toujours les mêmes.  

   Mais ce qui semble important, dans ce type de dossier,

-          C’est, tout d’abord,  le caractère pluridisciplinaire de la démarche. Et croyez bien que dans une profession profondément individualiste, cela n’est pas une habitude.

-          Cela permettrait d’essayer d’assumer la croissance des besoins médicaux et paramédicaux, de développer une coordination des acteurs du soin et de décloisonner le soin, la prévention, voire l’aspect social de la pathologie…. C'est-à-dire que le département, directement responsable de la PMI, de la personne âgée, du handicap serait un acteur incontournable de cette démarche globale.

   Voilà, M et M, ce que nous vous proposons. C’est une première étape ; l’avenir nous dira s’il est opportun et si nous avons le droit d’aller plus loin.

Hervé Poher

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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 20:25

Plan-climat.jpg                                                      

Lille, journée Environord

On m’a demandé de discourir brièvement sur le bilan de la stratégie pour devenir une organisation sobre en carbone.

   Pour être franc avec vous, je me suis posé un problème sur la formulation de ce sujet de dissertation appliquée : Comment peut-on faire le bilan, qui par définition est un regard rétrograde, bilan d’une stratégie qui n’a pas encore été définie pour un changement de comportement qui sera futur en intervenant sur les facteurs du présent…  Alors, j’ai traduit en français et cela donne :

   «  Pourquoi nos structures doivent-t-elles devenir plus sobres en carbone ? Quel est l’intérêt de la sobriété ?  Comment se désintoxiquer, devenir sobre et ne pas rechuter ? ». Formulé comme cela, la démarche semble plus appréhendable et vulgarisable.

 Pourquoi nos structures, organisations ou organismes doivent-ils entrer dans cette démarche ?

   Parce que nos organismes (et permettez-moi d’utiliser plutôt ce terme… Organisation, cela fait un peu trop mafieux), parce que nos organismes sont à la fois des chaines de décisions, des chaines d’action, des chaines de relations et des chaines de communication.

   Je veux signifier par là que si les organismes comme les nôtres, décident d’une nouvelle façon de vivre et d’exister, l’effet démultiplicateur peut être énorme. Exemple : Quand le département du Pas-de-Calais dira : « Je veux qu’à l’interne, on fonctionne comme cela », ce sont 7000 personnes qui sont directement impliquées.

   Quand le département rajoute : « Je veux que tous les partenaires du Conseil Général intègrent les priorités départementales… », on impliquera de fait toutes les intercommunalités qui contractualisent avec le département.

    Quand des structures comme les nôtres, qui sont des donneurs d’ordre importants, affirment : « Il faut que nos maitres d’œuvre et que les entreprises qui travaillent pour nous, entrent dans cette démarche vertueuse », il est évident que là aussi, l’effet démultiplicateur peut être énorme.

   Mais outre l’effet d’entrainement et l’effet dynamique, ce changement d’attitude est obligatoire, ne serait-ce que pour une chose : l’exemplarité… Car, vous le savez, on ne peut prêcher la vertu que si on est soit même vertueux. C’est valable pour le citoyen, c’est valable pour les collectivités et c’est aussi valable pour l’Etat…

   Alors, pour aider cette mutation nécessaire à la fois dans le fonctionnement interne et  dans le relationnel externe, il faut se donner des outils. Certains sont sur le point d’être créés et d’autres seront à créer, à généraliser ou à améliorer. Et permettez-moi de ne pas séparer ce qui est du fonctionnement interne de ce qui est du relationnel externe : l’important, dans cette démarche, c’est l’état d’esprit !

  Et voici quelques points :

·        La création d’un réseau régional de l’éco-responsabilité car on sait que le fonctionnement en réseau est essentiel pour avoir une cohérence publique et surtout pour avoir une efficacité politique. C’est en bonne voie.

·        La mise en œuvre d’une charte de l’éco-agent… Et qui ne soit pas qu’un morceau de papier car certains s’inventent de bonne conscience grâce à des chartes comme d’autres jouent aux milliardaires avec des billets de monopoly.

·        Il faudra structurer et coordonner les formations concernant l’éco-responsabilité et il faudra surtout informer… Depuis l’avènement d’Internet, nous sommes dans un monde de communication instantanée, d’images avec une possibilité de connaissance universelle qui est presque sans limite. Mais, à contrario, il faut structurer l’information et la rendre accessible à tous. Si le message n’est pas bien structuré, le demandeur a un réflexe de rejet. Un portail spécifique serait un bon vecteur de communication et de sensibilisation.

·        Et puisqu’il faut sensibiliser, pourquoi pas imaginer, sur tout le territoire, des lieux d’exemplarité, des vitrines du savoir faire qui seraient aussi un moyen de faire savoir.

·        Bien entendu, il faut que nos organismes s’engagent dans le chemin de la vertu pour ce qui est de la gestion de leur patrimoine, de leur fonctionnement interne et de leur logistique.

·         Et parce que nous serons sur le chemin de la sobriété, nous pourrons, sans aucun état d’âme, introduire les notions d’éco-conditionnalité dans nos relations avec ce monde que j’appellerai marchand et avec nos partenaires du monde économique.

·        Enfin, dans cette démarche qui se veut globale, et afin de toucher le maximum de citoyens, pourquoi ne pas créer une trame… une trame humaine, de couleur indéterminée, trame basée sur le monde associatif, ( car le monde associatif est fortement lié aux collectivités) avec aussi , pourquoi pas, des chargés en communication, et tout ces gens pourraient éduquer, informer et faire la promotion d’éco-événements. Bref, je vous propose de noyauter la société avec des éco-espions, des éco-intoxicateurs  et des éco-terroristes…

   Voilà un objectif pour nos organismes, nos structures et nos organisations. Et, Mesdames et Messieurs, vous le savez, quand on se donne un but, on définit une stratégie et quand on se donne une stratégie, on essaye de deviner les freins et d’anticiper les problèmes. Et dans ce cadre là, on peut alors évoquer la multiplicité des problèmes, la multiplicité des intervenants, les conséquences financières et j’en passe.

   Permettez-moi de dire que tous ces soi-disant problèmes peuvent être et pourront être résolus. Il suffit de le vouloir. Par contre, notre plus grand handicap sera nous-mêmes… Nous, les structures habituées à un fonctionnement bien précis ; nous, les organismes ne supportant que difficilement l’inconnu ; nous les organisations où l’imagination peut être, éventuellement et politiquement tolérée mais où l’utopie est administrativement interdite…

   Pour  aller vers la vertu écologique et pour afficher la seule véritable ambition utile au 21ème siècle, il nous faudra violenter certains forts en thème qui ont oublié comment s’écrivait le mot « Rêver » ; il nous faudra forcer le passage face à des gens qui ont le formalisme comme costume de travail et qui ont oublié comment s’écrivait le mot « Avenir »; Et il nous faudra batailler dur contre 3 fléaux de notre société : l’habitude, la routine et l’inertie. Si la force d’inertie était vraiment une énergie, on n’aurait plus besoin de pétrole.

   Mesdames et Messieurs. Pour en terminer. Nous, les grands organismes, nous devons impulser, initier et inventer ; Mais nous devons, aussi et surtout, être exemplaires. Mais pour cela, nous devrons faire notre révolution culturelle et notre révolution mentale. Je l’avoue, ce n’est pas ce qui est le plus facile mais si la révolution était chose facile, j’en connais qui la feraient tous les jours… Et pas seulement dans les urnes !

   Merci de votre attention.

Hervé Poher

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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 11:00



                                                                                                                                                                                                                                 Commission permanente Arras

M,M

       Le 30 juin 2008, le CG adoptait  son AGENDA 21. Celui-ci, émanation directe du Plan Stratégique Départemental, résume, en 62 fiches, une volonté claire de notre assemblée.

         En autre,

 - Il rappelle les engagements moraux, philosophiques et sociaux que le département a, implicitement ou volontairement, vis-à-vis de notre environnement et, surtout, vis-à-vis de nos populations ;  

-  Il résume les orientations politiques que doit assumer notre assemblée pour s’adapter à certaines préoccupations sociétales ;

-  Et il fixe, enfin, les ambitions, les objectifs, les adaptations nécessaires quant à nos moyens et quant à nos politiques, adaptations que  notre assemblée a validées ou validera, au fil des délibérations futures.

   En prenant ce document comme une des bases de nos politiques, nous avons pu réaffirmer l’importance de la notion de transversalité, de territorialisation, de coopération, de mutualisation, le tout centré sur la notion de développement durable. 

        Ce nouvel engagement a été confirmé, le 17 décembre 2008, quand notre assemblée a signé, à Lille, avec d’autres partenaires le Plan Climat Régional.

        S’il fallait résumer, en 3 points, notre nouvel état d’esprit:

-         Je dirais que l’urgence, c’est d’appliquer cette nouvelle philosophie dans tout le fonctionnement propre du CG : il faut une vitrine au développement durable.

-         Je réaffirmerais que l’outil essentiel sera aussi et surtout la contractualisation afin que celle-ci serve de levier à cette démarche politique : il faut une implication dans le développement durable ;

-         Je confirmerais que le résultat ne sera probant que si nous savons participer ou créer une véritable dynamique collective. Nous ne sommes pas propriétaires de toutes les pièces du puzzle, mais les autres non plus.

Et il faut de l’efficacité dans le développement durable.

         Et c’est pour répondre à ces 3 objectifs, que nous vous proposons de signer une convention avec la Fédération Départementale de l’Energie. Pour les intégristes du référencement, cela correspond à la fiche 19 de notre agenda 21.

        Cette convention engage les 2 partenaires pour 3 ans. Et elle vous propose toute une série d’actions qui seront :

-         Soit spécifiques au CG ; soit 24 actions

-         Soit spécifique à la FDE ; soit 17 actions

-         Soit qui seront communes aux 2, CG et FDE ; soit 21 actions  

  Le nombre total de fiches est de 62… Mais je vous assure que là, contrairement à l’Agenda 21, nous ne l’avons pas fait exprès.

         Comme vous avez pu le voir dans le rapport du président, ces 62 fiches résultent de 3 grandes orientations, elles mêmes déclinées en 8 objectifs.

        Je résumerai ces 3 orientations en quelques mots très symboliques :

-         Orientation 1 : Connaître, s’informer et informer, sensibiliser, améliorer, optimiser, maîtriser et rationnaliser l’usage de l’énergie chez tous les acteurs du territoire, nous y compris ;

-         Orientation 2 : Anticiper les problèmes et protéger les populations en risque de précarité énergétique ;

-         Orientation 3 : Accompagner, dans leur démarche,  les décideurs territoriaux pour une meilleure lisibilité, une meilleure appréhension et une meilleure résolution des problèmes se rapportant à l’énergie.

       Je ne vous résumerai pas les 62 fiches que comporte cette convention, mais ce PACS que nous signons aujourd’hui avec la FDE, comme tout PACS, rappelle les principes fondateurs de notre démarche, fixe les devoirs financiers de chacun et énonce ce qui est propre à chacun.

         Mais, inutile de vous rappeler, M,M, mais je le ferai quand même, que  la signature de cette convention :

-         était implicite depuis juin dernier : on ne peut pas faire de l’Agenda 21 sans être partenaire de la FDE et dans cette convention, plus d’une quinzaine d’actions font référence directement à des fiches de l’Agenda 21.

-          La signature de cette convention était souhaitable avant la seconde démarche de contractualisation : on ne peut pas faire de l’Agenda 21 sans impliquer nos partenaires

-         La signature de cette convention était enfin, symboliquement, incontournable dans le cadre d’un engagement philosophique et politique fort de notre assemblée : on ne peut pas faire de l’Agenda 21 sans montrer que nous sommes volontaristes pour résoudre certains problèmes de nos populations. Comme vous avez pu le voir, dans ce document, le volet « prévention » pour nos concitoyens en situation de précarité n’est pas le moins important.


         En résumé, l’autorisation de signature du Président que nous vous proposons de valider aujourd’hui, c’est simplement le rappel que pour réussir, il faut créer une dynamique collective et que la FDE est un des éléments incontournables de ce collectif. 

Hervé Poher


  

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 11:30

  



 

     J’aimerais vous livrer quelques commentaires sur l’Agenda 21 du CG, commentaires sur les orientations à tenir ou à prendre ; commentaires, enfin, sur les premiers mois de cette démarche.

    
   Si vous avez bien écouté les collègues qui vous ont exposé certaines initiatives, certaines politiques et certaines options prises par notre assemblée, vous pouvez vous dire que tout va bien dans le meilleur des mondes et que nous sommes sur la bonne voie…. Attention ! Tout en reconnaissant que mon avis est très subjectif, je voudrais mettre un bémol sur la portée de vos réflexions.

  
    
Parlons d’abord des orientations incontournables :

  
  Tout d’abord, première orientation
 : il faut conforter l’inscription de notre Agenda 21 dans le fonctionnement même du Conseil Général. Et cela pour une raison très simple : «  On ne peut donner des leçons que quand on est soi-même exempts de tout reproche. » Cela est valable pour les hommes comme pour les institutions.

 
    Et à tous ceux qui disent, en externe et même en interne « C’est comme cela qu’il aurait fallu faire… », nous répondons simplement : « Oui, sans doute, mais est-ce que vous faites comme cela, vous ? ». N’étant pas imbibé de certitudes, plutôt que de recevoir des leçons, je préfère toujours qu’on nous montre l’exemple en rappelant qu’en politique plus qu’ailleurs, «  L’homme n’est pas ce qu’il dit ; l’homme est ce qu’il fait. »

 
Deuxième point qui me semble essentiel.

  
   Faire de l’Agenda 21, uniquement au sein du Conseil Général et n’avoir que cela comme objectif politique serait une aberration et n’aurait qu’une seule signification : Celle qu’on veut se donner bonne conscience.

 
   
C’est tellement facile de faire ça et c’est, de nos jours,  tellement politiquement correct.

   
   Si je vous dis cela, c’est que « certaines pulsions minimalistes » auraient tendance à pointer le nez. Et, sincèrement, nous aurions tort…

    
  Car si nous voulons être efficients et efficaces, il faut impérativement instiller notre Agenda 21 dans toutes les strates de la vie départementale.

 
« Il n’est pas interdit d’avoir bonne conscience tout en étant efficace. »

    
   Et la contractualisation est un levier formidable pour aller dans ce sens. Et les quelques mesures expliquées par Jean-Claude Leroy, par Alain Wacheux et par les autres intervenants montrent qu’il faut amplifier cette démarche ; il faut que nous soyons la courroie d’entrainement :

   Quel est l’intérêt de faire du covoiturage au sein du CG, si nous n’incitons pas nos partenaires  à inventer une nouvelle conception de la mobilité ? Le but, c’est bien de démultiplier l’action… Pas de se donner bonne conscience !

 

     Quel est l’intérêt de poser des panneaux solaires sur nos collèges ou de chauffer avec du bois le Château d’Hardelot si ce n’est pas pour suggérer à nos partenaires qu’il faut être inventif dans le domaine de l’énergie ? Le but, c’est bien de démultiplier l’action… Pas de se donner bonne conscience !


   Quel est l’intérêt de vouloir protéger les abeilles si les collectivités locales ou les structures professionnelles ne vont pas dans le même sens que nous ? Et là aussi, le but c’est bien de démultiplier l’action… Pas de se donner bonne conscience !

  
   La contractualisation est un dialogue entre le CG et les collectivités. Et par ce dialogue, nous devons et nous pouvons démultiplier les ambitions, les objectifs et les résultats.

 
 
Certains seront contents quand le CG aura installé 1000 panneaux solaires ;  nous, nous serons contents quand nous apprendrons que, dans le même temps, parce que nous les y avons incitées, les collectivités locales auront installé 10, voire 20 000 panneaux solaires… Là, non seulement nous pourrons avoir bonne conscience, mais en plus, nous aurons été efficaces.

   Et si certaines collectivités ont anticipé cette démarche, si certains de nos partenaires ont déjà été inventifs et audacieux : tant mieux !! Personne ne détient une seule vérité et on ne va pas reprocher à quelqu’un d’être vertueux avant les autres. Et si leur démarche peut servir d’exemple : Tant mieux ! Tant mieux ! Tant mieux !

   
   Troisième point essentiel, mes chers collègues. Il faut que nous puissions, régulièrement, mesurer l’évolution de nos ambitions et l’impact concret de nos décisions. Et pour cela, il nous faut un tableau de bord. Et ce tableau de bord chiffré, illustré, concret,  nous permettra de mettre en évidence les progrès du concept Agenda 21, progrès directement liés au fonctionnement du CG ou aux politiques du CG.

  
    
Loin de moi l’idée que le CG s’approprie les bonnes actions des autres… Mais c’est avec un véritable tableau de bord que nous pourrons conforter notre démarche et l’impact de notre dynamique.

 
 
Notre système est ainsi fait et en particulier notre système politico-administratif :


  « Si vous donnez des chiffres, c’est parlant politiquement; par contre, si vous parlez politique, on vous demande de chiffrer »

   
   Alors, pour pouvoir vous persuader que l’Agenda 21 n’est pas uniquement une liste de bonnes intentions, il faut des moyens d’évaluation sur un tableau de bord.

   L’agenda 21 a été voté, dans cette enceinte, à l’unanimité… Un tableau de bord intelligent est bien le minimum légal que l’on puisse présenter aux élus du département.

  
   Dernière partie, enfin. Je voudrais faire un premier bilan de la mise en place de notre  Agenda 21. Et à ce titre, pardonnez-moi d’avance, mes chers collègues, si je suis un peu direct. Mais je l’ai déjà dit, dans cette enceinte : « Quand on parle trop la langue de bois, on finit par attraper des aphtes. »

  
    
Rappelez-vous, mes chers collègues, le 30 juin 2008, j’avais terminé mon intervention en vous faisant part de quelques inquiétudes qui me taraudaient…

Inquiétudes concernant l’inertie du système, le pragmatisme et l’absence de rêves de certains ;

Inquiétudes sur le carcan dictatorial des grands argentiers ; 

Inquiétudes, enfin, sur la perception de la démarche par la population et aussi, sur la perception de la démarche par vous, élus du département.

 
  
Et j’avais dit que le plus dur restait à faire :

Que nous allions être confrontés aux regards dubitatifs de certains.

Que nous allions être assourdis par le silence culpabilisateur des autres.

Que nous allions entendre « Y a plus qu’à » ou « Ce n’est pas comme cela qu’il faut faire ».

Que nous allions devoir nous confronter

Au formatage de circonstance de certains esprits grincheux,

Au formatage intellectuel de certains « forts en thème »,

Et, excusez-moi de le dire, au formatage institutionnel de notre vieille maison…

  
    
J’ai le regret de vous annoncer que mes inquiétudes étaient un peu fondées. Et dans ce que je viens de dire, je prends ma part de responsabilité. Je prends, comme Jean-Jacques, ma part de responsabilité parce que notre façon de raisonner est sans doute obsolète, décalée et présente un léger parfum suranné.

      
   
Je m’explique. Et vous allez voir le lien que je fais avec l’Agenda 21.
 

  Comme beaucoup de monde, et la crise économique nous amène de plus en plus à cette réflexion, j’ai tendance à penser que notre société s’est fourvoyée, il y a quelques décennies.

   Fourvoyée en prenant comme critères de sélection et de fonctionnement le scientisme,  les mathématiques, la logique et le cartésianisme économique. Nos règles de sélection et de gestion sont basées sur la science et les chiffres …

  
   Permettez-moi de prendre un seul exemple : Pour être médecin, il faut être scientifique… Or Hippocrate n’était pas un scientifique; Hippocrate était un philosophe et pour être médecin, mesdames et messieurs, vous le savez bien, il ne faut pas être matheux ; il faut être surtout humaniste… Ce n’est qu’un exemple dans notre société mais c’est typique des déviances de notre société.

   Notre président vous a parlé, hier, de l’esprit qui prévalait dans la gestion des maisons de retraite… Que la gestion écrase la simple reconnaissance de l’être… Rien à redire !

   Vous connaissez le débat qui agite le monde hospitalier… L’objectif financier a remplacé l’objectif médical… Rien à redire

   Et on pourrait discourir de la même façon sur l’école ou sur plein d’autres domaines.

  
   Et cette façon de fonctionner de notre société fait que quand vous osez parler de « rêve », quand on vous parlez « d’espoir », quand vous osez prononcer le mot « utopie » ou quand vos références ne sont pas comptables mais philosophiques, on vous regarde d’un air goguenard en disant : « Allez… Bon, maintenant,  soyons un peu sérieux… Revenons à l’essentiel. » Et pour ces gens là, l’essentiel, c’est toujours les chiffres.

  Or cet Agenda 21, Mesdames et Messieurs, celui que vous avez voté en juin dernier,

-          ce n’est pas une construction mathématique

-          ce n’est pas un échafaudage financier savamment calculé

-          ce  n’est pas point calculé avec une abscisse et une ordonnée.

  
Non, Mesdames et Messieurs. L’Agenda 21, c’est une option de vie ; c’est un choix d’évolution et c’est un choix politique ; c’est une belle utopie et c’est une philosophie pour toute une population… Et c’est un matheux qui vous dit cela.

 
 
Mais soyons francs… Je vais être franc :

-          Que peut peser une philosophie politique face au coût de l’urgence sociale dans ce département ?

-          Que peut peser une option de vie face aux contingences financières qui nous sont rappelées régulièrement par les grands argentiers… Et c’est leur rôle !

-          Quel poids fait l’utopie face à la réalité économique du terrain ?

-          Que pèse un choix d’évolution quand on n’est pas sûr de l’avenir des départements ?

  
   En disant cela, Mesdames et Messieurs, vous comprenez pourquoi je parlais de discours décalé et de parfum suranné… 

     
   Mais en vous disant tout cela, j’ai aussi, très immodestement, pardonnez-moi, 2 objectifs :

  
   Tout d’abord, nous rappeler, à nous élus, et je me mets dans le lot, parce que la tranquillité intellectuelle amène parfois à la lâcheté,  nous rappeler que l’imagination, l’invention et l’audace sont quand même, des attributs indispensables aux élus. N’ayons pas peur de les utiliser ; n’ayons pas peur d’en user ; n’ayons pas peur d’en abuser.


   Et ensuite, rappeler, à notre administration, que l’imagination, l’invention et l’audace ne font pas partie des maladies à déclaration obligatoire….

Et que le rôle de l’administration, c’est bien de faciliter l’imagination ;

Que le rôle de l’administration, c’est bien d’accompagner l’invention

Et que le rôle de l’administration, c’est d’avoir le courage de  nous rappeler que quand il n’y aura plus d’audace, on n’aura plus besoin des élus… L’administration suffira.

   Mais, c’est peut-être l’orientation inéluctable des choses !... Mais avouez que ce n’est pas très excitant !... Pour les élus du moins.

 

    Et, au passage, permettez-moi de rappeler, de façon anodine mais résolument ostentatoire, que la politique de l’environnement, stricto sensu,  ne représente qu’entre 0,5% et 1% du budget global du CG, mais que lors du dernier sondage, à la question : « Quelles sont les meilleures politiques du département », les habitants du Pas-de-Calais ont mis en numéro 1 : l’environnement et en numéro 2, le réaménagement du littoral. C’est sans doute injuste et disproportionné, mais c’est une réalité qui nous donne des marges de manœuvres et quelques objectifs relativement simples.

     
   En juin dernier, j’avais suggéré que chacun d’entre nous, élus et administratifs, fasse sa révolution culturelle. Pour que nous soyons fiers de nos décisions, je réitère ma demande. Et franchement, nous avons tout à gagner en adaptant notre système à cette évolution sociétale.

    
   Permettez-moi, mesdames et messieurs de terminer avec 2 anecdotes.

   
    Première anecdote : Il y a 3 semaines, les 7 présidents de comités de bassin étaient réunis avec Monsieur Borloo, ministre de l’environnement. L’objectif de cette réunion était de discuter de la Directive Cadre sur l’Eau, directive qui voudrait qu’en 2015, on obtienne un bon état écologique de toutes les masses d’eau.

   En France, nous savons que nous ne pourrons pas atteindre cet objectif et le gouvernement a déjà averti Bruxelles que nous allons essayer d’atteindre 66% au lieu des 100%  demandés.

   Et mon rôle de président de comité de bassin, ce jour là, c’était de demander, pour le bassin Artois-Picardie, une exception, un traitement de faveur: notre objectif ne sera pas 66%, mais de 50%. La France arrivera à 66% grâce à certains bassins qui font 75 ou 77%... Nous, dans le bassin Artois-Picardie, nous ne ferons que 50% …

-          Parce que notre bassin est plus pollué que les autres…

-          Parce que notre passé industriel et industrieux a fait que nous avons un handicap…

-          Parce que les pratiques agricoles n’évoluent pas assez vite…

   Je suis ressorti du ministère avec un accord pour 50%...  Mesdames et messieurs, j’avais rempli ma mission mais, franchement, je n’étais pas très fier d’avoir fait cette démarche devant les autres.

 
   
Seconde anecdote : L’autre jour, à Lille, je suis intervenu pour expliquer l’engagement du CG sur l’Agenda 21, sur le plan climat régional et sur tous les sujets qui touchent à l’environnement… Et j’ai résumé notre démarche, en disant : « Tout cela, c’est notre façon de dire Merde à Emile Zola… Ca en est fini de Germinal… On tourne enfin la page. » Et en disant cela, je sais que je choque certains élus, ici présents… Mais nous sommes tous pareils : nous aimons ce  département pour son passé, mais surtout pour son avenir. Et l’Agenda 21 est un geste d’avenir.

  
    Alors, mesdames et messieurs ; excusez-moi d’avoir été un peu long. Les mathématiques, ça parle de chiffres,  mais la philosophie, ça parle d’éternité.

  
    
Mais, parce que nous ressentons des doutes, des freins et des arrière-pensées,  je me devais d’assumer, dès aujourd’hui, les mauvais points de notre démarche et je me devais d’être explicatif et de  vous faire part de certaines de nos  interrogations…

   Interrogations qui sont simples :


   La philosophie a-t-elle sa place dans la politique ? Nous avons la naïveté de croire que Oui malgré le poids des contraintes.


   Le département du Pas-de-Calais peut-il et veut-il changer son image ? Nous avons la certitude de croire que Oui malgré le poids de l’histoire


   Peut-on changer le cours des choses… Nous avons la faiblesse de croire que Oui malgré l’ankylose due au grand âge de notre département.


   Dans une société formatée sur une matrice mathématique, un élu a-t-il le droit encore d’imaginer ? J’espère, à titre personnel,  simplement que OUI. Sinon, je me serais trompé sur toute la ligne.

    
   Mesdames et Messieurs, vous pourriez me reprocher d’être très exigeant avec ce qui n’a pas été fait et très sévère avec ce qui a déjà été fait. C’est sans doute un peu vrai mais on m’a toujours appris que pour atteindre un certain niveau, il fallait viser beaucoup  plus haut.

    Alors, mesdames et messieurs, les administratifs, simplement : aidez-nous à viser, à imaginer et à oser. Veuillez me pardonner si j’ai été, comme d’habitude, un peu rude, voire un peu rustre, mais je vous sais assez intelligents pour tirer de mes excès de langage quelques sujets de réflexions. 

    
   Mesdames et messieurs les élus, simplement : laissez-vous aller à imaginer et à oser… Comme pour l’Opération Grand Site ! L’imagination est, sans doute, le seul dividende qui reste à un élu et, je ne suis pas expert en finances, mais je sais que ce dividende là ne sera jamais touché par la crise.

  
   Je ne suis pas sûr de grand-chose, mais ça, au moins, je peux le certifier. 

Hervé Poher

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Published by Hervé POHER - dans Conseil Général

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