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AVERTISSEMENT:




Nous vous proposons différentes photographies qui n'ont qu'un seul but: vous livrer de belles images du Pas-de-Calais, quelques images du monde et quelques clins d'oeil humoristiques. Ces photos ont été copiées sur le web et restent la propriété des gens de talent qui les ont faites.

ITINERAIRE...

1989

- Election au Conseil Municipal de Guines

1992

- Membre de la liste régionale

1994

- Elu Conseiller Général du Canton de Guînes

1995

- Elu Maire de Guînes

1997

- Elu Président de la Communauté de Communes des Trois-Pays (CCTP)

 - Suppléant du député Dominique Dupilet

1998

- Vice-Président du Conseil Général

- Président d'Eden 62

2000

- Nommé élu référent pour l'Opération Grands Sites des Caps

2001 Réélu

- Maire de Guînes

- Conseiller Général

- Président CCTP

2002

- Suppléant du député Jack Lang

2004

- Membre de la liste régionale

- Elu président du Comité de Bassin de l'Agence de l'eau Artois-Picardie (--> 2014)

2004

- Elu président du Pays de Calais (-->2006)

2005

- Elu président de la Conférence Sanitaire du Littoral (-->2009)

2007

- Suppléant du député Jack Lang

- Démission du poste de maire

2008 Réélu

- Conseiller Général

- Adjoint à Guînes

- Président de CCTP

- Président Agence Eau

2011 Réélu

- VP du Conseil Général

- Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau

- Membre de la liste sénatoriale

2012 :

- Candidat aux législatives

- Elu Président du Parc Naturel

2013

- Sénateur du Pas-de-Calais 

- Démission de la CCTP

- Démission du CM de Guînes

2014 Réélu

- VP du Conseil général

- Président du Parc

2015

- Arrêt du Conseil Général

- Arrêt  Eden

-Arrêt Parc Naturel

2017

- Arrêt du Sénat

 

Par Date De Parution

PHOTOS

 

Poher (19)      

Poher (7)

Poher (18)     

Andre-et-Gilbert     

Contrat-avenir.jpg   

En-assembl-e.jpg

GB     

Inauguration-Petit-Prince.jpg      

Langelin-maire-honoraire.jpg

election 2007    

Ardres     

Conservatoire 2

Poher herve (6)     

2004 fete de la randonnee    

Bouquehault     

Kluisbergen     

Poher (14)     

tour     

99 Inauguration ADSL

MDR             

repas vieux      

jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21 septembre 2016 3 21 /09 /septembre /2016 16:52

Le 21 et 22 septembre 2016, les sénateurs du groupe écologiste, ainsi que leurs assistants, sont venus sur la Côte d'Opale pour un séminaire de travail.

Le premier jour, ils étaient accompagnés de Daniel Cohn-Bendit.

Le premier jour: Accueil et repas à Calais/ Réunion sur le Brexit, en mairie de Guînes/  visite du Grand Site des Caps (Cap Blanc-nez, Cap Gris-Nez) et finalement Repas à Audresselles.

Le second jour: A Audinghen, réunion de groupe au sujet du problème des migrants ( en particulier la gestion du camp de Grande-Synthe).

21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
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21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
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21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
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21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
21/09/2016: Séminaire des sénateurs écologistes sur la Côte d'Opale
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Published by popo - dans Senat
22 juillet 2016 5 22 /07 /juillet /2016 11:12
22/06/2016: Sénat/  Hervé Poher/ Bilan de 10 ans de la Loi sur l'Eau

22 juin 2016/Sénat/ Réunion de commission : Bilan de la loi sur l’eau de 2006.

 

   « Je remercie Rémy Pointereau dont le travail nous permet d’ouvrir la réflexion.

 

   J'ai quelque expérience de ces questions d’eau, tout simplement parce que j’ai été président, de 2004 à 2014, du comité de bassin de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, la plus petite, certes, mais la plus complexe, parce que, dans ce bassin, on y trouve les problèmes agricoles, les problèmes industriels , une forte population et l’héritage que nous ont légué les guerres du XXème siècle. Si bien qu'il est éminemment difficile, dans un tel bassin, de parvenir à un bon état écologique des eaux. Nous avons dû engager de lourds efforts, à tel point que la ministre de l’Environnement, en 2004 ou 2005, et venu nous saluer en soulignant que ce bassin était à la fois « le moins riche et le plus vertueux ».

 

   Je ne saurais vous suivre lorsque vous dites que la loi de 2006 est trop ambitieuse. Une loi doit viser haut, quitte à arriver un peu en dessous de l'objectif. Si tel n'est pas le cas, on nous reprochera de manquer d'ambition. Il est vrai que la directive cadre sur l'eau, avec son objectif de bon état écologique des eaux de surface et profondes, objectif fixé à 2015, s'est imposée à la France. Je dois vous avouer quelque chose et je ne m’en fais pas une gloire : c’est moi qui , à l'époque, ai demandé et obtenu de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'écologie, des possibilités de report de la date d’échéance de la DCE, à 2021 et 2027… Parce qu’on ne pouvait pas arriver à un objectif valable pour 2015. Mais encore une fois, une loi doit être ambitieuse.

 

   Vous reprochez à cette loi de ne pas intégrer la complexité des territoires. Quelle commune mesure entre le Cher, que vous avez cité, et le bassin minier, où il faut sans cesse pomper l'eau qui envahit les mines et faire venir l'eau potable de l'Artois. Et quitte à voir un territoire où il y a des problèmes d’eau, autant aller dans le bassin minier plutôt que dans le Cher…

 

   Vous déplorez qu'on ait changé le thermomètre, c’est-à-dire le mode d’évaluation et de mesure des politiques de l’eau, en cours de parcours? J’étais président à cette époque-là… Et en tant qu’ancien médecin, je dois reconnaitre que je suis toujours attaché au bon vieux thermomètre de nos pères, le thermomètre anal… Maintenant on le met dans la bouche, les oreilles… Et ça marche moins bien !

 

   Mais outre qu’on a changé le thermomètre, de nouveaux problèmes sont apparus au fil des ans. Je pense par exemple aux perchlorates… Vous ne savez pas ce que sont les perchlorates ? Produit résiduel découvert dans l’eau, d’abord retrouvé dans la région de Toulouse, où se fabriquent des feux d'artifice, mais aussi, à des taux élevés, dans le Nord-Pas-de-Calais, du fait des obus et matériels militaires des deux guerres enfouis dans son sol. On ignore encore les effets du perchlorate, qui se diffuse dans l'eau, sur l'organisme humain. Nous n’avons aucune étude à long terme mais, par précaution, l’utilisation d’eau avec du perchlorate est déconseillée aux jeunes enfants et aux femmes enceintes.

 

   Pour le fonctionnement des comités de bassin, je ne suis pas partisan de réduire, comme vous le préconisez, la présence de l'État. Un Comité de Bassin, c’est toujours un équilibre entre différentes parties. Entre le monde associatif, très revendicatif, le monde industriel, très puissant, le monde agricole, peu représenté mais très influant, et alors que le collège des élus fluctue au gré des échéances politiques… L’Etat sert de pondérateur,  de modérateur.

 

   Enfin, pour terminer, je ne saurais vous suivre dans vos préconisations sur la Gemapi. Pour lutter contre les inondations, il convient de ménager une certaine subsidiarité, en s'appuyant sur les intercommunalités, ou peut-être les pays. Quand j’ai appliqué un plan anti-inondations dans ma collectivité, je trouvais imbécile que la communauté de commune à l’est fasse la même chose que moi et sans concertation… Idem pour la communauté de communes à l’ouest.  Certes, il faut assurer une coordination, mais n'allons pas trop loin, parce que la distance fait perdre de vue la réalité du terrain. L’Etat, c’est trop loin ; l’Agence de l’Eau, c’est un peu trop éloigné… Les pays, ce sont une bonne échelle de vision des bassins versants  et de décision.

 

Hervé Poher

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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 10:24
 Un déplacement de la commission a été effectué en Corse afin d'évaluer l'intérêt de modifier la loi Littoral pour permettre la crétion d'autres centres d'enfouissement technique.

Un déplacement de la commission a été effectué en Corse afin d'évaluer l'intérêt de modifier la loi Littoral pour permettre la crétion d'autres centres d'enfouissement technique.

Sénat/ Réunion de commission/ Compte-rendu du déplacement en Corse.

 

 « J'ai été faussement étonné de découvrir que nous parlions la même langue que les Corses, mais que nous ne vivions pas dans le même pays.

 

   Voilà deux décennies que, nous, élus locaux, subissons toutes sortes de pressions pour faire évoluer le système de collecte des ordures ménagères : Tri sélectif, aménagement de décharges, ressourceries, incinérateurs... La loi nous l'impose, l'augmentation des taxes sur les mises en décharge nous y incite. Sur le continent, on pratique le tri, la valorisation et au stade ultime, en dernier recours, c’est l'incinération et la décharge.

 

   En Corse, c'est d'emblée la décharge. On ne les a pas obligés à faire toute une évolution comme la nôtre… Et tous ces déchets sont transportés en camion et comme tous les camions de transport appartiennent à la même famille... Je n'en dirai pas plus...

 

   Deuxième remarque. La collectivité territoriale de Corse ne souhaite qu'une seule chose : le tri. Elle ne veut pas d’incinérateur et pas de structures spécialisées. Mais le tri sélectif, ça ne se fait pas comme cela ! Il faut des années pour le mettre en place. Il faut faire intervenir les ambassadeurs du tri, modifier les habitudes, habituer les gens, etc. Cela ne se fait pas du jour au lendemain.

 

   Alors, c’est un peu le système corse. Le Préfet nous a dit qu’il « avait 1 million d’euros en réserve, au cas où… Et si on est embêté, on devra exporter les déchets sur le continent ». Mais l'exportation, c'est une solution un peu trop facile : je ne crois pas que sur la côte, on ait particulièrement envie d'assumer les ballots de déchets corses comme l'année passée.

 

   En conclusion : Il ne faut pas toucher à la loi Littoral spécialement pour la Corse. Cela créerait un précédent qui pourrait donner des idées à tous les insulaires. L'île de Beauté mérite son nom et il faut qu’elle le reste. La Corse est un pays merveilleux et les corses sont des gens sympathiques. Mais je suis sûr que les Corses sauront prendre les décisions qui s'imposent si l'on se montre un peu strict avec eux. C'est en tout cas ce que je leur souhaite…

 

  … La Sardaigne, voisine de la Corse, est réputée être une île « zéro déchets » et dotée d'une économie circulaire. Je m'y suis rendu, la situation est « moins pire » qu'en Corse, mais la réalité reste très éloignée des discours !

 

Hervé Poher

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 19:12
Extraits des interventions pendant la 3ème lecture de la biodiversité.

Extraits des interventions pendant la 3ème lecture de la biodiversité.

 Sénat /3ème lecture de la loi biodiversité

 

Article 2 : « Game of thrones »…

 

« Je voudrais dire une chose à Gérôme Bignon, notre rapporteur.

 

Vous refusez la notion de non-perte, voire celle de gain. Et maintenant, vous ne voulez pas de la non-régression…

 

Je ne saurais que vous conseiller de regarder une série télévisée qui s’appelle : « Games of thrones ». C’est une parfaite illustration de ce que veut dire le mot « Reconquête ».

 

« Avec comme évidence : si à la fin d’une reconquête, on en a moins qu’au début de la reconquête, c’est que ce n’est pas une reconquête. »

 

Alors, pas de non-perte, pas de gain… Mais n’empêchez pas la non-régression ! »

                                                      ################

 

Article 27 A : Taxation « huile de palme ».

 

« Madame la Ministre. Nous avons bien entendu vos arguments mais dans cet article, il semble évident que nos collègues de l’Assemblée Nationale, avaient la tentation, pour diverses raisons, de botter en touche, car ils avaient l’impression de faire de l’équilibrisme… en marchant sur des œufs !

 

Parce que la rédaction de cet article est pour le moins alambiquée.

 

Je cite : « L’Etat se fixe pour objectif de proposer un dispositif prévoyant le traitement de la fiscalité… »

 

Cela ne veut pas dire que l’Etat fera ou proposera ; l’Etat se fixe un objectif… Pour un dispositif qui devra prévoir… Ce qui soulève, étant donné le contexte où évolue ce dossier, pleins d’incertitudes, quelques doutes et plein d’interrogations.

 

Nous pouvons comprendre la prudence et les non-dits de nos collègues de l’Assemblée Nationale mais il était logique que le groupe écologiste redépose son amendement, légèrement modifié et amélioré.

                                                      #################

 

Article 33A : « Compensation à proximité »

 

« …  Et de plus, cet amendement est tout à fait logique sur le principe et sur la forme, sans être totalement contraignant.

 

Sur le principe : il semble évident que la compensation doive se faire au plus près du site endommagé : C’est mieux pour l’environnement local ; c’est mieux pour les habitants ; c’est mieux pour les collectivités.

 

En dehors même de la notion de compensation écologique, quelles seraient les réactions des gens ou des collectivités qui pourraient dire : « C’est moi qui ai les ennuis ; c’est moi qui ai les contraintes ; c’est moi qui ai les nuisances ; c’est mon environnement qui est modifié, voire dégradé… Et c’est ailleurs qu’on donne des compensations !!! ».

 

En faisant comme cela, vous allez favoriser la diversité… Mais pas la biodiversité, mais la diversité des associations de défense et des votes protestataires.

 

Enfin, cet amendement n’est pas un carcan puisqu’il est écrit « en priorité sur le site endommagé ou à proximité. » Priorité ne veut pas dire exclusivité.

 

Cet amendement est fait pour éviter des incompréhensions, des insatisfactions et parfois des injustices. »

                                                 ######################

 

A36 quater : « Espace de continuité écologique… »

 

« … Le principe, c’est quoi ? C’est de définir, dans un PLU, les moyens de relier, une forêt et un marais, 2 forêts entre-elles, des coteaux calcaires… Bref, relier certains points d’un territoire communal ou intercommunal, points qui peuvent être détenteurs et porteurs de biodiversité.

 

C’est un plus pour tout le monde : C’est un plus paysager, personne ne peut dire le contraire. Et la dimension paysagère ne doit pas, ne doit plus être oubliée. Un Plu, ce n’est pas uniquement permettre des constructions.

 

C’est un plus pour les agriculteurs car plutôt que de leur impose des haies ou des bandes enherbées pour lutter contre les inondations… Autant imaginer cette mesure dans un PLU.

 

Tout en rappelant que les PLU sont des documents concertés, discutés et validés par les élus locaux et l’Etat… Et que dans cet amendement, il est bien noté « en tenant compte des activités humaines, notamment agricoles ».

 

C’est un plus pour les chasseurs qui peuvent trouver là des réserves à gibier intéressantes… Même si ce n’est pas la finalité, je l’avoue… Je vous rappelle qu’aux alentours des Espaces Naturels Sensibles ou des réserves naturelles, les chasseurs sont rarement mécontents.

 

Et c’est un plus pour la biodiversité. »

 

Hervé Poher

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Published by popo - dans Senat
5 juillet 2016 2 05 /07 /juillet /2016 23:02
29/06/2016 : Sénat/ Hervé Poher / Réunion de commission: Les inondations

Commission/ rencontre avec Météo France, le ministère de l’intérieur, les assurances...

 

   « Je fais partie de ces élus qui souffraient du « syndrome du nuage gris » : ayant subi plusieurs inondations, j’avais toujours une paire de bottes dans le coffre de ma voiture et je passais mon temps à scruter les cieux ! De fait, ma commune était inondée en moyenne tous les quatre ans … depuis le 16ème siècle. Mais au 21ème siècle, les habitants ne s'en accommodent plus.

 

   Au sujet des alertes communiquées par Météo France, je me demande quand même si vous n’appliquez pas, trop facilement, la politique du parapluie et nous sommes, peut-être, tombés dans l'excès de prudence : au moindre risque, une alerte. Sur ma commune, pour les cinq dernières « alertes orange », quatre n’ont donné que des pluies banales. Seule la cinquième a donné des coulées de boue... Je sais bien qu'il est très difficile de localiser précisément une alerte. Et on ne peut pas être précis à quelques kilomètres près. Mais la conséquence de la multiplication des alertes fait que les élus municipaux n'y prêtent plus vraiment attention.

 

  J'ai probablement été le champion de France des catastrophes naturelles et je voudrais signaler une anomalie au sujet de cette procédure. Quand l'état de "Cat Nat" est déclaré pour la commune Dupont, une maison située sur la commune Durand, mais proche de la commune Dupont et qui a subi les mêmes dommages que cette commune, parfois un mètre d’eau, ne pourra pas bénéficier de cet état de catastrophe naturelle parce que située en dehors du territoire de la commune Dupont. Anormal !

 

Autre sujet. Le premier PLU du Pas de Calais a été fait pour ma commune, et j'ai essayé d'y introduire la notion de vulnérabilité. Mais rapidement, on s’est aperçu que cela avait un impact sur le prix du foncier et de l'immobilier et les services de l’Etat m’ont même demandé de faire très attention. C'est donc une notion à manier avec beaucoup de prudence...

 

La culture du risque, pourquoi pas ? Car c'est l'activité humaine qui est bien souvent responsable, surtout pour les inondations. Aux communes d'agir : il faut modifier les PLU, faire la chasse aux permis de construire de complaisance, les permis électoralistes… Bref, devenir raisonnable !

 

Autre remarque : Les services de l'État nous cherchent parfois des poux dans la tête ! Exemple : j'ai voulu installer une pompe pour faire baisser le niveau d’eau dans un marais habité. L'eau aurait été versée dans un canal, qui aboutissait à la mer. Dans un premier temps, on me l'a refusé, car l'État me soupçonnait de vouloir rendre cette zone constructible… Alors que c’était une zone biotope, une zone Natura 2000 et une zone de préemption du Conseil Général. Donc impossible de la rendre constructible… Ensuite, on me l’a refusée… Car cette pompe risquait de tuer des anguilles !!! Je crains que ce type d'argument ne passe plus dans la population !

 

Après la première inondation que j'ai vécue comme maire, en 1997, j'ai demandé à l'État de faire un plan de prévention du risque inondation (PPRI), pour que les responsabilités soient partagées. C’est normal… De temps en temps, j’aurais dit : « Ce n’est pas moi, c’est le règlement ». Il a accepté le principe du PPRI. C’était en 1997… Nous sommes en 2016, et nous attendons toujours.

 

Enfin, une idée comme ça. Lorsqu'une commune réalise d'importants travaux et que les inondations et autres catastrophes diminuent, pourquoi ne pourrait-elle pas bénéficier d’un bonus au niveau des assurances ? J'ai investi plusieurs centaines de milliers d'euros, avec l'aide du département, de la région et de l'État, et depuis six ou sept ans nous n'avons plus d'inondations. Un rabais sur la prime d'assurance ne serait pas injustifié. »

Hervé Poher

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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 08:36
03/07/2016: Sénat/ Interview polémique/ Réponse au Conseil de l'Ordre/ Chapitre 2/ Hervé Poher

« Suite à l’interview publiée sur le site Egora.fr, trois plaintes ont été portées auprès du Conseil de l’Ordre. Un rendez-vous de conciliation a été proposé par le Conseil Départemental des médecins. Voici ma réponse. »

 Hervé Poher

 

                           

 Madame la Présidente.

 

   J’accuse réception de votre courrier m’informant de plaintes à mon encontre, plaintes découlant d’une interview accordée à un site d’information médicale Egora.fr.

 

   Après avoir lu l’ensemble de mes déclarations (n’ayant pas pu les lire avant puisque le site Egora n’est accessible que sur abonnement), je me permets de vous communiquer quelques remarques.

 

   Premièrement. J’ai été interrogé suite à un débat, au Sénat, sur le problème de la désertification médicale en milieu rural. J’ai été contacté sur ma boite mail sénatoriale et j’ai répondu téléphoniquement depuis le Sénat. Je parlais donc en tant que sénateur et un sénateur a le droit de penser et de s’exprimer comme il l’entend. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire : critiquer les élus quand ils utilisent la langue de bois et, en même temps, leur faire des reproches quand ils osent s’exprimer sur certains aspects de la société…

 

    Sauf à admettre qu’un élu peut critiquer mais qu’il n’a pas à parler de la médecine s’il est médecin, n’a pas à parler de justice s’il est avocat ou n’a pas à parler des fonctionnaires s’il est enseignant !!  Vision bizarre et légèrement corporatiste de la politique et du rôle d’un élu. Je parlais donc en tant que sénateur, c’est-à-dire en tant que législateur et le législateur que je suis, a le droit d’avoir un avis sur la médecine… Et de le dire… Même s’il ne correspond pas à la vision partagée par une grande partie de la profession.

 

   Deuxièmement. J’assume 95% de mes déclarations, exprimant ainsi mon inquiétude sur l’avenir de la médecine et sur un certain obscurantisme, manifeste chez quelques médecins. Les 5% de mes propos qui peuvent être considérés comme une mauvaise formulation, sont représentés par une expression, à la troisième question «  … et surtout le tiroir-caisse ». Je ne suis pas sûr de l’avoir prononcé comme cela… D’autant que cette formule se situe juste après l’évocation de mon épouse, de mon fils et de ma belle-fille ! Malheureusement, ce morceau de phrase a été sorti de son contexte et a servi de titre à l’article : pratique journalistique fâcheuse mais très courante.

 

 La journaliste m’ayant demandé l’autorisation d’enregistrer la conversation, je pense que vous seriez en droit d’en obtenir une copie. Ce que je fais, moi aussi, de mon côté. Si je l’ai formulée telle quelle, c’est une maladresse mais, plus loin, je précise ma pensée sur l’attitude de certains médecins et de certains syndicats.

 

   Troisièmement. Dans mon interview, je dis que « la médecine est un art », que c’est un beau métier et qu’elle fait partie d’un pôle d’excellence française. On ne peut pas faire plus…

 

Mais, par mes propos, je veux aussi souligner que la société a changé, que des angoisses sont apparues, que les citoyens sont plus exigeants et que tout le monde doit faire son introspection… Les médecins aussi et peut-être plus que d’autres ! Si les médecins (pas tous, heureusement) ne veulent pas  réfléchir à cette évolution et prendre conscience qu’il faut revoir le système, les mentalités et le fonctionnement dans son ensemble, je suis désolé pour eux et l’avenir sera peuplé de désenchantements… Quels que soient les responsables politiques. Et c’est cette attitude que je dénonce : le blocage obscurantiste d’un certain corporatisme alors que les médecins ont une image à part, un ressenti à part… Et qu’ils sont en train de le perdre !

 

    Je me suis investi en politique depuis 27 ans… Et depuis 27 ans, en tant que politique, je suis trainé dans la boue, traité de profiteur, d’incompétent, etc, etc…  Même si cela ne me fait pas plaisir, je l’accepte et j’essaie de m’en accommoder. C’est la rançon d’un choix personnel, de l’évolution de la société et de la montée en puissance de certaines  pratiques médiatiques. Mais dans le cas présent, je considère que je ne suis pas fautif, que j’ai le droit de dire à mes anciens confrères et aux futurs médecins : « Attention !»… Et un élu de la nation a le devoir de dire honnêtement ce qu’il pense des problèmes sociétaux.

 

   Vous comprendrez donc, Madame La Présidente, que je ne viendrai pas le 8 juillet, à Béthune. Me déplacer, serait reconnaitre que j’ai fait une faute. Ce qui n’est pas le cas car défendre ce que l’on aime, ce n’est pas une faute. Et la conception que j’ai de la médecine n’est, sans doute, pas la même que certains. Je veux bien reconnaitre que j’ai probablement une vision démodée de l’exercice médical, mais ai-je tort ?

 

    Si sanction  il y a, j’assumerai et en ferai communication à mes pairs.

 

   Deux choses pour terminer, Madame La Présidente.

 

    Dans les plaintes que vous m’avez transmises, il est fait référence à l’article 56 du code de déontologie. Je suppose que cet article s’applique à tous les médecins… Ma question n’est pas innocente car je pourrai vous transmettre copies des « tombereaux d’injures » que j’ai reçus, suite à cette interview, par internet, injures et diffamations s’attaquant à ma personnalité, mon engagement et ma fonction. La quantité de ces propos et leur qualité, à la limite ordurière, m’ont obligé à fermer une de mes boites mail. C’est très instructif sur la définition du corporatisme et cela mériterait publication. NB : ils sont tous signés par des médecins.

 

    Seconde remarque. Deux des trois plaintes que vous m’avez transmises sont à l’encontre de Monsieur Alain Poher. Mon prénom est Hervé.

 

    Recevez, Madame la Présidente l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

 

Hervé Poher

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Published by popo - dans Senat
2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 11:05
25/04/2016: Sénat/ Interview polémique sur la médecine/ Chapitre 1/ Hervé Poher

Le 8 avril 2016, au Sénat, un débat a eu lieu, concernant l’offre de soins en milieu rural. Suite à mon intervention, une interview téléphonique a été réalisée pour le site Egora.FR. Cette interview a été publiée fin avril… Début de la polémique sur certains termes employés et , du coup, plaintes portées devant le Conseil de l’Ordre des médecins.

 

Voici le texte intégral qui a été publié (mais pas forcément de ce qui a été dit «  formellement » et sans le contexte où cela a été dit…)

 

Médecin généraliste de profession, le sénateur écologiste Hervé Poher a des idées bien tranchées sur les conditions d’exercice de ses confrères. Il s’est ouvertement exprimé au Sénat sur le sujet, plaidant à coup de phrases chocs pour la suppression de la liberté d’installation. Il nous propose une explication de texte de ses propos.

 

Egora.fr : Vous dites : « Les primes à l’installation ne fonctionnent pas »…

 

Hervé Poher : C’est un sujet sur lequel on a beaucoup discuté depuis 20 ans. J’ai été conseiller général pendant 20 ans et vice-président chargé de la santé dans le Pas-de-Calais. On s’aperçoit que la prime à l’installation ne marche pas. Dans les territoires ruraux, cela ne sert à rien de donner une prime d’installation à des médecins puisque de toute façon ils savent qu’ils travailleront très facilement. Je ne fais que reprendre ce que j’ai lu dans des études publiées par les syndicats médicaux et l’assurance maladie qui disent que les incitations financières sont un échec.

 

Pensez-vous à d’autres incitations ?

 

Très honnêtement non. C’est pour cela que j’en arrive à dire qu’il faudra peut-être revoir la liberté d’installation. L’incitation financière au moment de l’installation, ça ne marche pas. Les contrats d’engagement de service public non plus. On paye les étudiants tous les mois et en retour, ils s’engagent à travailler sur une certaine durée dans des zones sous-dotées. C’est inefficace.

 

Vous dites : « Il faut des mesures profondes sans crainte de bousculer les corporatismes »…

 

Je suis médecin, ma femme est médecin, mon fils est médecin, ma belle-fille est médecin… Je suis dans le monde médical et je sais très bien qu’une fois qu’on est médecin, on défend son métier et surtout son tiroir-caisse. Je connais la mentalité médicale. On peut être un très bon médecin, mais il est clair que c’est un métier qui est, par définition, profondément individualiste. Les praticiens oublient certaines choses, certains devoirs et par-dessus tout que c’est un service public. Il est du devoir du législateur et du gouvernement de rappeler certains fondamentaux aux médecins, même si ça ne leur fait pas plaisir. Pourquoi le législateur et les gouvernements ont tant de problèmes avec les médecins ? Parce que les médecins sont des agents électoraux remarquables. Quand un médecin voit 30 à 40 familles dans la journée, électoralement, ça peut faire mal.

 

Vous avez dit : « La médecine est un service public, ce n’est pas qu’une boite à sous »…

 

Quand on écoute certains médecins ou les syndicalistes, on a l’impression que la médecine n’est qu’une boite à sous. Ils râlent sur le fait qu’ils font beaucoup d’heures. Je suis d’accord. J’ai été moi-même médecin en semi-rural et je travaillais entre 60 et 70 heures par semaine. Mais il y a une compensation. On gagne beaucoup d’argent. Lorsque l’on discute avec les médecins, ils disent qu’ils sont sous-payés et ils demandent une revalorisation du prix de l’acte. Moi je préférerais entendre les médecins dire «  je me bats pour bien soigner les gens », ou « je me bats pour que les patients soient égaux face à la médecine ». Le problème c’est que le corps médical ne se rend pas compte de ce qu’il représente au niveau de la population. Ils ont un devoir de service public avant tout.

 

L’ennui c’est qu’il y a une déviance et une déformation de l’activité médicale qui fait que la médecine ne correspond plus à ce qu’elle était il y a 20, 30 ou 40 ans. Même le Conseil de l’Ordre reconnait qu’il y a de moins en moins de médecins qui veulent faire des gardes. Du coup, les urgences sont surchargées. Il y a une perte du sens initial de la médecine qui me semble flagrante.

 

Vous dites également : «  Les médecins gagnent leur argent grâce à la sécurité sociale, l’Etat paye leurs études : on doit pouvoir les obliger à s’installer à tel ou tel endroit »…

 

Oui, c’est vrai. Je ne sais pas combien coûtent 8 ou 9 ans d’études médicales mais je le subodore. Cela vaut cher et il faut être clair, c’est la nation qui paye. J’ai dit cette phrase dans une discussion au Sénat lors de laquelle j’ai interpellé le président du Conseil de l’Ordre. A côté de lui, il y avait la présidente d’un syndicat de jeunes médecins qui m’a répondu : « On le rend bien puisqu’on travaille à l’hôpital. » J’ai aussi été externe. Le travail à l’hôpital n’équivaut pas au paiement de l’ensemble des études. En plus, ils sont déjà rémunérés ! Lorsque j’étais externe avec mon épouse, on gagnait 500 francs de l’époque par mois.

 

Il y a aussi une déviance des hôpitaux qui considèrent les étudiants en médecine comme des employés pas trop chers. Sans les étudiants en médecine, les hôpitaux auraient surement du mal à tourner. Mais il ne faut pas exagérer non plus. Il faut se rendre compte qu’une personne qui fait médecine parce qu’elle a envie d’exercer cet art et de servir la population, coûte cher et doit quelque chose à la nation.

 

Il ne faut non plus oublier que c’est la sécurité sociale qui paye les praticiens. Si les gens consomment facilement du médecin, c’est bien parce que la sécurité sociale a été inventée. Si on était dans un système comme aux Etats-Unis où il n’y a que des assurances et pas de sécurité sociale, les gens iraient moins chez le médecin, c’est évident. Le fait que l’on soit, en grande partie, remboursé fait que les gens n’ont pas peur d’aller chez le médecin. C’est aussi pour cela qu’en France on peut considérer que l’on est bien soigné. La médecine est l’un des pôles d’excellence de la France. Lorsque je me permets de dire des choses qui choquent un peu, c’est simplement pour que cela le reste. Pour que notre médecine d’excellence reste accessible à tous. Je souhaite que tout le monde soit à égalité devant la médecine. Or actuellement, c’est en train de dévier. Etant à la fois dans le milieu médical et législateur, je me permets de dire que l’évolution actuelle ne me convient pas.

 

Concrètement, que déplorez-vous ?

 

Mon fils est médecin urgentiste à l’hôpital. Ma femme travaille aussi à l’hôpital. Quand j’entends les queues qu’il y a aux urgences, cela me gêne. Quand j’entends aussi qu’on demande aux parents de venir en consultation quand ils ont un enfant qui a 40 de fièvre, je trouve cela impensable. C’est au médecin de se déplacer. Il y a sans doute une évolution de la médecine, mais il y a aussi une faute énorme de l’Etat. L’Etat n’a qu’un raisonnement financier. Son seul but, depuis des décennies, c’est de combler le trou de la sécurité sociale. Alors, il fait pression sur les médecins, leur demande de prescrire moins, de faire plus de consultations et moins de visites. L’Etat leur donne des primes sur objectifs. Tout cela me choque énormément. On fait de la médecine pour soigner les gens, pas pour combler le trou de la sécu. Ce n’est pas avec ce raisonnement là qu’on fait de la bonne médecine. Quand je vois tous les déremboursements de médicaments qui n’auraient « pas fait preuve de leur efficacité », je suis effrayé. J’ai exercé pendant 20 ans et pendant 20 ans, j’ai utilisé des médicaments qui étaient inefficaces. Il ne faut quand même pas exagérer.

 

Votre phrase la plus polémique est : « En tant que praticien, je ne peux que soutenir l’idée d’imposer au lobby des médecins la suppression de la liberté d’’installations »…

 

 Lors de mon intervention au Sénat, il y a 15 jours, j’ai dit ce que je pensais sur les causes de ce problème de la désertification. Il y a l’accumulation du numerus clausus qui a été une connerie magistrale et qui est arrivé au mauvais moment, il y a défaut de formation des médecins… Avant un médecin généraliste était un omnipraticien. Maintenant, on apprend le minimum aux généralistes. On leur apprend surtout à faire le tri et à envoyer les patients chez les spécialistes. Il y a trop d’hospitalocentrisme. Enfin, le choix des médecins sur des critères scientifiques est une erreur. Pour être un bon médecin, il ne faut pas être un matheux mais il faut être humaniste. Tout cela il faut le changer, mais en attendant, il faut trouver des solutions.

 

La seule solution, c’est de dire aux médecins qu’ils continuent à pouvoir exercer un service libéral mais qu’il y a des endroits où ils n’auront plus le droit de s’installer. Si on instaurait ça, il faudrait le dire dès le début des études. Cela ne prendrait donc effet que dans 8 ou 10  ans. Les étudiants seraient au courant dès le départ de la règle du jeu. On ne pourrait pas asséner cette mesure à des étudiants qui terminent leurs études.Ca ne serait pas juste. On va trainer pendant  10 ans ce handicap mais c’est le seul moyen de venir à bout de la désertification. On l’a fait avec les pharmaciens et les infirmières, je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas avec les médecins. C’est peut-être violent mais c’est la réalité. D’ailleurs, cette façon de faire n’est pas une atteinte à l’exercice libéral. Il y a un vrai problème de gestion de la démographie médicale. Quand on arrive à des stades comme ça, il faut que le législateur et le gouvernant prennent des décisions un peu violentes. On n’a pas le choix.

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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 12:28
23/06/2016 : Sénat/ Plainte contre un journaliste/ Le pourquoi de l’abstention./ Hervé Poher

Le 23 juin 2016, le Sénat a délibéré à l’unanimité (avec quelques abstentions et de nombreux fauteuils vides…) afin d’avoir l’autorisation de porter plainte contre un journaliste ayant fait publier un livre : « Le Sénat. Un paradis fiscal pour des parlementaires fantômes ». Je fais partie de ceux qui se sont abstenus. Explication de vote.

 

Cette abstention est l’expression d’un doute, teintée de certitudes. Doute sur l’utilité d’une telle démarche ; certitudes sur l’effet bénéfique qu’en tirera l’auteur. En effet, je suis à peu près sûr qu’une plainte portée par le Sénat aura un effet contre-productif… Et cela à deux niveaux.

 

Premier niveau : Nous vivons dans une société médiatique, de communication et d’images, de buzz et de scandales… Et tout cela de façon presque instantanée, en permanence et en abondance. Si bien que l’information est devenue un produit très éphémère : « Vite avalé, vite digéré, vite oublié. » Le seul moyen d’exister et de perdurer dans ce fouillis d’information et de publications, c’est qu’on parle de vous : « Dites du bien, dites du mal… Le principal c’est d’en parler ! » .

 

Ce type de livre, sorti début juin sera déjà en solde ou d’occasion fin juin. Le fait de porter plainte contre l’auteur et, à fortiori, une plainte portée par le Sénat, va permettre de reparler de lui et de lui procurer une publicité gratuite. Ce qui n’est pas le but de la démarche.

 

Second niveau : Il est presque certain que, quel que soit le résultat de la démarche judiciaire, les journaux titrerons : « Plainte du Sénat : preuve qu’ils veulent garder une certaine opacité et certains avantages. ». On aura beau expliquer que certaines affirmations sont erronées, que certains chiffres sont faux et que beaucoup d’anathèmes sont prononcés sans preuves… Tout le monde dira : Ils ont vraiment quelque chose à cacher ! Et même s’il y a condamnation de l’auteur, celle-ci passera inaperçue.

 

Dernière chose. Que des sénateurs (rices) cités dans ce livre portent plainte, c’est normal et c’est compréhensible… Mais à titre individuel. Certaines attaques sont, en effet, anormales : Reprocher à un(e)  sénateur (rice) d’être absent pendant X semaines alors que tout le monde savait qu’il (elle) était hospitalisé(e) pour des problèmes graves… Dire que telle ou telle personne « empoche » telle ou telle somme sans avoir vérifié… Se baser sur les données d’un site, qui n’est pas le site officiel du Sénat, et qui est truffé d’erreurs… Je comprends mes collègues qui veulent réagir.

 

Bref, ce livre ne mérite pas qu’on lui fasse autant de publicité. Voilà pourquoi, nous sommes quelques-uns à nous être abstenus.

 

Hervé Poher

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9 juin 2016 4 09 /06 /juin /2016 11:49
09/06/2016: Sénat/ Hervé Poher /"Nouvelles intercommunalités et harmonisation de la fiscalité"
09/06/2016: Sénat/ Hervé Poher /"Nouvelles intercommunalités et harmonisation de la fiscalité"

Sénat, le 09 juin 2016

 

"Plutôt que de jongler avec des acronymes financiers que plus personne n’arrive à traduire, permettez-moi, tout simplement de vous raconter une histoire qui pourrait s’appeler : « La folle vie intime de la petite communauté de communes. » et pour gagner du temps, si vous le voulez bien, je l’appellerai « Petite CC ».

 

La petite CC a vu le jour en 1997… pas très loin d’une grande ville. Plutôt rurale : Bourg-centre de 5000 habitants, la plus petite commune : 80 habitants, le tout noyé dans une agriculture omniprésente.

 

Au départ, son père fondateur voulait qu’elle soit un peu plus grande pour pouvoir montrer un certain poids face à l’agglomération voisine ; mais c’était sans compter sur quelques vieilles rancœurs ancestrales, sur une politisation inadéquate et sur un préfet qui n’avait pas vraiment aidé en disant, en CDCI,  que « Jamais l’état n’obligerait une commune à adhérer à une structure intercommunale contre son gré… ». Mais on était en 1997 !

La petite CC a donc été créée : 15 communes, 16 000 habitants et pendant 16 ans, les élus et les populations vont apprendre à travailler ensemble, à penser ensemble, à inventer ensemble dans un véritable territoire de projets …

 

Et tout cela se passait de façon harmonieuse, à part un faux pas dans le "monde impitoyable des ordures ménagères", façon harmonieuse sans trop de pression fiscale… Bien sûr, la petite CC n’était pas très riche mais tout le monde s’en accommodait… De toute façon, l’esprit d’expérimentation faisait que les subsides arrivaient facilement de la Région, du Département, de l’Etat et même de l’Europe… Bref, ça marchait bien.

 

Chapitre 2 de mon récit : un premier mariage…

 

En 2013, la petite CC avait à peine 16 ans. Un jour, le préfet du département lui demanda : « Voulez-vous nous rendre un service ? Il y a, à côté de chez vous, une CC qui n’est pas très bien financièrement et nous allons la faire disparaitre. Pouvez-vous intégrer 8 de ses communes ? »

 

Considérant cela comme une preuve de confiance, la petite CC  accepta… Mais là, commencèrent à apparaitre quelques problèmes : intégration du personnel, taux d’imposition différents, et chez les entrants, avantages financiers issus de leur vie antérieure mais avantages qu’il était impossible de maintenir… Heureusement, c’était une intégration et dans une intégration, les entrants doivent, si possible, essayer de respecter les conditions du recevant.

 

En 2014, la petite CC passe donc de 15 à 23… après un mariage qu’on pourrait qualifier de « mariage de commodité » et une gymnastique financière assez tortueuse.

 

Chapitre 3 :  Un second mariage sous la bénédiction de la loi NOTRe

 

La nuit de noce à peine passée, le gouvernement invente une nouvelle organisation de la république.

 

Or à côté de notre petite CC, il y a un autre EPCI qui doit disparaitre parce que trop petit. Donc second mariage proposé…

 

Mais cet EPCI voué à la disparition a quelques caractéristiques : Petit certes mais très, très riche et sachant qu’il allait disparaitre, il a distribué, depuis des années, des attributions de compensation très généreuses à ses communes membres ; en plus, il y a éclatement de cet EPCI car tout le monde ne veut pas partir en rural ! Et un éclatement, ça complique les choses !

 

La petite CC va donc passer de 23 à 28 et on est en train d’élaborer le contrat de mariage, pour début 2017, mais pour faire un contrat, il faut avoir des chiffres… Que l’on n’a pas !!! Ou qu’on essaye de deviner.

 

Impossible d’avoir une prévision de la DGF ! Impossible d’avoir une estimation du Fond de Péréquation sachant que la petite CC était bénéficiaire et que la communauté qui disparait était, elle, fortement contributrice !

 

En plus, au fil du temps, on découvre des absurdités : l’arrivée d’une commune très riche dans cet EPCI plutôt pauvre va obliger ce nouvel EPCI à contribuer au Fond National de garantie individuel des ressources… Et la commune anciennement riche voudra, légitimement, garder son attribution de compensation… Si bien que notre petite CC qui se marie avec une commune riche risque d’être plus pauvre qu’avant ! 

 

Et je ne parle même pas des attributions de compensation… Car dans notre réglementation française, il est très facile de les augmenter mais pour les diminuer, c’est autrement plus difficile et autrement encadré….

 

Et je vais arrêter là la liste des problèmes et des angoisses que peuvent vivre certaines  petites structures…

 

Imaginez ! 2 mariages en 3 ans ;

3 périmètres différents en 4 ans et un flou financier qui n’a rien d’artistique ! Même si on ne se marie pas pour l’argent, ça compte quand même.

 

Aussi pour conclure, permettez-moi de rappeler que, dans le cadre de la réforme, tout le monde est prêt à apporter sa pierre à l’édifice mais en n’oubliant jamais quelques principes :

 

En un, une intercommunalité, ce n’est pas uniquement un trait de stabilo sur une carte.

 

En deux, se rappeler que l’osmose, ça ne se fait pas naturellement et il faut toujours  laisser un peu de temps.

 

Ensuite, savoir que Les ordinateurs ne manient que des chiffres et des algorithmes, ils ne connaissent pas bien l’humain et omettent le poids du vécu local.

 

Et pour terminer, attention de ne pas tomber dans ce travers qui dépersonnalise notre société : société où les stéréotypes ont tué les idées, où les chiffres ont tué les mots et où les comptables ont, malheureusement, tué les philosophes."

 

Hervé Poher

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 16:45
31/05/2016: Sénat/ Question au gouvernement/ Hervé Poher

Ma question s’adresse à Madame la Ministre de l’environnement, de l’Énergie et de  la mer.
 

Le 25 mai dernier, l’Office Parlementaire d’Evaluation des choix Scientifiques et Technologiques a pris connaissance du rapport 2015 de l’Autorité de Sureté Nucléaire… Et l’Office a eu la chance d’auditionner Monsieur Pierre-Franck Chevet, président de l’ASN. Je dis bien la chance car le Président Chevet présente 2 qualités très appréciables : l’honnêteté et la franchise.
 

En effet, le président de l’ASN a fait un état des lieux et a formulé un diagnostic sur nos installations nucléaires. Et je me permettrai de reprendre 2 de ses constats :
 

- Le premier constat est que, globalement, nos centrales ont un   fonctionnement convenable… Même les plus anciennes. Mais, vous le savez, les centrales nucléaires, c’est un peu comme les humains : quand on prend de l’âge, on est regardé avec un peu plus d’attention, parfois avec un peu plus d’inquiétude. Bon fonctionnement… A part une ou deux centrales qui ont, elles, un « fonctionnement critiquable ».
 

- Second constat du Président Chevet : Je le cite « Si on ne donne pas, à l’ASN, plus de moyens, en particulier humains, et des moyens conséquents, elle ne pourra plus assumer toutes ses missions. »
 

Aussi j’oserai une construction mathématique qui amènera ma question. En effet, si nous additionnons plusieurs facteurs : la notion « de fonctionnement critiquable », une certaine idée des conséquences du changement climatique, surtout en bord de mer, le souvenir de la tempête Xynthia, les images de Fukushima, la succession récente de petits incidents, voire accidents dans nos centrales… 
 

Au résultat final de cette addition, sans être des adeptes de la catastrophe, certains de nos concitoyens pourraient ressentir, légitimement, quelques soupçons d’inquiétude…
 

Alors, uniquement pour les rassurer et nous rassurer et dans le cadre d’une transition énergétique votée il y a un an, pouvez-vous, Md la Ministre, simplement nous confirmer que la sécurité et la sureté nucléaire ne seront pas des victimes collatérales d’une rigueur budgétaire, peu justifiable dans ce domaine ?

 

Hervé Poher

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25 mai 2016 3 25 /05 /mai /2016 22:29
25/05/2016: Sénat/ Hervé Poher /Remise du rapport de l'Agence de Sûreté Nucléaire

   (Sénat/ Remise du rapport annuel de l’ASN)

 

   Monsieur le Président. Permettez-moi de vous avouer que je suis très inquiet… Et cela pour trois raisons que je vais vous confier.

 

   Tout d’abord, j’habite à 19,5 kilomètres de la centrale de Gravelines. Et le mois dernier, le Périmètre de Plans Particulier d’Intervention (périmètre de sécurité) est passé de 10 kilomètres à 20 kilomètres. Je suis donc dans le périmètre… Et du coup, je me pose des questions car je croyais naïvement que les effets du nucléaire s’arrêtaient à la frontière !

 

   Deuxième raison. En 2006 ou 2007, j’ai eu la chance de rencontrer un haut responsable d’EDF et je lui ai fait part de mes inquiétudes sur le fait que Gravelines soit construit dans une zone de wateringues… Vous savez ce que sont les wateringues : ce sont les polders, au nord de la France ; 85 000 hectares, 450 000 habitants et ces 85 000 hectares sont au niveau ou au-dessous du niveau de la mer. Et le responsable EDF m’a ri au nez en disant : « Monsieur Poher, à Gravelines, il ne peut rien arriver ! ». C’était en 2006 ou 2007. Après, il y a eu Xynthia et Fukushima.

 

   Or, il y a le problème du changement climatique avec la montée des eaux… Ou même une contraction des terres quand il fait trop sec. Et une tempête Xynthia , ça peut aussi arriver chez nous : un vent du nord avec une surcote marine… Chez nous, on a fréquemment des surcotes à 2,30 mètres alors que pour Xynthia, la surcote était à moins de 2 mètres.  

 

   Et des tremblements de terre, nous aussi, on en a. Le dernier était en mai 2015 avec un épicentre dans le Kent et une magnitude de 4.4.

 

   Donc, là aussi, je me pose des questions.

 

   Enfin, dernière raison : vous avez dit, monsieur le Président, dans votre introduction, que le fonctionnement de la centrale de Gravelines n’était pas satisfaisant…

 

   Alors ma question est simple : Est-ce-que je dois déménager ?

 

   Hervé Poher

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12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 13:03
12/05/2016: Sénat/ Hervé Poher / Loi sur la biodiversité/ Deuxième lecture

Interventions Hervé Poher Loi sur la biodiversité seconde lecture

 

Article 32 bis AA : Activités dans les réserves naturelles

Je ne suis pas d’accord avec la lecture de Monsieur Cardoux et de Monsieur le rapporteur.

 

Et je voudrais vous citer un vieux proverbe chinois que je viens d’inventer : « Un pékinois qui mesure 30 centimètres au garrot et qui est blanc avec des tâches noires, ce n’est pas un pékinois ; c’est un dalmatien ! ». Tout cela pour dire qu’une réserve naturelle où on peut tout faire, ce n’est plus une réserve naturelle… Eventuellement, ce peut être un Parc naturel mais ce n’est plus une réserve naturelle.

 

Une réserve naturelle, ça a un but, une finalité, des objectifs et une fonction.

 

Et j’ai, pendant plus de 15 ans été président d’un syndicat mixte qui a géré 3 réserves nationales.

La première était constituée de marais… Et bien, on y péchait parce que les associations locales avaient signé un accord avec le gestionnaire. Les 2 autres étaient gérées en accord avec les chasseurs qui nous aidaient à faire de la régulation… Et sur l’une d’entre elles, bien connue et qui s’appelle Oye-Plage, on a même déplacé les huttes en accord avec les chasseurs.

 

Alors ne touchez pas à l’esprit de la loi. Les réserves sont quand même des lieux de liberté et de beauté.

 

 Article 33A : Absence de perte nette, gain en biodiversité

 

Je me vois obligé de vous faire part de mon questionnement.

 

Je sais que nous sommes là pour légiférer et que pour légiférer, on utilise plutôt un langage de juriste… Parfois même, il y en a qui parle en latin !

 

Et le langage des juristes a ceci de commun avec le langage médical, c’est qu’il a été inventé pour que les non-initiés ne comprennent rien.

 

Langage de juriste, certes ! Mais cette loi est quand même écrite en français.

 

Et en français, les mots ont un sens et les phrases ont des significations.

 

 Alors, laissez-moi répéter ce qui me semble une évidence… Et que j’avais déjà signalé en première lecture… Quitte à passer pour un vieux radoteur.

 

A l’article II et IIbis, vous avez validé, mardi soir, la notion « d’éviter, réduire compenser ». C’est écrit dans la petite loi. Vous avez donc validé de facto la notion d’absence de perte nette…. Car si vous évitez les impacts sur la biodiversité, le capital biodiversité reste le même. Et c’est bien ! … Car si vous réduisez et compensez les impacts sur la biodiversité, le capital biodiversité reste, là aussi, le même puisque vous l’avez compensé. Il n’est peut -être plus identique en qualité mais il est le même en quantité.

 

Donc, en acceptant la démarche « Eviter/Réduire/compenser », on officialise la notion « d’absence de perte nette ». C’est du français non juridique peut-être mais c’est du français.

 

 Donc autant l’afficher clairement.

  

Ensuite, je vous rappelle, encore une fois, que cette loi s’appelle « Reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ». Elle ne s’appelle pas « Déclin », « maintien » ou « Sauvetage » de la biodiversité : elle s’appelle « reconquête » … Et jusqu’à preuve du contraire, à la fin d’une reconquête réussie, on en a plus qu’au début de la démarche…

 

Donc la notion de « gain » pendant ou à la fin d’une reconquête n’est pas incohérente, n’est pas malvenue… Et j’avais l’innocence de croire que si on faisait des lois, quelle que soit la loi, c’était quand même pour y gagner quelque chose.

 

Et permettez-moi de dire, avec un soupçon d’humour, que si, pour les responsables politiques, une reconquête, c’est le statuquo, uniquement le maintien, voire la diminution… je suis très rassuré pour les gouvernants en place. 

Hervé Poher

2/05/2016: Loi sur la biodiversité

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 10:45
08/04/2016: Sénat/ Hervé Poher /Intervention sur l'offre de soin en milieu rural

Offre de soin en milieu rural.

 

 Pas besoin d’être diplômé de la faculté pour s’apercevoir que notre système médical n’est pas très en forme et présente quelques symptômes inquiétants dans sa ruralité…

 

   Mais c’est logique : En France, on n’a jamais su faire de préventif !

 

    Alors puisqu’on fait du curatif, il faut, avant tout, établir un diagnostic étiologique, c’est-à-dire examiner et analyser les causes… Pour essayer de trouver des pistes et quelques solutions !

 

   Car des solutions… Certains oseront vous en proposer ! Mais en médecine comme en politique, si on ne traite pas la cause, la rémission risque d’être de courte durée. 

 

   Alors, pardonnez si j’énumère des causes maintes fois évoquées, mais les piqures de rappel ont souvent leur utilité et je ne parlerai que du problème de la démographie médicale en milieu rural.

 

   Et ce problème résulte de la conjonction, je dis bien de la conjonction, de réglementations, d’orientations et d’évolutions dont nous sommes tous collectivement responsables : les décideurs politiques, le monde médical et la société en général. Et aucun élément n’est responsable à lui tout seul !

 

  Premier élément : le numérus claususOn ne peut pas ne pas l’évoquer ! Oui, bien sûr, nous savons qu’il n’y a jamais eu autant de médecins qu’en ce moment et qu’ils sont mal répartis. Mais il y a quand même eu une erreur de stratégie et une mauvaise appréciation dans la chronologie du temps médical. Je m’explique très schématiquement.

 

Les médecins des années 50 ont été accompagnés et remplacés par les étudiants des années 70, qui eux-mêmes seront accompagnés et remplacés par les étudiants de 90/2000.

 

Or le numérus clausus est apparu en 1971 et a été au plus bas en 1995. Ce numérus clausus qui dit qu’il faut limiter le nombre de médecins car plus il y a de médecins, plus on dépense… Ce qui n’est pas entièrement faux … C’est d’ailleurs sur le même principe qu’on a aidé certains médecins à prendre une retraite anticipée… Et je me permettrai d’ajouter « malencontreusement »… C’est toujours ennuyeux de ne raisonner que financier !

 

   Et ce n’est pas par hasard si nous parlons du manque de médecins, surtout en ce moment, parce que nous arrivons à la première génération de médecins « numéruclausés »… Les étudiants de 71, ceux qui ont expérimenté le numérus clausus prennent leur retraite en ce moment. L’arrivée de médecins étrangers n’a pas atténué le malaise et le desserrement du Numérus clausus en 99 a été trop tardif.

 

Deuxième élément : la formation

 

  Il y a eu, au fil des décennies, un changement notable de la formation des médecins. Avant, on disait qu’un généraliste était un omnipraticien… C’est-à-dire qu’en plus de la démarche médicale, on lui apprenait à faire plein de choses : de la petite chirurgie, de la pédiatrie, de la gynécologie, de l’obstétrique, de l’ORL, etc… Tous des actes qui peuvent être bien utiles en milieu rural… Et quand on sait faire parce qu’on a appris, on a moins d’angoisse !

 

   Et cette polyvalence a, malheureusement, disparu parce que les spécialistes voulaient se réserver certains actes et qu’en plus, la menace de la judiciarisation ne poussait pas les médecins à en faire plus.

 

   Alors le médecin aux mains nues, perdu dans la campagne, c’est encore possible mais ça a maintenant des limites.

 

Troisième élément : Responsable dénoncé par beaucoup : l’hospitalo-centrisme. C’est-à-dire que le cursus des études médicales se passe principalement à l’hôpital… Or ce n’est pas à l’hôpital qu’on apprend vraiment la médecine et ce n’est pas à l’hôpital qu’on découvre le métier de médecin.  C’est sur le terrain…

 

    Quatrième élément : Erreur fondamentale ! Sous prétexte qu’il y a de la physique, de la chimie et de la biochimie pendant les études médicales, on a fait une sélection sur un profil scientifique. Or pour être médecin et surtout médecin généraliste, il ne faut pas être un matheux… Il faut être un philosophe et il faut être humaniste. Un médecin n’est pas un ingénieur ou un technicien… Il peut l’être mais s’il n’est que ça, ce n’est pas un très bon médecin.

 

   Dernier élément : Qu’il faut bien reconnaitre…  C’est, pour les jeunes médecins, le changement des objectifs de vie, une autre idée du confort de vie, une autre conception de la profession…

 

   Tous ces éléments, associés les uns aux autres font que nous nous trouvons, aujourd‘hui, dans une impasse.

 

   Alors, que faire pour sortir de cette impasse ? Sachant que toutes les mesures incitatives n’ont pas été très probantes, voire ont été des échecs… ce n’est pas moi qui le dit ; ce sont la Caisse nationale d’Assurance Maladie et le Conseil de l’Ordre, ici même, dans cette maison.

 

   Eh bien il faut continuer à réformer les études médicales, le mode de sélection, la formation, les stages, la pratique du terrain… Et dans ce domaine, il ne faut pas avoir peur de bousculer certains ordres établis et certains corporatismes ou poujadismes professionnels …

 

  Bien sûr, il faut aider au regroupement, favoriser les maisons médicales, inventer de nouveaux fonctionnements en se rappelant que l’ordinateur et le téléphone ne remplaceront jamais le contact direct… Ou alors, c’est que nous n’avons pas la même conception du rôle d’un médecin… Ou alors c’est qu’on accepte un certain pourcentage d’accidents.

 

  Et puis, permettez-moi de prononcer un « gros mot » : il faudra bien, un jour, toucher à la liberté d’installation. Nous savons que ça ne plait pas aux syndicats médicaux, que ça ne plait pas à l’ordre, que ça ne plait pas forcément au gouvernement et que les loibbies sont puissants… Mais, et je m’en excuse, tôt ou tard, c’est une évidence, on y viendra.

 

  Ayant un certain vécu comme médecin et comme élu, j’ose affirmer qu’il y a des constantes qui ne peuvent et ne doivent pas changer : la médecine est avant tout un service public et ce n’est pas qu’une boite à sous ; le médecin généraliste a, par définition, un rôle de traitant mais il a aussi, dans ses gênes, un rôle social qu’on soit médecin à Paris ou toubib en rase campagne.

 

  Et c’est bien parce qu’il y a enchevêtrement du rôle, des images et des fonctions, que des petites communes sont désemparées quand elles n’ont plus de médecins. 

 

   Les solutions ne seront jamais « que financières » ; elles seront un peu éducatives, un peu philosophiques, beaucoup réglementaires.

 

   C’est vrai, je l’avoue… Pour les décideurs politiques, c’est un peu compliqué mais la médecine, ce n’est pas « qu’un métier » et faire un diagnostic et trouver un bon traitement, c’est parfois aussi un peu compliqué.    

 

Hervé Poher                                                 

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13 mars 2016 7 13 /03 /mars /2016 06:59
13/03/2016: Interview Voix du Nord " La semaine vue par..." Hervé Poher

 « L’État ferait mieux d’accompagner la démarche exemplaire de Damien Carême »

 

La voix du nord le 13/03/2013

 

   Hervé Poher, l’ex-maire de Guînes qui siégeait au Sénat dans le groupe socialiste vient de passer chez les écologistes pour leur permettre de garder leur groupe après le départ de Jean-Vincent Placé. Mais il garde sa liberté de parole et de vote sur les sujets chers aux Verts !  

 

"Son passage au groupe écologiste"

 

   Hervé Poher : « Cela s’est fait très naturellement.

   Depuis le départ de Jean- Vincent Placé au gouvernement, le groupe écologiste était menacé de disparaître puisqu’il faut dix inscrits. Dès le départ je trouvais cela injuste et anormal qu’ils n’aient plus le droit à la parole à une période où on sait que la vision écologique s’impose dans tous les dossiers.

   J’ai beaucoup travaillé avec les écolos dans mes responsabilités depuis vingt ans et je leur reconnais des qualités de sincérité et d’idéalisme – je parle des militants, pas du parti. La sincérité, l’idéalisme et l’utopie, on n’en trouve plus beaucoup dans le monde politique. Mais je ne suis pas d’accord avec eux sur tout. Marie-Christine Blandin m’a dit que j’aurais une liberté de vote complète. Sur la sortie du nucléaire, je dis qu’il faut y aller progressivement. Sur l’éolien, je dis pas n’importe où et pas n’importe  comment . La notion de paysage doit aussi être défendue. »

 

"Les manifs contre la loi El Khomri"

 

   Hervé Poher : «   Une fois de plus c’est une erreur de méthode. Une loi peut être nécessaire et bonne mais il faut savoir la préparer. Qu’il y ait des réactions épidermiques, c’est un peu normal car on a l’impression que seuls les patrons ont été entendus. On commence maintenant à écouter les salariés. Il faut des réformes, on ne peut pas rester dans le statu quo permanent mais nos technocrates devraient comprendre qu’une réforme, cela se prépare. Le gouvernement a fait la même erreur lorsqu’il a annoncé la suppression des départements début 2014 ! »

 

"la Déchéance de nationalité au sénat"

 

  Hervé Poher :  « Le texte réformant la Constitution doit être adopté dans les mêmes termes par les deux chambres pour que le Congrès puisse être convoqué. Comme le sénat a rajouté la binationalité, on va vers un blocage. Je peux comprendre la démarche du président de la République dans son discours au Congrès après le traumatisme du 13 Novembre. Il fallait montrer que la Nation n’avait pas peur et allait se battre. À Versailles, nous nous sommes tous levés et on a tous applaudi. Dans une période de stress et d’urgence, on peut prendre des décisions excessives. Ce n’est pas honteux de revenir en arrière une fois que la sérénité est retrouvée. Si le dossier s’arrête là, personne n’en voudra à personne. »

 

"Le camp de Grande-Synthe"

 

  Hervé Poher :  « Quand on voit comment le maire Damien Carême se démène depuis des années pour essayer d’héberger ces gens dans des conditions convenables, et qu’aujourd’hui le préfet l’enquiquine pour des raisons de sécurité, c’est honteux ! L’État ferait mieux d’accompagner la démarche exemplaire de Damien Carême.

 

   En revanche je ne donne pas tort à l’État pour ce qu’il fait à Calais. Détruire la jungle et installer des hébergements, c’est exactement ce que fait M. Carême à Grande-Synthe !

 

   Je ne me suis jamais exprimé sur le sujet depuis septembre 2002. À l’époque j’ai assisté à la réunion où le ministre de l’Intérieur d’alors, Nicolas Sarkozy, est venu annoncer aux élus locaux qu’il allait fermer Sangatte. J’ai été alors le seul, avec la députée européenne Hélène Flautre, à dire que ce n’était pas une bonne idée et que cela ne résoudrait pas le problème. M. Sarkozy nous a traités d’irresponsables. Pour lui, la fin de Sangatte allait tarir le flot des migrants. Et à la sortie je me suis fait disputer par mes collègues socialistes dont Jack Lang et le maire de Sangatte !

 

    Depuis cette date, je n’ai pas voulu rajouter à la cacophonie. Les gens qui travaillent sur ce dossier, quel que soit leur bord politique, je leur tire mon chapeau ! Qu’aujourd’hui le préfet enquiquine Damien Carême pour des questions de sécurité, c’est honteux!»

 

Hervé Poher 

 

le 19 mai 1952 à Calais.

 

1981 : installation comme médecin à Guînes.

 

1995 : élu maire de Guînes.

 

2002-2012 : suppléant de Jack Lang dans la 6e circonscription du Pas- de-Calais.

 

Avril 2012 : il est exclu du PS pour avoir maintenu aux législatives sa candidature contre Brigitte Bourguignon investie par le parti.

 

2013 : il remplace au sénat Odette Duriez après sa démission.

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10 mars 2016 4 10 /03 /mars /2016 12:17
10/03/2016: Hervé Poher / Changement de groupe/ les raisons...

Lettre envoyée le 3 mars au sénateur Didier Guillaume, président du groupe Socialiste et Républicain.

 

Monsieur le Président, Cher Didier

 

   Suite à notre entretien téléphonique et dans « la foulée » de ma demande de détachement administratif du groupe Socialiste et Républicain, je pense nécessaire et honnête de ma part de vous donner quelques explications sur cette décision.

 

   J’ai effectué cette démarche pour plusieurs raisons.

 

  Première raison : Je suis un « apatride politique » et cela depuis 4 ans. Exclu du parti, pour diverses raisons trop longues à rappeler (mais qui sur la forme et sur le fond m’ont profondément meurtri), je ne l’ai jamais réintégré simplement parce que « … j’ai mauvais caractère et que j’ai l’échine un peu raide… ».

 

    De fait, si je suis resté intellectuellement et profondément attaché à une démarche et à des camarades, je suis, de temps en temps, mal à l’aise dans les discussions concernant le parti… Parce que je n’en ai plus la légitimité… Parce que la « stratégie politique » n’a jamais été, contrairement à ce que d’aucuns croient, ma pratique préférée… Parce que, quand on n’est plus membre d’une famille, on la perçoit différemment.

 

  Deuxième raison : Je suis un « élu à obsolescence programmée. » C’est-à-dire qu’en septembre 2017, je terminerai mon parcours politique.  C’est un peu tôt, sans doute, mais c’est le résultat d’options plus ou moins hasardeuses que j’ai prises tout au long de ma vie et que j’assume totalement. Contrairement aux échecs, les pièces du jeu ne sont pas en bois… Du coup, on fait parfois des erreurs !

 

   Il me reste 18 mois à fréquenter le Palais du Luxembourg : Autant que ces 18 mois puissent servir à « quelque chose » ; autant que ces 18 mois puissent être utiles… Et en apportant un petit coup de pouce à nos amis « écolos », je serai sans doute plus utile qu’à rester observateur chez mes amis socialistes… Et en plus, cela me fera intellectuellement plaisir.

 

   Troisième raison : Je serai personnellement choqué par la disparition du groupe écologiste. Je sais qu’en politique, il faut savoir tuer ou laisser mourir mais, j’ai beau être médecin, il y a des pratiques, en politique du moins, qui sont exclues de mon imagination et de ma gestuelle. 

 

   Et le groupe écologiste ne mérite pas de mourir. Bien sûr, il a ses défauts, ses excès, ses «personnalités»… Mais je ne peux m’empêcher de reconnaitre que certaines d’entre elles sont porteuses d’une « conviction respectable » (ce n’est plus le cas partout…), d’une « motivation mobilisatrice » (denrée devenue extrêmement rare), « d’une utopie rafraichissante » (et utopie n’est pas un gros mot) et, qu’en plus, certains de leurs messages seront, un jour, nos vérités, nous le savons bien. C’est pourquoi, ils doivent continuer à exister en tant que groupe.

 

   Dernière raison : Les élections de décembre. Et je suis d’une région qui peut en parler… Le vote FN n’a pas été un vote d’adhésion mais un vote contre : contre le monde politique, contre les hommes politiques et contre les mœurs politiques. Un remaniement mal fait, un article assassin dans le Monde et les spasmes gouvernementaux montrent simplement que les mœurs sont restés les mêmes… Et la disparition du groupe écologiste ne ferait qu’aggraver cette impression tout en faisant porter le chapeau au groupe socialiste et républicain.

 

   Voilà toutes les raisons qui font que j’ai demandé à être administrativement rattaché au groupe écologiste… Même si mon cheminement, mon affection et mes souvenirs restent attachés au socialisme. Mais comme je l’ai dit dans d’autres lieux : « C’est bien difficile d’écrire une page mais c’est encore plus difficile de la tourner. »

 

   J’ai demandé à Marie-Christine Blandin de vous contacter afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté ou malentendu sur ma démarche.

 

   En attendant de vous revoir, recevez, Monsieur le Président, l’expression de ma considération respectueuse.

 

Amicalement

Hervé Poher

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Hervé Poher             

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